Notez les films de Décembre 2010

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Message par Flol »

Colqhoun a écrit :Wedding Crashers / Je sais plus qui
Petite comédie plutôt sympathique. Je n'en attendais pas grand chose, au final ça a quand même son lot de scènes drôles (la famille de dégénrés à Christopher Walken aidant bien).
On s'ennuie un peu sur la fin, le durant facilement 20 minutes de trop et peinant un peu trop à conclure, mais les dernières scènes nous offrent une apparition monstrueuse de Will Ferrell qui permet de terminer le film sur une note amusante. Enfin bon, au delà de l'humour à la con, y a pas grand chose à retenir.. du coup je l'aurais oublié dans 3 jours.
Comme quoi, j'ai dû complètement l'oublier aussi...je ne savais même plus que Ferrell y faisait une apparition. :|
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Profondo Rosso »

Ratatouille a écrit :
Colqhoun a écrit :Wedding Crashers / Je sais plus qui
Petite comédie plutôt sympathique. Je n'en attendais pas grand chose, au final ça a quand même son lot de scènes drôles (la famille de dégénrés à Christopher Walken aidant bien).
On s'ennuie un peu sur la fin, le durant facilement 20 minutes de trop et peinant un peu trop à conclure, mais les dernières scènes nous offrent une apparition monstrueuse de Will Ferrell qui permet de terminer le film sur une note amusante. Enfin bon, au delà de l'humour à la con, y a pas grand chose à retenir.. du coup je l'aurais oublié dans 3 jours.
Comme quoi, j'ai dû complètement l'oublier aussi...je ne savais même plus que Ferrell y faisait une apparition. :|
Le meilleur moment du film l'apparition de Ferell rien que d'y repenser :lol:
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Colqhoun
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Colqhoun »

Profondo Rosso a écrit :Le meilleur moment du film l'apparition de Ferell rien que d'y repenser :lol:
MAAAA' !! THE MEATLOAF !!
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Flol
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Flol »

Non. Toujours rien. :|
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nobody smith
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Message par nobody smith »

THE TOURIST de Florian Henckel Von Donnersmarck
Alors là je pige pas trop la finalité de ce remake. Non parce que si l’idée c’était de faire une production hollywoodienne qui ressemble à un téléfilm, le plaisant film de Jérôme Salle se suffisait amplement. En dépit d’un effort de mondialisation assez épatant (résumons, il s’agit du remake d’un film français par un major américain avec un réalisateur allemand et dont l’action a été transposés à Venise), the tourist brille par son exécution dans une banalité confortable. Agréable à suivre même si on a vu l’original, le film souffre d’un “visuel chic” qui n’est pas à la mesure du degré d’éclat attendu pour une telle réinvestiture. Anthony Zimmer composait avec ses moyens pour offrir une mise en scène assez attrayante. The tourist arrive à peine au même résultat avec un budget qu’on peut soupçonner plus confortable. Saupoudré de fautes de goût assez incroyables (la poursuite en bateau aussi palpitante que du Derrick), le remake a surtout le mérite d’offrir un cast assez sympathique. Je ne pense pas tant au couple Jolie/Depp qu’à des seconds rôles aussi prestigieux que sous-exploité que ce soit Timothy Dalton ou Rufus Sewell qui fait ni plus ni moins qu’un figurant. Du talent gâché en gros, ce qui résume assez bien l’état de ce tourist.

