24:Redemption

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pol gornek
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Re: 24:Redemption

Message par pol gornek »

Au moins peut-on voir dans ce prequel une volonté de sortir d’un schéma qui virait à l’asphixie. 24 a perdu une année, et ce préambule tente de combler les blancs d’une remise au point. Bien sûr, les auteurs n’allaient pas faire table rase du passé et capitalisent sur une recette qui présente toujours plus ses limites, mais créé néanmoins l’addiction. Combien sommes-nous à critiquer avec toujours autant de virulence ce show, tout en y revenant chaque année. Pourtant, malgré ses ficelles très grosses, il reste des choses inéressantes à exploiter, et la série n’a pas son pareil pour témoigner de notre époque dans une optique politique auto-centré sur l’Amérique. Il y a cette façon de commenter le monde, sa structure géopolitique avec l’angle unique d’une vision très « maître du monde » qu’adoptent communément les Etats-Unis.

Ce redemption est à la fois celui d’un Jack fatigué, et d’une série qui ronronne dans le mauvais sens du terme. On s’échappe de Los Angeles, on oublie la CTU. Et puis il y a ce facteur culpabilisateur, après les nombreux reproches sur la nature même du show et la polémique autour d’une apologie de la torture comme fin justifiant toujours les moyens. Une posture réac et républicaine (pléonasme ?) à l’image de son principal artisan qui a désormais quitté la série.

La septième saison sera t-elle celle du revirement politique ? La bande annonce laisse entendre une remise en question. Cet épisode zéro compte son lot d’écueils, condensant en une heure et demie quelques six années d’exploitations thématiques et autres gimmicks irréversibles, mais peut-on voir dans cette mise en bouche une volonté de convoquer une dernière fois (ou presque à quelques détails près) les habitudes pour mieux les abandonner par la suite.

Difficile de critiquer ainsi ce qui semble être une petite pièce d’un puzzle imperceptible. On retrouve un Jack Bauer pour une fois égocentrique, bien loins de l’image patriotique des premières saisons qui avaient fait de lui la grande figure christique des années post-11 Septembre. Aujourd’hui Jack roule pour lui uniquement, et si sa tendance empathique à sauver le monde fait toujours parti intégrante de sa personnalité, la fuite est devenue un nouvel ingrédient à prendre en compte. Evolution logique après les différents sacrifices et désillusions qu’il a pu subir dans les deux dernières saisons.

On peut reprocher néanmoins une démarche pachidermique quant à la vision d’un pays d’afrique et ses problèmes inhérents quoiqu’actuel. Il y a dans ce casque bleu une critique pertinente sur le principe de non-intervention, mais dans la plume d’Américains du tout-interventionnisme, la pillule est difficile à avaler. Reste un discours très juste sur les raisons qui poussent à l’aide internationale, quand les enjeux économiques sont nulles, il n’y aucune raison de s’investir. Si des fautes de goût parsèment cet épisode, il ressort quelque chose de bon et d’intéressant.

Et quand il s’agit de Jack Bauer, les lourdeurs scénaristiques et autres joyeusetés du genre passent souvent au second plan.
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
(Vincent Colonna)
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Re: 24:Redemption

Message par Griffin Mill »

Ça devait pas sortir en salles ça ?
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pol gornek
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Re: 24:Redemption

Message par pol gornek »

Nope. Si le projet d'une adaptation en salle est toujours vivant (parlons d'arlésienne, pour le moment), ce téléfilm doit son existence à l'année off (2008) pour cause de grèves des scénaristes.
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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