Walter Lang (1896-1972)
Publié : 24 oct. 08, 23:09
Réalisateur américain né à la fin du 19ème siècle, il réalisera de 1925 à 1936 d'innombrables mélodrames et films policiers. Son entrée à la Fox en 1937 lui fera prendre un virage à 180° puisque durant son contrat de 25 ans avec le Major, il se spécialisera dans la comédie, musicale ou non. C'est lui qui, aux côtés d'Irving Cummings, Henry Koster, Archie Mayo et Bruce Humberstone mettra en scène une grande partie des 'Musicals' du studio ; il pu donc voir défiler devant sa caméra les stars de l'époque qui étaient Betty Grable, Alice Faye, Carmen Miranda, John Payne, Dan Dailey, Cesar Romero ou Don Ameche. Tous ses films aux titres exotiques possédaient un capital de sympathie certain mais n'en restaient pas moins très conventionnels et bien moins enthousiasmants que ceux de son collègue Irving Cummings (à propos de qui je ferais le même genre de topic un jour ou l'autre).
Il se spécialisa aussi avec plus de réussite dans les adaptations de grands succès de Broadway, ceux de Rodgers et Hammerstein (State Fair), Irving Berlin (Call Me Madam) et signa ainsi à cette époque des films bien plus réussis dans ce domaine que ceux réalisés par des cinéastes bien plus réputés (Fred Zinnemann, Henry King...)
Jamais de génie dans sa mise en scène mais un solide métier et souvent de gracieux et aériens mouvements de caméra lors des séquences musicales. Artisan consciencieux, homme à tout faire de la 20th Century Fox, il mérite un peu mieux que les seules habituelles boutades sur la comparaison de son talent d'avec celui de son prestigieux homonyme borgne.
J'attends avec impatience une promotion pour redécouvrir une comédie qui m'avait beaucoup plu vers l'âge de 10 ans lorsqu'elle était passée à la télé un mardi soir, Treize à la douzaine - Cheaper by Dozen avec jeanne Crain et j'aimerais avoir des avis sur une comédie qu'il a réalisé en fin de carrière avec le couple Tracy/Hepburn, Desk Set (Une femme de tête). Je sais aussi que la réputation de Can-Can est exécrable (mais n'ai jamais encore voulu vérifier) et il me manque à voir peut-être son film le plus connu : Le Roi et moi (l'oubli devrait être réparé dans le courant du mois)
Enfin, voici les rapides avis que j'avais écrit ici sur quelques-uns de ses films :
Moon Over Miami (1941)
Le couple formé par Betty Grable et Don Ameche pour Down Argentina Way ayant comblé le public, la Fox met à la disposition de Walter Lang un très gros budget pour leur deuxième apparition dans Moon Over Miami. C'est l'histoire de trois serveuses de drive-in qui, ayant gagné une petite somme et ne souhaitant plus continuer ce métier, décident de se rendre à Miami à "la chasse aux milliardaires". Betty Grable se fait passer pour une riche héritière accompagnée par sa secrétaire (Carole Landis) et sa servante (Charlotte Greenwood)... On prend les même canevas et on recommence ; marivaudage et quiproquos gentillets, le tout aussi inconsistant que plaisant. Les couleurs de la Fox sont toujours aussi 'flashys' et irréelles et les numéros musicaux sont assez nombreux, le spectacle étant assuré par deux fois par le duo de claquette Frank et Harry Condos dont la virtuosité est assez impressionnante à défaut d'être légère. Sinon, pour ce film, j'avoue préférer les chansons romantiques (les très bonnes 'You Started Something' et 'Loveliness and Love') aux grands numéros chorégraphiés tels l'assez décevant 'Kindergarten Conga' dansé par Betty Grable et Hermes Pan en personne. Niveau interprétation, Don Ameche me semble toujours aussi sympathique alors que Charlotte Greenwood et Jack Haley assurent plutôt correctement la partie comique. Un divertissement très plaisant à défaut d'être inoubliable. 5.5/10
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Week-End in Havana (1941)
