Notez les films de mars 2008

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Notez les films de mars 2008

Message par Cathy »

Peyton Place de Mark Robson

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Si vous aimez le mélodrame, vous serez gâtés avec ce film. En effet tous les clichés du genre y sont réunis : meurtre, inceste, fille mère, viol, guerre, etc. Allison McKenzie, jeune fille de province dépeint le quotidien d'une petite fille américaine à partir de 1941. Nous avons donc la galerie de personnages pittoresques : l'alcoolique qui bat sa femme et reluque sa belle fille, la veuve qui refuse le nouveau grand amour, la jeune fille rebelle, la jeune fille plus sage, le jeune homme timoré et complètement sous l'emprise de sa mère, le play boy épris d'une fille "légère", le père autoritaire, etc. Si Mark Robson n'a pas le génie cinématographique de Douglas Sirk, il n'en reste pas moins un très beau film racontant cette vie "trépidante". Lana Turner est une fois encore l'héroine d'un de ces grands mélodrames, Russ Tamblyn est touchant dans le rôle de Norman. Peut-être aurait souhaité une actrice plus charismatique pour interpréter Allison McKenzie, mais le film fonctionne de manière efficace pour qui aime le genre !

Un, deux trois de Billy Wilder

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Sur fond de guerre froide, Billy Wilder signe une comédie loufoque où James Cagney cabotine avec bonheur. Si le film peine à démarrer, telle la danse du sabre, le rythme devient effrené et laisse la place à quelques scènes particulièrement déjantées, notamment celle où la secrétaire, une espèce de Marylin Monroe du pauvre danse sur la table pour les trois hommes d'affaire russes. Et toute cette scène où James Cagney se met à transformer Hortz Bucholz en gendre capitaliste ! Naturellement sous un côté satyrique, on sent le côté "USA uber alles",
Spoiler (cliquez pour afficher)
vu que le plus rebelle des allemands de l'Est deviendra un bon capitaliste
My Favorite Wife

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Une autre de ces petites screwball comedies que seuls savent réaliser les américains. Irene Dunne et Cary Grant partagent l'affiche comme dans The Awful Truth. On s'amusera de voir Randolph Scott aux côtés de Cary Grant, incarner le parfait "macho" ! Moins burlesque et drôle que Cette sacrée vérité, on admirera quand même le piquant des dialogues et le jeu toujours très juste d'Irene Dunne aux côtés d'un Cary Grant comme toujours dépassé par les événements.
Ducdame
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par Ducdame »

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Dernière modification par Ducdame le 29 janv. 09, 19:23, modifié 1 fois.
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Cathy
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par Cathy »

The Lost Weekend - Le poison -Billy Wilder

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Ce film est un des rares Billy Wilder que je n'avais pas vu, je crois que le sujet ne m'inspirait pas pour avoir été touchée de près. J'ai enfin franchi le cap ce soir et j'avoue ne pas avoir été deçue, même s'il est évident que hors du sujet, on est surtout captivée par la prestation de Ray Milland en alcoolique désespéré, cherchant de toutes les manières possible sa délivrance dans l'alcool.
Le film est tiré d'un roman, mais il montre bien les ruses, l'envie inexorable de boire, les astuces des véritables alcooliques, leurs envies. La scène de la Traviata est exemplaire. Par contre il eut été plus intéressant de montrer le delirium tremens du héros sans expliquer ce que c'était dans la scène précédente, cela en aurait eu sans doute plus de force. Ici on sait d'avance qu'il a cette crise évoquée par l'infirmier. La fin m'a laissée perplexe aussi, car trop "optimiste" quoiqu'on ne sache pas vraiment ce qui se passera, la rédemption semble plus que probable.
Jane Wyman est excellente dans ce rôle loin des héroines de mélo qu'elle jouera après ! J'aimerais savoir par contre si c'est le DVD qui était vraiment mauvais ou s'il est normal que nombre de scènes de "nuit" ou dans l'obscurité présentent un aspect flou ou "gris", vu que tous les plans de jour sont excellents ! Cela pourrait accentuer le côté flou du héros, mais cela fait aussi tellement défaut du DVD, que je n'ai su trancher.