SKYLINE de Colin et Greg Strause
Un deuxième essai toujours aussi peu concluant pour les frères Strause. Je leur accorderais cela dit que le film démontre clairement qu’ils n’ont pas volé leur statut de spécialistes des effets spéciaux. Les créatures sont assez incroyables et les scènes catastrophes sont suffisamment spectaculaires pour tenir en haleine. Le problème, c’est que si la gestion du budget au niveau des CGI force le respect, celle de la globalité du film nettement moins. Tellement d’argent a dû passer dans les passages d’action qu’au bout du compte, les brothers sont obligés de meubler toute la première partie du film avec un ennuyeux drame 3 pièces. L’orientation évoque signs mais les personnages sont tellement caricaturaux que la sauce ne prend pas. Le film est d’ailleurs un réservoir d’influence de la guerre des mondes à cloverfield en passant par independance day. Un pompage à droite et à gauche qui finalement souscrit l’impression d’assister à une série Z dont le seul mérite est de jouir d’une technique plus travaillée qu’à l’ordinaire. Avec son final je-m’en-foutiste (qui pose d’ailleurs une interrogation après aliens VS predator quant à la position des Strause vis-à-vis de la femme enceinte), cette invasion d’extraterrestres hypnotiseurs et gobeurs de cerveaux laisse définitivement penser que les frangins devraient se limiter à bosser dans les effets spéciaux.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
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Nestor Almendros
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Nestor Almendros »

LES TROIS PROCHAINS JOURS de Paul Haggis

SPOILERS
Difficile de se faire un avis tout à fait certain quand on découvre le remake d'un film encore tout chaud, peu présent en mémoire mais dont il reste quelques traces. Le jeu des comparaisons est inévitable, devenant plus compliqué quand le souvenir est flou et biaisé par un détail important dans le scénario. A l'époque, je me suis braqué contre le flashback explicatif de Cavayé quant à la culpabilité (ou pas) de l'épouse. Outre la paresse illustrative de l'auteur (confirmée après le visionnage de son second film), j'avais regretté un angle trop restreint par rapport au potentiel du pitch. C'est le vague souvenir que j'en avais et que j'étais impatient de voir traiter par Paul Haggis.

Au moins sur ce point-là je n'ai pas de regret car Haggis contourne l'obstacle. Il ne l'évite pas, offrant une explication finale très brève et indéniable, mais il a au moins l'intelligence d'entretenir le suspense jusqu'au bout et surtout de jouer avec l'ambiguité de la situation. Avant cette ultime découverte, il y a au moins deux reconstitutions de la scène qui sont chaque fois imaginées par l'un des personnages (d'abord le mari, en lisant les rapports de police, puis l'enquêteur qui essaie de reconstituer mentalement le crime). Dans les deux cas nous sommes un petit peu aidés par la texture de l'image (en n&b pour la première) et par l'origine de cette démonstration (l'enquêteur pour la seconde). Mais dans les deux cas, le doute persiste: il n'y a pas de choix clair et imposé. De la même façon, la révélation de l'épouse faite à son mari dans le parloir de la prison est ambigüe. Je ne l'apprécie pas beaucoup car je la trouve mal amenée, peu claire dans sa démarche (dans sa première partie en tout cas car la seconde dans la scène suivante éclaire mieux). Mais elle a l'avantage d'accentuer l'ambigüité sur cette femme: dit-elle la vérité ou est-elle en colère contre son mari, l'envoie-t-elle sur les roses de cette façon, en lui clouant le bec? Déjà, Haggis développe un peu les manques ressentis dans l'original.

Mieux encore, il extrapole sensiblement l'idée du héros par rapport au premier film (en tout cas dans mon souvenir, mais je en crois pas me tromper). Chez Cavayé, il s'agit d'un Mr Tout le Monde qui va faire une chose extraordinaire, hors la loi, par amour. Chez Haggis, en plus, va se greffer une dimension dramatique forte: ils vont franchir la barrière de la loi et surtout se condamner à vivre par la suite en fugitifs. D'où le titre LES TROIS PROCHAINS JOURS: rien n'est gagné et la fin n'est qu'un triste recommencement. L'acte d'amour est encore très ambigu: il tourne à l'obsession, à un certain degré de folie, et aura des conséquences plus négatives que positives.
Il me semble que sur ce point, on y gagne beaucoup par rapport au remake.

