John Carpenter
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Re: John Carpenter
Un premier avis sur la série Suburban Screams :
Apparemment l'épisode de Big John est loin d'être le plus intéressant alors que la série ne l'est déjà pas beaucoup.
Apparemment l'épisode de Big John est loin d'être le plus intéressant alors que la série ne l'est déjà pas beaucoup.
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Re: John Carpenter
A chaque fois que je vois ce sujet qui remonte, je pense au pire.
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Re: John Carpenter
Oh non pas lui (et je ne parle pas de Carpenter).
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Re: John Carpenter
Fog (1980)
En Californie, le port d’Antonio Bay fête son centenaire. La légende raconte que les marins d’un navire naufragé un siècle auparavant, reviendront se venger par une nuit de brouillard. Le Révérend Malone découvre le journal de son ancêtre qui explique que le navire avait été coulé par six membres fondateurs de la ville. Pour expier leurs fautes, six victimes doivent périr. Or, une brume maléfique commence à semer la terreur et la mort sur son passage...
John Carpenter avait plus que lorgné avec le fantastique à travers les assaillants spectraux et invisibles d’Assaut (1976) puis le tueur indestructible d’Halloween (1978). C’est cependant avec Fog que l’on peut considérer qu’il s’y essaie explicitement pour la première fois. Chez John Carpenter, le Mal est une menace mystérieuse, indicible, qui lorsqu’elle se révèle nous renvoie à quelque chose de nos peurs profondes, de nos maux enfouis. Les hordes d’Assaut sont le reflet d’une angoisse et menace urbaine, le meurtrier d’Halloween la réminiscence d’un crime local (voire d’un lien filial coupable si l’on étend à Halloween 2 (1981). The Thing (1982) ravive une peur de l’inconnu, de l’étranger d’outre-monde tandis que Invasion Los Angeles (1988) en fait la métaphore d’un fossé social. L’Antre de la folie (1994) voit dans ce mal un vide plus existentiel et métaphysique ou la puissance de la fiction nous renvoie à notre peur de l’apocalypse. Cette notion est donc bien présente dans Fog, et Carpenter en use ici dans ce qui se rapproche le plus d’une forme de classicisme du fantastique chez lui.
La scène d’ouverture où un narrateur dépeint à un jeune auditoire la terrible légende d’un navire naufragé et de son équipage revanchard inscrit le récit et son cadre dans un concept de conte macabre. Alors que la ville célèbre son centenaire, nous découvrirons justement que les racines de ces lieux sont viciées, que la longévité et la prospérité de cet espace repose sur une tuerie et un vol orchestré par les fondateurs de la ville. Le centenaire sonne donc l’heure de la vengeance à travers une brume dans laquelle se dessineront les ombres menaçantes de ce Mal, la culpabilité de ce passé lointain. Les représailles d’outre-tombe sont un concept classique du fantastique que Carpenter cherche davantage à sublimer que renouveler ici. Dès lors c’est le style formel et le contexte qui amène une certaine modernité, plus que le récit en lui-même contrairement à Assaut et Halloween dont les sources étaient certes identifiées (le western de siège (Rio Bravo de Howard Hakws (1959), Quand les tambours s’arrêteront de Hugo Fregonese (1951) pour Assaut, le film de serial-killer (Psychose d’Alfred Hitchcock (1960), le giallo) pour Halloween)) mais sublimées pour aboutir à une nouvelle forme. On peut même y trouver une dimension référentielle puisque le film est tourné à Bodega Bay où se déroulait Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock (1963) et, à la menace animale inexpliquée de ce dernier Carpenter renvoie donc un mal plus insaisissable mais aux motivations parfaitement rationnelles.
La brume, facteur esthétique d’atmosphères inquiétantes dans le récit gothique classique, devient cette fois le moteur voire le vecteur du Mal. Le réalisateur élabore une longue mise en place identifiant les espaces davantage que les personnages en journée, nous en imprégnant parfaitement avant d’en faire des pièges cernés par la brume la nuit venue. Les quelques concessions à la modernité servent un suspense au cordeau (les allocutions radio du personnage d’Adrienne Barbeau) tandis que tout le reste n’est que terreur glaçante à la graduation parfaite. Le cinémascope de Carpenter sert une imagerie terrifiante dans toute son ampleur mystérieuse (les vues sur la mer disparaissant sous la brume), déploie l’apparition saisissante des marins spectraux dans des cadrages parfait (l’ombre d’un fantôme se dessinant dans la vitre d’une voiture lors d’une fuite) et enfin révèle l’horreur dans toute sa majesté notamment lors de l’ultime confrontation avec le père Malone (Hal Holbrook) à l’église. Le réalisateur excelle à façonner des tableaux entêtants, à véritablement construire son mécanisme de peur avec patience lors de la lente progression finale de la brume qui finit par faire des ruelles anodines une prison à ciel ouvert pour les personnages.