La course au mari - Every Girl Should Be Married - 1948

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Une jeune femme (Betsy Drake) tombe amoureuse d'un pédiatre (Cary Grant) et déploie forces ruses et stratagèmes pour arriver à l'épouser.

Don Hartman signe ici une comédie américaine assez conventionnelle, de plus Betsy Drake manque d'un brin de piquant, elle peut apparaître sophistiquée comme dans la scène du restaurant ou trop banale, sans doute est-ce voulu, mais on a du mal à la trouver attachante. Franchot Tone prête sa décontraction et sa nonchalance au rôle du "play boy" directeur de magasin. Le film se laisse voir sans déplaisir, mais manque de cette folie qui régnait dans les années 30-40, époque dorée des Screwball Comedies !
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Cathy
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par Cathy »

Once upon a time - Alexander Hall

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Je n'avais jamais entendu parler de cette comédie avec Cary Grant, mais ce film est très plaisant, certes comme l'indique le titre, il s'agit d'un conte de fées et il faut aimer ce style de romance destiné surtout aux "enfants".

Un propriétaire d'un théâtre, auteur ou metteur en scène de comédies musicales subit trois échecs de suite et doit vendre son théâtre. A la sortie de celui-ci, il rencontre un petit garçon. Celui-ci possède une chenille prénommée Curly qui danse au son de l'harmonica ! Voyant le bénéfice qu'il peut faire pour sauver son théâtre, le propriétaire s'associe au petit garçon et à sa "dancing caterpillar" !

C'est un film absolument charmant qui date de la même époque qu'Arsenic et Vieilles dentelles. Ici Cary Grant montre les deux aspects de sa personnalité, le charmeur enjoué et l'odieux personnage qu'il peut être. Il semble que comme dans Soupçons, les producteurs aient changé le caractère du personnage pour mieux coller à la personnalité de gendre "idéal" qu'avait Cary Grant . On ne rit jamais vraiment beaucoup dans ce film où la seule scène de vraie comédie soit sans doute celles où les policiers, à la recherche de la chenille chantent, mais il se dégage totalement l'esprit du conte de fées, ave une brève apparition de Walt Disney qui veut acheter cette bestiole extraordinaire (enfin supposé être Walt Disney. On appréciera aussi la scène où les trois savants étudient cette chenille si douée. Jamais on ne verra le chenille danser. Trois lepideptorologues décrivent un moment la danse de Curly, suffisamment pour qu'on imagine celle-ci. Comme souvent dans les films de cette époque, James Gleason second rôle masculin sert de faire valoir. Janet Blair est tout à fait séduisante en soeur du petit héros joué par Ted Donalson. Comme souvent dans ce style de films, c'est l'enfant qui est mis en valeur, mais sans le charisme de Cary Grant, le film sombrerait sans doute dans l'ennui. Bref il ne faut rien chercher de spécial dans ce film, si ce n'est un conte charmant et agréable à voir ! Si vous avez une âme d'enfants, vous sortirez de ce film sifflotant sans cesse "Yes Sir, That's My Baby" !
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par someone1600 »

Je me posais la meme question a propos du dvd de The lost week-end. :?
someone1600
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par someone1600 »

Toujours pas vu celui-la... faudra bien que je m'achete le dvd un jour. :roll: :oops:
Lord Henry
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par Lord Henry »

Les Insectes de Feu (Bug) (1975)

A la suite d'une secousse sismique, un savant (Bradford Dillman) a le cafard. Il en a même plusieurs, pyromanes et mutants, remontés des entrailles de la Terre, qu'il entreprend d'étudier à ses risques et périls.

