Dvdclassik : cinéma et DVD

Sexy Beast (Jonathan Glazer, 2000)
Glazer vient du milieu du vidéo-clip et ça se sent quand on découvre ce film. Sexy Beast est un polar qui veut jouer au malin avec ses effets très appuyés de montage déstructurant (on balance ça et là quelques images anticipées sur le fil de l'action au sein d'une même scène, pour un rendu éclaté et prétendument illustratif de la tension qui règne) et de mise en scène frénétique. Le film ne se détache jamais d'une volonté d'étaler, de manière parfois sur-signifiante et tape-à-l’œil, les idées visuelles du cinéaste qui cherche visiblement à rendre son scénario, somme toute pas très original, plus captivant. Le problème, c'est que les effets de Glazer ne suscitent que l'agacement et non l'enthousiasme. Et vas-y que je te découpe les séquences à la tronçonneuse pour faire stylé, avec la pénible cool-attitude qui va bien. Gonflant. Le talentueux Ben Kingsley, dans le rôle d'un mafieux psychotique et obtus, se livre à une composition nerveuse et cabotine qui peut ou irriter ou fasciner, c'est selon. En tout cas il ne laisse pas indifférent, ce qui n'est pas spécialement le cas de ce film s'agitant pour pas grand-chose, qu'on regarde un dimanche soir sans se prendre la tête et qu'on a oublié dès le lendemain.

Je n'ai pas vu ce Sexy Beast, mais BIRTH, du même réalisateur, est un film à découvrir.
Réalisation aux petits oignons, script étonnant et magnifique musique de Alexandre Desplat.

Click -Franck Coraci, 9/10, l'une des dix meilleures comedies américaines de ces cinq dernières années. Mais je convaincrais personne, je me doute

MEDIANERAS de Gustavo Taretto

J'ai d'abord découvert une bande-annonce en salle, à la fois intriguante pas son côté film publicitaire (c'est un vrai petit film de 2mn) et charmante par la richesse et l'originalité qui s'en dégagent. Cette mise en bouche prometteuse n'écartait pourtant pas une question cruciale: le film sur la durée pouvait-il garder la même fraîcheur et la même singularité?
La réponse est malheureusement non, l'impression finale étant toutefois tempérée. Le film commence très bien, imposant une narration, un ton et une vision très personnels, une thématique intéressante, une illustration (architecturale) pertinente. Comme sa bande-annonce cette mise en place a beaucoup de charme et crée avec le spectateur non pas une empathie mais une complicité, une proximité. Cette narration fourmillante basée sur de très nombreux détails rappelle un peu les singularité de style d'un Jean-Pierre Jeunet par exemple. C'est vraiment prometteur.
Seulement si la première demi-heure est très réussie, le scénario ne réussit pas à tenir la distance, à transformer la complicité en densité dramatique, à donner un vrai corps et de l'émotion à ses personnages. Ponctuellement, selon l'inspiration, cela fonctionne mais le procédé ludique tourne trop rapidement à vie, laissant échapper des longueurs et une distanciation avec l'action (il y a un gros bloc au milieu qui ne nous intéresse pas).
C'est vraiment dommage car le pitch est très contemporain, très actuel, et que l'on peut facilement se retrouver dans cette vie urbaine numérisée et individualisée.

C''est malgré tout de bon augure pour ce cinéaste à suivre, s'il réussit dans le futur à concocter une histoire aussi solide que sa forme (laquelle, très personnelle, a beaucoup d'intérêt). Le cinéma argentin, je me répète, est décidément à surveiller de près...

C'est dommage, parce que la bande-annonce, une des choses les plus charmantes que j'ai vu récemment, a été effectivement une bonne suprise pour moi, au point que je voulais absolument le voir. J'en ai d'ailleurs l'intention, mais ta déception refroidit un peu mon attente.

Seconds Apart -Cinq minutes d'ouverture en blitz très prenante, un final assez bien enlevé, mais un "milieu de jeu" où on mélange les plans et les idées, embourbé dans une prophylaxie pesante, dommage.

