David Lean (1908-1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
monk
Décorateur
Messages : 3813
Inscription : 21 juin 05, 09:55
Contact :

Re: David Lean (1908-1991)

Message par monk »

Jeremy Fox a écrit :
Miss Nobody a écrit :La fille de Ryan - 1970

Impossible alors de ne pas crier au chef d'oeuvre devant cette fresque sublime, ce mélodrame lyrique et subtil, injustement rejeté par la critique et le public en 1970 et encore trop souvent oublié aujourd'hui.

10/10 (soyons fous!)
Mais non, soyons juste :wink:
...et je suis tout à fait d'accord. Découvert il y a peu grace à cette discution, le film est en tout point magistral !
Il n'en reste pas moins un film étonnant, voir surprenant, dans son traitement si ambitieux de ce mélo pourtant si intimiste. Mais tout y est parfait que ça en donne le vertige. Le film est long, et pourtant on ne s'y ennuie jamais.
Vraiment sublime.
kontarkh
Doublure lumière
Messages : 569
Inscription : 15 juil. 06, 15:26

Re: David Lean (1908-1991)

Message par kontarkh »

a propos du pont de la rivière kwai est-ce que ceux qui ont le blu-ray ont un souci avec les sous-titres?J bon rien de grave mais je n'arrive pas a descendre celui tout a fait celui du haut en effet il dépasse légerement de la bande noire...merci par avance pour vos réponses et s'cusez-moi si c'est pas le bon topic.
villag
Accessoiriste
Messages : 1951
Inscription : 24 févr. 08, 09:48
Localisation : la rochelle

Re: David Lean (1908-1991)

Message par villag »

Pour quand LAURENCE d' ARABIE en BR ????.....
F d F ( Fan de Ford )
someone1600
Euphémiste
Messages : 8853
Inscription : 14 avr. 05, 20:28
Localisation : Québec

Re: David Lean (1908-1991)

Message par someone1600 »

2006....

:arrow:

Comment ca on est passé tout droit... :|
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18522
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: David Lean (1908-1991)

Message par Profondo Rosso »

Vacances à Venise (1955)

Jane, alerte quadragénaire américaine, mais toujours célibataire, arrive à Venise pour y passer ses vacances. Le romantisme de la ville lui fait davantage ressentir le poids de sa solitude jusqu’à ce que l’amour mette sur son chemin un séduisant antiquaire vénitien.

Summertime est en tout point un vrai film de transition pour David Lean. La trame et la tonalité du récit ramènent aux plus grandes des réussites de sa période anglaise tandis que le dépaysement du cadre et l'apport de la couleur (qu'il n'avait utilisé que deux fois depuis ses débuts dans Heureux mortels et la comédie L'Esprit s'amuse déjà dix ans plus tôt) amènent une flamboyance qui annoncent les grandes épopées à venir dès le film suivant Le Pont de La Rivière Kwai.

La mise en scène de Lean trahit constamment ce sentiment d'entre deux, cet hésitation constante et volontaire de celui qui saura si bien manier l'imagerie spectaculaire et le parcours intime très bientôt. Adapté d'une pièce de Arthur Laurents, Summertime nous narre le séjour d'une quadragénaire jouée par Katharine Hepburn venue s'épanouir à Venise. Alerte vive et enjouée, elle est venue là pour combler un certain vide ressenti dans son quotidien qui se révèle très vite être sentimental. L'esthétique donne donc dans l'imagerie la plus éclatante possible dans une Venise filmée comme un rêve éveillé (la ville n'a sans doute jamais été plus belle au cinéma que dans ce film) où l'apparition de chaque monument, pont ou ruelle provoque un émerveillement constant (l'arrivée Place saint Marc !) accentué par l'atmosphère estivale.

