Cache Cache Pastoral (Shuji Terayama - 1974)
Publié : 18 mars 11, 21:05
Cache Cache Pastoral
Shuji Terayama – 1974
Shuji Terayama – 1974
Sin-Chan, un adolescent de 15 ans vit seul avec une mère castratrice qu’il rêve de pouvoir quitter au printemps, qui sait, en s’enfuyant avec la femme du voisin qu’il admire plus ou moins secrètement. Ses journées, il les passe à errer, rencontrant une foule de personnages plus ou moins fantasques (un cirque abritant une femme gonflable, une jeune femme s’apprêtant à donner naissance à un bâtard, de vieilles matrones borgnes…) et, quand sa mère le rabroue un peu trop, il s’en va sur la montagne de la terreur parler avec son père mort.
Parce que le film est articulé en deux parties. Si la première suit l’errance féerique, onirique, fantastique voire par moment érotique de cet adolescent curieux, alter ego de Terayama, le film s’arrête brusquement après 40 minutes et le spectateur se retrouve dans une salle de projection où était proje té le film, avec le réalisateur de celui-ci interprété par Kantaro Suga (déjà aperçu dans Les 13 tueurs ou Les 11 guerriers du devoir d’Eiichi Kudo ou dans Le Sabre de la bête d’Hideo Gosha). Dans sa discussion avec un critique, reconnaît avoir enjolivé cette histoire ouvertement autobiographique et va dès lors retourner dans ses souvenirs et avec cet autre moi 20 ans plus jeune, revisiter son passé.
Il faut enfin souligner l’excellent score de J.A. Seazer qui accompagne le film de bout en bout, non seulement pour souligner la narration, mais aussi comme faisant partie de cette narration. Les paroles des chansons étant par moment en relation directe avec ce qui se passe à l’écran (on pourrait presque par moments parler de comédie musicale). Score qui se fait tour à tour intime, mélancolique, tour à tour lyrique furieux, hypnotique, traversé de guitares psychédéliques pour mieux souligner la tension de la scène… Des délires lyriques ou expérimentaux qui m'ont fait penser par moment dans les choeurs et l'utilisation de la guitare électrique à ce que faisait Morricone, mais avec dans les chants une touche japonaise.
En prime un ou deux morceaux pour ceux que ça intéresse :
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Un très grand film pour moi, à ranger au côté des plus belles réussites de l'ATG (notamment celles d'Oshima comme Il est né après la guerre ou Journal d'un voleur de Shinjuku). 6/6
A quand des édition DVD de ces films, bon dieu!!!!!?