Notez les films naphtas - Juin 2011

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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monk
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par monk »

Jeremy Fox a écrit : mais jusqu'à présent, jamais accroché à L'homme de L'Ouest.
Gary Cooper ! L'arrivée du train ! L'arrivée à la maison ! Le strip tease forcé ! La bagarre avec le déshabillage ! :shock:
Mais après, hein, les gouts et les couleurs... :wink:
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Rick Blaine
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par Rick Blaine »

Père Jules a écrit : Moment aussi surprenant qu'exceptionnel pour moi donc: la chute de Ventura. Au début, on se dit "aïe ça fait mal ça"... et puis en voyant le regard de la Thulin, on comprend rapidement que la cage est dans la cave, et que le père Lino est tombé dedans. Le problème c'est qu'après, j'hésite à peine à le dire, c'est chiant. L'opposition entre les deux personnages tourne au stérile et la chute est franchement risible. Ajoutons à cela quelques invraisemblances, de l'ennui (ce qui est problématique pour un film de moins de 90 minutes) et on obtient un film très moyen qui ne se distingue finalement que par son originalité.
Il n'y a pas à hésiter, c'est chiant!!
Un sujet original certes, mais le traitement est inintéressant. Heureusement que Lino est là (même si lui aussi à du s'ennuyer je pense).
Le duo Ventura/Granier-Deferre a fait beaucoup mieux avec Adieu Poulet.
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Père Jules
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par Père Jules »

Rick Blaine a écrit :
Père Jules a écrit : Moment aussi surprenant qu'exceptionnel pour moi donc: la chute de Ventura. Au début, on se dit "aïe ça fait mal ça"... et puis en voyant le regard de la Thulin, on comprend rapidement que la cage est dans la cave, et que le père Lino est tombé dedans. Le problème c'est qu'après, j'hésite à peine à le dire, c'est chiant. L'opposition entre les deux personnages tourne au stérile et la chute est franchement risible. Ajoutons à cela quelques invraisemblances, de l'ennui (ce qui est problématique pour un film de moins de 90 minutes) et on obtient un film très moyen qui ne se distingue finalement que par son originalité.
Il n'y a pas à hésiter, c'est chiant!!
Un sujet original certes, mais le traitement est inintéressant. Heureusement que Lino est là (même si lui aussi à du s'ennuyer je pense).
Le duo Ventura/Granier-Deferre a fait beaucoup mieux avec Adieu Poulet.
Je précise tout de même que lorsque je parlais de "chute franchement risible", j'évoquais la fin et non celle de Ventura au début du film.
Sinon, effectivement, Adieu, poulet est incomparablement supérieur.
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par riqueuniee »

C'est très bien, Adieu poulet. En plus, il y a Dewaere, et des extérieurs à Rouen. (ville peu vue au cinéma)
Dernière modification par riqueuniee le 15 juin 11, 00:15, modifié 1 fois.
Lord Henry
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par Lord Henry »

Il paraîtrait qu'Anne Sinclair ait demandé qu'on lui communique les plans de la cage.
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Rick Blaine
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par Rick Blaine »

Lord Henry a écrit :Il paraîtrait qu'Anne Sinclair ait demandé qu'on lui communique les plans de la cage.


:mrgreen:
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par riqueuniee »

Cashbah (John Berry, 1948). Si le film n'est pas à la hauteur de son modèle (Pépé le Moko), ce n'est pas non plus la catastrophe redoutée. La bonne idée : Peter Lorre en Slimane, et les deux interprètes féminines : Yvonne De Carlo dans le rôle de Line Noro, et Marta Toren à la place de Mireille Balin.
La mauvaise : parce que l'interprète de Pepe (Tony Martin) était aussi chanteur, on a le droit à deux ou trois scènes genre film musical, où il se met à chanter. Ce n'est pas désagréable, mais pas très à sa place...
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par Profondo Rosso »

Les Vainqueurs de Carl Foreman (1963)

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Quelques histoires courtes à propos de l'horreur de la guerre, pendant la seconde guerre mondiale, qui montrent que l'individualisme fait toujours perdre.

Grand scénariste et producteur hollywoodien, Carl Foreman sort de deux énormes succès avec les scripts du Pont de la Rivière Kwai et Les Canons de Navarone lorsqu'il décide de passer enfin derrière la caméra pour donner sa vision de la Seconde Guerre Mondiale.

J'ai fais Les Vainqueurs parce que je voulais dire que nous avions perdu la guerre, que tout ce moment d'espérance qui avait secoué le monde n'avait abouti à rien, qu'il n'y avait plus de cause, plus d'espoirs, que les hommes étaient morts pour rien.