Mais le film parait pourtant décevant. On aura connu Paul Haggis plus inspiré. Pour celui qui a vu l'original, certains moments semblent très copié-collé (l'effet MORSE en somme). Le réalisateur justifie cela par l'aspect très américain de l'original, parce que tout était déjà parfait. Mouais... Sauf que Haggis se formate ici un peu trop dans le genre, là où ses drames gardaient un cachet personnel, une forme plus originale. LES TROIS PROCHAINS JOURS cherche l'efficacité avant le sujet, il me semble. Haggis a l'air moins accaparé par son scénario, comme s'il voulait d'abord satisfaire les costard-cravates des studios et le grand public (ex: la mère bimbo du jardin d'enfant... :roll: ). On s'emballe peu pour l'enquêteur noir assez insupportable envers ses collègues et trop John Wayner dans l'attitude (on aura vu mieux comme enrichissement de personnage faire-valoir). On écarquillera également les yeux devant quelques choix musicaux étranges, ainsi qu'un score décevant (transparent) de Danny Elfman. On se satisfera des quelques gros moments de tension du film (et il y en a suffisamment) mais en gardant à l'esprit que cela aurait pu être beaucoup mieux avec un vrai spécialiste aux commandes, quelqu'un qui sache mieux gérer le suspense et qui aurait su couper au montage (le film est un peu trop long).

Le sujet est très bon, le traitement me semble meilleur mais le résultat n'est pas à la hauteur...
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Nestor Almendros »

THE TOURIST de Florian Henckel von Donnersmarck

Quelle douche froide! Ce second film du réalisateur de l'excellent LA VIE DES AUTRES me fait tomber de bien haut. Je n'avais pas détesté ANTHONY ZIMMER, contrairement à certains ici, et je me réjouissais que quelqu'un de talentueux se colle à son remake, espérant comme d'habitude voir les erreurs gommées et le potentiel décuplé. Malheureusement, ma préférence restera au film de Jérôme Salle...

Quel manque d'ambition, tout d'abord. L'original français était une sorte d'exercice de style élégant et potentiellement intéressant. THE TOURIST est une baudruche plombée par un second degré nauséeux qui fait très rapidement dégonfler l'ensemble. Je comprends quelque part la volonté de ressuciter les thrillers élégants et populairesdu temps jadis, comme on pouvait en faire dans les années 50 ou 60. J'ai plusieurs fois pensé à des films comme CHARADE (Stanley Donen) dont ce TOURIST semble vouloir suivre la trace. Mais il ne le fait que de très loin, et bien maladroitement. Car le film apparait dès sa première séquence comme une vaste blague décontractée. Le suspense est vaporeux, l'action peu crédible: la filature des policiers français est tellement ridicule qu'on ne peut prendre au sérieux le reste de l'intrigue (celle, plus tard des mafieux russes - autre cliché bien lourd - et des policiers en bateau vaut aussi son pesant de cacahuètes...). Prenons également l'exemple de la musique illustrative et de l'ambiance (qui déborde souvent vers la comédie) pour cerner en quelques instants les enjeux du scénario et du film. On ne cherche plus le bel ouvrage: on est dans la séduction du pauvre, le clinquant basique, pour servir une soupe facile et digeste au spectateur endormi qui n'a pas besoin de cerveau pour comprendre. Le film est clairement destiné aux ménagères peu loquaces du dimanche soir. Navrant de la part de Johnny Depp (qui n'est certes plus à quelques erreurs de parcours près) et surtout de la part de Florian Henckel von Donnersmarck qui se fourvoie lamentablement dans cet opus qui contraste de façon sidérante avec son premier film. Angelina Jolie, devenue l'égérie d'une époque où le plastique est roi, confirme cette filiation avec une prestation poseuse et sans vie.

