Antonio Margheriti (1930-2002)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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nobody smith
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

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Bien que j’ai en stock quelques unes de ses œuvres les plus réputés (Avec Django La Mort Est Là, La Vierge De Nuremberg), c’est avec sa première réalisation Le Vainqueur De L’Espace que je commence ma découverte d’Antonio Margheriti. Sans être bien brillant, le résultat montre assez le soin d’artisan du bonhomme qui avec un budget dérisoire avait ordre de donner l’illusion d’une production américaine. Dans sa première moitié, le film prend la forme d’un documentaire suivant un journaliste en reportage sur une base satellite. Avec l'aide d'une voix-off, le personnage détaille le fonctionnement de la technologie de la conquête spatiale de l'avenir du futur de demain. Neuf ans avant que Neil Armstrong et Buzz Aldrin ne posent le pied sur la lune, cela pouvait très probablement fasciné le public. Aujourd’hui, ça ne présente guère d’intérêt et le processus est très rébarbatif. Toutefois, l’entreprise a toujours un peu d’attrait. Cela tient aux efforts de Margheriti pour créer un semblant de fascination à sa mise en scène alors qu’il doit composer avec la misère des décors et des effets spéciaux. Du coup, même si le visuel ne tient pas du tout la route, il y a parfois une petite étincelle qui arrive à se produire comme lorsque le héros sort pour la première fois dans l’espace. La seconde moitié rejoint elle un schéma classique de film catastrophe avec un astronef hors de contrôle menaçant de détruire la Terre. A partir de là, les caricatures et les situations clichées se multiplient avec un certain aplomb. Les multiples efforts de Margheriti et la courte durée du film (à peine 70 minutes) évite cela dit l’ennui de prédominer. J'en espérais pas plus de cette première approche.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

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Après l’excellente découverte de Avec Django La Mort Est Là, j’étais très impatient de découvrir le si apprécié La Vierge De Nuremberg. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le film démarre sur les chapeaux de roue. Pas de présentation des personnages ou du contexte, on passe d’office à l’élément déclencheur de l’affaire. Du coup, après une telle entrée coup de poing, le rythme a tendance à se relâcher. Margheriti est d’après ce que j’ai compris un grand admirateur de récit criminel et d’intrigue policière à la Agatha Christie. Si le film s’ouvre immédiatement sur le mystère à décrypter, c’est très clairement pour avoir tout le loisir par la suite de le décortiquer. Je trouve toutefois que le résultat manque de rythme avec un mariage entre horreur gothique et énigme à résoudre pas très équilibré (j’ai parfois du mal à appréhender la partition de Riz Ortolani) . Après, cela n’empêche pas Margheriti de connaître son affaire. Avec un soin dans les décors, la photographie et les mouvements d’appareil (sans parler du charisme de Christopher Lee), il crée une ambiance sympathique et suffisamment captivante pour suivre son ouvrage avec intérêt. On est très loin du travail de génie d’un Mario Bava (la même année il sortait Le Corps et Le Fouet et c’était quand même d’un autre niveau) mais c’est un solide travail d’artisan que Margheriti propose là.
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

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nobody smith a écrit :
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Oui, c'est assez quelconque mais quand même plutôt plaisant et finalement une jonction assez évidente (tout comme le corps et le fouet et le dyptique d'Hichcock de Freda) entre l'épouvante gothique du début des années 60 et le giallo de la seconde moitié de cette décennie.
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

