Dvdclassik : cinéma et DVD

Autant LA NAISSANCE DES PIEUVRES m’a laissé un souvenir assez négatif, autant je suis sorti de ce TOMBOY extrêmement réjoui. Toujours dans l’observation de cette période où les êtres se découvrent, Céline Sciamma propose ici le portrait saisissant d’une jeune fille en quête d’identité. Là encore l’héroïne agit en fonction du groupe, milieu où l’on est accepté et où l’on s’épanouit, qu’elle intègre à cause d’une maladresse (un mensonge) qui apparaît finalement très logique et inévitable. J’ai de très vagues souvenirs de son premier film mais j’ai l’impression d’une nuance importante dans ce deuxième opus : l’innocence. La jeune héroïne ne calcule rien et suit un instinct, en quelque sorte. Ce que le monde extérieur (le groupe, les adultes) peut prendre comme une agression ou une transgression est la « simple » volonté inconsciente d’une jeune fille, plus enfant mais pas encore femme, qui sent les penchants de sa personnalité et qui n’évite pas les erreurs, aux yeux des autres. Le regard des adultes, des parents, est aussi très touchant, compréhensif.
Il n’y a aucun jugement dans ce film montré avec naturel, délicatesse, et surtout une grande justesse. La complexité de la problématique est contrebalancée par une simplicité désarmante : il n’y a aucune dramatisation forcée, des trucs de scénario, etc. Et la mise en scène parait elle aussi couler de source. Les différentes étapes de ce parcours intime sonnent vrai. Cette impression est accentuée par un très bon casting, en particulier les enfants, ultra crédibles. Outre un tact indispensable et une vision très attachante, Sciamma fait preuve d’un sens étonnant de la direction d’acteurs avec un résultat à la fois naturel et personnel.

Une très bonne surprise.

Nestor Almendros a écrit :Autant LA NAISSANCE DES PIEUVRES m’a laissé un souvenir assez négatif

C'est dommage. Même s'il est vrai que je n'ai pas été extrêmement touché par l'histoire, je trouve qu'il est difficile de passer à côté de certaines qualités (principalement esthétiques certes, et dues aussi au choix des décors) non seulement fort rares par rapport à la production française contemporaine mais aussi pour un tout premier film.
Mais du coup, après ton avis, Tomboy me tente.

Tout à fait d'accord avec Major Tom

Je n'ai pas non plus été enthousiasmé par Naissance des pieuvres, mais il y avait des idées, de l'ambition et des promesses de mise en scène. Seulement, je trouvais que Céline Sciamma laissait de côté certains personnages et ne parvenait pas à soutenir une densité psychologique.
Tomboy m'a bien plus touché...sans doute aussi parce j'ai été davantage sensible aux interrogations que le film provoque, face à un âge entre l'enfance et l'adolescence, qui révèle à la fois un vide et des promesses. Avec la sensation d'une mise à nu, parfois d'une violente amertume.
On retrouve chez la réalisatrice une attention aux décors et à un environnement. La lumière est radieuse, parfois irréelle : cette pré-rentrée résonne comme une parenthèse suspendue dans le temps. Et la mise en scène est particulièrement maîtrisée : limpide, elle exprime une tendresse pour ses protagonistes tout en affirmant des solitudes. Elle fouille le regard porté sur soi, sur son corps, sur l'autre. En bousculant la perception du genre et de l'identité sexuelle, Sciamma cherche une affirmation, une ouverture et une "libération" de soi-même.
Si Tomboy peut révéler une tristesse insidieuse et des désillusions, la tonalité du final est celle d'une obstination fragile. Avec une conscience de soi plus aigüe, plus nuancée...qui doit laisser la place à l'avenir, à un nouvel équilibre. Et jusqu'au bout, les enfants "vivent" leur rôle, dans leur fraîcheur, leur spontanéité, leur brutalité.

