Le cinéma norvégien
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Le cinéma norvégien
L’APPARTEMENT MYSTERIEUX (den hemmelighestsfulle leiligheten) de Tancred IBSEN - 1948
Avec Sonja WIGERT et Ola ISENE
Un employé pusillanime acquiert un appartement dont le précédent propriétaire est décédé.
En fouillant dans le tiroir d’un écritoire, il découvre des lettres passionnées écrites par la maîtresse du défunt, dont l’intensité le choquent profondément.. ; Il rêve néanmoins de rencontrer un jour l’auteur de ces missives.
Tancred Ibsen est le petit fils du célèbre dramaturge Henrik Ibsen : les films qu’il a réalisés dans les années 30 et 40 ont remporté en leur temps beaucoup de succès et certains sont encore diffusés à la télévision norvégienne.
L’appartement mystérieux est emprunt d’une ambiance lugubre. Avec une infinie lenteur et en dépit (ou à cause) d’une pesanteur de la mise en scène, Ibsen bâtit un film très oppressant avec un vrai sens de l’atmosphère.
Le portrait de cet homme timide et insipide qui finit par être vampirisé par la forte personnalité du défunt, tout en prenant progressivement confiance n’est pas dépourvu d’intérêt, même si l’intrigue mystérieuse ne tient pas toute ses promesses. Alors que le film commence un peu comme un Hitchcock, on s’en éloigne très vite. C’est plutôt une œuvre avant-gardiste et introspective, avec de nombreux commentaires en voix off des personnages qui s’interrogent sur leurs sentiments, qui m’a fait songer aux films de Bergman (il a aussi été comparé au répulsion de Polanski) ;
Dans le principal rôle féminin, on reconnaît Sonja Wigert « la Vivien Leigh norvégienne », qui a beaucoup joué au Danemark et en Suède, et fut utilisée par les alliés comme espionne pendant la seconde guerre mondiale.
Dernière modification par Music Man le 9 févr. 13, 18:18, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma norvégien
Ouh là, tu n'as pas commencé par le plus séduisant... film pas très emballant et transfert DVD très moyen.
Ma fiche test est en standby depuis avril 2010. Je viens de jeter un coup d'oeil à mes notes : ... ambiance qui rappelle un peu le début de "L'aventure de Mme Muir" (le malaise dans l'appartement)... héros qui n'invite pas à la sympathie... idem pour la fille... fin en queue de poisson.
PS : perso, je traduirais le titre par "L'étrange appartement".
Pour ceux qui veulent découvrir quelques titres, voir ces présentations chez moi : http://ahbon.free.fr/kronik1b.html (il y a 18 films de 1940 à nos jours)
Ma fiche test est en standby depuis avril 2010. Je viens de jeter un coup d'oeil à mes notes : ... ambiance qui rappelle un peu le début de "L'aventure de Mme Muir" (le malaise dans l'appartement)... héros qui n'invite pas à la sympathie... idem pour la fille... fin en queue de poisson.
PS : perso, je traduirais le titre par "L'étrange appartement".
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Re: Le cinéma norvégien
Tu dis que le film a été comparé à Répulsion, mais le point de départ me fait plutôt penser au Locataire, voire à certaines nouvelles de Maupassant comme La chevelure.Music Man a écrit : L’APPARTEMENT MYSTERIEUX (den himmelighestsfulle leiligheten) de Tancred IBSEN - 1948
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Un employé pusillanime acquiert un appartement dont le précédent propriétaire est décédé.
En fouillant dans le tiroir d’un écritoire, il découvre des lettres passionnées écrites par la maîtresse du défunt, dont l’intensité le choquent profondément.. ; Il rêve néanmoins de rencontrer un jour l’auteur de ces missives.
Tancred Ibsen est le petit fils du célèbre dramaturge Henrik Ibsen : les films qu’il a réalisés dans les années 30 et 40 ont remporté en leur temps beaucoup de succès et certains sont encore diffusés à la télévision norvégienne.
L’appartement mystérieux est emprunt d’une ambiance lugubre. Avec une infinie lenteur et en dépit (ou à cause) d’une pesanteur de la mise en scène, Ibsen bâtit un film très oppressant avec un vrai sens de l’atmosphère.