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En 1965, Margheriti fait dans la production à la chaîne en se lançant dans pas moins de quatre séries B de SF. La chose prend la forme d’un tournage marathon où des claps de couleurs différentes sont utilisés pour ne pas mélanger les rushs. Forcément, il ne faut pas s’attendre à des œuvres mémorables avec de telles méthodes. Margheriti est le premier à admettre que les résultats ne tiennent pas la route. Seul Les Criminels De La Galaxie trouve un minimum grâce à ses yeux… Ce qui montre bien le niveau. Le réalisateur dévoile à nouveau sa fascination pour les intrigues policières dans sa première partie où se multiplient les disparitions inexplicables. Le coupable est tout désigné en la personne d’un savant un peu trop passionné mais cela n’empêche pas Margheriti de maintenir une ambiance de mystère autour des évènements contés. Dommage que l’ensemble soit si mou pour être véritablement intéressant. Accordant une interview sur le DVD de Avec Django La Mort est Là, Ruggero Deodato (ici crédité comme assistant réalisateur) reprochait à Margheriti le manque de rythme de ses films qui laisse le temps aux spectateurs de voir la misère des moyens. On en a un bel exemple avec ces Criminels De La Galaxie avec ses maquettes fantoches et ses décors où des rideaux masquent le fond du studio. Reste quand même que la touche kitsch et flashy de ces derniers donnent une allure amusante à l’ensemble (la destruction finale de la base et ses flots de sang). C’est déjà un meilleur constat que Les Diaphanoides Viennent De Mars. L’aspect polar est plus restreint et on tombe dans un schéma classique d’invasion extraterrestre avec le choix cornélien "soyez assimilé ou périssez". Le résultat est encore plus lent que sur Les Criminels de La Galaxie et la folie kitsch des décors est moins prégnante. Il reste quand même quelques petits trucs amusants et les effets spéciaux sont toujours "miraculeux" (ah cette apesanteur simulée avec des filins et des mecs qui marchent au ralentie).
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

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A la base ce ne sont pas des épisodes de séries télé avortées gonflés en long-métrages? Il me semble avoir lu ça quelque part mais je ne suis plus certain :?:
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

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hellrick a écrit :A la base ce ne sont pas des épisodes de séries télé avortées gonflés en long-métrages? Il me semble avoir lu ça quelque part mais je ne suis plus certain :?:
J'ai repris le dossier que Mad Movies a consacré à Margheriti il y a deux ans et effectivement il s'agissait d'épisodes pour une série télé nommé Fantascienza (je me souvenais de l'anecdote des claps mais pas de ce point). C'est le producteur qui les a gonflé en long-métrage pour une sortie salle, Margheriti trouvant lui l'idée stupide.
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

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N’ayant pas vu Danse Macabre dont ces Fantômes De Hurlevent constitue un remake, je dois reconnaître que j’ai pris énormément de plaisir devant ce dernier. Le résultat m'apparaît également plus réussi que La Vierge De Nuremberg. Le fait est que Les Fantômes de Hurlevent ne s’embarrasse pas d’intrigue policière et se concentre complètement sur son horreur gothique. Le pitch évoque La Nuit De Tous Les Mystères (un quidam doit passer une nuit dans un château hanté suite à un pari) mais au côté farceur de William Castle, Margheriti préfère construire une ambiance résolument inquiétante. L’introduction nous projetant au cœur même d’une histoire d’Edgar Allan Poe (Klaus Kinski fidèle à lui-même) donne le ton. Margheriti balance tout son talent d’artisan dans la composition des plans, l’utilisation de la photographie et des décors. Et le résultat fonctionne plutôt bien. Les premières déambulations silencieuses du héros dans le château sont très prenantes et il se construit une véritable fascination envers l’histoire de ses occupants. Malheureusement, le film tire un peu trop longueur. Certains passages s’éternisent trop. Je pense notamment aux apparitions du docteur Carmus, un peu trop déconnecté du reste de l’intrigue pour se justifier pleinement. C’est assez regrettable puisqu’avec un montage un poil plus recentré, Les Fantômes De Hurlevent serait facilement un petit bijou du genre. En l’état, c’est déjà un agréable moment.
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nobody smith a écrit :
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Malheureusement, le film tire un peu trop longueur. Certains passages s’éternisent trop. Je pense notamment aux apparitions du docteur Carmus, un peu trop déconnecté du reste de l’intrigue pour se justifier pleinement. C’est assez regrettable puisqu’avec un montage un poil plus recentré, Les Fantômes De Hurlevent serait facilement un petit bijou du genre. En l’état, c’est déjà un agréable moment.
Je n'avais pas beaucoup aimé pour ma part, trouvant justement que le film était beaucoup trop long et languissant. Danse macabre est bien meilleur (à mon avis) quoiqu'un poil surestimé selon moi mais si tu as l'occasion de le voir, fonce, tu ne le regretteras pas...
:fiou:
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hellrick a écrit :
nobody smith a écrit :
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Malheureusement, le film tire un peu trop longueur. Certains passages s’éternisent trop. Je pense notamment aux apparitions du docteur Carmus, un peu trop déconnecté du reste de l’intrigue pour se justifier pleinement. C’est assez regrettable puisqu’avec un montage un poil plus recentré, Les Fantômes De Hurlevent serait facilement un petit bijou du genre. En l’état, c’est déjà un agréable moment.
Je n'avais pas beaucoup aimé pour ma part, trouvant justement que le film était beaucoup trop long et languissant. Danse macabre est bien meilleur (à mon avis) quoiqu'un poil surestimé selon moi mais si tu as l'occasion de le voir, fonce, tu ne le regretteras pas...
:fiou:
Habituellement, je n'aime pas regarder des films sur youtube (surtout que mon italien est du niveau de celui d''Aldo Raine dans Inglorious Basterds) mais vu que tu le proposes si gentiment, j'ai bien voulu y jeter un oeil. Même si je trouve que le film reste parfois trop lent, le montage de Danse Macabre vingt minutes moins long que celui des Fantômes De Hurlevent arrange un tantinet les choses. Toutefois, je trouve que les expériences de Danse Macabre et des Fantômes De Hurlevent sont au final complémentaires. Margheriti a regretté à posteriori de faire un remake en couleur. A mes yeux, le changement de format n'est pas vraiment une perte de qualité. La version N&B et la version couleur développent finalement des ambiances très différentes mais fort attrayantes dans les deux cas. C'est que dans l'une comme dans l'autre, Margheriti offre un soin pictural équivalent. Danse Macabre et Les Fantômes De Hurlevent se valent au bout du compte selon moi, même si le premier bénéficie de la fraîcheur de son histoire et de la sublime Barbara Steele.
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

