Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Publié : 24 janv. 12, 10:02
[center]Melancholia, ou comment chercher à se refaire à moindre coût[/center]
Alors, Lars, on essaie de se racheter, mmmmmmmh? "Allez un autre prix à Cannes pour le cinéaste que je suis, quoi". Ben oui, elle est loin, la Palme d'Or. Et le Grand Prix. Maintenant, Lars, tes prix à Cannes se réduisent (façon de parler) à tes actrices, et j'ai l'impression que ça t'agace, tes créatures sont davantage aimées que toi. Alors bon, tu balances des bombes pour remettre tout ce petit monde dans l'ordre des choses. Mais revenons au film.
Lars tu es un très bon filmeur. Tu es même un excellent directeur d'actrices. Et c'est un fan de Breaking the Waves qui t'écrit ça, tu vois bien que ce n'est pas pour rigoler. Mais -oui, il y a un mais-, tu n'as aucune subtilité, ce qui force ton imagination à bourriner ton histoire, en te disant que plus c'est gros, plus ça passe. Et en un sens c'est ta plus grande force: tu as une croyance illimitée dans les images que tu fabriques, et du coup c'est assez puissant. Mais comme tu ne lèves pas ton nez du guidon, tu ne te rendais pas compte que tes histoires étaient devenues (restons polis) bancales. Non mais attends, Lars, qu'est ce que tu nous as fait avec Antichrist? Bon, là, forcément, tu t'en es rendu compte. Alors tu as levé le pied, et tu t'es appuyé sur de l'existant pour ton dernier film, à savoir:
- tu cites assez grossièrement Tarkovski sur le vernis (mais pas dans le texte, à ce que je vois ): la jolie planète qui impacte l'âme des gens, les jolis tableaux de chez Roublev (de mémoire). Mais bon, là où Tarkovski utilise ses images pour la transcendance, tu les convoques pour ta mishantropie.
- tu t'autocites en reprenant les idées qui avaient fait ton bonheur et ta gloire avec Breaking the Waves: même photo, même montage, mêmes silences. Sauf que depuis, tu as perdu la main pour faire un scénario cohérent. Désormais, ton amour de l'apocalypse que tu développes depuis Antichrist rendent tes intrigues sans progression possible. Ce qui fait que ta scène finale, OK, elle est terrible, mais comme il n'y a plus d'enjeu à l'échelle de l'humanité, ça n'a plus aucune importance.
- Cioran power: les dépressifs sont les seuls à voir la réalité telle qu'elle est vraiment. Même si c'est pas exactement le message de Cioran, on va prendre ça quand même, de toute façon, hein, ça suffira à la Masse pour qu'elle trouve ça profond.
Et du coup, les seules innovations de ton cinéma sont d'ordre technique: tu rends palpable la fin du monde. Et là, en effet, chapeau bas: je n'ai jamais ressenti cette sensation de fin de soi-même de cette façon face à un écran. Ma réaction a été physique de bout en bout. Dès le départ, mon corps a absorbé l'état dépressif de Justine. Et je me suis enfoncé dans tes images. J'en étais terrifié. Je me suis même demandé si je pourrais aller jusqu'au bout. Et crois le ou pas, le stress qu'elles m'ont engendrées m'ont fait aller me faire vomir. Vraiment. Etonnant, non?
Lars, tu cherches à nous rappeler que tu es un grand cinéaste. Et je pense qu'en effet tu en es un. Et même un immense cinéaste (oui, même si tu nous a pondus Antichrist), qui peut même se permettre par paresse de recycler des idées dans sa filmo et celle des autres, il en restera toujours une pépite sombre.
Le seul petit truc, c'est que tu en es conscient. Et tu sens que tu es au-dessus des autres. Et du coup tu n'as aucun scrupule à nous asséner des idées de façon simpliste. Ta misanthropie n'est qu'un leurre, tu es simplement hautain et bourré de mépris vis à vis de nous-même. Une sorte de dictateur qui ne fait des films que pour s'entendre attribuer des récompenses, et non pas pour partager une vision avec le restant de l'Humanité. Pour te faire chier, je pense que ton film ne mérite que le Prix de la Contribution Artistique (ça t'avait bien gonflé, déjà, à l'époque, hein?).
Bref, Lars, I love you, mais je ne pense pas revoir un de tes films à l'avenir. Et à me lire, je sais que je ne pourrai pas m'empêcher de ne pas tenir parole. Sometimes, I hate you so much.
