yaplusdsaisons a écrit :c'est à se demander si l'on a vu le même film...
Je ne crois pas. Mon positivisme indéfectible m'empêche de penser en termes d'humanité déchue. Boon apporte, (très) humblement, sa pierre à l'édifice d'une nouvelle tour de Babel. Ta référence à Rimbaud me plaît, elle ramène à la verticalité du film.
Quand à G.T.O, je pense qu'il est jaloux parce qu'il aurait voulu en être (tu peux encore revoir le film et ouvrir les yeux).
boulgakov a écrit :Quand à G.T.O, je pense qu'il est jaloux parce qu'il aurait voulu en être (tu peux encore revoir le film et ouvrir les yeux).
D'ailleurs il y a de quoi se demander si la thématique de la frontière du film n'est pas celle qui, en termes de critique cinéphilique, oppose la notion de "film vu" à celle de "film revu" ou encore de "film non encore vu".
Les possibilités sont infinies, on appréhende ainsi la chose dans sa globalité.
@ Rat pack : Merci de me prévenir par mp pour votre prochaine "perfudom lead-acid party", j'aimerais en être.
Souhaits : Alphabétiques - Par éditeurs - « Il y aura toujours de la souffrance humaine… mais pour moi, il est impossible de continuer avec cette richesse et cette pauvreté ». - Louis ‘Studs’ Terkel (1912-2008) -
Quelques occasions de sourire, quelques gags efficaces, des intentions louables et naïves même si maladroites, un sujet a priori intemporel... mais beaucoup de caricature et de prévisibilité qui ont raison de l'entreprise. Et contrairement à Watkinssien, je ne trouve pas qu'il se dégage tellement de pertinence de cet alignement de clichés, de traits grossiers et de stéréotypes rances, car les velléités conciliatrices et apaisantes de Dany Boon, qui se fend d'un message simple (ce qui n'est pas en soi un défaut), sont presque désamorcées par une écriture lourdaude voire même inutilement agressive. Poelvoorde vampirise le film et comme son personnage, non content d'être antipathique au possible, se fout de la subtilité comme de l'an 40, il imprime sur l'ensemble une hostilité, une aigreur, une hargne, qui rend vite le film désagréable. On conviendra sans doute que l'acteur belge n'est jamais meilleur que lorsqu'il incarne des salauds névrosés, mais la caractérisation trop caricaturale de son personnage de fou furieux, et son festival de mimiques crispées et hystériques, ont vraiment du mal à passer, voire dérange, car au contraire des comédies populaires avec Fufu et Bourvil dont il se réclame, Rien à déclarer mise plus sur la méchanceté, sur le rabaissement humiliant, sur la caricature à prétention sociale, que sur la drôlerie pathétique et presque attachante de la mesquinerie fourbe d'un De Funès. Le scénario est cousu de fil blanc, la réalisation inexistante, quoiqu'il faut reconnaître que le plan-séquence inaugural planétaire, voire même intersidéral, dénote une vision démiurgique qui pourrait augurer un regard d'auteur passionnant, à la manière d'un Welles.
Demi-Lune a écrit :Le scénario est cousu de fil blanc, la réalisation inexistante, quoiqu'il faut reconnaître que le plan-séquence inaugural planétaire, voire même intersidéral, dénote une vision démiurgique qui pourrait augurer un regard d'auteur passionnant, à la manière d'un Welles.
ça frise la flagornerie là!
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.
Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
Demi-Lune a écrit :Le scénario est cousu de fil blanc, la réalisation inexistante, quoiqu'il faut reconnaître que le plan-séquence inaugural planétaire, voire même intersidéral, dénote une vision démiurgique qui pourrait augurer un regard d'auteur passionnant, à la manière d'un Welles.
Demi-Lune a écrit :Le scénario est cousu de fil blanc, la réalisation inexistante, quoiqu'il faut reconnaître que le plan-séquence inaugural planétaire, voire même intersidéral, dénote une vision démiurgique qui pourrait augurer un regard d'auteur passionnant, à la manière d'un Welles.
ça frise la flagornerie là!
Si je ne partage pas l'enthousiasme convaincu de yap', Ender et boulgakov, il y a dans ce plan révolutionnaire (au sens strict du terme), renvoyant Joe Dante et The Burbs au bac à sable, la promesse d'un grand technicien protéiforme ; d'ailleurs, il n'a pas été suffisamment remarqué que Dany Boon (ici moustachu et émouvant de timidité et de bonhommie) se révèle dans ses œuvres être un étonnant caméléon, friand de personnages et de tenues diverses, ce qui me semble être un indicateur supplémentaire et évident de son influence wellesienne.
Demi-Lune a écrit :quoiqu'il faut reconnaître que le plan-séquence inaugural planétaire, voire même intersidéral, dénote une vision démiurgique qui pourrait augurer un regard d'auteur passionnant, à la manière d'un Welles.
Ah oui quand même. Autant le succès des CH'TIS, même démesuré, m'avait paru somme toute logique (une bonne idée, un film qui sort au bon moment) autant là, j'ai vraiment du mal à y trouver des qualités. Déjà on rit très peu, voire quasiment jamais, le niveau est plutôt consternant ("Pourquoi t'a ouvert la fenêtre? - J'ai fait caca"...) le tout saupoudré d'une morale poussiéreuse et d'un ramassis de clichés laborieux. Au moins les choses sont remises en place: Dany Boon est peut-être un comique qui fait rire au théâtre mais il n'a absolument pas la carrure d'un homme de cinéma, ni de comédie (ce que l'on savait déjà après son premier film). LES CH'TIS est presque un accident industriel, un "one shot" que l'industrie voudrait répéter à l'infini oubliant que le cinéma est d'abord affaire de prototype. Le plus grave, à mon sens, est que Dany Boon ait eu quartier libre pour son film post CH'TIS et qu'il ait pondu quelque chose d'aussi plat. Malheureusement, je crains qu'il ne faille attendre encore un peu que le soufflet retombe, que son aura momentanée soit enfin reconsidérée et qu'il oublie le cinéma: RIEN A DECLARER a quand même attiré 8 millions de gens (je n'ose pas pronostiquer les déçus en sortant de la salle), il a donc encore un ou deux films en rab' avant de ne plus rentrer dans ses frais...
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)