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Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 10:44
par Roy Neary
:lol:

Ta fatigue ou ton ennui (supposés) de la vie peuvent être combattus si tu considères que dès le départ on est propulsés par obligation dans un voyage qui nous éloigne du confort psychologique de notre matrice originelle. Donc le but de la vie serait de chercher sans cesse à trouver sa place dans cet exil individuel tout en retrouvant des sentiments et des impressions proches de nos origines pour donner à notre existence une forme d'épanouissement et surtout de réconfort.

Parfois je me demande si je délire pas un peu...

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 10:48
par Commissaire Juve
Ouh là ! je suis épuisé ! je crois que je vais aller me recoucher. :mrgreen:

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 11:33
par moonfleet
Commissaire Juve a écrit :C'est réparé. :mrgreen: L'histoire de l'urticaire était dans la première version. j'avais remplacé par "voir en peinture", mais je ne me souviens plus de la forme de la phrase.

Le côté "ils étaient beaux, ils étaient forts, ils sentaient bon le sable chaud", je ne supporte plus (rien que dans La grande évasion, j'ai envie de coller des coups de pompe dans le train à Attenborough... ça doit être un problème de morgue britannique... parce que Steve McQueen est cool, lui). Seules les histoires sortant de l'ordinaire trouvent encore grâce à mes yeux : Opération Tirpitz (1955) ou L'évadé du camp 1 (1957) par exemple.

PS : le comble de l'horreur étant Quand les aigles attaquent :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: où un coup de feu suffit à dézinguer 15 Allemands. :lol:

En fait, je crois que "I'm too old for this shit". Je veux des films de "gens ordinaires", des "polars", des histoires fantastiques... mais les films de guerre à papa ; la barbe.
Hormis Richard Attenborough il y a de belles prestations de Steve McQueen, Donald Pleasence, James Garner... Je ne suis pas fan du genre POW (Prisoner of war), mais celui là je l'aime bien, à égalité avec Stalag 17
Quand à David Lean je n'accroche pas à tout, sur le peu que j'ai vu...

Je place très haut Le pont de la rivière Kwaï, comme dit Bogus, le propos est d'une ironie achevée, le portrait d'un fou d'orgueil mais pas montré à son avantage, d'une folie dangereuse (pour lui et pour les autres), les scènes où le personnage d'Holden revient chez les américains est aussi très drôle :) il n'a même pas le temps de se reposer (après une traversée de jungle asiatique assez éprouvante ) qu'il est obligé d'y retourner :mrgreen: A égalité avec La Fille de Ryan, qui inclut l'allusion à des trafiquants d'armes Irlandais qui préfèrent s'allier avec les Nazis plutôt qu'avec les Anglais :mrgreen:
Je ne supporte pas le discours post-colonialiste (carrément) sous-jacent à la gloire du héros 'rebelle' illuminé qu'est Lawrence d'Arabie
La Route des Indes, c'est gentil et romantique donc bof :mrgreen: Pour cette même raison voir Brêve Rencontre et Vacances à Venise ne m'intéresse pas.
L'un de ses premiers films anglais, avec un jeune Rex Harrison déchainé, Blithe Spirit est assez drôle et Hobson's Choice (Chaussure à son pied) avec Charles Laughton est excellent 8)
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Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 12:02
par Rashomon
moonfleet a écrit :
Commissaire Juve a écrit : Je ne supporte pas le discours post-colonialiste (carrément) sous-jacent à la gloire du héros 'rebelle' illuminé qu'est Lawrence d'Arabie
On n'a pas dû voir le même film.

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 12:07
par Commissaire Juve
Rashomon a écrit :
moonfleet a écrit :
On n'a pas dû voir le même film.
Je n'ai rien dit ! C'est Moonfleet qui l'a écrit ! :mrgreen: (tu as laissé un double quote)

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 12:12
par moonfleet
Commissaire Juve a écrit :
Rashomon a écrit : On n'a pas dû voir le même film.
Je n'ai rien dit ! C'est Moonfleet qui l'a écrit ! :mrgreen: (tu as laissé un double quote)
Ouaaaah, cafteur !! :mrgreen:
Rashomon a écrit :
moonfleet a écrit :
On n'a pas dû voir le même film.
Surement :mrgreen: ...je n'en démords pas.

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 14:06
par Roy Neary
moonfleet a écrit :Surement :mrgreen: ...je n'en démords pas.
Ca reste quand même une belle ânerie.

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 16:25
par moonfleet
Roy Neary a écrit :
moonfleet a écrit :Surement :mrgreen: ...je n'en démords pas.
Ca reste quand même une belle ânerie.
Je ne crois pas, même pas un contresens :mrgreen:

Je ne conteste pas le fait qu'il fut un personnage 'héroique' (au sens fresque guerrière) qui accéda au mythe, mais unir des troupes arabes pour qu'elles combattent auprès des anglais, cela au final ne fait que servir les intérêts britanniques.
J'ai visionné ce film deux fois et j'y ai vu à chaque fois l'histoire d'un illuminé dont les militaires anglais vont utiliser "l'aura" par tactique.
Précision: je ne me suis pas penchée sur toute sa life, et je n'ai pas lu Les Sept Piliers de la Sagesse :mrgreen:
En parlant d'aura, il y a aussi l'interprétation de Peter O'Toole (Albert Finney avait fait des essais :shock: ) qui est christique au possible, qui cherche aussi une rédemption (à l'image du personnage qu'il interprétera dans Lord Jim), et ça, ça me goooooooooonfle ...comme c'est pas permis.
Voilà c'est dit. Aah ça fait du bien :D