Alors, Lars, on essaie de se racheter, mmmmmmmh? "Allez un autre prix à Cannes pour le cinéaste que je suis, quoi". Ben oui, elle est loin, la Palme d'Or. Et le Grand Prix. Maintenant, Lars, tes prix à Cannes se réduisent (façon de parler) à tes actrices, et j'ai l'impression que ça t'agace, tes créatures sont davantage aimées que toi. Alors bon, tu balances des bombes pour remettre tout ce petit monde dans l'ordre des choses. Mais revenons au film.
Lars tu es un très bon filmeur. Tu es même un excellent directeur d'actrices. Et c'est un fan de Breaking the Waves qui t'écrit ça, tu vois bien que ce n'est pas pour rigoler. Mais -oui, il y a un mais-, tu n'as aucune subtilité, ce qui force ton imagination à bourriner ton histoire, en te disant que plus c'est gros, plus ça passe. Et en un sens c'est ta plus grande force: tu as une croyance illimitée dans les images que tu fabriques, et du coup c'est assez puissant. Mais comme tu ne lèves pas ton nez du guidon, tu ne te rendais pas compte que tes histoires étaient devenues (restons polis) bancales. Non mais attends, Lars, qu'est ce que tu nous as fait avec Antichrist? Bon, là, forcément, tu t'en es rendu compte. Alors tu as levé le pied, et tu t'es appuyé sur de l'existant pour ton dernier film, à savoir:
- tu cites assez grossièrement Tarkovski sur le vernis (mais pas dans le texte, à ce que je vois ): la jolie planète qui impacte l'âme des gens, les jolis tableaux de chez Roublev (de mémoire). Mais bon, là où Tarkovski utilise ses images pour la transcendance, tu les convoques pour ta mishantropie.
- tu t'autocites en reprenant les idées qui avaient fait ton bonheur et ta gloire avec Breaking the Waves: même photo, même montage, mêmes silences. Sauf que depuis, tu as perdu la main pour faire un scénario cohérent. Désormais, ton amour de l'apocalypse que tu développes depuis Antichrist rendent tes intrigues sans progression possible. Ce qui fait que ta scène finale, OK, elle est terrible, mais comme il n'y a plus d'enjeu à l'échelle de l'humanité, ça n'a plus aucune importance.
- Cioran power: les dépressifs sont les seuls à voir la réalité telle qu'elle est vraiment. Même si c'est pas exactement le message de Cioran, on va prendre ça quand même, de toute façon, hein, ça suffira à la Masse pour qu'elle trouve ça profond.
Et du coup, les seules innovations de ton cinéma sont d'ordre technique: tu rends palpable la fin du monde. Et là, en effet, chapeau bas: je n'ai jamais ressenti cette sensation de fin de soi-même de cette façon face à un écran. Ma réaction a été physique de bout en bout. Dès le départ, mon corps a absorbé l'état dépressif de Justine. Et je me suis enfoncé dans tes images. J'en étais terrifié. Je me suis même demandé si je pourrais aller jusqu'au bout. Et crois le ou pas, le stress qu'elles m'ont engendrées m'ont fait aller me faire vomir. Vraiment. Etonnant, non?
Lars, tu cherches à nous rappeler que tu es un grand cinéaste. Et je pense qu'en effet tu en es un. Et même un immense cinéaste (oui, même si tu nous a pondus Antichrist), qui peut même se permettre par paresse de recycler des idées dans sa filmo et celle des autres, il en restera toujours une pépite sombre.
Le seul petit truc, c'est que tu en es conscient. Et tu sens que tu es au-dessus des autres. Et du coup tu n'as aucun scrupule à nous asséner des idées de façon simpliste. Ta misanthropie n'est qu'un leurre, tu es simplement hautain et bourré de mépris vis à vis de nous-même. Une sorte de dictateur qui ne fait des films que pour s'entendre attribuer des récompenses, et non pas pour partager une vision avec le restant de l'Humanité. Pour te faire chier, je pense que ton film ne mérite que le Prix de la Contribution Artistique (ça t'avait bien gonflé, déjà, à l'époque, hein?).
Bref, Lars, I love you, mais je ne pense pas revoir un de tes films à l'avenir. Et à me lire, je sais que je ne pourrai pas m'empêcher de ne pas tenir parole. Sometimes, I hate you so much.