Poubelle!
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Rockatansky »

Déjà que je le trouvais un peu surestimé comme réalisateur, ça ne va pas me convaincre d'aller voir son film.
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Demi-Lune »

Ta déception, Nestor, par rapport aux attentes que tu avais placées dans ce cinéaste allemand, me rappelle le débat que nous avions eu sur le topic de La Vie des Autres, au sujet de la différence entre le classicisme et l'académisme de la mise en scène de Florian Henckel von Donnersmarck. N'ayant pas vu The Tourist, je ne me hasarderai pas à tirer de conclusions, d'autant qu'il s'agit d'une grosse machine US avec et conçu pour des stars (dans laquelle il n'est pas toujours aisé pour un metteur en scène d'imposer son identité), mais je me demande quand même si les louanges n'auraient pas été trop tôt décernées au réalisateur. Pour moi, La Vie des Autres fonctionnait avant tout grâce à son histoire et à ses interprètes. Apparemment, avec The Tourist, von Donnersmarck ne peut se raccrocher ni à l'un ni à l'autre. Du coup, ses limites deviennent peut-être plus visibles.
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par hansolo »

King of the Hill (Steven Soderbergh, 1993)
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Saint-Louis - Missouri 1933.
L'histoire d'Aaron, un jeune de 12 ans débrouillard; livré a lui même (une mère tuberculeuse et un père vendeur à la sauvette qui promet constamment à ses enfants une vie meilleure ...)
La photographie fait ressentir l'atmosphère moite de l'hotel où la famille a élu domicile. La mise en scène fourmille d'inventions avec des gros plans saisissants!
Jesse Bradford campe un personnage principal convaincant.
Nestor Almendros
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Nestor Almendros »

Demi-Lune a écrit :Ta déception, Nestor, par rapport aux attentes que tu avais placées dans ce cinéaste allemand, me rappelle le débat que nous avions eu sur le topic de La Vie des Autres, au sujet de la différence entre le classicisme et l'académisme de la mise en scène de Florian Henckel von Donnersmarck.
J'attendrai son troisième film pour commencer à me faire une idée précise. En attendant, je garde le bénéfice du doute... et un a priori négatif.
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Colqhoun
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Colqhoun »

The Other Guys / Adam Mckay
Grosse comédie plutôt réjouissante où Will Ferrell et Mark Wahlberg, deux flics qui passent leur temps à faire la paperasse pendant que les action hero (Samuel L. Jackson et Dwayne -the rock- Johnson) récoltent tous les honneurs et se conduisent comme des sales cons. Passé la scène d'ouverture totalement démesurée (grosse parodie de scène d'action où les lois de la gravité n'ont plus aucune importance), on entre de plein pied dans la comédie avant de réintégrer progressivement des séquences d'action. Si le film accuse bien 20 minutes de trop, il offre aussi pléthore de séquences super funs. On regrettera peut-être un final qui n'y va pas suffisamment dans l'excès (difficile de faire plus énorme que la scène d'ouverture), mais suffisament drôle pour rester appréciable. Ce n'est pas forcément le grand retour du buddy movie, mais ça reste agréable, divertissant et le duo Ferrell-Wahlberg est assez énorme.
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par tewoz »

A bout portant
Très bien.
8/10
Vous venez de lire un message de tewoz, ca vous a pas rendu plus intelligent, mais ca aurait pu...
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johell
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par johell »

MILLIONNAIRES D’UN JOUR (Qian Zuo Guai) de John Woo (1980)

Deux amis travaillent dans une usine de mise en bouteilles. Tout change le jour où le duo gagne à la loterie. Devenus millionnaires, ils ne se privent plus de rien. Mais l’un d’eux apprend qu’il souffre d’un cancer en phase terminale. Décidé à en finir, il donne toute sa fortune à un désespéré qui tentait de se suicider.

Encore une comédie burlesque réalisé par John Woo. Ce film possède des thèmes similaires que l’on trouve aussi dans LES AS DE LA CAMBRIOLE, à savoir l’obsession de l’argent pour pouvoir se sortir de sa condition d‘ouvrier. La fortune est donc le cœur du sujet dont on apprend qu’elle cause bien plus de soucis que de bonheur. Notre héros étant également amoureux d’une comédienne, ce n’est pas pour autant qu’il lui offre des douzaines de roses rouges que tout va aller pour le mieux dans sa vie sentimentale. De son côté, son proche ami Bouboule rencontrera par hasard dans la rue une jeune femme qui semble complètement transie d’amour pour lui… Pour le pire, car celle-ci vient de s’échapper d’une institution psychiatrique et est plutôt du genre dangereuse.

