Ne vois-tu pas une contradiction dans tes propos (tu parles toi-même de "touch") ?Shin Cyberlapinou a écrit :Est-ce que c'est franchement bien filmé? Non. Est-ce que les acteurs sont en état de grâce? Non (il n'y qu'à voir les carrières du brat pack, qui ont néanmoins été sans doute handicapés par l'impact culturel de leurs performances hughesiennes). Est-ce que l'écriture est brillamment ciselée? Non plus. Ensuite le John avait sa touch et a marqué son époque, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Mais, le plus objectivement possible, ça n'en fait pas un grand (ou même très bon) cinéaste.?
Comment une série de films a-t-elle pu marquer à ce point autant de gens (et pour longtemps après leurs dates de sortie), si ces derniers ne possédaient pas une vision perspicace et sincère sur son époque, une vision portée par des situations et des personnages forts ? Ce qui traduit donc par une écriture intelligente et chaleureuse, des jeunes acteurs parfaitement au service de cette dernière et dont l'interprétation était criante de vérité avec ce petit côté décalé et ce grain de folie indispensables (difficile d'oublier les performances de Matthew Broderick, Anthony Michael Hall, Molly Ringwald, Alan Ruck, etc... et aussi Jeffrey Jones, John Candy ou Steve Martin). Quant à la mise en scène, elle est parfois fonctionnelle et correcte, parfois plus originale avec des effets humoristiques jubilatoires, ou bien avec des moments de tendresse qui heureusement ne se départissent jamais de cet esprit à la fois potache et malin tout en évitant de tomber dans le sentimentalisme à deux balles ; mais surtout cette mise en scène se révèle toujours juste quand il s'agit de servir une histoire et des personnages qui marquent les spectateurs et leur renvoient une image saisissante (déformante sur la forme mais authentique sur le fond). Pour ma part, je ne dirai pas que John Hugues était un grand réalisateur, mais c'était une grande personnalité du cinéma.