Bon vite fait
car je décolle en lune de miel dans 15 heures
Les Fils du Léopard (I Figli del Leopardo - 1965)
Autre comédie avec inénarrable duo Franco & Cicchio qui parodie cette fois Visconti (le titre donne un indice).
Bah, c'est pas drôle, c'est pas mis en scène, c'est pas écrit, c'est pas joué... Par contre, ça cabotine, ça se déguise et ça hurle à tout va des "Babbbbboooooooo". Si vous croisez Kevin95 un jour, amusez-vous à lui dire ce simple mot en imitant Franco et il devrait rapidement avoir une crise d'angoisse, s'asseyant dans un coin de la pièce pour pleurer, sous la résurgence du traumatisme.
Comme d'hab, après 1h15 de lavage de cerveau, j'ai fini par avoir un fou rire nerveux lors d'un long numéro de grimaces éhontées de Franco.
Il Conte Tacchia (1982) essaie comme un grand de perpétuer le flambeau de la comédie à l'italienne où le fils d'un menuisier qui rêve de faire partie de la noblesse est pris pour un comte à la suite d'un quiproquo.
Sauf ça coince à de nombreux moments entre des erreurs de casting avec entre autres Enrico Montesano dans le rôle principal dont le jeu est assez limité et peu inspiré (tout en étant sympathique), une musique atrocement répétitive, une interminable mise en place d'une heure et une conclusion foirée qui n'ose assumer aucune direction.
L'humour, comme le scénario, est loin d'être original et tout se devine assez facilement. Signe qui ne trompe pas, il y a carrément un gaga repris des
Fils du Léopard (qui veut dire "Banco" ?). Après, c'est Gaumont qui co-produit ce qui permet un certain confort visuel et même dans un troisième rôle, ça fait plaisir de retrouver Vittorio Gassman. Quelques passages sont tout de même amusants, principalement le duel contre l'épéiste Français tandis que Gassman et un pote passent leur temps à empiffrer (car on s'empiffre souvent chez Corbucci).
Ca se laisse regarder mais en sortant, on ne peut s'empêcher de se demander si deux heures étaient vraiment nécessaires pour raconter ça.
Mélodie meurtrière (Giallo napoletano - 1979) est plus attachant même si toutes les promesses ne sont pas respectées (y compris son casting Marcello Mastroianni, Michel Piccoli et Ornella Muti). Le début est excellent pour le coup, avec 15-20 minutes introductives qui ne perdent pas de temps et file à l'essentiel.
Après, ce pastiche (non parodique) des films noirs/giallo finit par développer des rebondissements trop arbitraires pour qu'on se prenne au jeu. Au bout d'un moment, on arrête tout simplement de chercher à comprendre l'histoire et on prend le film séquences par séquences qui sont parfois réussis et qui possèdent un dimension atypique rafraichissante (la dégaine de Mastroianni, le saccage de son appartement par un gros bras, un nain enfermé dans un frigo, Mastroianni contraint de piquer les fringues d'un travello...). Dans l'ensemble, ça ne retrouve pas les qualités et l'alchimie du mélange des genres du
Pot-de-vin que Corbucci tourna quelques mois plus tôt.
Par contre, c'est sans conteste un film personnel pour le cinéaste pour un petit côté "bilan" avec un générique qui rend hommage à Hitchcock et Toto, offre un dernier tour de piste à Peppino de Filippo, un mélange des genres bien choisi et sans doute un parallèle avec le personnage de Mastroianni, modeste joueur de mandoline, contraint de vendre son talent à des tâches indignes et qui semble aussi amer que résigné.
I Giorni del commissario Ambrosio (1988) devait être le pilote d'une série télé policière avec Ugo Tognazzi en inspecteur de police mais le projet fut rejeté et sorti en salles. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on voit assez rapidement l'origine télévisuelle du produit. C'est pas super stimulant visuellement, le rythme est pépère au possible, le scénario tire en longueur... Le début laissait pourtant espérer une ambiance à
Inspecteur de Service de John Ford alors que Tognazzi fait face à une journée de travail plus chargée que prévu le jour de son départ en vacances avec sa compagne. Mais il faut rapidement se rendre à l'évidence que ça ne vaut pas mieux qu'un
Julie Lescaut. Et si les premières séquence entre le suspect et Tognazzi ont un petit goût de Maigret, on se désintéresse totalement de la suite, avec ses rebondissements mécaniques qui donne un dernier tiers fatiguant. Pas étonnant que le commissaire Ambrosio passe son temps à demander du café.
Donne Armate (1991) est l'ultime réalisation du cinéaste, un téléfilm en deux parties, ici réunies en un seul bloc de 2h (avec 30 minutes écartées donc). Il jouit d'une bonne réputation, et si c'est plus dynamique que
I Giorni del commissario Ambrosio, c'est loin d'être une franche réussite. C'est surtout notable car Corbucci, à l'instar de John Ford dans
Seven Women, offre in-extremis les rôles principaux à des femmes fortes, comme pour s'excuser d'une carrière qui les a trop négligées.
Intention louable mais le scénario est tellement cousu de fil blanc que j'ai eu aucune empathie pour les deux héroïnes flic/gangster incapable de faire des étincelles. Problèmes de casting (masculin surtout), problèmes de budget, problème de cohérence, problème d'originalité...
Dommage
Je suis un phénomène paranormale (Sono un fenomeno paranormale - 1985)
Celui-là fut presque une bonne surprise dans le sens où je redoutais fortement l'association Corbucci avec un Alberto Sordi en perte de vitesse au milieu des années 80.
Sans être mémorable, j'ai été rassuré par un début ronronnant comme il faut où Sordi fait son grand numéro en présentateur télé qui dézingue les charlatant dans une émission scientifique. La suite n'est pas foncièrement folichonne et se devine là aussi très aisément (avec un arrière goût qui peut évoquer
Ils sont fous ses sorciers) mais au moins Sordi mène le jeu avec conviction, sans cynisme dans son interprétation. De quoi oublier un humour franchement inégal, des seconds rôles inexistants ou transparents et surtout une fin qui ressemble à un aveu de faiblesse. Les scénaristes (dont Corbucci et Sordi) ont un postulat mais sont incapable d'en faire quelque chose et de trouver une conclusion satisfaisante. Du coup, ils étirent les séquences au delà du raisonnable juste pour gagner du temps comme lors de la tempête.
Après, ça fait plutôt plaisir de voir que les extérieurs ont vraiment été tourné en Inde et la réalisation de Corbucci est plutôt fluide.