L’histoire de MILLIONNAIRES D’UN JOUR devient complètement folle à mesure de péripéties toujours plus délirantes, qui mélangent comédie hystérique et séquences d’action. Le mélange fonctionne à pleine régime, spécialement dans sa deuxième partie où le personnage de Ricky Hui est poursuivi par des tueurs suite à une méprise de diagnostic médical. Désirant de prime abord vouloir mourir, il découvre qu’il est finalement en parfaite santé. Il va devoir se battre pour échapper à ses poursuivants, une affligeante bande de bras cassés. L’intrigue qui présente des similitudes avec le film de Philippe De Broca LES TRIBULATIONS D’UN CHINOIS EN CHINE (1965), trouvera son dénouement final à l’intérieur d’un asile de fou. C’est à ce moment là que le long-métrage de John Woo vire dans l’étrangeté. L’atmosphère de cette comédie débridée virant dans le bizarre, parodiant à la fois MINIGHT EXPRESS de Alan Parker (1978) ou encore VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER (The Deer Hunter) de Michael Cimino (1978) avec sa démente séquence de roulette russe. Cette dernière partie étant la plus réussie du long-métrage, une véritable sensation de folie imprégnant des séquences complètement dingues, virant dans le chaos le plus total. Voilà qui rachète gentiment cette comédie assez poussive et pas particulièrement drôle mais qui possède néanmoins quelques sympathiques moments de drôlerie « made in Hong Kong ». Quand au style John Woo, il est passablement absent du long-métrage, si ce n’est au travers de quelques tentatives de ralentis lors d’une séquence d’action incluant un véhicule accidenté. Il n’y a donc rien de bien mémorable à se mettre devant les yeux si ce n’est l’abattage du toujours infatigable Ricky Hui!



RENDEZ-VOUS AVEC LE DIABLE (Mo Deng Tian Shi) de John Woo (1981)

Employé de théâtre à la ramasse amoureux de la belle Peggy, Kit rêve d’une carrière de chanteur populaire. Ressuscité après avoir péri dans un accident, le révérend Mah a pour mission de convertir Kit à la foi pendant que Pui, un disciple du diable, doit s’emparer de son âme. La bataille pour le contrôle de Kit commence…

Nouvelle collaboration entre John Woo et Ricky Hui pour une comédie un peu plus spéciale que d’habitude. Le réalisateur s’essaie ici au comique fantastique avec une espèce de revisitation du mythe de Faust un peu à la manière du long-métrage de Stanley Donen FANTASMES (Bedazzled) datant de 1967. Ici, RENDEZ-VOUS AVEC LE DIABLE est un film qui ose beaucoup de choses… Très coloré et avec des personnages bien frappadingues comme cette incarnation très cornu du Diable, qui ressemble davantage à une drag-queen vampirique qu’à un suppôt de Satan. Le second degré prédomine et s’autorise toutes les excentricités. On se compare à Clarke Gable, on s’arrache la tête qui valse dans les décors après avoir percuté une balle de baseball, on grille un cochon avec des rayons lasers… Des idées bien délirantes qui transforment son histoire en gros déluge d’effets spéciaux en tout genres.

Curieusement, pour une fois le personnage joué par Ricky Hui n’est de loin pas le plus insupportable du lot. Il se révèle même assez touchant dans son désir de vouloir courtiser sa belle coûte que coûte… En résulte différentes manières d’appréhender le futur, visions qu’offre le disciple moustachu qui sait se montrer très cynique à chaque souhait qu’on lui demande… Comme celui de vivre d’amour et d’eau fraîche qui prend une connotation très bizarre une fois qu’il réalise ce simple vœu.

