Federico a écrit :mais si ça peut compter pour les screenshots, l'agneau qui vient de naître, vétu de probité candide et de lin blanc comme neige au soleil n'est pas contre...
Je ne dis pas non, mais je crois que les modérateurs vont finir par me tomber dessus si je continue.
Demi-Lune a écrit :A commencer par une scène surréaliste où Don Johnson, le flingue braqué sur lui, se fait presque violer par une Virginia Madsen sûrement adepte du lapsus à la Dati.
Une scène inflationniste qui risque d'être bientôt bannie comme la cigarette dans les lieux publics depuis que des scientifiques* ont décrété que cette pratique macro-économique (ou micro-économique, selon les cas de figure) était cancérigène.
(*) Qui doivent ressembler aux faux-chercheurs en blouse blanche des pubs Oral-B.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Hot spot est un irréductible de mon top 100, je bée immanquablement devant ce mélange unique d'érotisme, de violence (discrète) et de coolitude; j'y trouve le même type de plaisir que devant, mettons, Les Demoiselles de Rochefort. Il y règne une telle exubérance de poncifs colorés, d'insouciance et la vraisemblabilité s'y octroie de telles coudées franches qu'on en ressort comme d'un pot de confiture - quoiqu'ici il s'agisse plutôt de malibu bien capiteux avec un petit goût de contrebande.
Il n'y a pas de tension dans Hot Spot, pas tellement de perversion non plus (à part, bien sûr, le moment final où l'on comprend que Don Johnson est tombé sur plus fort que lui), rien que de l'amoralité pépère tout juste tempérée par le sens du deal, dans un petit patelin où l'on a le loisir de débarquer comme Gulliver à Lilliput(e) et où on met le bazar rien que pour tromper l'ennui et moucher cette bande de crétins.
Tout cela est perdu dans de grands et beaux espaces, en un temps imprécis; tandis que le film, suspendu à un hamac, se balance mollement au gré du ventilateur.
Pour ceux qui regrettent que "Hot Spot" ne tienne pas davantage ses promesses de film noir, de polar ou que sais-je, il faut bien comprendre que "Hot Spot" est d'abord un film de feignasse.
Un branleur surdoué l'a réalisé, il y met en scène des personnages tranquillement avachis dans leur caricature et peu soucieux d'en sortir, et s'adresse à un public lymphatique par profondeur
-comme on a dit des grecs qu'ils étaient superficiels par profondeur..
Une seule question se pose, et qui par là même acquiert le relief du questionnement métaphysique (dans mon souvenir on retrouve cela aussi dans Fantasia chez les Ploucs): comment s'en mettre plein les poches tout en en faisant le moins possible quitte à se salir un peu. C'est là le crédo de base de l'homme inventif, celui qui fait vraiment avancer l'humanité.
Sauf qu'ici on est au milieu de nulle part et donc personne n'avance dans une direction particulière. En attendant de se faire dévorer par les fauves, chacun erre dans son petit coin mais c'est une errance aussi teintée d'ennui que d'allegresse. Un American Graffiti à l'arrêt. On y retrouve même ce bon vieux Terry le Tigre (Charles Martin Smith) qui serait comme qui dirait rangé des voitures.
La musique est signée Miles davis, Taj mahal et enfin John lee Hooker; Hooker qui, une fois hors du studio, ne vivait qu'entouré de femmes et regardait le disney channel toute la journée, selon la légende. Ce choix de la part de Dennis Hooper est d'un goût exquis, tout comme le visage inexpressif de Don Johnson et les charmes un rien vulgaires de Virginia Madsen, aussi clichetonneuse et efficace qu'un porte-jarretelles. Quant à jennifer Connelly, on en a déjà très bien parlé ici.
Entre cette esthétique du racolage et un amorphisme triomphant, il y a là quelque chose qui relève moins du raisonnement que de l'initiation. Ce film, ce chromo qui chante et qui ménage moins de surprises que d'effets d'attente, s'adresse peut-être à des happy few peu partageurs. On peut penser que je m'envoie des fleurs en disant cela. On n'aurait pas tort; mais enfin, on n'est jamais mieux servi que par soi-même, et c'est là une autre morale de ce film décidément riche en enseignements.
Federico a écrit :mais si ça peut compter pour les screenshots, l'agneau qui vient de naître, vétu de probité candide et de lin blanc comme neige au soleil n'est pas contre...
Je ne dis pas non, mais je crois que les modérateurs vont finir par me tomber dessus si je continue.
En tout cas, Google nous est tombé dessus !
Et un screenshot de plus
On a évoqué Miss Connelly ce soir (à propos de Rocketeer) : ceci vaut bien une petite remontée de topic (et un screenshot, Demi Lune ?) pour un film, mine de rien, inoubliable ...
J'avoue que je le revois plus souvent que "Le faucon maltais" : mais pourquoi donc ?
J'avais même acheté le cd à l'époque (et la BO, c'est du lourd également ...)