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 18:00
par Roy Neary
Évidement, il ne s'agit pas de faire de Lawrence un héros complètement désintéressé et entièrement tourné vers la cause des Arabes, de même qu'un anticolonialiste forcené. Mais la folie et l'égocentrisme qui l'animent permettent de prendre la mesure des effets de la colonisation et de la quête aveugle de suprématie des Britanniques justement quand ces derniers cherchent à le manipuler et faire tourner son action personnelle à leur avantage. Et en effet, il faut lire Les Sept piliers de la sagesse par curiosité et pour avoir un meilleur aperçu de la personnalité mystérieuse de Lawrence que Bolt et Lean parviennent à évoquer avec complexité et surtout génie.

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 18:54
par moonfleet
Roy Neary a écrit :Évidement, il ne s'agit pas de faire de Lawrence un héros complètement désintéressé et entièrement tourné vers la cause des Arabes... .
C'est pourtant la vision que Lean nous propose, aidé par un Peter O'Toole carrément 'halluciné', connecté et guidé par sa 'vision intérieure', peut-être dépassé par les intérêts géo-politiques en jeu... le coté 'christique' donc :mrgreen:, ce qui ne l'empêche pas d'avoir été sincère sur le fait qu'il appréciait le mode de vie des hommes du désert.

Quand aux 7 Piliers ...il faut une 2e vie non ?? :D Vu l'épaisseur du bouquin, de plus ce n'est pas dans mes priorités de lecture :mrgreen:

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 19:25
par Roy Neary
Non, la vision de Lean est celle d'un héros romantique et mystique qui croit comme fer en sa mission qui correspond dans cet environnement géopolitique précis à prendre fait et cause pour les Arabes. Qu'il soit dépassé puis abandonné est une lecture parallèle, celle de "dieu" (la réalisation).

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 19:33
par moonfleet
Quand je parle de coté christique c'est le parcours: 'aimé puis abandonné' du personnage de Lawrence, celui qui prend sa mission comme un sacrifice nécessaire (si besoin :mrgreen: ), Dieu n'est pas indispensable dans cette 'lecture' 8)

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 21 juin 15, 20:37
par Roy Neary
Bon, tu ne connais pas l'expression "point de vue de dieu", my fault. :lol:

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 22 juin 15, 08:13
par moonfleet
Roy Neary a écrit :Bon, tu ne connais pas l'expression "point de vue de dieu", my fault. :lol:
Tu veux dire le point de vue du réalisateur en tant que démiurge parce qu'il est le 'créateur' du film ?? Non, ce n'est pas cet angle là que j'ai envisagé :mrgreen:

Re: David Lean (1908-1991)

Publié : 22 juin 15, 11:05
par Lord Jim
Rashomon a écrit :
moonfleet a écrit :Je ne supporte pas le discours post-colonialiste (carrément) sous-jacent à la gloire du héros 'rebelle' illuminé qu'est Lawrence d'Arabie
On n'a pas dû voir le même film.
+ 1

Là, franchement, je ne vois pas non...pour moi, Lawrence est la "victime" du colonialisme à l'anglaise: c'est un original et un esprit libre, un inadapté aux us et coutumes de son propre pays et de son armée mais qui va trouver un nouveau foyer, un but dans la cause arabe; cela est illustré notamment par les costumes: au début du film, Lawrence porte un uniforme trop petit, il a l'air un peu ridicule, il est clairement inadapté à son environnement alors qu'au moment où il passe sa tenue "arabe", il se transforme physiquement et psychologiquement.
Il finira seul et abandonné: il a été manipulé par ses supérieurs anglais (voir la colère et le dégout du colonel Brighton interprété par A.Quayle) mais aussi par ses amis arabes (le Prince Fayçal) qui auront utilisé son charisme, son aura christique et quelque part sa folie pour servir leurs propres buts.
A la fin du film, il disparait au sens propre comme au figuré: il n'est plus qu'un reflet sur le bureau du général Allenby et qu'une silhouette trouble derrière le pare brise du véhicule militaire que l'emmène vers "la maison" qu'est sensée être l'Angleterre...le vrai Lawrence "disparaitra" lui aussi dans les années 20 en s'engageant sous un pseudonyme comme simple soldat dans la RAF.

"Les 7 piliers de la sagesse" est un livre vraiment intéressant: du point de vue historique évidemment mais aussi cinématographique: Robert Bolt a réellement su capturer l'esprit original et tourmenté de Lawrence qui, dans son livre, ne cache pas certains éléments troublants de sa personnalité (c'est d'ailleurs assez étonnant pour l'époque).

PS: Moonfleet parle de nazis dans La Fille de Ryan; il me semblait pourtant que le film se passait pendant la première guerre mondiale donc je ne vois pas pourquoi il y aurait des nazis là dedans...mais bon, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu...