Re: Hollywood's Horror movies : les années 30 et 40
Publié : 30 juin 11, 12:52
Le film le plus connu et réussi du coffret Lugosi d'Artus
WHITE ZOMBIE
Intéressant classique de l’âge d’or, WHITE ZOMBIE met en scène des zombies soumis au pouvoir du vaudou, une option « réaliste » ensuite oubliée au profit des morts vivants anthropophages lancés par LA NUIT DES MORTS VIVANTS et ses dérivés.
Couple nouvellement marié, Neil et Madeleine passent à Haïti leur voyage de noces, invités par Charles Beaumont. Ce dernier, épris de Madeleine, imagine un plan macabre pour conquérir la jeune femme et sollicite l’aide de Murder Legendre, un initié Vaudou. Beaumont souhaite « assassiner » Madeleine à l’aide d’une drogue en apparence mortelle avant de la ramener à la vie via les pouvoirs du vaudou…mais la ressuscitée n’est plus qu’une poupée vide.
En dépit de son grand âge, WHITE ZOMBIE demeure une des plus convaincantes illustrations des pouvoirs du Vaudou, plus tard illustrés par deux métrages aussi efficaces que méconnus : L’INVASION DES MORTS VIVANTS et L’EMPRISE DES TENEBRES.
Tourné en onze jours pour un budget ridicule, WHITE ZOMBIE met en vedette Bela Lugosi, acteur alors auréolé d’une gloire consécutive à son interprétation de Dracula dans le film homonyme de Tod Browning. Dans le rôle de Murder (sic !), le Hongrois compose un personnage de méchant diabolique du plus bel effet et parvient à ne pas trop verser dans le cabotinage. Lugosi livre ici une de ses plus mémorables performances et reste l’attraction principale de ce WHITE ZOMBIE. A ses côtés, le reste du casting souffre, par contre, d’une pâleur parfois catastrophique, peu aidé par un manque de caractérisation préjudiciable. Ainsi Marge Bellamy, dans le rôle de la désirable Madeleine, passe l’essentiel du film les yeux dans le vague et son amoureux, joué par John Harron, ne semble guère plus concerné.
Si le manque de budget se marque dans des décors très artificiels, ceux-ci parviennent, paradoxalement, à conférer un charme indéniable au métrage, baigné dans une atmosphère onirique prenante. Malheureusement, les moyens restreints dont dispose le cinéaste se ressentent également dans une mise en scène paresseuse qui abuse d’effets faciles (les yeux en surimpression, les images qui s’ouvrent et se ferment de manière incongrue,…) et manque fortement de tonus. Pas très doué, Victor Halperin se soucie peu de bouger sa caméra et d’offrir au métrage le moindre mouvement, préférant se focaliser sur la création d’une suite de tableaux figés plus ou moins convaincants. Certains plans acquièrent ainsi une puissance évocatrice indéniable en exposant des décors sinistres ou des figurants inquiétant mais, hélas, les moments plus mélodramatiques, déjà peu intéressants, souffrent d’une piètre illustration et paraissent désespérément statiques.
Enfin, WHITE ZOMBIE doit se contenter d’une musique pas vraiment appropriée et fatigante, laquelle envahit l’espace et laisse peu de place aux effets sonores, pourtant plus intéressants, ou, au contraire, disparaît lorsque les images demandent un accompagnement mélodique approprié.
Ces faiblesses empêchent le film de prendre sa place auprès des grands chefs d’œuvres de l’épouvante des années ’30 mais l’intrigue, originale et bien menée, se suit cependant avec grand plaisir et suffit à rende le métrage appréciable. Un bel effort est d’ailleurs fourni pour inscrire le récit dans un contexte « authentique », en citant, par exemple, des articles de loi haïtienne traitant du problème de la « zombification » d’innocents par les pouvoirs magiques du vaudou. Des qualités totalement oubliées par Victor Halperin dans REVOLT OF THE ZOMBIES, une séquelle de sinistre mémoire sortie en 1936.
Dominé par l’interprétation de Lugosi, WHITE ZOMBIE, inscrit dans l’Histoire du Cinéma comme le premier « zombie movie », s’avère une redécouverte plaisante pour les nostalgiques. Son scénario habile, ponctué de quelques scènes au climat macabre efficient, compense, au final, une mise en scène laborieuse et des seconds rôles au jeu médiocre. Bref, une œuvre estimable à l’indéniable importance historique.
