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Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 23 janv. 13, 19:41
par mannhunter
AtCloseRange a écrit :T'as mis des Tobe Hooper dedans :mrgreen:
J'aime bien "Massacre...2" et "Lifeforce" tout foutraque qu'il soit est attachant...j'ai un peu de mal à les considérer comme des navets en fait. :oops:
AtCloseRange a écrit :J'y pense et puis j'ai la flemme sans trop savoir quoi dire si ce n'est qu'en regardant tout ce qu'ils ont produit, pratiquement tous mes films préférés des années 80 y sont.
http://www.imdb.com/company/co0001995/?ref_=fn_co_co_5

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 22 juin 13, 11:19
par Demi-Lune
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Maria's lovers (1985)

Alors là, si je m'attendais à ça de la part du mec qui a fait Tango et Cash.
Quel beau film ! Voilà un mélo comme je les aime, qui ne théâtralise pas son histoire ni ses personnages et montre le sentiment amoureux dans tout ce qu'il peut avoir de violent et authentique. Faut dire que le scénar' est quand même cosigné par Gérard Brach, le collaborateur habituel de Polanski. Je crois que c'est la première fois que je vois un film à ce point exploiter l'idée d'un amour trop fort au point d'être destructeur et paradoxalement impossible. La relation entre Nastassja Kinski et John Savage est bouleversante... tellement hors des sentiers battus, à la fois pure et absolue, et pourtant inassouvissable. Sur le thème de l'impuissance, Maria's lovers est tellement plus beau et psychologiquement abouti que Le bel Antonio.
Nastassja Kinski décline ici son personnage de femme sexuellement troublée de La Féline et promène sa beauté convoitée et ses yeux tristes dans un drame de haute tenue et cru (je ne sais pas ce qu'il y a de plus couillu, tout l'aspect sexuel ou une scène plus "simple" où Robert Mitchum qui pourrait être son grand-père fait ses avances à Kinski), soutenu par la photo de Juan Ruiz Anchia et le cadre qui évoque fortement le Cimino de Voyage au bout de l'enfer : petite ville industrielle, rites orthodoxes, présence de John Savage et traumatismes post-combats, etc.
Maria's Lovers souffre de scories certaines au titre desquelles je citerai cet insupportable personnage de crooner itinérant interprété par Carradine (la scène d'amour bercée par sa chanson mielleuse, c'est pas possible), mais il recèle des moments émotionnellement déchirants où le cinéaste atteint une plénitude rare dans le genre. C'est peut-être le plus beau rôle de Kinski (alors la femme la plus sensuelle du monde) et d'ailleurs le reste du casting n'est pas dégueu non plus avec John Savage et Robert Mitchum donc, mais aussi Vincent Spano qui pourrait être un jeune Pacino ou même une figuration de John Goodman.
Plus que recommandé, donc.
A noter que les images en N&B au début sont extraites du chef-d’œuvre de John Huston, Que la lumière soit.

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 22 juin 13, 11:22
par Jack Carter
Demi-Lune a écrit :Maria's lovers (1985)

Alors là, si je m'attendais à ça de la part du mec qui a fait Tango et Cash.
tu sais, Tango et Cash, c'est un peu un OVN...une erreur de parcours dans sa carriere... :lol:

tu l'as vu comment ?

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 22 juin 13, 11:36
par Demi-Lune
Jack Carter a écrit :tu l'as vu comment ?
Ahem... :oops: LCDC

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 22 juin 13, 12:13
par mannhunter
Demi-Lune a écrit :Vincent Spano qui pourrait être un jeune Pacino
très bon et trop oublié ce Vincent Spano, je l'avais beaucoup aimé également dans le "Creator" d'Ivan Passer.

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 22 juin 13, 14:36
par Chrislynch
Demi-Lune a écrit : Je crois que c'est la première fois que je vois un film à ce point exploiter l'idée d'un amour trop fort au point d'être destructeur et paradoxalement impossible.
Est-ce que tu n'oublies pas "Vertigo" ?

Sinon, dans la même idée, je te conseille "Georgia" d'Arthur Penn. Si je ne me trompe, Thaddeus a beaucoup apprécié également.

Pour le reste, totalement en phase avec ton ressenti.

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 22 juin 13, 17:49
par locktal
Chrislynch a écrit :
Demi-Lune a écrit : Je crois que c'est la première fois que je vois un film à ce point exploiter l'idée d'un amour trop fort au point d'être destructeur et paradoxalement impossible.
Est-ce que tu n'oublies pas "Vertigo" ?