Mais RENDEZ-VOUS AVEC LE DIABLE c’est aussi une histoire de confrontation entre le Ciel et l’Enfer, autrement dit entre le révérend Mah et Pui, le magicien du Mal qui se prend pour Clarke Gable. John Woo illustre d’ailleurs ce duel à la manière d’un jeu vidéo, époque Atari, et va même jusqu’à en reproduire les schémas visuels. Les effets prédominent donc à l’écran par une mise en scène sophistiquée qui fait la part belle aux images de plus en plus démentes sous des filtres de couleurs qui alternent entre le bleu nuit et le rouge vif. A défaut de kung-fu, les adversaires s’affronteront à grands coups de rayons lasers! Le réalisateur s’éclate donc un maximum et offre un divertissement très soigné et plutôt plaisant à suivre, à la fois rigolo et visuellement très léché. Probablement l’un des films de Woo les plus fous et l’une de ces comédies les plus appréciables. A savourer sans modération!



LA COURSE A L’EMPLOI (Ba Cai Lin Ya Zhen) de John Woo (1982)

Jane est en permanence à la recherche d’un emploi. A chaque obtention d’un nouveau poste, ses gaffes provoquent illico son licenciement. Amoureux de Jane, Fan la suit dans sa quête de travail. Engagée comme gouvernante chez une riche famille, elle doit prendre soin du père dont le fils impose de nouvelles règles au sein de l’entreprise familiale…

Si John Woo retrouve ici à nouveau son compère Ricky Hui, il donne le premier rôle à Josephine Siao dont le répertoire comique est un véritable régal à suivre. A travers cette comédie assez amusante, John Woo fait une critique des gros financiers qui aspirent au pouvoir et à la domination mondiale au détriment de petites entreprises qui rament pour survivre, sans compter tout ceux qui essaient de s’en sortir dans des logements dont le loyer est déjà hors de prix. Avec cette trame comme fil conducteur, le réalisateur brosse surtout un portrait plein d’humour et de tendresse entre ces deux interprètes principaux. L’alchimie entrer les deux comédiens est splendide, formant ainsi un duo assez enthousiasmant. Ricky Hui se transforme en romantique éperdu tandis que Josephine Siao accumule les gaffes. Tout simplement irrésistible. D’ailleurs, au milieu de la multitude de différents gags qui ponctuent l’intrigue, on repérera sans trop de difficultés l’apparition hilarante de John Woo lui-même venu pointer au chômage en proclamant « Un réalisateur, c’est Dieu! ».

Alors qu’habituellement ses longs-métrages comiques sont souvent un mélange d’humour combiné avec un bon dosage d’action, LA COURSE A L’EMPLOI ne joue pas dans cette catégorie et se concentre davantage sur la veine sociale qu’affiche son scénario, prenant le parti des petits métiers et des personnes âgées souvent délaissées au profit de jeunes arrivistes désirant conquérir la planète. Voir les facéties qu’entreprend Josephine Siao pour s’occuper du père embarrassant d’un puissant homme d’affaires procurent de grands moments durant ce long-métrage.

Comme c’est souvent le cas, le réalisateur garde un gros morceau de bravoure pour l’acte final de son histoire. Ici, un immense carambolage digne des BLUES BROTHERS dans un tunnel à Hong-Kong avant que tous les automobilistes ne soient pris en otage par un pyromane fou qui exige des autorités des demandes complètement farfelues. C’est à partir de là que LA COURSE A L’EMPLOI accumule ses sketchs les plus délirants, comme une gigantesque partie de Mah-Jong, la revendication des droits des homosexuels, des accouchements à la pelle ou encore l’apparition de l’artiste cantonais Roman Tan venu interpréter avec sa troupe de violoncellistes une chanson au milieu des voitures accidentés. Tout ceci relègue un petit peu au second plan les revendications socio-politiques de son intrigue principale qui se résoudra un peu de manière expédiée. Malgré un sujet grave qui peut interpeler, le film de John Woo est davantage une comédie légère qu’une véritable dénonciation des agissements pas toujours très corrects de sociétés commerciales. En l’état, LA COURSE A L’EMPLOI est un sympathique comédie, un peu bête mais souvent drôle et attachante, probablement la meilleure œuvre du genre que réalisa son auteur.
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cinephage
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par cinephage »

Il faut absolument que je mette la main sur ce coffret !!! :o
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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