WHITE ZOMBIE
Intéressant classique de l’âge d’or, WHITE ZOMBIE met en scène des zombies soumis au pouvoir du vaudou, une option « réaliste » ensuite oubliée au profit des morts vivants anthropophages lancés par LA NUIT DES MORTS VIVANTS et ses dérivés.
Couple nouvellement marié, Neil et Madeleine passent à Haïti leur voyage de noces, invités par Charles Beaumont. Ce dernier, épris de Madeleine, imagine un plan macabre pour conquérir la jeune femme et sollicite l’aide de Murder Legendre, un initié Vaudou. Beaumont souhaite « assassiner » Madeleine à l’aide d’une drogue en apparence mortelle avant de la ramener à la vie via les pouvoirs du vaudou…mais la ressuscitée n’est plus qu’une poupée vide.
En dépit de son grand âge, WHITE ZOMBIE demeure une des plus convaincantes illustrations des pouvoirs du Vaudou, plus tard illustrés par deux métrages aussi efficaces que méconnus : L’INVASION DES MORTS VIVANTS et L’EMPRISE DES TENEBRES.
Tourné en onze jours pour un budget ridicule, WHITE ZOMBIE met en vedette Bela Lugosi, acteur alors auréolé d’une gloire consécutive à son interprétation de Dracula dans le film homonyme de Tod Browning. Dans le rôle de Murder (sic !), le Hongrois compose un personnage de méchant diabolique du plus bel effet et parvient à ne pas trop verser dans le cabotinage. Lugosi livre ici une de ses plus mémorables performances et reste l’attraction principale de ce WHITE ZOMBIE. A ses côtés, le reste du casting souffre, par contre, d’une pâleur parfois catastrophique, peu aidé par un manque de caractérisation préjudiciable. Ainsi Marge Bellamy, dans le rôle de la désirable Madeleine, passe l’essentiel du film les yeux dans le vague et son amoureux, joué par John Harron, ne semble guère plus concerné.
Si le manque de budget se marque dans des décors très artificiels, ceux-ci parviennent, paradoxalement, à conférer un charme indéniable au métrage, baigné dans une atmosphère onirique prenante. Malheureusement, les moyens restreints dont dispose le cinéaste se ressentent également dans une mise en scène paresseuse qui abuse d’effets faciles (les yeux en surimpression, les images qui s’ouvrent et se ferment de manière incongrue,…) et manque fortement de tonus. Pas très doué, Victor Halperin se soucie peu de bouger sa caméra et d’offrir au métrage le moindre mouvement, préférant se focaliser sur la création d’une suite de tableaux figés plus ou moins convaincants. Certains plans acquièrent ainsi une puissance évocatrice indéniable en exposant des décors sinistres ou des figurants inquiétant mais, hélas, les moments plus mélodramatiques, déjà peu intéressants, souffrent d’une piètre illustration et paraissent désespérément statiques.
Enfin, WHITE ZOMBIE doit se contenter d’une musique pas vraiment appropriée et fatigante, laquelle envahit l’espace et laisse peu de place aux effets sonores, pourtant plus intéressants, ou, au contraire, disparaît lorsque les images demandent un accompagnement mélodique approprié.
Ces faiblesses empêchent le film de prendre sa place auprès des grands chefs d’œuvres de l’épouvante des années ’30 mais l’intrigue, originale et bien menée, se suit cependant avec grand plaisir et suffit à rende le métrage appréciable. Un bel effort est d’ailleurs fourni pour inscrire le récit dans un contexte « authentique », en citant, par exemple, des articles de loi haïtienne traitant du problème de la « zombification » d’innocents par les pouvoirs magiques du vaudou. Des qualités totalement oubliées par Victor Halperin dans REVOLT OF THE ZOMBIES, une séquelle de sinistre mémoire sortie en 1936.
Dominé par l’interprétation de Lugosi, WHITE ZOMBIE, inscrit dans l’Histoire du Cinéma comme le premier « zombie movie », s’avère une redécouverte plaisante pour les nostalgiques. Son scénario habile, ponctué de quelques scènes au climat macabre efficient, compense, au final, une mise en scène laborieuse et des seconds rôles au jeu médiocre. Bref, une œuvre estimable à l’indéniable importance historique.