Frank Bannister a écrit :Shin Cyberlapinou a écrit :il semblerait que si l'on est né 5 ans trop tôt ou 5 ans trop tard (je vais sur mes 30 ans), on passe à côté du truc. Ca limite déjà méchamment l'impact.
Ca n'a rien a voir!
Tu peux grandir avec les films d'un réalisateur meme si tu n'es pas né à la période ou il était en activité.
Il y a des fans de Star Wars qui n'était meme pas né quand ont été tournés les premiers films.
Je suis absolument d'accord. Sauf que, dans le cas bien précis de John Hughes (peut-être le réalisateur le plus générationnel du monde), il semblerait (je dis bien semblerait) que si on est pas né au bon moment, on est un peu laissé sur le seuil.
Quant à la qualité de l'écriture, je suis un peu retourné sur la page "memorable quotes" de Breakfast club sur imdb. Ainsi cette voix off quand même un peu climactique:
Brian Johnson: Dear Mr. Vernon, we accept the fact that we had to sacrifice a whole Saturday in detention for whatever it was we did wrong. But we think you're crazy to make an essay telling you who we think we are. You see us as you want to see us... In the simplest terms, in the most convenient definitions. But what we found out is that each one of us is a brain...
Andrew Clark: ...and an athlete...
Allison Reynolds: ...and a basket case...
Claire Standish: ...a princess...
John Bender: ...and a criminal...
Brian Johnson: Does that answer your question?... Sincerely yours, the Breakfast Club.
C'est gentil. C'est mignon. C'est effectivement assez en phase avec ce que peut dire ou penser un ado quand il veut prouver qu'il a des opinions profondes sur le monde, même si c'est formulé en des termes maladroits (pour être gentil), et ça doit aussi correspondre à la sociologie lycéenne américaine qui semble attribuer à chacun un rôle très défini. Mais c'est très littéral, franchement pas subtil, correctement écrit en soi (je suis parfaitement bilingue) mais non, ça ne pète pas très haut, à l'image du reste du film. Mais ça doit être très bien quand on voit ça à 16 ans (et encore mieux si on l'a découvert à l'époque, car le côté eighties en refroidira plus d'un), un peu comme quand on voit GI Joe quand on en a 8.
Là, je dois passer pour le dernier des cyniques, surtout que je pointe du doigt les défauts réels ou supposés d'un mec qui est mort il y a à peine trois jours. John Hughes est culte, il aura par définition des fans indécrottables. Reste que je persiste à penser que dans l'absolu c'est sympathiquement mineur et anecdotique, le témoignage sincère et de première main d'une époque révolue. C'est très bien en soi, mais ça ne suffit pas à faire de grands films, ou même de très bons films.