Bug semble se défier de toute lecture symbolique et se refuse même à esquisser l'ébauche d'une métaphore, s'en tenant à sa seule anecdote. Mais la mise en images prosaïque et fonctionnelle de Jeannot Szwarc lui interdit d'enrichir l'unidimensionnalité de ses protagonistes et de s'affranchir d'un script purement mécanique.
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frédéric
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par frédéric »

UN TEMOIN DANS LA VILLE

Un film noir, carré, nerveux et ultra-efficace avec ses séquences de poursuites assez hallucinantes, filmées de l'intérieur des voitures. Une composition inhabituelle de Ventura.
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/

Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/

"And Now Mr Serling"
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cinephage
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par cinephage »

Lord Henry a écrit :Les Insectes de Feu (Bug) (1975)

A la suite d'une secousse sismique, un savant (Bradford Dillman) a le cafard. Il en a même plusieurs, pyromanes et mutants, remontés des entrailles de la Terre, qu'il entreprend d'étudier à ses risques et périls.

Bug semble se défier de toute lecture symbolique et se refuse même à esquisser l'ébauche d'une métaphore, s'en tenant à sa seule anecdote. Mais la mise en images prosaïque et fonctionnelle de Jeannot Szwarc lui interdit d'enrichir l'unidimensionnalité de ses protagonistes et de s'affranchir d'un script purement mécanique.
Ce film m'avait beaucoup marqué dans ma jeunesse... Je me demande ce que j'en penserais aujourd'hui.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par Art Core »

Electra Glide in Blue de William James Guercio.
Petite claque que ce film américain des années 70 injustement méconnu. L'histoire de John Wintergreen, gendarme complexé voulant intégrer la police criminelle et toute les désillusions que cela va lui coûter. Magnifiquement photographié par Conrad Hall dans un désert américain exacerbant violemment la problématique du film (comment la solitude détruit l'humain), le film est également un superbe exercice de déconstruction du mythe américain. Guercio (dont c'est son seul et unique film) déconstruit une à une les figures archétypale américaine pour mieux découvrir l'humain qui s'y cache derrière et surtout essayer de le comprendre. Le film m'a incidemment fait beaucoup penser au récent film des frères Coen. On y retrouve un peu ce désenchantement face à la figure du mythe américain. L'acteur principal (Robert Blake) est extraordinaire et la sécheresse de la fin est à tomber par terre. Bref un petit chef-d'oeuvre vraiment injustement méconnu (alors qu'on se paluche depuis trente ans sur le très moyen Easy Rider - dont le film a pas mal de similitudes).

Mais ne nous délivrez pas du mal de Joël Séria.
Grosse découverte également que ce film complétement fou où deux jeunes filles aux aspirations sataniques s'enfoncent dans une spirale de violence et de folie. C'est un peu Heavenly Creatures sans le côté poétique mais au contraire une sécheresse et une dureté assez surprenante. Et si le film est délicieusement pervers au début, il sombre doucement dans l'horreur et installe une ambiance délétère tétanisante. Le film souffre néanmoins d'une technique assez cheap (mise-en-scène, photo) mais ça ne fait qu'ajouter finalement à l'aspect film d'exploitation détourné vers une chronique adolescente desesperée. Les deux actrices se donnent à fond et la fin du film est assez superbe (la ritournelle qu'elles entonnent me reste dans la tête depuis hier soir) dans son jusqu'au boutisme et sa tendresse envers les deux personnages. La BO est à tomber par terre (introuvable je suppose). Et puis je ne peux rester insensible à un film qui se conclut par une récitation de Baudelaire !

Bref deux superbes découvertes prouvant que le cinéma à encorde de belles merveilles cachées dans ses tiroirs.
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Colqhoun
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par Colqhoun »

Art Core a écrit :C'est un peu Heavenly Creatures sans le côté poétique
Inspiré de la même affaire sauf erreur.
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par Art Core »

Ah je l'ignorais mais c'est bien possible effectivement.
julien
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par julien »