Le portrait de cet homme timide et insipide qui finit par être vampirisé par la forte personnalité du défunt, tout en prenant progressivement confiance n’est pas dépourvu d’intérêt, même si l’intrigue mystérieuse ne tient pas toute ses promesses. Alors que le film commence un peu comme un Hitchcock, on s’en éloigne très vite. C’est plutôt une œuvre avant-gardiste et introspective, avec de nombreux commentaires en voix off des personnages qui s’interrogent sur leurs sentiments, qui m’a fait songer aux films de Bergman (il a aussi été comparé au répulsion de Polanski) ;
Dans le principal rôle féminin, on reconnaît Sonja Wigert « la Vivien Leigh norvégienne », qui a beaucoup joué au Danemark et en Suède, et fut utilisée par les alliés comme espionne pendant la seconde guerre mondiale.
Dernière modification par riqueuniee le 11 août 11, 23:36, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma norvégien
Oui, tu as raison. Plus prosaiquement, ça m'a fait songer aussi en un sketch d'Alfred Hitchock présente ou de la quatrième dimension qui s'étalerait sur 1H15.riqueuniee a écrit :Tu parles de Répulsion, mais le point de départ me fait plutôt penser au Locataire, voire à certaines nouvelles de Maupassant comme La chevelure.
J'ai acheté un autre film d'Ibsen, je verrai s'il accroche plus. j'ai vu sur Internet que ce film de 1948 n'avait pas marché à l'époque car jugé trop original pour l'époque.
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Re: Le cinéma norvégien
LE CIRQUE FANDANGO (Cirkus Fandango) – de Arne SKOUEN - 1954
Avec Joachim Holst-Jensen et Toralv Maurstad
Les joies et malheurs d’un cirque ambulant : le lanceur de couteaux, complètement ivre manque de tuer sa partenaire. Sauvée de justesse, la jeune femme s’éprend d’un jeune homme, doué pour les imitations, qui vient de joindre la troupe
Chronique mélancolique sur les gens du voyage auxquels certains critiques ont à l’époque décelé des accents bergmaniens (il a été présenté au festival de Cannes en 1954), le cirque Fandango se focalise avec attendrissement sur quelques personnages comme un vieux clown épuisé ou un jeune couple d’amoureux. On a du mal à comparer ce film avec les oeuvres bien plus spectaculaires réalisées en Allemagne où le film de cirque a constitué un véritable genre en soit dans les années 30 à 50 (les trois Codonas, dans les griffes du tigre, tragédie au cirque..) : le chapiteau devenait le terrain de passions et jalousies. Ici, les numéros n’ont rien de grandiose, le cirque est minable les personnages s’interrogent sur leur destinée. Ce n’est pas désagréable mais pas vraiment mémorable.
Toralv Maurstad est très bon dans le rôle du jeune premier : il deviendra l’acteur le plus renommé de Norvège et obtiendra même le rôle principal d’une comédie musicale américaine : Song of Norway, un fiasco hélas, qui anéantira ses projets de carrière internationale.
Dernière modification par Music Man le 9 févr. 13, 18:21, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma norvégien
Bien belle idée de topic et qui sort de l'ordinaire. Je vous rappelle que j'ai créé un topic sur un film muet norvégien Laila (1929, George Schnéevoigt) .
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Re: Le cinéma norvégien
LES GARCONS DE LA RUE (Gategutter) de Ulf GREBER et Arne SKOUEN – 1949
Avec Tom TELLENFSEN et Pal-Bang HANSEN
Dans un quartier misérable d’Oslo au milieu des années 20, des enfants livrés à eux-mêmes commettent différents larcins . L’un d’eux se blesse en essayant de voler un chargement de noix de coco transporté par camion.