Image Image

Lean évite pourtant le piège du spectaculaire, cette magnificence se révélant constamment par le sentiment de découverte de Katharine Hepburn si le cinémascope deviendra la norme pour dès Le Pont de la Rivière Kwaï pour imposer au spectateur des espaces monumentaux, il en reste ici à son format carré 1.33 où la ville se révèle toujours progressivement par le regard de l'héroïne dans de délicat mouvement de caméra. C'est ce parti pris qui permet d'autant mieux de ressentir sa profonde solitude de manière purement visuelle, la beauté de la ville s'avérant au final oppressante car marquant l'ésseulement de Katharine Hepburn dont la frêle silhouette se perd constamment dans le gigantisme des décors traversés. Le montage accentuant les visions de couple dans le regard mélancolique puis désespéré de d'Hepburn (autant dans les figurants que dans le choix des inserts de certaines statuettes souvent par deux) et la prestation poignante de cette dernière renforcent encore le malaise sous cette façade somptueuse.

Image Image

Lean réussit ainsi le paradoxe de dissimuler sous son film le plus lumineux et radieux une de ses oeuvres les plus mélancoliques, et très différente du mètre étalon Brève Rencontre qui était lui oppressant de bout en bout. Cette sensation ne s'effacera pas même lorsque Jane vivra enfin une grande passion avec un antiquaire italien. L'attitude d'attirance/répulsion de Jane coupable face à son désir retardera l'union puis provoquera sa fin abrupte en conclusion. L'histoire d'amour tient finalement plus de l'attirance physique et de l'assouvissement du désir et jamais on ne ressent se grand frisson que sait si bien créer Lean dans ses plus belles romances. Cette rencontre n'est, à l'image même de ses vacances et du clinquant visuel qui l'illustre qu'une forme de répit fantasmatique accordé à Jane avant de revenir à son existence morne. Le gardénia, symbolisant la réparation de frustrations passées qui lui échappe par deux fois semble d'ailleurs offrir une sorte de métaphore des attentes impossible à combler par ce périple à Venise

Image Image

Le choix du bellâtre insipide Rossano Brazzi (l'amoureux italien favori d'Hollywood dont seul Mankiewicz saura vraiment tirer quelque chose dans La Comtesse aux pieds nus car sinon il entâche pas mal aussi Les Amants de Salzbourg de Sirk par sa platitude) est finalement logique puisqu'il véhicule sous une forme un peu terne certes (il n'est plus tout jeune comme il le souligne lui même dans un dialogue et sa situation personnelle s'avéra compliquée) l'idéal de l'italien élégant et romantique qu'une femme comme Hepburn peut espérer rencontrer à Venise. cela n'empêche pas Lean de leur réserver des séquences absolument magnifique tel l'entrevue dans la boutique où Katharine Hepburn troublée est touchante de désarroi, le baiser sous le pont où le retour au petit matin après leur première nuit.

Faux film sentimental et vrai portrait de femme émouvant, Summertime est un des films les plus subtils de son auteur qui le tenait pour son préféré dans une oeuvre pourtant garnie en chef d'oeuvre. 5/6

Image
Dernière modification par Profondo Rosso le 11 juil. 11, 20:06, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
odelay
David O. Selznick
Messages : 13137
Inscription : 19 avr. 03, 09:21
Localisation : A Fraggle Rock

Re: David Lean (1908-1991)

Message par odelay »

Image

Vous croyez que la tour derrière a une porté symbolique par rapport à ce que se passe au première plan?? :fiou:
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: David Lean (1908-1991)

Message par Cathy »

Non Rossano Brazzi n'est pas insipide :evil: , il a ce charme latin évident auquel je suis sensible personnellement et j'ai adoré tous les films où il a joué ! Sinon je suis tout à fait d'accord avec ta critique et Summertime est un magnifique film !
daniel gregg
Producteur Exécutif
Messages : 7030
Inscription : 23 févr. 04, 23:31

Re: David Lean (1908-1991)

Message par daniel gregg »

odelay a écrit :Image

Vous croyez que la tour derrière a une porté symbolique par rapport à ce que se passe au première plan?? :fiou:
Avec la lune juste à coté, si ce n'est pas allusif, ce serait quand même une sacré coïncidence ! :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: David Lean (1908-1991)

