Patlabor 3
Même si Mamoru Oshii n'est pas à la réalisation, il serait fort dommage de bouder son plaisir car son équipe y est elle, pour notre plus grand bonheur. On retrouve donc son scénariste Katzunori Itoh pour un script très intelligent mêlant experiences scientifiques à une créature terrifiante comme seuls les Japonais savent nous abreuver (où les coréens, cf "The Host"), mêlé à une bonne dose d'enquête policière comme dans le premier volet. D'ailleurs ce sont presque nos deux détectives du premier volet je crois, vieillis de quelques années. Ensuite à la musique, le fidèle Kenji Kawaï qui délivre une fois de plus un score phénoménal et d'une incroyable richesse. Je précise d'ailleurs que c'est sa composition la plus dure d'accès avec celle de
Dark Water et que la musique en fait ne grandit qu'au fil des écoutes : l'OST est maintenant une de mes préférées du monsieur avec celle de
Ghost in the Shell. Je n'ai redécouvert cette OST qu'il y a un mois et là, grosse claque, du coup je me suis revu par la même occasion le film et je n'ai guère été déçu.
Une très bonne enquête policière avec ces moments forts (l'attaque de la créature dans l'entrepôt désert sur une composition très aggressive et répétitive de Kawaï, vous aussi, vous allez bondir de votre siège je vous le garantit, surtout si vous avez un home-cinéma) et scènes d'anthologies qui font grimper l'adrénaline d'un coup (la poursuite du sous-marin Ryujin). Deux petits regrets mineurs néanmoins, l'absence d'Oshii qui enlève la dimension métaphysique et contemplative qui aurait pu subvenir au film ainsi que le fait que les Labors ne sont utilisés que dans les 10 dernières minutes du film (dommage...). Sinon, ce film est vraiment excellent et n'a pas à rougir face aux autres volets par maître Oshii. Personnellement je le considère comme aussi important que le premier Patlabor par Oshii, c'est vous dire.
5/6
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Electroma
Les Daft l'ont fait.
En grands amoureux des road-movies, ils osent marcher sur le territoire de Wenders ("alice dans les villes", "paris-texas"...) et Van Sant ("Gerry" of course) et délivrent un OVNI total qui n'emprunte que leur nom, leurs robots mais pas l'univers coloré d'Interstella ni leur musique. Pour un film au rythme lent (dont tout un passage dans le désert qui est un énorme clin d'oeil à la marche de Casey Affleck et Matt Damon, en moins lent toutefois mais la manière de mettre en scène est assez identique) et contemplatif, rythmé par des images de flammes (annonciatrices de la fin) comme divers chapitres, il fallait une B.O pas vraiment électro et la réponse se trouve soit chez Sebastien Tellier, soit dans la musique des années 70 (Curtis Mayfield.
), soit de douces et mélancoliques harmonies à la guitare sèche. Et toute cette mélancolie d'envahir le film où nos deux robots en proie à une sorte de racisme de leurs compatriotes fuient la cité et s'engagent dans le désert, vers le néant, vers la fin... Seulement 1h10 mais pour des plans de toutes beautés, souvent contemplatifs, souvent stylisés où les influences et hommages traversent continuellement l'image (2001 et THX-1138 pour la séquence de la salle "laboratoire" en noir et blanc, Gerry pour l'échappée du désert, la musique au piano --Arvo Pärt dans le film de Van Sant, Chopin ici) pour livrer un OVNI flamboyant qui se permet en plus des images inventives (les cadrages, ce corps de femme mêlé au désert
).
6/6 oui et il le mérite. Je ne serais pas objectif avec ce qui semble mon coup de coeur du mois.
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Star wars épisode I, la menace fantôche.
Je l'ai revu juste pour la course sur Tatooïne, j'avoue.
Oui j'ai honte c'est misérable mais que voulez-vous, je voulais me refaire mon speed racer (en moins bien --note, chronique à venir) chez moi en home cinéma et la course sur Tatoïne ben ça reste bien sympa. La note c'est parce que y'a John Williams et puis Darth Maul, sinon je ne sauve pas trop grand chose du film (si bon, Terence Stamp joue bien mais son rôle de chancelier Valorum est quasi-limité à de la figuration ou presque. Et puis Liam Neeson, toujours aussi charismatique mais sinon)...
D'ailleurs j'ai toujours autant envie de foutre des baffes au gosse, à sa mère qui lui permet quasiment tout (pas étonnant qu'il devient un Sith après), de mettre Jar-Jar dans un sac de jute avec des pierre et de balancer le tout dans le fleuve.
2/6.
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Star wars episode II - l'attaque des clowns
Première constatation après un aussi long temps de visionnage, ça bave de couleurs. Y'en a trop, c'est même pas construit pour le bonheur de la rétine comme Speed Racer, là ça bave parfois un peu trop et on croirait voir une jolie peinture (notamment les ciels magnifiques de Coruscant ou de Naboo au réveil du cauchemar d'Anakin) hélas pas toujours maîtrisée.
Ensuite Hayden Christiansen joue mal, ça saute aux yeux et il est pas aidé par les dialogues, notamment : "Je les ai tous tués" (silence, Hayden essaye de pleurer, se retourne) "les femmes... et même les enfants.... (silence court) ... Comme des Animaux !". Le problème de cette scène, comme de bien d'autres c'est qu'a force de surjouer, on y croit pas, Hayden en fait trop.
Celà saute encore plus aux yeux lors de la romance catastrophique où les dialogues ne l'aident toujours pas : "je hais le sable, il est irritant, grossier, il s'infiltre partout" (ouais bon en gros t'aimes rien sauf dévorer la ptite Padmé des yeux.
) L'instant d'après, il caresse Nathalie Portman, lui lance un regard de tombeur et....
..... elle se laisse embrasser.
George, dans la réalité, tu tentes ça, tu te prend une baffe.
Mais bon, y'a Christopher Lee, Jango Fett, une bataille filmée reportage de guerre, tonton Yoda qui fait mumuse, une bataille bordélique dans une arène avec des Jedis, Palpatine qui étend dangereusement son emprise (quel faux-cul, il est incroyable d'hypocrisie et de dangerosité), des clins d'oeils à Blade Runner, le Slave I impressionnant... Bref, that's good. Mieux que le premier où l'excuse d'une nouvelle saga n'excusait pas forcément tout (qu'on me vire cette explication rationnelle de la Force et des medichloriens !!!).
4/6