Victime du Macarthysme et placé sur la liste noire suite à son passé communiste et son refus de donner des noms à la commission des activités anti-américaines (son scénario du Train sifflera trois fois produit à l'époque de ses démêlées est souvent vu comme une allégorie du Mcarthysme) Foreman tirera de ses douloureuses expériences une profonde amertume sur le genre humain bien résumé dans cette note d'intention sur sa vision de The Victors. Le film est une adaptation de The Human Kind, troisième et dernier volet d'une série de roman de l'auteur britannique Alexander Baron et basé sur sa propre expérience du front.

Le film fonctionne un peu (en beaucoup moins niais) sur le principe du Cri de la Victoire de Raoul Walsh, c'est à dire ne reposant pas sur les combats et moments guerrier mais plutôt sur les expériences humaines vécues par les soldats. La narration obéit à un motif narratif répétitif qui mêle constamment la grande Histoire avec les destins collectifs comme individuels.Le film s'ouvre ainsi sur des actualités, où les informations les plus futiles (les chorus girl qui testent les équipements militaires amusant) se mêlent aux plus essentielles, nous informant sur la période et le cadre du conflit pour ensuite introduire le groupe de personnages que nous allons suivre. On commence ainsi d'abord dans le chaos de la Bataille d'Angleterre, suivra ensuite la campagne d'Italie puis la reconquête suivant le débarquement en France et en conclusion Berlin tronçonnée annonçant les heures sombres de la Guerre Froide.

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Le ton se fait léger et tendre dans un premier temps avant que le désespoir contamine progressivement le film sans retour possible. L'épisode italien est donc l'occasion de joyeux moments comiques avec notre groupe de soldats dissipé qui mène la vie dure à leur sergent joué par Eli Wallach en dévalisant les boutiques des villes abandonnées, courant les femmes ou mettant à sacs les caves à vin abandonnées par leur propriétaires. En quelques vignettes on s'attache immédiatement a ses soldats où sont surtout mis en avant George Peppard (grand habitué de l'uniforme au cinéma) et George Hamilton. Ces dans ces premiers instants que Foreman laisse court à sa facette la plus tendre avec la romance (presque) platonique entre un soldat américain et Rossana Schiaffino même si la douleur n'est jamais loin puisqu'elle élève un bébé mis au monde suite au viol d'un allemand. Ombres et lumières s'alternent ainsi lors de ses rares instants de répit comme la poignante intimité qui s'instaure un court instant entre Eli Wallach et Jeanne Moreau, terrorisée par la bombardements et qui va trouver refuge dans le lit du soldat.

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Pour le reste le constat est très noir et l'on a même pas besoin de se confronter à l'ennemi perdre toute fois en l'humanité : tabassage en règle des noirs dans l'armée américaine, profiteurs de guerre cyniques menant la grande vie, filles à soldats avide dénuée de tout sentiments (dont un épisode assez douloureux avec Romy Schneider, soldats qui abattent un chiots auquel s'était attaché un camarade (tout jeune Peter Fonda)... Les deux instants les plus marquants restent cependant une cruelle fusillade pour désertion d'un jeune soldat le soir de noël avec les chants donnant un terrible contrepoint à la situation et surtout la conclusion où un soldat russe et américain s'entretuent de la manière la plus stupide qui soit.

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En dépit de cette touche intimiste le film n'en oublie pas d'être très spectaculaires par instants et offre des vues impressionnantes du Londres sous les bombes de 1942 ou encore Berlin en ruines durant l'épilogue, le tout reconstitués à grande échelle en studio (les extérieurs se partageant entre la Suède, l'Angleterre et la France.Pour un premier (et unique) film, Foreman délivre un objet formellement impressionnant avec un scope parfait et un noir et blanc somptueux de Chistopher Challis. Un grand film de guerre désespéré qui ose même alors que le sujet était encore tabou à l'époque montrer les camps de la mort et ses prisonniers décharnés le temps d'une terrible séquence. Rarement un titre de film aura eu un tel fossé avec son contenu. 5,5/6

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someone1600
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par someone1600 »

Ca a l'air intéressant en tout cas. :wink:
popcyril
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par popcyril »

Quarante Tueurs (40 Guns) - S. Fuller: C'est tellement parfait que j'ai rien à dire. La scène d'ouverture est tout simplement une des plus folles que j'ai pu voir (avec celle de Naked Kiss). 7/6

