Victor Victoria (Blake Edwards - 1982)
Publié : 28 avr. 08, 20:35
C'est l'histoire d'une chanteuse au chômage dont la vie est bouleversée par la rencontre de Toddy, un homme extravagant. Avec son aide, elle devient Victor, un chanteur à sensation dans les boîtes de nuit à Paris. Elle connaît très vite le succès mais les choses se compliquent de façon comique lorsqu'elle rencontre l'amour de sa vie, un gangster macho de Chicago... [/i]
J'ouvre un topic sur le film qui je crois n'en avais pas à lui à proprement parler. Je dois confesser que je n'ai absolument pas accroché, ayant même trouvé le temps très long. Les tunnels de dialogues "raffinés", les maximes et autres citations à tout bout de champ, l'impression de champagne autosatisfait comme si Blake Edwards avait le sentiment de faire le film parfait sur la condition de chanteuse travestie m'ont davantage fait sortir du film qu'entrer dans sa narration, son esprit. Je suis resté extérieur, alors que sur le papier l'histoire me séduisait. Hélas, hormis l'interprétation de Julie Andrews, le reste des acteurs m'a paru falot, pour ne pas dire insupportable, tel celui surjoué (dommage pour un film qui traite de la finesse d'esprit) de Norma, poule de luxe peinturlurée et se lançant dans un chant ayant eu raison de ma patience. J'ai cru à quelques reprises par sa faute que jallais arrêter le DVD. J'ai zappé des séquences, par moments, je n'en pouvais plus.
Une scène m'a étonnée dans le bon sens du terme, celle des "masques" avec l'interprétation de six hommes ayant chacun un masque porté derrière la tête, ou en trois minutes, Edwards me semble parler enfin du sujet du film, lorsque ceux-là tombent et dissimulent des identités difficiles à décrypter. Hommes/femmes, travestissement, homosexualité/hétérosexualité, confusion des genres, amour platonique ou enflammé. Les sujets sont passionnants, le traitement à mes yeux beaucoup moins, cliché jusque dans l'éclairage rosé, la frange lissée des cheveux de Victor/Victoria, jusque dans les trépignements au saut du lit, les confrontations déjà vues au restaurant avec le serveur dubitatif. Je crois aussi et essentiellement que l'humour d'Edwards ne me touche pas, et que je reste sceptique devant son utilisation du comique de geste qui m'apparaît ici répétitif durant la scène du cafard dans la salade par exemple. Il s'appuie sur cette dynamique de l'effet "hénaurme", mais je ris peu, voire pas. Raffiné, le real l'est probablement à d'autres moments quand il s'inscrute dans l'intimité du couple. Mais à côté de cela la patte traîne, dans les séquences de chanson que je trouve assez plates, et pas du tout emballantes, n'étant pas très fan du registre cabaret/flamenco. C'est la raison pour laquelle un bon tiers des séquences chantées me sont passées au dessus de la tête. Mais je ne remets nullement en cause l'impact de la musique sur la plupart des spectateurs, c'est juste que perso je peux pas, ou alors à très très petite dose. L'évocation du gai(y) Paris des années 30 (qui fait suite aux années folles) m'a fait penser à une oeuvre relativement soignée sur la forme mais peinant à donner de la vie et du souffle à ce qu'elle illustre. Je n'attendais pas de la folie à la French cancan, l'univers est ici plus proche des salons chics et mondains que du Moulin-Rouge et des Folies Bergèrs, des encanaillades, de la gouaille à la Joséphine Baker. Mais juste d'être pris, emporté. Au lieu de cela, rien.
Trouvant le temps long, je me suis peu à peu désintéressé à l'histoire et à ses aboutissants. Pour 1982 je veux bien que l'histoire paraisse originale et audacieuse, mais l'audace supérieure n'aurait-elle pas été de faire de deux homosexuels hommes les vrais héros, c'est-à-dire non pas mettre le travestissement à l'honneur, l'esprit de joie et de sophistication, mais plutôt celui de la tendresse entre deux personnes de même sexe. Je sais bien que ce n'est pas le sujet du film, mais au bout d'une demie-heure, étant donné que l'on sait qui est Victoria, pour moi il n'y a plus lieu de faire un film aussi long (2h15, pourquoi pas 2H30 ou 3h ?). Peut-être était-ce la première fois que l'on entendait le mot queer dans un film censé rassembler un large public, en premier lieu les amateurs de musical (qui je peux le comprendre ont trouvé des qualités au film pour des raisons strictement musicales), mais je crains en revanche que cela n'ait pas suffit à me sortir de la torpeur. J'ai été sans doute hermétique alors que je n'avais pas d'à priori, excepté le fait que La Party m'avait aussi ennuyé au bout de vingt minutes. Je ne saurai me repasser les chansons et encore moins les scènes de comédie, même si celle du restaurant où le couple se forme autour d'un dîner alors qu'ils savent pertinemment qu'ils ne paieront pas l'addition est à mes yeux la meilleure. La direction artistique est correcte, les costumes, les coiffures aussi, je n'ai pas tellement de reproches à faire, ce qui m'a vraiment embarassé, gêné, puis saoulé c'est la lourdeur du trait, les ressorts classiques et échevelés du comique, le discours sur la différence qui m'a par moments davantage fait penser à un autre plus lourd encore sur la tolérance.
Je n'ai absolument aucune envie de le revoir à court ou moyen terme. Un déception que je mesure à la hauteur d'une attente qui n'était pas du tout exagérée. Pour le peu que j'en retiens, je ne crois guère avoir affaire à une déception dont j'aurais du mal à me remettre. C'est juste que le film en lui-même m'a paru non pas surestimé mais pas pour moi. Curieuse impression. Je n'ai plus qu'à rendre le DVD à Atcloserange. Il faut que je vois ce que peuvent donner les autres films de Blake Edwards, de préférence pré-80.