The Ward Il faut attendre presque une heure pour prendre interêt à l'histoire, en attentant le directeur photo pose ses filtres, la musique met son ambiance, Carpenter a l'air assez absent; la dernière demi heure, on sent que Carpenter prend les commandes et essaye de monter la sauce, et il le fait assez bien, mais si vous lisez quelque part comme j'ai pu le voir que ce film est le pendant féminin de The Thing, rigolez un bon coup

Colqhoun a écrit :Je n'ai pas vu ce Sexy Beast, mais BIRTH, du même réalisateur, est un film à découvrir.
Réalisation aux petits oignons, script étonnant et magnifique musique de Alexandre Desplat.

Ah. Je n'ai jamais vu ce film, partant avec de gros a priori, vu la tête de Kidman dans ce film.

Vois-le.
Ça devrait te plaire, il me semble.

OK, je m'y engage.

ZATÔICHI (Takeshi Kitano)

Je ne l'avais pas revu depuis sa sortie dvd et je dois confesser que je ne connais pas les autres films de la série.
Celui-ci qui m'avait enchanté il y a plusieurs années fonctionne toujours aussi bien sur moi. Admirablement mis en image, interprété parfaitement, alternant violence la plus crue (les giclées de sang et les membres sectionnés ne nous sont pas épargnés) avec l'humour le plus léger, ce film rempli sa mission de divertissement exigeant. Si je lui préfère tout de même les opus précédents du maître nippon (Hana-bi à tout hasard), celui-ci est une oeuvre très solide, justement récompensée à Venise.

Colqhoun a écrit :magnifique musique de Alexandre Desplat.

D'ailleurs, ce dernier juge cette B.O. comme une des ses meilleures compositions.

Machete

Bof... Je m'attendais à plus délirant. L'avant-générique assez gore est dans cet esprit, mais après comme c'est moins condensé c'est moins réussi, voire ça se prend au sérieux. Finalement, outre l'hommage aux séries Z (de ce point de vue le scénario y est en plein), le plus intéressant est l'aspect "film latino politique" à l'époque du débat sur la clôture de la frontière américano-mexicaine, avec l'invention d'une sorte de super-héros latino. Pas mal donc, de ce point de vue. LE film politique de Rodriguez ?

La tête en friche -Mon ami devait m'envoyer le film "The Next Three Days", je reçois donc une copie "blanche" (sans jaquette ni infos) et dans sa lettre il me dit qu'il ne peut que me fournir la version en doublage français bref il me fait un sale coup et c'est pas la première fois, va y avoir du retour de baton dans l'air, bref, en fait j'ai pas passer le premier quart d'heure dans ces conditions horrible de doublage, par contre en positivant je me suis dis que ça faisait longtemps que j'avais pas vu un film français récent, j'ai donc tourné autour de quelque jaquettes (je suis pas un casse cou ) et là les noms de Depardieu, Bouchitey, Demaison, Stevenin...Jean Becker à la réalisation et Dabadie au scenario et aux dialogues, un film de 2010, Studio Canal à la production, bon ça devrait pouvoir passer sur ces indices, et effectivement ça m'a bien plu (Mieux que de voir The Next Three Days en français déjà Je trouve que si Jean Becker n'est pas un grand virtuose, le cinematographer à fait un bon boulot, et c'est très plaisant, ce n'est pas le cinéma français des années 60/70, mais j'ai été agréablement surpris, bon y a du beau monde dans ce film je prenais pas trop de risques, je recommande sur le coup.

Premiers pas dans la Mafia (Andrew Bergman, 1990)
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le gars ne rend pas vraiment justice à son nom de baptême. Nous voici face à une comédie quelconque et anecdotique, scolairement mise en scène et inégalement interprétée. Le jeu auto-parodique d'un Brando bouffi, qui devait avoir quelques reliquats d'impôts à payer, constitue à mes yeux le seul atout de Premiers pas dans la Mafia, petite comédie qui capitalise énormément sur le référentiel grâce à son comédien prestigieux et la saga à laquelle il est rattaché. On lui doit les seuls moments d'amusement, le reste étant bien pataud et embarrassant (la course-poursuite avec le dragon de Komodo, moué). J'ai tout de même souri en voyant, dans l'amphi d'analyse filmique, les grands portraits de Scorsese, De Palma, Hitchcock ou Kubrick. Cela aurait pu faire une bonne capture au Quiz !

Colqhoun a écrit :Vois-le.
Ça devrait te plaire, il me semble.

Oui un film étrange, très beau, envoutant.