Le cinéma français des années 60 (1960-69)
Publié : 16 oct. 10, 01:13
Les années 1960 sont marquées par l'émergence de la Nouvelle Vague, terme intégrant une génération de cinéastes qui expriment le besoin et la volonté d'un nouveau cinéma, indépendant des studios, plus personnel : François Truffaut, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Louis Malle, Éric Rohmer, Agnes Varda , Alain Resnais sont parmi ses représentants les plus connus. La notion de cinéma d'auteur, chère au cinéma français d'aujourd'hui trouve là ses racines les plus solides. Si l'apport technique de cette nouvelle vague est significatif (on filme avec des caméras plus légères, en son direct, en dehors des studios... ), l'apport esthétique est plus discutable.
Face à ces nouveaux venus, le cinéma plus populaire, la fameuse « qualité à la française » coexiste pourtant car le cinéma en France a connu une décennie 1950 faste où le nombre d'entrées bat régulièrement des records (les 15 premiers films du box-office dépassent alors généralement des 3,5 millions d'entrées, alors qu'aujourd'hui, pour atteindre ce top 15, 2,5 millions suffisent).
Deux acteurs personnalisent la dualité de notre cinéma : Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. Le premier, gouailleur, joue chez Godard et Truffaut tout en commençant à développer son personnage de Bébel bondissant, le second, plus sombre, impose sa beauté mi-ange, mi-démon chez René Clément, Jacques Deray et Jean-Pierre Melville : à eux deux, ils vont truster le box-office français durant une vingtaine d'années avant leur déclin populaire (en salles) au milieu des années 1980. Et il serait difficile de passer sous silence le mythe BB : après quelques rôles légers et secondaires, Brigitte Bardot impose sa sensualité (à défaut souvent de son talent d'actrice) aussi bien chez les anciens (En cas de malheur d'Autant-Lara, La vérité de Clouzot) que chez les jeunes loups (Le mépris de Godard ou Vie privée de Malle).
Mais la progression de la télévision dans les foyers apporte une concurrente directe au cinéma en salles. Face à ce média menaçant (en 1950, on ne compte qu'environ 3500 postes pour une couverture de seulement 10 % du territoire ; en 1965, 40 % des foyers possèdent un téléviseur ! ), les professionnels du cinéma cherchent des parades pour continuer d'attirer les gens dans les salles comme le cinémascope en N&B puis couleur qui donne une image plus spectaculaire que le format carré télévisuel, et de nouveaux partenaires financiers, notamment l'Italie avec laquelle une pléthore de coproductions sont tournées, souvent pour des films populaires (cape et épée, policiers, comédie, espionnage, films à sketchs, etc... ) à grand spectacle.
Avec la Nouvelle Vague, mais aussi les sujets abordés par certains cinéastes où pointent critique et satire sociales, le cinéma se fait aussi le relais d'un malaise certain dans la société française. En mai 1968, celle-ci implose sous les pavés et les grèves : la secousse sismique de la rébellion atteint même les dorures du festival de Cannes qui a lieu en même temps : celui-ci est alors interrompu le 19 mai. En 1968, c'est aussi l'année de la projection de Z de Costa-Gavras : les spectateurs refusent de quitter la salle et débattent du film qui devient alors un véritable phénomène de société, car bien que se passant en Grèce, l'intrigue trouve de forts échos avec l'état français d'alors. A partir de ces évènements, le cinéma français sera alors de plus en plus en phase avec son temps, et se fera aussi plus militant voire contestataire...
A mesure des films visionnés de cette décennie, je listerai et commenterai ceux-ci ici, avec une subjectivité que j'espère vous me pardonnerez (me répète moi ? )...