Message par Cathy »

daniel gregg a écrit :
odelay a écrit :Image

Vous croyez que la tour derrière a une porté symbolique par rapport à ce que se passe au première plan?? :fiou:
Avec la lune juste à coté, si ce n'est pas allusif, ce serait quand même une sacré coïncidence ! :mrgreen:
Et en plus que c'est suivi d'un grand feu d'artifice :) !
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18522
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: David Lean (1908-1991)

Message par Profondo Rosso »

Cathy a écrit :
daniel gregg a écrit : Avec la lune juste à coté, si ce n'est pas allusif, ce serait quand même une sacré coïncidence ! :mrgreen:
Et en plus que c'est suivi d'un grand feu d'artifice :) !
Et non c'est juste lors de la scène qui précède le feu d'artifice pour leur première nuit ! Sinon c'est vrai j'avoue que Rossano Brazzi m'horripile un peu :mrgreen: , je le trouve vraiment transparent dans tout les film où je l'ai vu, un peu vieux beau même si là avec le thème de Summertime ça fonctionne plutôt bien. Sinon bandes de pervers ma capture est tout à fait innocente :mrgreen:
someone1600
Euphémiste
Messages : 8853
Inscription : 14 avr. 05, 20:28
Localisation : Québec

Re: David Lean (1908-1991)

Message par someone1600 »

Ca fait longtemps que je veux voir ce film, mais je n'en ai jamais vu de copie en dvd... il existe ? :?
feb
I want to be alone with Garbo
Messages : 8963
Inscription : 4 nov. 10, 07:47
Localisation : San Galgano

Re: David Lean (1908-1991)

Message par feb »

someone1600 a écrit :Ca fait longtemps que je veux voir ce film, mais je n'en ai jamais vu de copie en dvd... il existe ? :?
Il existe en édition Criterion sur Amazon US
http://www.amazon.com/Summertime-Criter ... 662&sr=1-1
Test Beaver DVD US Z1
http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReview ... ertime.htm

Il existe chez Second Sight sur Amazon UK
https://www.amazon.co.uk/Summertime-DVD ... 640&sr=1-1
Test DVD UK Z2 (pas de STF)
http://homecinema.thedigitalfix.com/con ... rtime.html

Et surtout il vient de sortir chez Carlotta dans une édition qui semble très belle si on jette un oeil aux captures de Profondo Rosso :wink:
http://www.amazon.fr/Summertime-Vacance ... 814&sr=8-1
VOSTF mais je pense qu'il est bloqué Z2.
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: David Lean (1908-1991)

Message par francesco »

Petite précision pour que la chronique de Profondo Rosso devienne absoument parfaite : David Lean a également réalisé le très beau Heureux Mortels (qui passe en ce moment sur TCM) en couleurs, dès 1944.
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
riqueuniee
Producteur
Messages : 9706
Inscription : 15 oct. 10, 21:58

Re: David Lean (1908-1991)

Message par riqueuniee »

En effet un très beau film. Même s'il y a allusion à nombre d'événements historiques (dont la mort de George V, les accords de Munich...) avec quelques scènes de foule (on y voit même un rassemblement du parti pro-nazi britannique) et que le film (vu sa date) présente un petit côté patriotique, c'est l'aspect intimiste qui domine , avec l'histoire de cette famille britannique. Le technicolor et le côté intimiste se marient très bien.
Lean réutilisera la couleur, l'année suivante, pour l'esprit s'amuse, une comédie avec fantômes.
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18522
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: David Lean (1908-1991)

Message par Profondo Rosso »

francesco a écrit :Petite précision pour que la chronique de Profondo Rosso devienne absolument parfaite : David Lean a également réalisé le très beau Heureux Mortels (qui passe en ce moment sur TCM) en couleurs, dès 1944.
Hop c'est corrigé merci :wink: Pas encore visionné celui là d'ailleurs le très beau coffret anglais ça ne saurait tarder mais je crois qu'il fait partie de la vague des ressorties salles de cette semaine c'est encore mieux pour la découverte !
Répondre