Agent immobilier accro du boulot, Jim Evers traîne sa famille jusqu'à une grande et glaciale demeure qu'il rêve de transformer en un somptueux immeuble en copropriété. Mais à son arrivée, la famille Evers découvre très vite qu'elle n'est pas seule dans la maison... 999 fantômes sinistres et grimaçants se manifestent pour venir faire connaissance ! Et ils ne partiront pas tant qu'ils n'auront pas terminé ce qui les retient dans la maison. C'est à Jim qu'il revient de briser la malédiction - et de redécouvrir que sa famille a besoin de lui - avant que la pendule ne sonne son treizième coup !
Basé sur le principe de l'attraction foraine, le Manoir hanté et les 999 fantômes (belle exagération promotionnelle) ne m'a pas fait l'effet du tour de grand huit attendu. J'ai pensé au Fantome de l'Opéra lors du prologue mais les intentions sont autres. Production Disney ne s'embarassant pas de scénario ou presque, Le Manoir est trop concentré sur son visuel et oublie des personnages taillés à la serpe qu'il laisse à une narration déjà vue, sans véritable surprise. Passé dix première minutes plutôt sympathiques quoique loin d'être inoubliables, le film déroule de façon poussive une mécanique basée sur les portes qui grincent, sur les fantômes revenus à la vie et une quête de rédemption. Le casting est étonnant tant on a l'impression que les acteurs jouent chacun dans leur coin, pas du tout concernés par ce qu'ils déclament. C'est le cas d'un Terence Stamp mal à l'aise, en majordome livide, parcourant une demeure ne sachant jamais trouvé son style, entre Renaissance et gothique à la Hammer. On peut trouver quelques tentatives de rejouer à la façon de Christopher Lee mais jamais le panache ou la classe de ce dernier. La boule de cristal est interprétée par une Jennifer Tilly absente, en même que tirer d'un rôle où l'on aperçoit que votre tête, difficile d'être géniale avec ça, tandis que le casting des enfants n'y croit pas non plus des masses. Au milieu, perdu dans ses gesticulations, Eddie Murphy cabotine et se croit dans une stand up comédie. Il m'a semblé totalement ailleurs, absorbé par ses réparties qui tombent souvent à plat. Seul élément positif, le rôle de Sara qui évoque une belle idée de vie amoureuse après la mort via la figure de la disparue, ou comme s'il s'agissait d'une sorte d'Ophélie qui ne serait pas noyée mais qui aurait été le reflet d'un amour impossible.
Le film ne décolle jamais vraiment en dépit de sa courte durée. Peut-être est-ce un des principaux problèmes, tant tout semble être fait à la va vite, collage de scènes improbables (le combat contre les zombies rescuscités, le balancé de héros contre le capot d'une voiture) et de musique assourdissante (un mixage casse bonbon à force d'en faire des tonnes). Le manoir aurait pu être autrement utilisé, notamment sur le plan de l'intéraction avec les personnages, laquelle est quasi inexistante si ce n'est pour ouvrir à la façon d'un Indiana Jones ayant perdu tout sens de l'envie de découverte (un comble !) un sarcophage recueillant une dépouille ou une malle renfermant la lettre du secret. Le seul moment relativement poétique qui tire son épingle du jeu d'un spectacle amorphe et sans originalité, c'est la montée des deux époux fantomatiques qui parviennent ainsi à réunir leurs âmes. Mais c'est bien peu, l'intérêt étant des moindres pour les plus de dix ans et pas sûr que la tranche d'âge inférieure s'habitue aux pitreries épuisantes d'Eddie ici en roue libre, ni même à une certaine violence visuelle. A ne pas mettre forcément devant tous les yeux. L'intégration des CGI m'ayant aussi parue assez moyenne voire pas moments pas réussie.
Je me demande ce que peut donner Pluto Nash.