Sinon, dans la même idée, je te conseille "Georgia" d'Arthur Penn. Si je ne me trompe, Thaddeus a beaucoup apprécié également.

Pour le reste, totalement en phase avec ton ressenti.
Georgia / Four friends d'Arthur Penn est effectivement fascinant sur ce thème. Vivement une sortie au moins DVD : c'est incroyable que ce film n'ait toujours pas bénéficié de sortie en DVD dans nos contrées :shock: ! Je suis obligé de garder ma vieille VHS achetée (collection Studio)...

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 22 juin 13, 18:18
par monfilm
locktal a écrit :
Chrislynch a écrit : Est-ce que tu n'oublies pas "Vertigo" ?

Sinon, dans la même idée, je te conseille "Georgia" d'Arthur Penn. Si je ne me trompe, Thaddeus a beaucoup apprécié également.

Pour le reste, totalement en phase avec ton ressenti.
Georgia / Four friends d'Arthur Penn est effectivement fascinant sur ce thème. Vivement une sortie au moins DVD : c'est incroyable que ce film n'ait toujours pas bénéficié de sortie en DVD dans nos contrées :shock: ! Je suis obligé de garder ma vieille VHS achetée (collection Studio)...
J'ai le Zone 1. Dans mon souvenir c'est pas fameux mais nettement mieux qu'une VHS quand même.

http://www.amazon.com/Four-Friends-Crai ... ur+friends

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 22 juin 13, 19:15
par Demi-Lune
Chrislynch a écrit :
Demi-Lune a écrit : Je crois que c'est la première fois que je vois un film à ce point exploiter l'idée d'un amour trop fort au point d'être destructeur et paradoxalement impossible.
Est-ce que tu n'oublies pas "Vertigo" ?
Oui, bien sûr ! :wink: Encore que Maria's lovers n'a pas la même perspective sur le problème. Scottie comme Ivan connaissent une frustration sexuelle car ils sont dans une idéalisation de la femme aimée. Ivan a sacralisé Maria dans ses fantasmes pour ne pas sombrer et vit son impuissance envers elle comme une véritable humiliation, une souffrance... le sexe ou plutôt l'absence de sexe fait obstacle à ses sentiments. C'est vraiment l'enjeu central du film : l'assouvissement physique est-il indispensable à l'amour ?
Chez Hitchcock, le lien de cause à effet est plus discutable. La question de la consommation physique de cette passion n'a pas le temps d'être posée par le scénario et tout ce qu'on devine à ce sujet, c'est un type qui a déshabillé une femme pendant qu'elle fait semblant d'être dans les pommes, et pour qui ça a dû être sacrément dur de ne pas céder. Or je ne suis pas sûr que le personnage soit un impuissant même si le parallèle avec son vertige a pu être fait. Sans vouloir faire du freudisme de bas étage j'ai l'impression que comme Hitchcock avec ses actrices, Scottie tire une certaine excitation dans cette idéalisation fétichiste, et la recréation de Madeleine au travers de Judy ne me semble pas être l’œuvre de quelqu'un qui compte ensuite la regarder comme une statue.
Sinon, dans la même idée, je te conseille "Georgia" d'Arthur Penn. Si je ne me trompe, Thaddeus a beaucoup apprécié également.
Oui, je ne l'ai pas encore vu. Ça m'intéresse beaucoup.

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 23 juin 13, 01:03
par locktal
monfilm a écrit : J'ai le Zone 1. Dans mon souvenir c'est pas fameux mais nettement mieux qu'une VHS quand même.

http://www.amazon.com/Four-Friends-Crai ... ur+friends
Merci pour le lien, monfilm ! Je ne savais pas que Georgia était dispo en DVD avec des STF ! C'est sûr que le DVD doit être mieux que la VHS !

