Je persiste à ne pas voir d'alternative, seuls des gens "dans le systême", donc normaux, pourront être amenés à parler de ces personnes (pour diverses raisons, qui me paraissent assez évidentes, mais qu'on pourrait lister si ça vous semble utile). La seule autre option étant de ne pas parler du tout des "handicapés mentaux" (à prendre au sens le plus large) au cinéma, ce qui ne me parait pas du tout souhaitable.Addis-Abeba a écrit : Ca peut surtout donner un coté malsain et raccoleur dans la représentation cinématographique de cette "tare"...
Même dans un film pourtant gentillet comme Le huitème jour, on ne peut s'empecher de penser à une certaine exploitation.
Soit tu fais ton film sans acteurs, mais ce n'est plus vraiment une fiction, soit il faut des acteurs pour jouer tous les rôles.
Un film comme le huitième jour a le mérite de rapprocher le "handicapé" de l'humain normal, de le banaliser, de le rendre acceptable. C'est une construction téléologique, et fondamentalement fausse, que d'imaginer que Van Dormael a fait ce film avec un vrai "handicapé" dans le but de décrocher un prix à Cannes (2 ans avant, il faut être un devin pour anticiper ça), voire dans une optique commerciale : il aurait été bien plus facile à financer, et à vendre au public, si un acteur connu et aimé des foules s'était prêté au jeu.
Pour moi, donc, il n'y a pas d'alternative, sinon un silence qui me parait encore plus inacceptable.
Curieusement, je me demande si le fait que des acteurs jouent les psychopathes et autres schizophrènes dans nos divers thrillers te dérange autant...
Ce sont pourtant d'énormes tares psychologiques, qui dévastent les familles chez qui ces troubles interviennent, au moins autant que l'autisme ou le simple retard mental...