Canal Jimmy 1991-2001
Publié : 14 août 08, 14:02
Personnellement, ce n'est jamais sans un pincement nostalgique que je caresse le souvenir du Canal Jimmy historique, celui piloté par Michel Thoulouze sous l'égide de Pierre Lescure - avant que le second ne mette le premier à la porte en 2001, actionnaires obligent.
Je pousserai les délices du fétichisme jusqu'à chérir plus particulièrement l'époque où la chaîne partageait l'antenne avec Canal J, pour n'émettre que de 20h30 à 1h. Un frisson parcourait alors le téléphile. Sur l'écran se matérialisait une décapotable, pilotée par une énigmatique beautée aux longs cheveux sur la mythique route 66. Canal Jimmy nous ouvrait les portes de son univers, un univers en soi, dont les trésors étaient promis aux seuls initiés.
Certes, mon enthousiasme ne m'emportera pas jusqu'à chanter les félicités dispensées par les chroniques auto, moto, new age ou les prestations hebdomadaires de France Roche. Non, j'évoque ici plutôt le Jimmy de Philippe Manoeuvre et surtout - pour ce qui nous occupe ici - celui du duo Alain Carazzé-Jean Pierre Dionnet.
Car, Canal Jimmy fut bien la chaîne pionnière dans l'éclosion d'une "culture séries " en France. Qu'il s'agisse de la création d'un magazine bimensuel, le ludique Destination Séries, présenté par le susmentionné duo (actualité et restropectives) ; qu'il s'agisse de la première diffusion sur notre territoire de séries innovantes telles que NYPDB, Friends, Seinfeld, Cop rock etc..., en vf et en vo soustitrée. Sans oublier de nous inviter à revisiter les classiques, Voyage au fond des mers, Au-delà du réel, UFO, etc....Et la défense et illustration de la franchise Star Trek, avec ST-TNG
Une véritable politique éditoriale en matière de programmation, dont désormais Canal Plus peut faire ses choux gras.
Politique éditoriale qui ne survivra pas au reformatage de la chaîne opéré après le rachat de Canal Plus par Vivendi. Chaîne de la nostalgie assumée, Canal Jimmy va payer le prix de sa singularité, jugée trop "segmentante".
De fait, son évolution épouse celle du câble dans son ensemble. Les chaînes à forte identité n'y sont plus les bienvenues et l'on préfère s'engager dans une normalisation plus "consensuelle". Le paysage s'en trouve uniformisé et les mêmes programmes courent désormais d'un diffuseur à l'autre. De fait, le câble est devenu une vaste machine à rediffusions, les chaînes mères se réservant la première exclusivité de séries pour lesquelles il n'y a pas si longtemps elles ne concevaient que peu d'intérêt.
Si Canal Jimmy a ouvert la voie, elle n'en a guère été récompensée, réduite aujourd'hui à rediffuser Millenium, Mutant X, David Lansky (!)ou Médecins de Nuit(!)(!).
Il paraîtrait que les nouveaux responsables s'enorgueillissent de taux d'audience meilleurs que jamais. Comme quoi, perdre son âme n'aura pas servi à rien.
P.S.: je sais que la chaîne n'a changé de nom qu'à partir de 2003, pour s'appeler Jimmy; mais on peut cependant considérer que son histoire s'était achevée deux ans plus tôt.
Je pousserai les délices du fétichisme jusqu'à chérir plus particulièrement l'époque où la chaîne partageait l'antenne avec Canal J, pour n'émettre que de 20h30 à 1h. Un frisson parcourait alors le téléphile. Sur l'écran se matérialisait une décapotable, pilotée par une énigmatique beautée aux longs cheveux sur la mythique route 66. Canal Jimmy nous ouvrait les portes de son univers, un univers en soi, dont les trésors étaient promis aux seuls initiés.
Certes, mon enthousiasme ne m'emportera pas jusqu'à chanter les félicités dispensées par les chroniques auto, moto, new age ou les prestations hebdomadaires de France Roche. Non, j'évoque ici plutôt le Jimmy de Philippe Manoeuvre et surtout - pour ce qui nous occupe ici - celui du duo Alain Carazzé-Jean Pierre Dionnet.
Car, Canal Jimmy fut bien la chaîne pionnière dans l'éclosion d'une "culture séries " en France. Qu'il s'agisse de la création d'un magazine bimensuel, le ludique Destination Séries, présenté par le susmentionné duo (actualité et restropectives) ; qu'il s'agisse de la première diffusion sur notre territoire de séries innovantes telles que NYPDB, Friends, Seinfeld, Cop rock etc..., en vf et en vo soustitrée. Sans oublier de nous inviter à revisiter les classiques, Voyage au fond des mers, Au-delà du réel, UFO, etc....Et la défense et illustration de la franchise Star Trek, avec ST-TNG
Une véritable politique éditoriale en matière de programmation, dont désormais Canal Plus peut faire ses choux gras.
Politique éditoriale qui ne survivra pas au reformatage de la chaîne opéré après le rachat de Canal Plus par Vivendi. Chaîne de la nostalgie assumée, Canal Jimmy va payer le prix de sa singularité, jugée trop "segmentante".
De fait, son évolution épouse celle du câble dans son ensemble. Les chaînes à forte identité n'y sont plus les bienvenues et l'on préfère s'engager dans une normalisation plus "consensuelle". Le paysage s'en trouve uniformisé et les mêmes programmes courent désormais d'un diffuseur à l'autre. De fait, le câble est devenu une vaste machine à rediffusions, les chaînes mères se réservant la première exclusivité de séries pour lesquelles il n'y a pas si longtemps elles ne concevaient que peu d'intérêt.
Si Canal Jimmy a ouvert la voie, elle n'en a guère été récompensée, réduite aujourd'hui à rediffuser Millenium, Mutant X, David Lansky (!)ou Médecins de Nuit(!)(!).
Il paraîtrait que les nouveaux responsables s'enorgueillissent de taux d'audience meilleurs que jamais. Comme quoi, perdre son âme n'aura pas servi à rien.
P.S.: je sais que la chaîne n'a changé de nom qu'à partir de 2003, pour s'appeler Jimmy; mais on peut cependant considérer que son histoire s'était achevée deux ans plus tôt.