Un moment m'a marqué à ce propos, celui de la dispute entre Keats et Brown après que celui-ci a fait parvenir un mot doux à Fanny. Le cadre est superbe, en pleine forêt, Fanny reste silencieux face aux deux hommes s'échangeant des invectives qui ne sont faites que passion frustrée, jusqu'à ce qu'il échappe à Keats soudain hargneux: "There's a holiness to the afflictions of the heart!"; il n'y a pas précisément d'"envolée" dans le lyrisme, mais le temps de deux secondes, le dialogue et la musique s'unissent dans un absolu où Keats et son "coeur mis à nu" s'emparent du film avant qu'il ne se redistribue dès les secondes suivantes entre les trois personnages et que se renouent toutes les contradictions qui partagent la scène... Instant d'autant plus sublime qu'il est fugace.Jeremy Fox a écrit :Voilà, combien de fois ai-je attendu des envolées lyriques (avec la musique notamment) qui n'arrivaient pas et pourtant l'émotion était déjà à son comble grâce à la beauté des images, des visages... et un naturel confondant de chaque interprète qu'ils soient enfants ou adultes.MJ a écrit : On voudrait en découvrant le film qu'il s'envole plus, qu'il s'abandonne à sa veine romantique (cf l'usage pondéré du très beau score) mais c'est précisément son attachement au quotidien, à la violence du sentiment inscrite dans la banalité qui en fait la valeur unique.
Je viens de découvrir le film et en sors formidablement conquis.