Alors que That Night in Rio pouvait se targuer d'un scénario à quiproquos assez pétillant et que The Gang's all here bénéficiait de l'immense talent de Berkeley, ce week-end à Cuba, même si loin d'être désagréable, demeure assez quelconque faute à une histoire plutôt banale et à une mise en scène sans entrain d'un Walter Lang souvent plus inspiré, sa caméra étant ici le plus souvent assez statique. Sinon, c'est parfois drôle, les couleurs Fox sont toujours aussi saturées et irréalistes (pour le plus grand plaisir des amateurs de kitsch), et le duo John Payne / Alice Faye fonctionne assez bien même si l'un et l'autre ont déjà été bien plus convaincants dans d'autres 'Musicals' du studio. Cesar Romero a du mal à faire oublier Don Ameche et j'avoue commencer à apprécier Carmen Miranda et sa diction si particulière. A signaler pour les fans que le nombre de ses numéros et de séquences non chantées dans ce film sont peut-être plus nombreuses que dans n'importe quel autre de ses films (au moins dans ceux que j'ai pu voir) et que sa scène de 'séduction' avec John Payne est inénarrable. Niveau musical, rien de vraiment mémorable dans les mélodies d'Harry Warren et Mack Gordon mais rien de mauvais non plus et la voix chaude d'Alice Faye fait toujours son petit effet surtout dans la chanson 'Tropical Magic' 4.5/10
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Greenwich Village (1944)
Un compositeur arrive à Greenwich Village pensant pouvoir percer dans le domaine de la musique classique. En attendant de pouvoir rencontrer un chef d'orchestre réputé pouvant le conseiller et l'aider, il tombe amoureux d'une chanteuse de cabaret. In fine, après s'être fait roulé par un escroc lui ayant fait croire à son talent de concertiste, sa composition sera utilisée pour une revue musicale ; il récoltera le succès et la vedette du spectacle. Comme on peut le constater, rien de bien nouveau, l'éternel confrontation entre la musique 'dite' sérieuse et la musique de spectacle. Rien de bien excitant niveau mise en scène ou niveau scénario mais un divertissement néanmoins agréable grâce aux acteurs, le couple Don Ameche / Vivian Blaine étant très sympathique (l'actrice est d'ailleurs mieux dirigée et ses talents mieux mis en valeur par Walter Lang - n'oublions pas sa superbe prestation dans State Fair- que par Lewis Seiler), William Bendix et Felix Bressart jouant les faire valoir 'comiques', grâce aux couleurs criardes de la Fox, à quelques numéros musicaux assez enlevés comme celui, très acrobatique, avec des musiciens et danseurs noirs et certains bonnes chansons comme 'I'm just Wild about Harry' chantée par Carmen Miranda (qui sera aussi de la partie avec son style inimitable dans deux autres numéros exotiques), 'Swingin' down the Lane' et surtout 'Whispering', le leitmotiv du film. Vite vu, vite oublié mais pas mauvais pour autant à condition d'aimer ce style de film.
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State Fair : La Foire aux Illusions (1946)
Une famille de fermier se rend à la foire annuelle. Pendant que les parents participent aux concours de cornichons, de Mincemeat et de cochons (sic), leurs deux enfants vivent de leurs côtés de romantiques aventures sentimentales (presque) sans lendemain (d'où le titre français "La foire aux illusions"). Où l'on se rend compte une fois de plus que les livrets d'Oscar Hammerstein II ne faisaient pas dans l'originalité niveau intrigues ! Mais vu que son mélodiste attitré, le génial Richard Rodgers, compose pour lui d'admirables chansons, l'ensemble est très attachant d'autant plus que Walter Lang filme tout ceci en Technicolor et tout à fait correctement. Jeanne Crain et le talentueux crooner Dick Haymes sont charmants, Charles Winniger (qui est quasiment le 'papy' de tous les musicals Fox) et Fay Bainter forment un couple sympathique. Il est assez curieux de voir Dana Andrews dans une comédie musicale mais il joue le jeu avec professionnalisme. Mais ma plus belle découverte fut Vivian Blaine, chanteuse et actrice que je ne connaissais pas (excepté dans Guys and Dolls) et dont la voix et la manière de chanter ressemblent étonnamment à celles de Judy Garland. Moins puissante mais presque tout aussi agréable à écouter (et à regarder : quelle belle rousse !). Seulement six chansons mais que des réussites (certaines faisant énormément penser à celle de The Sound of Music) pour un Musical conventionnel mais néanmoins très agréable.
