Page 7 sur 73

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 8 avr. 10, 14:18
par Strum
cinephage a écrit :Curieusement, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui partage mon analyse, du coup, je m'interroge...
:?

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 8 avr. 10, 15:01
par cinephage
Strum a écrit :
cinephage a écrit :Curieusement, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui partage mon analyse, du coup, je m'interroge...
:?
:mrgreen:
Bon, allez, on est 2 ! :D

J'espère que ma petite démonstration convaincra tout de même les sceptiques...
Pour revenir à cette discrétion que tu évoquais dans ton post, je pense qu'on touche là à un trait de la personnalité de Ford, qui était, c'est le moins qu'on puisse dire, peu expansif dans ses sentiments et émotions (sauf pour la colère, qu'il exprimait sans peine).

Re: Stagecoach

Publié : 8 avr. 10, 15:15
par Ann Harding
Jeremy Fox a écrit :La Chevauchée Fantastique (Stagecoach, 1939) de John Ford
Sortie USA : 15 février 1939
Et les spectateurs du monde entier découvrirent à cette occasion les paysages uniques et majestueux de Monument Valley, lieu devenu emblématique du western classique !
Je voudrais rappeler que Monument Valley avait été utilisé au cinéma dès 1925 dans The Vanishing American (1925, G.B. Seitz)
Image
John Ford n'est donc pas le premier cinéaste qui a utilisé ce paysage majestueux. :wink:

Re: Stagecoach

Publié : 8 avr. 10, 15:17
par Jeremy Fox
Ann Harding a écrit : Je voudrais rappeler que Monument Valley avait été utilisé au cinéma dès 1925 dans The Vanishing American (1925, G.B. Seitz)
Ce film avait-il dépassé les frontières des USA ? A mon avis, peu de personnes devaient l'avoir vu.

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 8 avr. 10, 15:20
par Ann Harding
Je pense bien qu'il a dû être distribué en Europe. En tous cas, je me souviens en avoir vu une critique dans Cinémagazine (le mag du cinéma français des années 20). Le titre français est: La race qui meurt.

The Oklahoma Kid

Publié : 8 avr. 10, 15:21
par Jeremy Fox
Image


Terreur à l’Ouest (The Oklahoma Kid, 1939) de Lloyd Bacon
WARNER


Sortie USA : 03 mars 1939

Après Cimarron, le western nous fait une nouvelle fois assister à cette fameuse course aux terres de l'Oklahoma mais, disons le d'emblée, la séquence est sans commune mesure avec la précédente dans le mauvais sens cependant : aussitôt vue, aussitôt oubliée, sans souffle ni puissance épique. Mais l'essentiel de l'intrigue n'est pas là non plus ; seulement cette séquence bâclée est néanmoins représentative du reste.

Image
1893. Le Président Cleveland décide d’ouvrir le Cherokee Strip aux pionniers pour repousser encore plus loin ‘la frontière’. Pour dédomager les Indiens de leur terre concédée, il décide de leur allouer une forte somme qui est malheureusement dérobée par le chef de gang Whip McCord (Humphrey Bogart). Mais un dénommé Oklahoma Kid (James Cagney) veille ; seul, il tend une embuscade aux bandits et réussit à récupérer l’argent… Puis la célèbre ruée vers l’Oklahoma a lieu ; usant de la tricherie, le même McCord arrive le premier sur les nouvelles terres et participe à l’érection de la future Tulsa dont il prend les rênes à force de corruption et de terreur. Les honnêtes citoyens vont cependant être aidés dans le rétablissement de la paix et de l’ordre par le mystérieux Oklahoma Kid qui se met une nouvelle fois au travers du chemin du brigand tout de noir vêtu et qui n’hésite pas une seconde à faire le coup de feu d’autant qu’il s’avère être en réalité le fils caché d’un des membres influents du conseil municipal…

Image
Premier budget important alloué par la Warner pour un western en cette année 1939. Si un film du genre devait se juger au nombre de coups de feu tirés, Terreur à l’Ouest (attention, ne pas confondre avec l’un des tout meilleurs films d’Andre de Toth avec Randolph Scott qui partage le même titre français et dont le titre original est The Bounty Hunter) serait assurément un chef-d’œuvre ! Les armes fusent, les coups de feu crépitent, les chevaux galopent à cœur joie ; ça fuse, ça court, ça caracole, ça se démène mais… ça fait surtout ‘beaucoup de bruit pour rien’ comme l’aurait dit un certain Shakespeare. Que d’argent gâché, que de talents dissipés pour un navet qui devrait procurer même au spectateur le plus tolérant et le moins exigeant un ennui mortel ! Ils se sont mis à trois (dont Robert Buckner qui écrira de bons scripts pour Michael Curtiz peu après) pour pondre un scénario aussi inepte ; Max Steiner a du composer sa musique en état d’ébriété tellement celle écrite pour ce western s’avère pénible ; quant à Lloyd Bacon, on se demande ce qui lui a pris de vouloir aller se perdre dans les plaines de l’Ouest alors qu’il s’était surtout spécialisé jusqu’à présent dans le musical avec parfois de formidables réussites (dont le magnifique 42nd Street) : la rapidité du montage et de l’action ne suffit pas à nous cacher l’inanité de sa réalisation, incapable de tirer de son chapeau ne serait-ce qu’une seule idée de mise en scène.