Du Côté d'Orouët - J. Rozier: je n'avais pas du tout été convaincu par Maine Océan, mais là, ça fonctionne complètement. Ces trois jeunes filles sont très attachantes, on a rarement aussi bien filmé cet âge, tout paraît totalement naturel et d'une grâce infinie. Menez est comme toujours génial. A noter une interview truculente de Stévenin en bonus. Je me pose toutefois une question: qu'est-ce que c'est que cette manie chez Potemkine d'arrêter toutes les interviews par un fondu au noir, en plein milieu d'une phrase? 5/6

Dans la foulée, j'ai regardé, de Rozier aussi, les Naufragés le l'Ile de la Tortue. A part une scène assez agaçante au début (quand Pierre Richard, après avoir couché avec "Lucette", reçoit un coup de fil de sa petite amie), c'est extrêmement drôle. Jacques Villeret est à des années lumière du personnage qu'il développera ensuite dans des films plus commerciaux. P. Richard est lunaire, hilarant quand il jette tous les bagages de ses vacanciers à l'eau et veut les obliger à débarquer sur leur île déserte à la nage "comme dans le livre de Robinson". Le retournement final est cocasse et amer, nous renvoyant (en 1976) à la réalité d'un monde rétréci par la possibilité du voyage et l'impossibilité de l'isolement. 5/6

Enfin, ça peut paraître idiot, mais ce n'est qu'après avoir vu ces 4 longs métrages des 60's et 70's que je me suis rendu compte que Rozier n'a fait que filmer la parenthèse dans notre vie que constitue les vacances!
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Père Jules
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par Père Jules »

riqueuniee a écrit :Cashbah (John Berry, 1948). Si le film n'est pas à la hauteur de son modèle (Pépé le Moko), ce n'est pas non plus la catastrophe redoutée. La bonne idée : Peter Lorre en Slimane, et les deux interprètes féminines : Yvonne De Carlo dans le rôle de Line Noro, et Marta Toren à la place de Mireille Balin.
La mauvaise : parce que l'interprète de Pepe (Tony Martin) était aussi chanteur, on a le droit à deux ou trois scènes genre film musical, où il se met à chanter. Ce n'est pas désagréable, mais pas très à sa place...
...

j'étais persuadé que c'était dimanche prochain... :cry:
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par Lord Henry »

Il faut bien dire que Tony Martin restera plus dans les mémoires pour avoir été le mari de Cyd Charisse que comme chanteur.
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riqueuniee
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par riqueuniee »

Le film est multidiffusé sur Classic depuis dimanche 12, 20h40.
En ce qui concerne Tony Martin, ce n'est pas qu'il chante mal , mais , franchement, les passages musicaux n'ont rien à faire dans ce qui n'est pas un drame musical façon West Side Story, maisun polar (pas si mal, d'ailleurs).
A un moment , la veille du départ de Gaby (interprétée par la très belle Marta Toren, une actrice suédoise, née en 1926 et disparue prématurément à l'âge de 31 ans), le couple se promène sur les terrasses d'Alger. Tony Martin en profite pour chanter. On se serait vraiment cru dans une comédie musicale...
Film diffusé dans le cadre de la rétrospective Yvonne De Carlo (qui tient là encore un rôle de beauté exotique)
Dernière modification par riqueuniee le 17 juin 11, 18:11, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par riqueuniee »

Le Médaillon (John Brahm, 1946). Un film qui donne dans un genre très en vogue à l'époque : le film à tendance psychanalytique. Mais qui le fait avec une certaine originalité .Le film est en effet construit sur une série de flash-backs emboîtés les uns dans les autres, et ne comporte pas vraiment d'énigme à résoudre. De plus, il ne se termine pas par un hapyy end intégral. Un film, à mon avis, un peu moins "psy pour les nuls" que d'autres du genre.
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2011

Message par riqueuniee »

Colère noire (Frank Tuttle, 1955). Si l'intrigue est classique (un ex-policier qui a fait de la prison pour un meurtre qu'il n'a pas commis, un gangster qui "règne" sur le port de San Francisco, et n'hésite pas à faire tuer tous ceux qui le gênent, y compris son propre neveu, etc...), elle est bien menée. Et le film bénéficie d'une belle distribution : Alan Ladd (l'ex flic), Edward G. Robinson (le gangster) et Joanne Dru (la femme de l'ex flic). Sans oublier, dans un rôle secondaire, Fay Wray.
Diffusé à la Cinémathèque dans le cadre du cycle "perles noires". Le film est devenu très rare, et une seule copie était disponible. Malheureusement, elle est complètement virée (le film a té tourné en couleurs, et il est devenu monochrome, dans des tons un peu rose/violet). Dommage, parce que , paraît-il, c'était le seul film en couleurs de la programmation. Explications données avant le début de la projection.
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