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 25 juil. 19, 09:29
par mannhunter
Un livre entretien avec Andrei Konchalovsky vient de paraître, chaudement recommandé par le blogueur Bertrand Tavernier...:


J’ai redécouvert Andreï Konchalovsky en décorant ses conversations avec Michel Ciment : ANDREÏ KONCHALOVSKY – NI DISSIDENT, NI PARTISAN, NI COURTISAN. Trois termes soigneusement choisis qui expliquent pourquoi ci cinéaste reste si peu étudié malgré plusieurs films admirables. On se souvient de l’éblouissement procuré par LE PREMIER MAÎTRE (se reporter à la magnifique critique de Michel Cournot), du choc que procurait MARIA’S LOVERS et de nombreuses séquences de SIBÉRIADE. Konchalovsky raconte brillamment comment il passa de l’URSS à l’Amérique, évoque les obstacles, les censures qu’il dut affronter dans les deux pays. Malheureusement, l’un de ses derniers films américains qui fut massacré par le producteur, TANGO ET CASH, est l’un des seuls qui soit facilement disponible en DVD, les autres étant pour la plupart indisponibles en France. On ne trouve MARIA’S LOVER que dans un import italien dont trois ou quatre clients ont dit qu’il s’arrêtait en cours de route. SIBÉRIADE est proposé à des prix prohibitifs. LE CERCLE DES INTIMES n’est vraiment trouvable qu’en zone 1 et je l’ai commandé. Reste heureusement LES NUITS BLANCHES DU FACTEUR que je n’ai jamais vu mais dont on me dit grand bien et CASSE-NOISETTE.

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Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 25 juil. 19, 20:00
par Chapichapo
Les nuits blanches du facteur
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Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 25 juil. 19, 20:25
par Alexandre Angel
Chapichapo a écrit :Les nuits blanches du facteur
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...qui est tout à fait excellent.

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 26 sept. 20, 11:59
par mannhunter
Rétrospective actuellement à la Cinémathèque, on espère que ça annonce de futures sorties BR/DVD et notamment de sa période canon CANNON!!:

https://www.cinematheque.fr/cycle/andre ... i-562.html

Re: Andrei Konchalovsky

Publié : 27 sept. 20, 08:49
par Chapichapo
mannhunter a écrit : 25 juil. 19, 09:29 Un livre entretien avec Andrei Konchalovsky vient de paraître, chaudement recommandé par le blogueur Bertrand Tavernier...:

J’ai redécouvert Andreï Konchalovsky en décorant ses conversations avec Michel Ciment : ANDREÏ KONCHALOVSKY – NI DISSIDENT, NI PARTISAN, NI COURTISAN. Trois termes soigneusement choisis qui expliquent pourquoi ci cinéaste reste si peu étudié malgré plusieurs films admirables. On se souvient de l’éblouissement procuré par LE PREMIER MAÎTRE (se reporter à la magnifique critique de Michel Cournot), du choc que procurait MARIA’S LOVERS et de nombreuses séquences de SIBÉRIADE. Konchalovsky raconte brillamment comment il passa de l’URSS à l’Amérique, évoque les obstacles, les censures qu’il dut affronter dans les deux pays. Malheureusement, l’un de ses derniers films américains qui fut massacré par le producteur, TANGO ET CASH, est l’un des seuls qui soit facilement disponible en DVD, les autres étant pour la plupart indisponibles en France. On ne trouve MARIA’S LOVER que dans un import italien dont trois ou quatre clients ont dit qu’il s’arrêtait en cours de route. SIBÉRIADE est proposé à des prix prohibitifs. LE CERCLE DES INTIMES n’est vraiment trouvable qu’en zone 1 et je l’ai commandé. Reste heureusement LES NUITS BLANCHES DU FACTEUR que je n’ai jamais vu mais dont on me dit grand bien et CASSE-NOISETTE.

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Un livre d'entretiens très agréable à lire sur lequel je me suis jeté après avoir vu son "Michel Ange". Curieux de se dire qu'il fut scénariste sur le "Andreï Roublev" de Tarkovski et que plus d'un demi siècle plus tard il se soit lancé
ce défi de traverser un autre univers trouble, celui des Della Rovere et des Médicis dans lequel devait se débattre ce grand créateur. Sont passionnants ses rapports à son frère, tout comme son interprétation de l'univers de Tchékov qu'il estime ne pas avoir compris lorsqu'il adaptait "Oncle Vania". Goguenard il avoue sans pudeur ses emprunts, et déclare sans ambages ce qu'il a piqué à Kurosawa pour "le premier maître" , puis à Bergman et à Fellini, puis surprenants furent ses rapports avec Menahem Golan qui lui laissait carte blanche et au sein de la compagnie duquel il réalisa tout de même quatre films parmi lesquels "Maria's lovers " et "Runaway train" . Je confirme par ailleurs que le dvd "Maria's lovers" s'arrête encours de visionnage.