Re: Notez les films - Mai 2011
Publié : 16 mai 11, 14:42
AFTER THE WEDDING de Susanne Bier
Motivé par la récente projection de REVENGE, je me suis attardé sur un précédent film de Susanne Bier dont la bande-annonce, à l'époque, m'avait sensiblement rebuté.
Ma première impression était finalement la bonne puisque AFTER THE WEDDING s'avère être un drame assez lourd, cousu de fil blanc, qui cherche en vain à tirer une larme au spectateur à travers différents artifices assez voyants, un côté démonstratif qui lasse très rapidement auquel s'ajoute un style visuel et un jeu de comédiens qui nous éloignent de l'empathie. Le film ressemble à une customisation du Dogme, initié il y a quelques années par Lars Von Trier. Mais AFTER THE WEDDING ressemble malheureusement davantage à un FESTEN du pauvre. C'est tourné un peu n'importe comment, caméra portée dans tous les sens, avec surtout un montage effréné qui donne au film un rythme soutenu mais qui n'arrive pas non plus à s'éloigner d'une certaine artificialité: on croirait une émission de tv réalité, des évènements tournés presque "à l'improviste" pour un résultat rattrapé au vol par la magie et les ciseaux de la table de montage...
La trame, digne d'une sitcom, montre vite ses faiblesses. Le scénario évolue, en plus, dans un environnement propice aux sentiments exacerbés: c'est exactement la piste choisie par Susanne Bier. Nous n'échappons à rien, recherchons vainement une retenue. Bien au contraire: crises de larmes, hurlements, colères, toute la panoplie d'un mauvais jeu de scénae, appuyé, est réunie ici, les personnages se résumant globalement à des postures, des fonctions, plutôt qu'à des réelles densités.
La réalisatrice semble omnubilée par l'éloignement géographique et le dévouement humain au tiers-monde: c'est avec une certaine surprise que j'ai retrouvé un élément important de REVENGE sorti cette année (et oscarisé). Ce n'est plus, comme dans REVENGE, un chirurgien de la Croix Rouge en Afrique mais un bénévole d'une ONG en Inde. Le mimétisme va quand même jusqu'à reprendre des images identiques, comme des enfants de bidonville courant derrière une camionnette. Troublant.
Heureusement, depuis AFTER THE WEDDING, la réalisatrice s'est assagie, oubliant la frénésie pour une ambiance plus contemplative et un sujet moins pesant, moins passe-partout, et plus pertinent (même si l'ensemble est encore loin d'être parfait).
Motivé par la récente projection de REVENGE, je me suis attardé sur un précédent film de Susanne Bier dont la bande-annonce, à l'époque, m'avait sensiblement rebuté.
Ma première impression était finalement la bonne puisque AFTER THE WEDDING s'avère être un drame assez lourd, cousu de fil blanc, qui cherche en vain à tirer une larme au spectateur à travers différents artifices assez voyants, un côté démonstratif qui lasse très rapidement auquel s'ajoute un style visuel et un jeu de comédiens qui nous éloignent de l'empathie. Le film ressemble à une customisation du Dogme, initié il y a quelques années par Lars Von Trier. Mais AFTER THE WEDDING ressemble malheureusement davantage à un FESTEN du pauvre. C'est tourné un peu n'importe comment, caméra portée dans tous les sens, avec surtout un montage effréné qui donne au film un rythme soutenu mais qui n'arrive pas non plus à s'éloigner d'une certaine artificialité: on croirait une émission de tv réalité, des évènements tournés presque "à l'improviste" pour un résultat rattrapé au vol par la magie et les ciseaux de la table de montage...
La trame, digne d'une sitcom, montre vite ses faiblesses. Le scénario évolue, en plus, dans un environnement propice aux sentiments exacerbés: c'est exactement la piste choisie par Susanne Bier. Nous n'échappons à rien, recherchons vainement une retenue. Bien au contraire: crises de larmes, hurlements, colères, toute la panoplie d'un mauvais jeu de scénae, appuyé, est réunie ici, les personnages se résumant globalement à des postures, des fonctions, plutôt qu'à des réelles densités.
La réalisatrice semble omnubilée par l'éloignement géographique et le dévouement humain au tiers-monde: c'est avec une certaine surprise que j'ai retrouvé un élément important de REVENGE sorti cette année (et oscarisé). Ce n'est plus, comme dans REVENGE, un chirurgien de la Croix Rouge en Afrique mais un bénévole d'une ONG en Inde. Le mimétisme va quand même jusqu'à reprendre des images identiques, comme des enfants de bidonville courant derrière une camionnette. Troublant.
Heureusement, depuis AFTER THE WEDDING, la réalisatrice s'est assagie, oubliant la frénésie pour une ambiance plus contemplative et un sujet moins pesant, moins passe-partout, et plus pertinent (même si l'ensemble est encore loin d'être parfait).