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On the Riviera (1951)
Remake de That Night in Rio d'Irving Cummings, le film de Walter Lang n'en possède malheureusement que rarement le charme. Danny Kaye, s'il excelle quand il endosse des rôles de gentils naïfs (Hans Christian Andersen...) est beaucoup moins convaincant ici, en tout cas possédant beaucoup moins de classe que son prédécesseur moustachu, l'élégant Don Ameche. Gene Tierney est également moins à l'aise qu'Alice Faye dans ce style de rôle, Corinne Calvet sans aucune envergure et les quiproquos très amusants dans le premier film se révèlent moins bien fonctionner ici (même si leur déroulement est toujours aussi astucieux). Et puis, puisque nous sommes quand même dans le domaine du film musical, hormis la chanson titre, peu d'airs arrivent à nous rester en tête : Sylvia Fine (Mme Kaye à la ville) ne possède décidément que peu de talents pour la mélodie. Les numéros musicaux sont tous trop étirés et dépourvus de toute magie, Danny Kaye cabotinant beaucoup trop, les chorégraphies étant alors laissées pour compte y compris dans Popo the Puppet qui partait d'une très bonne idée mais qui finit par être aussi ennuyeux que les autres. Je ne retiendrais donc que l'imitation que l'acteur principal fait de Maurice Chevalier dans la première séquence et les cartes postales naïves et charmantes de la Riviera vue par les américains. Très moyen.
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With a Song in my Heart (1952)
Grosse déception que ce biopic sur la chanteuse Jane Froman qui fut victime d'un accident d'avion au dessus du Portgal alors qu'elle entamait une tournée en pleine Seconde Guerre Mondiale. Paralysée d'une jambe, elle luttera pour s'en sortir et continuera à chanter surtout pour les G.I. ! Comme il a été déjà dit ailleurs, la mise en scène de Walter Lang est loin de faire des étincelles et Lamar Trotti n'a pas écrit un scénario inoubliable. L'ensemble est bien trop plan-plan, les dialogues sont quelconques et si l'ennui ne nous gagne jamais, c'est parfois limite. Heureusement, le casting est là pour nous tenir éveillé, le toujours aussi sympathique David Wayne en tête (son histoire d'amour avec Susan Hayward est parfois assez touchante) et l'inénarrable Thelma Ritter. Susan Hayward réalise une belle performance pourtant en deça de ce que j'en attendais ; ceci est certainement du en partie à Jane Froman elle-même qui a doublé l'actrice lors des parties chantées et dont j'avoue ne pas du tout accrocher à son style de voix, ce qui m'a pas mal gâché les numéros musicaux excepté l'entrainante et émouvante séquence finale qui, bien que jouant à fond sur le patriotisme, est vraiment très réussie.
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Call Me Madam (1953)
Sally Adams (Ethel Merman), réputée pour les réceptions qu'elle organise à Washington, est nommée ambassadrice américaine d'un petit Duché européen. Les ministres de ce pays miniature, ayant besoin de liquidités pour organiser le mariage de leur Princesse (Vera-Ellen), espèrent faire accepter à la nouvelle ambassadrice de leur octroyer un important emprunt. Sally refuse catégoriquement mais, étant tombée amoureuse du haut gradé militaire (George Sanders), elle est prête à craquer jusqu'à ce qu'on lui fasse penser que ce dernier ne l'entreprend que pour arriver à ses fins concernant l'emprunt. Dans le même temps, la princesse prête à marier, tombe amoureuse de l'assistant (Donald O'Connor) de l'ambassadrice délurée...