Message par hellrick »

nobody smith a écrit : Habituellement, je n'aime pas regarder des films sur youtube (surtout que mon italien est du niveau de celui d''Aldo Raine dans Inglorious Basterds) mais vu que tu le proposes si gentiment, j'ai bien voulu y jeter un oeil.
Je ne sais pas parler italien non plus, heureusement dans ce cas-ci il y a la possibilité d'activer les sous titres anglais
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

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Fin de ma rétro consacré à Antonio Margheriti sans tambour ni trompette avec Yor, Le Chasseur Du Futur. Faut pas aller par quatre chemins, c’est un monument de nullité qui ferait passer le pas bien fameux Krull pour Le Seigneur Des Anneaux. Evidemment, la conception du film donne une excuse apparente à l’entreprise. Conçu comme une mini-série de quatre épisodes, la copie fut entièrement remontée pour donner un long-métrage de moins de 90 minutes. Forcément, le script n’allait pas sortir d’un tel remaniement. En l’état, c’est presque rigolo à suivre sur ce point tant le montage ciné laisse encore apparente les coupes télévisuelles. Du coup, les raccourcis de la version salle donnent des trucs sidérants tellement tout expéditifs. Par exemple, lorsque le héros rencontre un personnage important dans sa quête, on sent qu’il devait se construire une relation sur l’intégralité d’un épisode. Dans la version salle, le personnage apparaît puis crève juste deux scènes plus tard. L’univers n’en sort également pas grandi, bien au contraire. Ce mélange de fantasy et de SF manque cruellement d’ampleur et s’avère désespérément plat malgré les efforts de Margheriti pour offrir une mise en scène efficace. Cela dit, même sans le remontage, Yor Le Chasseur Du Futur sentait le pâté. Suffit de voir la scène d’intro où un Red Brown au brushing impeccable trottine dans des paysages désertiques avec une bonne grosse chanson 80’s qui tâche en fond sonore. Dès ces premières secondes, la crédibilité de l’entreprise s’effondre. Yor, Le Chasseur Du Futur est typiquement le genre de film avec une histoire pas si mal pour peu de savoir la traiter. Mais le résultat est tellement à l’ouest qu’il plonge tout droit dans les méandres de l’hilarité au côté d’un Battlefield Earth.