Art Core a écrit :La BO est à tomber par terre (introuvable je suppose).
Totalement introuvable ! Comme toutes les bo des films de Seria d'ailleurs. Je me demande d'ailleurs ce qu'attend Stéphane Lerouge pour les éditer. Il faut qu'il se bouge le cul.
Colqhoun a écrit :
Art Core a écrit :C'est un peu Heavenly Creatures sans le côté poétique
Inspiré de la même affaire sauf erreur.
En fait, le film de Seria est inspiré par ses propres souvenirs d'enfance qu'il passa au pensionnat, chez les soeurs. Il en garda d'ailleurs un mauvais souvenir, d'où le ton anti-puritain qui traverse le film.
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"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
Art Core
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par Art Core »

Je me joins au concert de louange. Le film m'avait lessivé et quel fin :shock: . J'étais tombé fou amoureux de Jane Fonda.

The shoot horses don't they ? :cry:
Dernière modification par Art Core le 6 mars 08, 22:04, modifié 1 fois.
Droudrou
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Re: Notez les films napthalinés de Février

Message par Droudrou »

A propos du film de Mark Robson "Les Ponts de Toko-Ri" j'avoue avoir vu une fois ce film à la télé et m'être franchement endormi devant l'écran... J'ai acheté le DVD quand il est sorti mais, comme il m'a été emprunté un certain temps, ce n'est que ces jours derniers que j'ai pu découvrir ce film.

D'abord, j'avoue ma surprise. Par rapport à certaines critiques que j'avais pu découvrir çà et là, il n'est pas aussi mauvais que certains pouvaient le prétendre. La séquence de sauvetage en mer est intéressante et les scènes d'appontage nous ramènent dans un passé qui s'est techniquement beaucoup métamorphosé. Si on assiste à une permission à terre avec diverses séquences qui vont du loufoque au dramatique, le retour aux réalités de la guerre de Corée est néanmoins intéressant. Il y a deux séquences spectaculaires qui permettent de découvrir les préparatifs de la mission et la mission proprement dite avec ses suppléments non prévus initialement...

A propos de l'interprétation, il y a un amiral Frederick Marsh qui est beaucoup plus convaincant dans "La maison des otages" de William Wyler, par contre, il y a un William Holden qui, s'il nous semble demeurer superficiel, n'en est pas moins sympathique d'autant que son personnage diffère quelque peu du Pike de "La Horde Sauvage" et n'atteint néanmoins pas ses interprétations de "La Colline de l'Adieu" ou de "Tu seras un homme mon fils". Je laisserai de côté les westerns de l'acteur. Grace Kelly est inexistante. Il y a peut-être une scène de bains collectifs au Japon qui aurait pu être un peu plus intéressante si elle avait été un peu plus érotique... mais c'est vrai que les règles imposées par les âmes bien pensantes de l'époque ne prédisposaient pas à la déferlante que nous avons connue quelques années plus tard... Parmi les personnages secondaires Earl Hollyman s'essaye à sortir de l'anonymat quant Mickey Rooney s'agite assez pour nous prouver qu'il existe encore dans un personnage loufoque quant auquel je vais revenir un peu plus loin.

Ce film, pourrait-on dire, est à la gloire de la NAVY quand "Flammes sur l'Asie" avec Robert Mitchum est à la gloire de l'US Air Force... et que "Strategic Air Command" de Mann nous vantera le S.A.C.... C'est néanmoins l'époque qui le veut puisque si nous sommes sortis de la seconde guerre mondiale, en revanche, l'Asie est un excellent champ d'opérations pour tester les machines et techniques de guerre qui proviennent de rivalités caractéristiques aussi différentes que celles des U.S.A. et l'U.R.S.S....

Ce qui rapprocherait "Les Ponts de Toko-Ri" et "Flammes sur l'Asie" c'est leur construction avec une partie centrale où les sentiments des uns et des autres amènent des visions différentes du couple et de la famille. Les épisodes de première et dernière partie se différenciant quelque peu... mais apportant des références à Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon auxquels on doit la célèbre bande dessinée consacrée aux aventures de Buck Danny et ses ailiers...
John Wayne : "la plus grande histoire jamais contée" - It was true ! This man was really the son of God !...
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