Image
Mais alors, que penser du casting qui semblait promettre pour ce film de prestige du studio ? James Cagney et Humphrey Bogart, avant de former un duo qui fonctionnera à merveille dans Les Fantastiques Années 20 (The Roaring Twenties) de Raoul Walsh se révèlent ici non seulement médiocres mais aussi oh combien ridicules ! Avec sa veste à lanière, James Cagney en cow boy d’opérette mal grimé en fait des tonnes dans son personnage de Robin des Bois du Far West tuant comme il respire mais capable aussi de pousser la chansonnette voire la berceuse pour endormir un nourrisson. Humphrey Bogart interprète le Bad guy du film sans aucune conviction semblant s’ennuyer à mourir ; n'ayons pas peur des mots, il est ici mauvais comme cochon ! Seul James Wong Howe à la photo semble tirer son épingle du jeu même si le réalisateur ne nous laisse pas vraiment le temps d’apprécier ses beaux plans. Ne nous attardons pas plus longuement sur ce western qui n’en vaut vraiment pas la peine, un budget de série A pour un film à peine digne d’un mauvais serial. Heureusement, sa durée est très courte puisqu’elle ne dépasse pas les 75 minutes ; la pilule est ainsi plus facile à avaler !

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 8 avr. 10, 15:25
par Strum
A propos de Monument Valley, j'en profite pour vous conseiller à tous, amoureux des westerns ou non, d'aller y faire un tour une fois au moins dans votre vie si vous le pouvez. C'est vraiment un endroit magique, à nul autre pareil. J'y ai un jour fait une ballade à cheval, et cela reste un de mes plus beaux souvenirs.

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 8 avr. 10, 18:34
par Sybille
J'ai également eu la chance d'aller à Monument Valley il y a six ans, et je suis d'accord avec Strum, c'est magnifique. :D
C'est dommage parce que je ne m'intéressais pas encore aux westerns à l'époque, donc je n'ai pas pu faire de connections, mais quand même...
(Je ne m'y suis pas promenée à cheval non plus, mais si on aime, ça doit être sympa). :P

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 9 avr. 10, 12:14
par Julien Léonard
Très beau papier, si j'ose dire ! Un de mes westerns préférés, je ne lui trouve aucun défaut, particulièrement dans les relations nouées entre les personnages... Quelle distribution ! Et puis, il faut voir ce regard de John Wayne lancé à Claire Trevor durant une nuit (en clair obscur), lorsqu'elle tient le nouveau né dans ses bras : il y voit une femme, il y voit une mère, il y voit déjà la femme de sa vie, il tombe définitivement amoureux... Magnifique et bouleversant. Accessoirement, c'est le western préféré de ma fiancée, je crois qu'elle ne s'en lassera jamais. :oops:

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 9 avr. 10, 20:17
par Jeremy Fox
Julien Léonard a écrit : Accessoirement, c'est le western préféré de ma fiancée, je crois qu'elle ne s'en lassera jamais. :oops:
Et alors, que pensez vous de la théorie de Cinéphage et Strum sur les relations entre John Carradine Louise Platt ?
J'en ai parlé à ma femme qui adore aussi le film (moins cependant que The Searchers qui reste son film de chevet) ; elle n'y avait jamais pensé non plus.

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 9 avr. 10, 22:19
par Cathy
J'adore la chevauchée fantastique et je n'ai jamais pensé qu'il pouvait avoir un lien de parenté entre les deux, il faudrait que je revois le film ! J'y ai toujours vu un bad boy qui tombait amoureux de la jeune maman, et pas un frère qui protégeait une soeur !

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 10 avr. 10, 00:25
par cinephage
Mais alors, dans les passages du film que j'ai isolé, comment interprétez-vous les échanges que je signale ??? Ces dialogues ne vont-ils pas dans mon sens ?
Certes, au visionnage, le film ne s'attarde pas suffisamment pour qu'on se pose la question, mais en y réfléchissant à présent ?

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 10 avr. 10, 07:23
par Jeremy Fox
cinephage a écrit :Mais alors, dans les passages du film que j'ai isolé, comment interprétez-vous les échanges que je signale ??? Ces dialogues ne vont-ils pas dans mon sens ?
Certes, au visionnage, le film ne s'attarde pas suffisamment pour qu'on se pose la question, mais en y réfléchissant à présent ?
Ah mais si, ça se pourrait très bien ; c'est juste que l'intrigue ne s'y arrête justement pas assez pour que cette éventualité nous ait sauté aux yeux.

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 10 avr. 10, 07:36
par Phnom&Penh
cinephage a écrit :Certes, au visionnage, le film ne s'attarde pas suffisamment pour qu'on se pose la question, mais en y réfléchissant à présent ?
Si, complètement, cela semble évident. En fait, je pense qu'on ne s'y attarde tout simplement pas parce que le film est bien fait et qu'on reste fixé sur l'intrigue. J'ai toujours vu le personnage comme Cathy le décrit
Cathy a écrit :J'y ai toujours vu un bad boy qui tombait amoureux de la jeune maman, et pas un frère qui protégeait une soeur !
tout en ayant noté la dernière phrase qu'il prononce, sans y porter plus d'attention (je pensais qu'il allait donner des nouvelles du frère)....et sans avoir réfléchi au fait que s'il était le fils de ce général, la jeune femme était sa soeur :)

Pour moi, l'intérêt qu'il éprouvait dès le début pour la jeune fille venait de ce qu'elle était du Sud, pas du nom de son père. Je pense qu'on peut faire le lien quand on y fait attention et qu'on a vu le film plusieurs fois mais que cela ne saute pas aux yeux. En revanche, ça se tient tout à fait :wink:

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

Publié : 10 avr. 10, 10:28
par Grimmy
je fais juste un petit aparté : j'ai regardé hier "Jesse James" de Henry King et j'ai adoré !! Je ne partage pas du tout les petites reserves de Jeremy Fox, pour moi c'est un petit bijou ! (même si j'aurais aimé voir un peu plus le jeunot Henry Fonda) :D