Encore sous le charme, j’essaie de comprendre pourquoi je flotte depuis dans un état d’euphorie légère et d’empathie générale envers mon prochain…
Il y a des films qu'on aime critiquer, il y en a d'autres qu'on aime tout court sans forcément vouloir les analyser trop rationnellement, celui-ci pour moi fait partie de la seconde catégorie.
Voila quand même pourquoi il faut voir ce film :
Pour le court-métrage de mise « in the mood »…Commencer une histoire, puis l’abandonner au bout d’une demi-heure, c’est sacrément gonflé… La rupture de ton interpelle d’abord, puis une fois la projection finie je m’aperçois que cette première partie est une sorte de mise dans l’ambiance de luxe, l’étouffement général et l’urgence serviront à mieux respirer et se détendre ensuite. Je me suis même demandé un moment dans quelle mesure la seconde femme de l’histoire ne pouvait pas être la première changeant radicalement de vie, vu l’impasse dans laquelle elle se trouve au moment de cette rupture. Mais non, il s'agit simplement d'un changment de cap, d'ambiances
Pour Faye Wong dansant sur California Dreamin’
…ou comment atteindre la grâce absolue pendant quelques secondes… MissBrody et moi nous sommes regardés ébahis à la fin de la séquence, avec le sentiment d'avoir vécu un moment rare de cinéma. Pourtant nos sensibilités ciné sont relativement différentes…
Parce qu’Amélie Pou-Lin, c’est ici que ça se passe
Un peu facile, mais quelle capacité à distiller la pêche et la bonne humeur, non ? Et puis, les collections de boîtes d’ananas, les dialogues avec mon savon, la multiplication des poissons (rouges), autant de plaisirs minuscules largement moins factices que dans l’autre carte postale qui paraît bien moins originale tout d’un coup (impossible pour moi de ne pas faire le rapprochement entre les deux œuvres).
Parce qu’avant In the mood… WKW avait déjà exploré d’autres pistes du cinéma sensoriel
Et que le second s’enrichit de la vision du premier (surtout si vus – comme beaucoup de monde peut-être – dans l’ordre inverse de leurs sorties).
Et puis aussi pour le reste : les autres acteurs (Tony Leung impeccable comme toujours), les autres musiques, les autres images, la lumière, les couleurs…
Coup de cœur, prix très spécial du jury, film du mois sans doute, et bientôt en seconde séance pour la plaisir…
), une caméra qui les met toujours en valeur, des ambiances, des sensations, la musique, etc etc...