Si je ne parlerais pas de "chef-d'oeuvre à l'égal d'un Singin' in the Rain" comme Music Man et si je suis loin d'être un fervent admirateur de Miss Merman comme Joe-ernst, je dois avouer avoir été très agréablement surpris à ces deux niveaux. Le film est une réelle réussite, drôle, joyeuse et dynamique et Ethel Merman est effectivement géniale dans le rôle de cette ambassadrice peu férue de protocole. Il faut dire qu'elle connaissait le personnage par coeur l'ayant interprété plus de 600 fois sur scène. Cependant, même si elle porte le film sur ses épaules, il serait domage de minimiser la performance de ses partenaires. Donald O'Connor force une fois encore la sympathie et son numéro 'What Chance Have I With Love?' et ses ballons rappelle beaucoup son célèbre 'Make'em laugh' et les danses qu'il accompli avec la charmante Vera-Ellen sont superbement chorégraphiées. George Sanders est certes un grand acteur mais il faut se rendre à l'évidence, il se révèle bien piètre chanteur et à sa place j'aurais plutôt vu Cesar Romero ou Don Ameche au moins pour pousser la chansonette. Quant aux seconds rôles, Billy De Wolfe et ses airs ahuris sont souvent très drôles. Des dialogues et situations pétillantes, d'attachantes romances et une partition d'Irving Berlin comportant un grand nombre de superbes chansons dont 'The Hostess with the Mostes' et surtout l'entêtante 'It's a Lovely Day Today' (magnifique séquence dans un magasin de disques) ainsi que le duo You're Just In Love. Le tout en un Technicolor flamboyant et filmé avec grâce et nombreux beaux mouvements de caméra par un Walter Lang qui réalise ici certainement son meilleur film. Mais contrairement à des George Sidney, Stanley Donen ou Charles Walters dans leurs grands jours, sa mise en scène manque cependant un peu de fantaisie pour arriver à faire de ce Call Me Madam un sommet du genre. En l'état, ça reste néanmoins un remède radical contre la sinistrose.
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La Joyeuse Parade : There's no Business Like Show Business (1954)
En plus d'être très agréable et de contenir de superbes numéros musicaux (ceux avec Marilyn, resplendissante d'ailleurs, mais aussi les excellents "A Sailor's Not A Sailor ('Til A Sailor's Been Tattooed)", et, dans de très beaux décors, "A Man Chases a Girl (Until She Catches Him)"), j'ai trouvé la mise en scène de Walter Lang très correcte et l'histoire simpliste mais pas insipide pour autant (l'immense Lamar Trotti y est certainement pour quelquechose). Pas spécialement fan d'Ethel Merman mais voir chanter et danser Donald O'connor et Mitzy Gaynor a ajouté encore à mon plaisir d'autant plus que tout ceci se déroule au milieu d'un Technicolor qui nous en met plein les yeux. Bref, même si le film n'est pas inoubliable, une bonne surprise et une très plaisante comédie musicale.
Il se spécialisa aussi avec plus de réussite dans les adaptations de grands succès de Broadway, ceux de Rodgers et Hammerstein (State Fair), Irving Berlin (Call Me Madam) et signa ainsi à cette époque des films bien plus réussis dans ce domaine que ceux réalisés par des cinéastes bien plus réputés (Fred Zinnemann, Henry King...)
Jamais de génie dans sa mise en scène mais un solide métier et souvent de gracieux et aériens mouvements de caméra lors des séquences musicales. Artisan consciencieux, homme à tout faire de la 20th Century Fox, il mérite un peu mieux que les seules habituelles boutades sur la comparaison de son talent d'avec celui de son prestigieux homonyme borgne.