Petit cadeau pour pouvoir souffrir pendant de longues soirées (cette saloperie rentre dans la tête et veut plus en sortir après :evil: ) :

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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

Message par Flol »

nobody smith a écrit :
Fantastique. Faut que je surveille la prog de Cine FX, il fut un temps où ils le diffusaient tout le temps.
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

Message par Mr-Orange »

Vu Avec Django, la mort est là.
Débutant avec une scène d'une violence étonnante suivi d'un générique, en lettres rouges, qui rappelle énormément celui de Django Unchained, ce western spaghetti est loin d'être inintéressant et propose une tension considérable, avec des personnages typiques de western spaghetti. Malheureusement, le film manque trop d'ambition (que ce soit dans la direction d'acteurs ou dans la mise en scène, qui peut être très élégante de temps en temps mais inégale la plupart du temps). Dommage, mais ce n'est pas du tout un western anecdotique. Et puis le détective a une classe folle.
Il y a un autre hommage dans le cinéma de Quentin Tarantino, dans Inglourious Basterds, quand Eli Roth se fait passer pour un caméraman italien et dit qu'il se prénomme Antonio Margheriti, comme le réalisateur de ce Dango.

Je n'ose cependant pas regarder Yol. :mrgreen:
Nouveau sur ce site.
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

Message par Borislehachoir »

Pas du tout fan de ce spaghetti réputé, je me permets de te conseiller l'autre contribution de Margheriti au genre, le très bon ( voir plus ) Et le vent apporta la violence qui me semble surpasser son Django sur tous les points ( esthétique plus cohérente, Kinski beaucoup plus à sa place que Richard Harrison en héros mutique, moins de dialogues explicatifs et plus de scènes marquantes ).
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Re: Antonio Margheriti (1930-2002)

Message par nobody smith »

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Pour paraphraser ce que disait le joueur du grenier dans sa dernière vidéo, il y a des bons films, des mauvais films et des escroqueries. Alien, La Créature Des Abysses est une escroquerie et une grosse. Alors certes, Margheriti a fait son beurre dans la magouille (faisons passer nos petites péloches italiennes pour de respectables productions américaines) sans que ça le rende antipathique. Mais là, il fait fort. Regardez moi ce titre ! Regardez moi cette affiche ! Qu’est-ce que vous attendez ? Un film de monstre bêta où une bestiole va bouffer des mecs préférant hurler d’effroi sans bouger plutôt que de prendre leurs jambes à leurs cous. Ouais ben faut oublier. L’excuse du film, c’est de refaire Predator avec un récit partant dans une direction avant que le gloumoute n’arrive tardivement dans le récit. Sauf que là, c’est un peu trop tardivement ! Au départ, on ne se doute de rien. Ça commence même plus tôt pas mal en débutant d’office l’action sur deux journalistes cherchant à s’aventurer sur une île un peu trop protégée pour être honnête. Puis on attend qu’il se passe quelque chose. Non parce que c’est bien beau de montrer les vaillants écologistes contre les méchants industriels mais c’est juste qu’on en a rien à foutre (surtout lorsque les acteurs jouent comme des pieds, les effets spéciaux sont craignos et les invraisemblances nombreuses). Il est où le putain de monstre ? Arrivée à la moitié, on commence vaguement à évoquer la potentielle présence du bestio. Qu’est-ce qu’il vient foutre dans l'histoire entamée ? On n’en sait rien et le spectateur en manque ne se posera même pas la question. Au bout d’une heure, on commence enfin à entrapercevoir la créature sous la forme d’une pince d’écrevisse géante perdue au milieu d’explosion de maquette. Et dix minutes avant le générique de fin, on peut voir le monstre (enfin la marionnette géante quoi) en entier. C’est pas que j’avais de grandes attentes en regardant ce truc mais bon dieu, quelle arnaque ! Reste que le savoir-faire de Margheriti et quelques exigences narratives respectées avec soin (le t-shirt blanc mouillée pour l'héroïne :fiou: ) donne matière à un semblant d'amusement.
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