Vu l'accueil enthousiaste de la critique et des premiers à l'avoir vu ici (qui n'étaient pas emballés par son premier film), on peut aussi penser que ceux qui avaient vu un gros talent derrière Naissance des Pieuvres (sans doute un des meilleurs films français des années 2000) n'avaient sans doute pas tort.
Enfin, bon, moi, je dis ça, je dis rien.

AtCloseRange a écrit :Vu l'accueil enthousiaste de la critique et des premiers à l'avoir vu ici (qui n'étaient pas emballés par son premier film), on peut aussi penser que ceux qui avaient vu un gros talent derrière Naissance des Pieuvres (sans doute un des meilleurs films français des années 2000) n'avaient sans doute pas tort.
Enfin, bon, moi, je dis ça, je dis rien.

Voilà le topic :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... =3&t=25845
J'étais persuadé d'y avoir posté mon avis à l'époque, à sa sortie (j'étais même outré par la remarque de phylute), mais en fait non.

Un des meilleurs films français de ces dernières années, d'une justesse et d'une sobriété incroyables. J'ai complètement adoré, du début à la fin, c'est d'une fluidité et d'une simplicité désarmantes...
Après un très bon Naissance des Pieuvres, Céline Sciamma confirme qu'elle est bien et bien une réalisatrice à suivre très sérieusement.

Putain, j'ai peur d'être déçu après tous ces avis unanimes. Et ce qui me conforte guère, c'est que la Naissance des pieuvres m'avait plu mais sans me donner réellement envie de le revoir. Je redoute le même symptôme.

Enfin vu et dans l'ensemble apprécié.
Le film est simple, modeste, maîtrisé et plutôt beau. Toutes ces qualités sont effectivement à saluer. Les comédiens sont à l'unisson. Mais, quelque chose empêche ma totale adhésion. Je dirais qu'il y manque un regard, un je-ne-sais-quoi qui aurait pu faire décoller le film plus haut et plus loin. Tous ces détails sur l'enfance sont bien vus. Et ils sont remarquablement interprétés, vécus. Mais, à mon sens, ils ne résonnent pas suffisemment. Apparaissant comme des remarques, voire des notes de scénariste habile, ils leur manque un environnement propice à leur développement : une temporalité propre qui est celle de l'enfance et qu'un cinéaste comme David Gordon Green a excellé à peindre dans son splendide George Washington. Les séquençage chez Sciamma donnent l'impression de ne répondre qu'à la seule fonction illustrative. Du coup, ses scènes aussi subtiles soient-elles, tendent à s'uniformiser. Le scénario n'autorise aucun contre-temps, aucune digression. Un comble pour un film qui se présente comme le récit d'une parenthèse.

Un film qui met à la portée du spectateur le regard des enfants. Simple (c'est compliqué à réussir), touchant, et un brin intriguant.

Je ne peux que recommander d'aller voir ce film.

La confusions des genres, belle chronique, captation réussie de l'enfance, du désir d'être avec les autres mêlé à la recherche d'une identité.

Rattrapage tardif grâce à la VOD (et à un long congés maladie qu'il faut bien combler).
Film très simple, sobre et extrêmement touchant. Superbement écrit et filmé, coupé comme il faut, le tout reposant sur une direction d'acteurs sensible et juste.
Très beau film.

Demain soir, sur Arte, diffusion de ce superbe film de Céline Sciamma, au grand dam des catholiques intégristes de Civitas qui voudraient le faire interdire! Pour ces gens-là, ce film beau et sensible relève de la "propagande pour la théorie du genre"! Ils ne sont pas à une aberration près! Mais peut-être rêvent-ils du retour à l'inquisition et aux autodafés!!!

Pas accroché du tout malgré la quasi unanimité faite autour du film. Et j'étais bien concentré pourtant

Vu sur arte replay et j'ai adoré. Extrêmement réjouissant. Les acteurs sont incroyables de justesse. comme le dit Nestor, des situations parfois compliquées dénouées avec une simplicité déconcertante.