J'ouvre un topic sur le film qui je crois n'en avais pas à lui à proprement parler. Je dois confesser que je n'ai absolument pas accroché, ayant même trouvé le temps très long. Les tunnels de dialogues "raffinés", les maximes et autres citations à tout bout de champ, l'impression de champagne autosatisfait comme si Blake Edwards avait le sentiment de faire le film parfait sur la condition de chanteuse travestie m'ont davantage fait sortir du film qu'entrer dans sa narration, son esprit. Je suis resté extérieur, alors que sur le papier l'histoire me séduisait. Hélas, hormis l'interprétation de Julie Andrews, le reste des acteurs m'a paru falot, pour ne pas dire insupportable, tel celui surjoué (dommage pour un film qui traite de la finesse d'esprit) de Norma, poule de luxe peinturlurée et se lançant dans un chant ayant eu raison de ma patience. J'ai cru à quelques reprises par sa faute que jallais arrêter le DVD. J'ai zappé des séquences, par moments, je n'en pouvais plus.
Une scène m'a étonnée dans le bon sens du terme, celle des "masques" avec l'interprétation de six hommes ayant chacun un masque porté derrière la tête, ou en trois minutes, Edwards me semble parler enfin du sujet du film, lorsque ceux-là tombent et dissimulent des identités difficiles à décrypter. Hommes/femmes, travestissement, homosexualité/hétérosexualité, confusion des genres, amour platonique ou enflammé. Les sujets sont passionnants, le traitement à mes yeux beaucoup moins, cliché jusque dans l'éclairage rosé, la frange lissée des cheveux de Victor/Victoria, jusque dans les trépignements au saut du lit, les confrontations déjà vues au restaurant avec le serveur dubitatif. Je crois aussi et essentiellement que l'humour d'Edwards ne me touche pas, et que je reste sceptique devant son utilisation du comique de geste qui m'apparaît ici répétitif durant la scène du cafard dans la salade par exemple. Il s'appuie sur cette dynamique de l'effet "hénaurme", mais je ris peu, voire pas. Raffiné, le real l'est probablement à d'autres moments quand il s'inscrute dans l'intimité du couple. Mais à côté de cela la patte traîne, dans les séquences de chanson que je trouve assez plates, et pas du tout emballantes, n'étant pas très fan du registre cabaret/flamenco. C'est la raison pour laquelle un bon tiers des séquences chantées me sont passées au dessus de la tête. Mais je ne remets nullement en cause l'impact de la musique sur la plupart des spectateurs, c'est juste que perso je peux pas, ou alors à très très petite dose. L'évocation du gai(y) Paris des années 30 (qui fait suite aux années folles) m'a fait penser à une oeuvre relativement soignée sur la forme mais peinant à donner de la vie et du souffle à ce qu'elle illustre. Je n'attendais pas de la folie à la French cancan, l'univers est ici plus proche des salons chics et mondains que du Moulin-Rouge et des Folies Bergèrs, des encanaillades, de la gouaille à la Joséphine Baker. Mais juste d'être pris, emporté. Au lieu de cela, rien.
Trouvant le temps long, je me suis peu à peu désintéressé à l'histoire et à ses aboutissants. Pour 1982 je veux bien que l'histoire paraisse originale et audacieuse, mais l'audace supérieure n'aurait-elle pas été de faire de deux homosexuels hommes les vrais héros, c'est-à-dire non pas mettre le travestissement à l'honneur, l'esprit de joie et de sophistication, mais plutôt celui de la tendresse entre deux personnes de même sexe. Je sais bien que ce n'est pas le sujet du film, mais au bout d'une demie-heure, étant donné que l'on sait qui est Victoria, pour moi il n'y a plus lieu de faire un film aussi long (2h15, pourquoi pas 2H30 ou 3h ?). Peut-être était-ce la première fois que l'on entendait le mot queer dans un film censé rassembler un large public, en premier lieu les amateurs de musical (qui je peux le comprendre ont trouvé des qualités au film pour des raisons strictement musicales), mais je crains en revanche que cela n'ait pas suffit à me sortir de la torpeur. J'ai été sans doute hermétique alors que je n'avais pas d'à priori, excepté le fait que La Party m'avait aussi ennuyé au bout de vingt minutes. Je ne saurai me repasser les chansons et encore moins les scènes de comédie, même si celle du restaurant où le couple se forme autour d'un dîner alors qu'ils savent pertinemment qu'ils ne paieront pas l'addition est à mes yeux la meilleure. La direction artistique est correcte, les costumes, les coiffures aussi, je n'ai pas tellement de reproches à faire, ce qui m'a vraiment embarassé, gêné, puis saoulé c'est la lourdeur du trait, les ressorts classiques et échevelés du comique, le discours sur la différence qui m'a par moments davantage fait penser à un autre plus lourd encore sur la tolérance.
Je n'ai absolument aucune envie de le revoir à court ou moyen terme. Un déception que je mesure à la hauteur d'une attente qui n'était pas du tout exagérée. Pour le peu que j'en retiens, je ne crois guère avoir affaire à une déception dont j'aurais du mal à me remettre. C'est juste que le film en lui-même m'a paru non pas surestimé mais pas pour moi. Curieuse impression. Je n'ai plus qu'à rendre le DVD à Atcloserange. Il faut que je vois ce que peuvent donner les autres films de Blake Edwards, de préférence pré-80.