Très inspiré du néo-réalisme italien, ce fort joli premier film d’Arne Skouen (qui fut un des cinéastes les plus actifs de Norvège) rappelle beaucoup les films de De Sica de l’immédiat après-guerre. Les jeunes voyous évoluent dans des quartiers minables et traînent dans la rue après l’école (quand ils ne sèchent pas les cours). Souvent les pères ont quitté le foyer ou triment en permanance à l'usine, les mamans sont débordées par l’éducation des plus petits, l’argent manque cruellement. Aussi, les gamins volent sur le port des oranges ou des noix de coco, fruits vecteurs de rêves et d’exotisme (à une époque où recevoir une orange comme cadeau de Noël était une joie sans pareille). Avec une habileté indéniable, la caméra suit les jeunes garçons dans la rue, dans leurs sordides foyers. Leur horizon semble complètement bouché sur fond de chômage, grèves. Alors que le jeune Karsten rêve de décrocher un contrat d’apprenti pour assurer quelques sous à sa maman et à ses jeunes sœurs, il se rend compte que son employeur l’exploite à moindres frais et n’a aucune envie de s’engager à l’embaucher. On comprend dès lors que certains finissent par se révolter. Malgré ce très sombre décor, l’espoir luit quand même dans le regard de certains mômes et la solide amitié qui va se nouer entre Karsten et le petit Sofus est attendrissante. Alors que la rue s’éclaire à la fin du film, on peut souhaiter que les deux jeunes héros sachent trouver leur chemin.
C’est touchant et sur un plan technique fort bien mis en scène. Il parait qu’Arne Skouen adorait le réalisme poétique français et Marcel Carné. On retrouve aussi un peu de l'univers des anges aux figures sales, et beaucoup des films italiens de la même époque. En tout état de cause, ce film est une très jolie réussite que je vous recommande.
Les acteurs enfants ont tous été repérés dans la rue et n’avaient aucune expérience de comédiens (comme dans les films néo-réalistes italiens),cependant certains ont été touchés par le virus du cinéma et poursuivi dans cette voie.
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Re: Le cinéma norvégien
LE VAGABOND (Fant) de Tancred IBSEN – 1937
Avec Alfred MAURSTAD et Sonja WIGERT
Une orpheline s’enfuit de chez son oncle : elle se cache dans le bateau d’un vagabond, un véritable bon à rien qui va la violer, et la faire travailler sans ménagement.
Petit fils d’Enrik Ibsen et ex assistant de Sjöström, Tancred Ibsen a de qui tenir : le vagabond est un drame rural de très bonne facture. J’ai même parfois songé à l’Atalante de Jean Vigo en visionnant cette histoire de vagabonds sans domicile fixe qui errent au gré de leur fantaisie sur la côte sud de la Norvège (pour une fois, on pouvait regretter l’absence de couleur même si les lacs scintillants en noir et blanc apportent aussi une magie particulière). Les gitans de la mer sont présentés comme des personnages un peu fantasques et sans foi ni loi : avec sa sœur ainée, enceinte d’un marin qui purge une peine de prison, Fenrik ne cesse de de se quereller et se crêper le chignon…au sens propre (à un moment, il va gravement la blesser avec son couteau) ! Le cinéaste parvient avec une fluidité étonnante à marier son récit dramatique à la nature environnante : la scène de chasse aux oiseaux de mer est en cela particulièrement réussie. Et il y a une spontanéité dans le jeu des comédiens vraiment étonnante qui fait vivre le récit avec beaucoup de force, entre humour et violence.
Alfred Maurstad, dans son premier grand rôle avait été remarqué au théâtre dans Peer Gynt. (c’est le père de Toralv Maurstad , l’acteur le plus connu du cinéma norvégien) . Il est impeccable dans son rôle de marin minable, peureux et lâche, infantile (il regarde des gosses jouer avec envie, comme s’il voulait participer à leurs jeux) et cruel, voleur, violeur et complètement irresponsable.
Dans une des scènes les plus marquantes du film, il essaie de consoler la pauvre Josefa (Sonja Wigert) qu’il vient de violer en imitant des cris d’animaux pour luis soutirer un sourire, comme si rien de grave ne s’était produit.
Encore une réussite du cinéma norvégien ! Vivement recommandé.
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Re: Le cinéma norvégien
La Norvège, qui produit peu de courts-métrages, réussit à en sortir d'exceptionnellement réjouissants, comme le super-barré et impertinent Love is the law de Eivind Tolas (2003) ou le super-court et super-drôle Naturlige briller (Lunettes Nature) de Jens Lien (2001)...
Yeah ! Hum !!!
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Erik Lochen (1924-1983)
Nous voici parti en Norvège découvrir un cinéaste peu connu par ici avec la critique de La Chasse
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Re: Le cinéma norvégien
Chronique DVDclassik sur le film La chasse (Jakten) de Erik Løchen par Pierre Charel :
http://www.dvdclassik.com/critique/la-chasse-lochen
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Re: Le cinéma norvégien
Tiens, je ne connais pas. Faudra que je me l'offre.