J'attends avec impatience une promotion pour redécouvrir une comédie qui m'avait beaucoup plu vers l'âge de 10 ans lorsqu'elle était passée à la télé un mardi soir, Treize à la douzaine - Cheaper by Dozen avec jeanne Crain et j'aimerais avoir des avis sur une comédie qu'il a réalisé en fin de carrière avec le couple Tracy/Hepburn, Desk Set (Une femme de tête). Je sais aussi que la réputation de Can-Can est exécrable (mais n'ai jamais encore voulu vérifier) et il me manque à voir peut-être son film le plus connu : Le Roi et moi (l'oubli devrait être réparé dans le courant du mois)
Enfin, voici les rapides avis que j'avais écrit ici sur quelques-uns de ses films :
Moon Over Miami (1941)
Le couple formé par Betty Grable et Don Ameche pour Down Argentina Way ayant comblé le public, la Fox met à la disposition de Walter Lang un très gros budget pour leur deuxième apparition dans Moon Over Miami. C'est l'histoire de trois serveuses de drive-in qui, ayant gagné une petite somme et ne souhaitant plus continuer ce métier, décident de se rendre à Miami à "la chasse aux milliardaires". Betty Grable se fait passer pour une riche héritière accompagnée par sa secrétaire (Carole Landis) et sa servante (Charlotte Greenwood)... On prend les même canevas et on recommence ; marivaudage et quiproquos gentillets, le tout aussi inconsistant que plaisant. Les couleurs de la Fox sont toujours aussi 'flashys' et irréelles et les numéros musicaux sont assez nombreux, le spectacle étant assuré par deux fois par le duo de claquette Frank et Harry Condos dont la virtuosité est assez impressionnante à défaut d'être légère. Sinon, pour ce film, j'avoue préférer les chansons romantiques (les très bonnes 'You Started Something' et 'Loveliness and Love') aux grands numéros chorégraphiés tels l'assez décevant 'Kindergarten Conga' dansé par Betty Grable et Hermes Pan en personne. Niveau interprétation, Don Ameche me semble toujours aussi sympathique alors que Charlotte Greenwood et Jack Haley assurent plutôt correctement la partie comique. Un divertissement très plaisant à défaut d'être inoubliable. 5.5/10
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Week-End in Havana (1941)
Alors que That Night in Rio pouvait se targuer d'un scénario à quiproquos assez pétillant et que The Gang's all here bénéficiait de l'immense talent de Berkeley, ce week-end à Cuba, même si loin d'être désagréable, demeure assez quelconque faute à une histoire plutôt banale et à une mise en scène sans entrain d'un Walter Lang souvent plus inspiré, sa caméra étant ici le plus souvent assez statique. Sinon, c'est parfois drôle, les couleurs Fox sont toujours aussi saturées et irréalistes (pour le plus grand plaisir des amateurs de kitsch), et le duo John Payne / Alice Faye fonctionne assez bien même si l'un et l'autre ont déjà été bien plus convaincants dans d'autres 'Musicals' du studio. Cesar Romero a du mal à faire oublier Don Ameche et j'avoue commencer à apprécier Carmen Miranda et sa diction si particulière. A signaler pour les fans que le nombre de ses numéros et de séquences non chantées dans ce film sont peut-être plus nombreuses que dans n'importe quel autre de ses films (au moins dans ceux que j'ai pu voir) et que sa scène de 'séduction' avec John Payne est inénarrable. Niveau musical, rien de vraiment mémorable dans les mélodies d'Harry Warren et Mack Gordon mais rien de mauvais non plus et la voix chaude d'Alice Faye fait toujours son petit effet surtout dans la chanson 'Tropical Magic' 4.5/10
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Greenwich Village (1944)
Un compositeur arrive à Greenwich Village pensant pouvoir percer dans le domaine de la musique classique. En attendant de pouvoir rencontrer un chef d'orchestre réputé pouvant le conseiller et l'aider, il tombe amoureux d'une chanteuse de cabaret. In fine, après s'être fait roulé par un escroc lui ayant fait croire à son talent de concertiste, sa composition sera utilisée pour une revue musicale ; il récoltera le succès et la vedette du spectacle. Comme on peut le constater, rien de bien nouveau, l'éternel confrontation entre la musique 'dite' sérieuse et la musique de spectacle. Rien de bien excitant niveau mise en scène ou niveau scénario mais un divertissement néanmoins agréable grâce aux acteurs, le couple Don Ameche / Vivian Blaine étant très sympathique (l'actrice est d'ailleurs mieux dirigée et ses talents mieux mis en valeur par Walter Lang - n'oublions pas sa superbe prestation dans State Fair- que par Lewis Seiler), William Bendix et Felix Bressart jouant les faire valoir 'comiques', grâce aux couleurs criardes de la Fox, à quelques numéros musicaux assez enlevés comme celui, très acrobatique, avec des musiciens et danseurs noirs et certains bonnes chansons comme 'I'm just Wild about Harry' chantée par Carmen Miranda (qui sera aussi de la partie avec son style inimitable dans deux autres numéros exotiques), 'Swingin' down the Lane' et surtout 'Whispering', le leitmotiv du film. Vite vu, vite oublié mais pas mauvais pour autant à condition d'aimer ce style de film.