J'aime énormément : * * * * (17 à 20/20)
J'aime beaucoup : * * * (14 à 16/20)
J'aime bien : * * (10 à 13/20)
J'aime moyen : * (6 à 9/20)
J'aime pas, mais alors pas du tout : 0 (0 à 5/20)
Films abordés :
1961 :
Belle américaine (La) de Robert Dhéry et Pierre Tchernia
1964 :
Chasse à l'homme (La) d'Édouard Molinaro
1965 :
Alphaville de Jean-Luc Godard
Chevalier de Maupin(Le) de Mauro Bolignini
Furia à Baya pour OSS 117 d'André Hunebelle
1966 :
Aventuriers (Les) de Robert Enrico
Demoiselles de Rochefort (Les) de Jacques Demy
Du mou dans la gâchette de Louis Grospierre
1967 :
Tante Zita de Robert Enrico
1968 :
Érotissimo de Gérard Pirès
Face à ces nouveaux venus, le cinéma plus populaire, la fameuse « qualité à la française » coexiste pourtant car le cinéma en France a connu une décennie 1950 faste où le nombre d'entrées bat régulièrement des records (les 15 premiers films du box-office dépassent alors généralement des 3,5 millions d'entrées, alors qu'aujourd'hui, pour atteindre ce top 15, 2,5 millions suffisent).
Deux acteurs personnalisent la dualité de notre cinéma : Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. Le premier, gouailleur, joue chez Godard et Truffaut tout en commençant à développer son personnage de Bébel bondissant, le second, plus sombre, impose sa beauté mi-ange, mi-démon chez René Clément, Jacques Deray et Jean-Pierre Melville : à eux deux, ils vont truster le box-office français durant une vingtaine d'années avant leur déclin populaire (en salles) au milieu des années 1980. Et il serait difficile de passer sous silence le mythe BB : après quelques rôles légers et secondaires, Brigitte Bardot impose sa sensualité (à défaut souvent de son talent d'actrice) aussi bien chez les anciens (En cas de malheur d'Autant-Lara, La vérité de Clouzot) que chez les jeunes loups (Le mépris de Godard ou Vie privée de Malle).
Mais la progression de la télévision dans les foyers apporte une concurrente directe au cinéma en salles. Face à ce média menaçant (en 1950, on ne compte qu'environ 3500 postes pour une couverture de seulement 10 % du territoire ; en 1965, 40 % des foyers possèdent un téléviseur ! ), les professionnels du cinéma cherchent des parades pour continuer d'attirer les gens dans les salles comme le cinémascope en N&B puis couleur qui donne une image plus spectaculaire que le format carré télévisuel, et de nouveaux partenaires financiers, notamment l'Italie avec laquelle une pléthore de coproductions sont tournées, souvent pour des films populaires (cape et épée, policiers, comédie, espionnage, films à sketchs, etc... ) à grand spectacle.
Avec la Nouvelle Vague, mais aussi les sujets abordés par certains cinéastes où pointent critique et satire sociales, le cinéma se fait aussi le relais d'un malaise certain dans la société française. En mai 1968, celle-ci implose sous les pavés et les grèves : la secousse sismique de la rébellion atteint même les dorures du festival de Cannes qui a lieu en même temps : celui-ci est alors interrompu le 19 mai. En 1968, c'est aussi l'année de la projection de Z de Costa-Gavras : les spectateurs refusent de quitter la salle et débattent du film qui devient alors un véritable phénomène de société, car bien que se passant en Grèce, l'intrigue trouve de forts échos avec l'état français d'alors. A partir de ces évènements, le cinéma français sera alors de plus en plus en phase avec son temps, et se fera aussi plus militant voire contestataire...
A mesure des films visionnés de cette décennie, je listerai et commenterai ceux-ci ici, avec une subjectivité que j'espère vous me pardonnerez (me répète moi ? )...
J'aime énormément : * * * * (17 à 20/20)
J'aime beaucoup : * * * (14 à 16/20)
J'aime bien : * * (10 à 13/20)
J'aime moyen : * (6 à 9/20)
J'aime pas, mais alors pas du tout : 0 (0 à 5/20)
Films abordés :
1961 :
Belle américaine (La) de Robert Dhéry et Pierre Tchernia
1964 :
Chasse à l'homme (La) d'Édouard Molinaro
1965 :
Alphaville de Jean-Luc Godard
Chevalier de Maupin(Le) de Mauro Bolignini
Furia à Baya pour OSS 117 d'André Hunebelle
1966 :
Aventuriers (Les) de Robert Enrico
Demoiselles de Rochefort (Les) de Jacques Demy
Du mou dans la gâchette de Louis Grospierre
1967 :
Tante Zita de Robert Enrico
1968 :
Érotissimo de Gérard Pirès