Bon sinon, petite remarque géographique :
EDIT : cela dit, en passant sur le site Malavida, j'ai vu qu'ils avaient fait la même erreur. Incidemment, je ne comprends pas qu'ils puissent vendre le DVD à 20 euros pendant que la RNAC le vend à 15. Y a un truc qui m'échappe.
Bon sinon, petite remarque géographique :
ça n'existe pas. La toundra, oui... mais pas la steppe (la steppe, c'est un autre biome).La steppe norvégienne...
EDIT : cela dit, en passant sur le site Malavida, j'ai vu qu'ils avaient fait la même erreur. Incidemment, je ne comprends pas qu'ils puissent vendre le DVD à 20 euros pendant que la RNAC le vend à 15. Y a un truc qui m'échappe.
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Re: Le cinéma norvégien
J'en parlais récemment... voilà un petit topo :
Trost i taklampa* (Erik Borge, 1955), adaptation du seul roman de Alf Prøysen (1914-1970), polygraphe qui a beaucoup écrit sur la vie des petites gens en Norvège, sur les antagonismes sociaux...
L'histoire : Le retour au village de deux personnes. On a d'une part la gloire locale, un poète, qui s'en revient porter la bonne parole, et, d'autre part, Gunvor Smikkstugun, une jeune femme, qui vient passer quelques jours de vacances parmi les siens. Le premier -- un fat qui passe son temps à glorifier les joies saines de la vie à la campagne -- est accueilli avec des fleurs. La seconde -- une fanfaronne qui dit à qui veut l'entendre qu'il n'y a rien de mieux que la vie à la ville -- est accueillie avec méfiance, jalousie, puis...
*titre bizarre : une grive dans le plafonnier.
Mon avis : Je n'ai pas aimé... Il n'y a que la photographie qui soit valable. Par certains côtés formels, j'ai trouvé qu'il y avait une petite parenté avec l'univers de Jacques Tati (les bruits, une façon décalée de filmer certaines choses), mais ne rêvez pas, j'ai écrit "petite". Le reste... misère . Au début, on a une voix off qui fait parler les vaches, les cochons... c'est un peu n'importe quoi. Ensuite, le jeu des comédiens est très approximatif. On a l'impression quasi constante d'assister à un spectacle de théâtre amateur (sans compter qu'une bonne partie des dialogues est postsynchronisée, ça casse vraiment l'ambiance). A un moment, il m'a même semblé qu'une des "comédiennes" lançait un regard interrogatif à la caméra. Sinon, il y a aussi un bon nombre d'intermèdes musicaux (quelqu'un chante "par-dessus" les images). Là, en oubliant de sous-titrer les paroles (que ce soit en norvégien ou en anglais), l'éditeur n'a pas du tout assuré. Il est évident que les chansons ont un rapport avec l'histoire, mais, faute d'explications, on reste complètement sur le bord du chemin (précision : en dehors des notables, la langue parlée par les villageois est très dialectale... on se croirait dans les contes normands de Maupassant... pour la compréhension sans sous-titres, c'est mission impossible si on n'est pas Norvégien). Bref : déception, on oublie.
Le DVD offre une copie non restaurée. Le noir & blanc est beau, mais il y a pas mal de pétouilles. Il y a des sous-titres norvégiens (en dialecte le plus souvent) et anglais (en globish le plus souvent). Enfin, la navigation est bizarre : il n'y a pas de chapitres et, si on appuie sur la touche skip, on se retrouve dans les suppléments.
Trost i taklampa* (Erik Borge, 1955), adaptation du seul roman de Alf Prøysen (1914-1970), polygraphe qui a beaucoup écrit sur la vie des petites gens en Norvège, sur les antagonismes sociaux...
L'histoire : Le retour au village de deux personnes. On a d'une part la gloire locale, un poète, qui s'en revient porter la bonne parole, et, d'autre part, Gunvor Smikkstugun, une jeune femme, qui vient passer quelques jours de vacances parmi les siens. Le premier -- un fat qui passe son temps à glorifier les joies saines de la vie à la campagne -- est accueilli avec des fleurs. La seconde -- une fanfaronne qui dit à qui veut l'entendre qu'il n'y a rien de mieux que la vie à la ville -- est accueillie avec méfiance, jalousie, puis...