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State Fair : La Foire aux Illusions (1946)
Une famille de fermier se rend à la foire annuelle. Pendant que les parents participent aux concours de cornichons, de Mincemeat et de cochons (sic), leurs deux enfants vivent de leurs côtés de romantiques aventures sentimentales (presque) sans lendemain (d'où le titre français "La foire aux illusions"). Où l'on se rend compte une fois de plus que les livrets d'Oscar Hammerstein II ne faisaient pas dans l'originalité niveau intrigues ! Mais vu que son mélodiste attitré, le génial Richard Rodgers, compose pour lui d'admirables chansons, l'ensemble est très attachant d'autant plus que Walter Lang filme tout ceci en Technicolor et tout à fait correctement. Jeanne Crain et le talentueux crooner Dick Haymes sont charmants, Charles Winniger (qui est quasiment le 'papy' de tous les musicals Fox) et Fay Bainter forment un couple sympathique. Il est assez curieux de voir Dana Andrews dans une comédie musicale mais il joue le jeu avec professionnalisme. Mais ma plus belle découverte fut Vivian Blaine, chanteuse et actrice que je ne connaissais pas (excepté dans Guys and Dolls) et dont la voix et la manière de chanter ressemblent étonnamment à celles de Judy Garland. Moins puissante mais presque tout aussi agréable à écouter (et à regarder : quelle belle rousse !). Seulement six chansons mais que des réussites (certaines faisant énormément penser à celle de The Sound of Music) pour un Musical conventionnel mais néanmoins très agréable.
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On the Riviera (1951)
Remake de That Night in Rio d'Irving Cummings, le film de Walter Lang n'en possède malheureusement que rarement le charme. Danny Kaye, s'il excelle quand il endosse des rôles de gentils naïfs (Hans Christian Andersen...) est beaucoup moins convaincant ici, en tout cas possédant beaucoup moins de classe que son prédécesseur moustachu, l'élégant Don Ameche. Gene Tierney est également moins à l'aise qu'Alice Faye dans ce style de rôle, Corinne Calvet sans aucune envergure et les quiproquos très amusants dans le premier film se révèlent moins bien fonctionner ici (même si leur déroulement est toujours aussi astucieux). Et puis, puisque nous sommes quand même dans le domaine du film musical, hormis la chanson titre, peu d'airs arrivent à nous rester en tête : Sylvia Fine (Mme Kaye à la ville) ne possède décidément que peu de talents pour la mélodie. Les numéros musicaux sont tous trop étirés et dépourvus de toute magie, Danny Kaye cabotinant beaucoup trop, les chorégraphies étant alors laissées pour compte y compris dans Popo the Puppet qui partait d'une très bonne idée mais qui finit par être aussi ennuyeux que les autres. Je ne retiendrais donc que l'imitation que l'acteur principal fait de Maurice Chevalier dans la première séquence et les cartes postales naïves et charmantes de la Riviera vue par les américains. Très moyen.
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With a Song in my Heart (1952)
Grosse déception que ce biopic sur la chanteuse Jane Froman qui fut victime d'un accident d'avion au dessus du Portgal alors qu'elle entamait une tournée en pleine Seconde Guerre Mondiale. Paralysée d'une jambe, elle luttera pour s'en sortir et continuera à chanter surtout pour les G.I. ! Comme il a été déjà dit ailleurs, la mise en scène de Walter Lang est loin de faire des étincelles et Lamar Trotti n'a pas écrit un scénario inoubliable. L'ensemble est bien trop plan-plan, les dialogues sont quelconques et si l'ennui ne nous gagne jamais, c'est parfois limite. Heureusement, le casting est là pour nous tenir éveillé, le toujours aussi sympathique David Wayne en tête (son histoire d'amour avec Susan Hayward est parfois assez touchante) et l'inénarrable Thelma Ritter. Susan Hayward réalise une belle performance pourtant en deça de ce que j'en attendais ; ceci est certainement du en partie à Jane Froman elle-même qui a doublé l'actrice lors des parties chantées et dont j'avoue ne pas du tout accrocher à son style de voix, ce qui m'a pas mal gâché les numéros musicaux excepté l'entrainante et émouvante séquence finale qui, bien que jouant à fond sur le patriotisme, est vraiment très réussie.