*titre bizarre : une grive dans le plafonnier.
Mon avis : Je n'ai pas aimé... Il n'y a que la photographie qui soit valable. Par certains côtés formels, j'ai trouvé qu'il y avait une petite parenté avec l'univers de Jacques Tati (les bruits, une façon décalée de filmer certaines choses), mais ne rêvez pas, j'ai écrit "petite". Le reste... misère . Au début, on a une voix off qui fait parler les vaches, les cochons... c'est un peu n'importe quoi. Ensuite, le jeu des comédiens est très approximatif. On a l'impression quasi constante d'assister à un spectacle de théâtre amateur (sans compter qu'une bonne partie des dialogues est postsynchronisée, ça casse vraiment l'ambiance). A un moment, il m'a même semblé qu'une des "comédiennes" lançait un regard interrogatif à la caméra. Sinon, il y a aussi un bon nombre d'intermèdes musicaux (quelqu'un chante "par-dessus" les images). Là, en oubliant de sous-titrer les paroles (que ce soit en norvégien ou en anglais), l'éditeur n'a pas du tout assuré. Il est évident que les chansons ont un rapport avec l'histoire, mais, faute d'explications, on reste complètement sur le bord du chemin (précision : en dehors des notables, la langue parlée par les villageois est très dialectale... on se croirait dans les contes normands de Maupassant... pour la compréhension sans sous-titres, c'est mission impossible si on n'est pas Norvégien). Bref : déception, on oublie.
Le DVD offre une copie non restaurée. Le noir & blanc est beau, mais il y a pas mal de pétouilles. Il y a des sous-titres norvégiens (en dialecte le plus souvent) et anglais (en globish le plus souvent). Enfin, la navigation est bizarre : il n'y a pas de chapitres et, si on appuie sur la touche skip, on se retrouve dans les suppléments.
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Re: Le cinéma norvégien
LE LAC DE LA MORT (De dødes tjern) de Kare BERGSTROM – 1958
Avec André BJERKE, Henki KOLSTAD, Bjorg ENGH
Six amis vont passer une semaine de vacances dans un chalet isolé au bord d’un lac, où doit les recevoir le frère jumeau d’une fille de la bande. Mais il a disparu : très vite, en retrouvant son journal intime, on apprend qu’il s’est probablement jeté dans le lac, ensorcelé par un fantôme qui hante les parages depuis 100 ans …
A lire le scénario, on imagine le genre de films d’épouvante (du type Evil Dead) qui a inondé les écrans, plus tard, dans les années 70, avec des amis imprudents pris au piège dans un endroit maléfique où les disparitions et meurtres vont se succéder…
Pas d’inquiétude, on est ici au-dessus du niveau de la série des vendredi 13, avec un thriller assez troublant et des personnages qui adoptent des attitudes tout à fait différentes par rapport aux évènements (par)anormaux qui se multiplient : peut-on tout expliquer de façon rationnelle, ou faut-il se fier aux légendes d’antan, ou encore à la psychanalyse et à l’interprétation des rêves ? C’est cette triple interprétation des évènements qui m’a paru la plus intéressante. Sans être vraiment effrayant (à part, la vision du fantôme à la jambe de bois ou du jeune homme noyé à fleur d’eau), le film apporte une bonne dose de mystère et bénéficie d’une réalisation rigoureuse et d’une grande modernité : franchement, le film ne fait pas du tout ses 54 ans et tient fort bien la route malgré un budget qu’on imagine très mince ! La photographie est d’excellente qualité et ce fjord (un abyme sans fond selon la légende), en noir et blanc, un cadre superbe pour captiver l’imagination. Un peu plus d’atmosphère n’aurait pourtant pas nui au film.
Jusqu’à la fin, le doute s’installe et franchement, je n’ai pas du tout anticipé la clef de l’énigme. Même, à la dernière seconde, la découverte d’une simple plume fait douter les protagonistes et laisser la porte ouverte à l’éventualité d’une influence maléfique…
Un thriller mystérieux qui décevra les amateurs d’horreur pure mais qui vaut nettement le détour, comme beaucoup de films norvégiens que je découvre : un pays dont la production est vraiment d’un très bon niveau.
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- Oustachi partout
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Re: Le cinéma norvégien
Ça a l'air pas mal. On ne trouve pas d'extraits du film quelque part sur le web ?
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.