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Call Me Madam (1953)
Sally Adams (Ethel Merman), réputée pour les réceptions qu'elle organise à Washington, est nommée ambassadrice américaine d'un petit Duché européen. Les ministres de ce pays miniature, ayant besoin de liquidités pour organiser le mariage de leur Princesse (Vera-Ellen), espèrent faire accepter à la nouvelle ambassadrice de leur octroyer un important emprunt. Sally refuse catégoriquement mais, étant tombée amoureuse du haut gradé militaire (George Sanders), elle est prête à craquer jusqu'à ce qu'on lui fasse penser que ce dernier ne l'entreprend que pour arriver à ses fins concernant l'emprunt. Dans le même temps, la princesse prête à marier, tombe amoureuse de l'assistant (Donald O'Connor) de l'ambassadrice délurée...
Si je ne parlerais pas de "chef-d'oeuvre à l'égal d'un Singin' in the Rain" comme Music Man et si je suis loin d'être un fervent admirateur de Miss Merman comme Joe-ernst, je dois avouer avoir été très agréablement surpris à ces deux niveaux. Le film est une réelle réussite, drôle, joyeuse et dynamique et Ethel Merman est effectivement géniale dans le rôle de cette ambassadrice peu férue de protocole. Il faut dire qu'elle connaissait le personnage par coeur l'ayant interprété plus de 600 fois sur scène. Cependant, même si elle porte le film sur ses épaules, il serait domage de minimiser la performance de ses partenaires. Donald O'Connor force une fois encore la sympathie et son numéro 'What Chance Have I With Love?' et ses ballons rappelle beaucoup son célèbre 'Make'em laugh' et les danses qu'il accompli avec la charmante Vera-Ellen sont superbement chorégraphiées. George Sanders est certes un grand acteur mais il faut se rendre à l'évidence, il se révèle bien piètre chanteur et à sa place j'aurais plutôt vu Cesar Romero ou Don Ameche au moins pour pousser la chansonette. Quant aux seconds rôles, Billy De Wolfe et ses airs ahuris sont souvent très drôles. Des dialogues et situations pétillantes, d'attachantes romances et une partition d'Irving Berlin comportant un grand nombre de superbes chansons dont 'The Hostess with the Mostes' et surtout l'entêtante 'It's a Lovely Day Today' (magnifique séquence dans un magasin de disques) ainsi que le duo You're Just In Love. Le tout en un Technicolor flamboyant et filmé avec grâce et nombreux beaux mouvements de caméra par un Walter Lang qui réalise ici certainement son meilleur film. Mais contrairement à des George Sidney, Stanley Donen ou Charles Walters dans leurs grands jours, sa mise en scène manque cependant un peu de fantaisie pour arriver à faire de ce Call Me Madam un sommet du genre. En l'état, ça reste néanmoins un remède radical contre la sinistrose.
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La Joyeuse Parade : There's no Business Like Show Business (1954)
En plus d'être très agréable et de contenir de superbes numéros musicaux (ceux avec Marilyn, resplendissante d'ailleurs, mais aussi les excellents "A Sailor's Not A Sailor ('Til A Sailor's Been Tattooed)", et, dans de très beaux décors, "A Man Chases a Girl (Until She Catches Him)"), j'ai trouvé la mise en scène de Walter Lang très correcte et l'histoire simpliste mais pas insipide pour autant (l'immense Lamar Trotti y est certainement pour quelquechose). Pas spécialement fan d'Ethel Merman mais voir chanter et danser Donald O'connor et Mitzy Gaynor a ajouté encore à mon plaisir d'autant plus que tout ceci se déroule au milieu d'un Technicolor qui nous en met plein les yeux. Bref, même si le film n'est pas inoubliable, une bonne surprise et une très plaisante comédie musicale.