La gestion de la brume notamment la façon d’orienter sa direction fut apparemment un gros problème durant le tournage, ce qui ajouté à un budget modeste empêche l’aboutissement de certaines situations dantesques pourtant idéalement amorcées (qu’advient-il au groupe de personne venu assister à la célébration du centenaire ?). A la place Carpenter se replie sur sa figure fétiche du huis-clos et du siège dans l’urgence, un pied dans ses réussites récentes (Assaut et Halloween) et l’autre annonçant les réussites futures comme Prince des ténèbres (1987) par cette tonalité gothique plus appuyées et une nouvelle fois ce génie pour les images marquantes (les bras des spectres brisant les vitraux de l’église sur une toile de fond embrumée). Enfin, ce refus du happy-end trop évident achève de faire de Fog une véritable leçon de maîtrise pour John Carpenter. 4,5/6
En Californie, le port d’Antonio Bay fête son centenaire. La légende raconte que les marins d’un navire naufragé un siècle auparavant, reviendront se venger par une nuit de brouillard. Le Révérend Malone découvre le journal de son ancêtre qui explique que le navire avait été coulé par six membres fondateurs de la ville. Pour expier leurs fautes, six victimes doivent périr. Or, une brume maléfique commence à semer la terreur et la mort sur son passage...
John Carpenter avait plus que lorgné avec le fantastique à travers les assaillants spectraux et invisibles d’Assaut (1976) puis le tueur indestructible d’Halloween (1978). C’est cependant avec Fog que l’on peut considérer qu’il s’y essaie explicitement pour la première fois. Chez John Carpenter, le Mal est une menace mystérieuse, indicible, qui lorsqu’elle se révèle nous renvoie à quelque chose de nos peurs profondes, de nos maux enfouis. Les hordes d’Assaut sont le reflet d’une angoisse et menace urbaine, le meurtrier d’Halloween la réminiscence d’un crime local (voire d’un lien filial coupable si l’on étend à Halloween 2 (1981). The Thing (1982) ravive une peur de l’inconnu, de l’étranger d’outre-monde tandis que Invasion Los Angeles (1988) en fait la métaphore d’un fossé social. L’Antre de la folie (1994) voit dans ce mal un vide plus existentiel et métaphysique ou la puissance de la fiction nous renvoie à notre peur de l’apocalypse. Cette notion est donc bien présente dans Fog, et Carpenter en use ici dans ce qui se rapproche le plus d’une forme de classicisme du fantastique chez lui.
La scène d’ouverture où un narrateur dépeint à un jeune auditoire la terrible légende d’un navire naufragé et de son équipage revanchard inscrit le récit et son cadre dans un concept de conte macabre. Alors que la ville célèbre son centenaire, nous découvrirons justement que les racines de ces lieux sont viciées, que la longévité et la prospérité de cet espace repose sur une tuerie et un vol orchestré par les fondateurs de la ville. Le centenaire sonne donc l’heure de la vengeance à travers une brume dans laquelle se dessineront les ombres menaçantes de ce Mal, la culpabilité de ce passé lointain. Les représailles d’outre-tombe sont un concept classique du fantastique que Carpenter cherche davantage à sublimer que renouveler ici. Dès lors c’est le style formel et le contexte qui amène une certaine modernité, plus que le récit en lui-même contrairement à Assaut et Halloween dont les sources étaient certes identifiées (le western de siège (Rio Bravo de Howard Hakws (1959), Quand les tambours s’arrêteront de Hugo Fregonese (1951) pour Assaut, le film de serial-killer (Psychose d’Alfred Hitchcock (1960), le giallo) pour Halloween)) mais sublimées pour aboutir à une nouvelle forme. On peut même y trouver une dimension référentielle puisque le film est tourné à Bodega Bay où se déroulait Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock (1963) et, à la menace animale inexpliquée de ce dernier Carpenter renvoie donc un mal plus insaisissable mais aux motivations parfaitement rationnelles.
La brume, facteur esthétique d’atmosphères inquiétantes dans le récit gothique classique, devient cette fois le moteur voire le vecteur du Mal. Le réalisateur élabore une longue mise en place identifiant les espaces davantage que les personnages en journée, nous en imprégnant parfaitement avant d’en faire des pièges cernés par la brume la nuit venue. Les quelques concessions à la modernité servent un suspense au cordeau (les allocutions radio du personnage d’Adrienne Barbeau) tandis que tout le reste n’est que terreur glaçante à la graduation parfaite. Le cinémascope de Carpenter sert une imagerie terrifiante dans toute son ampleur mystérieuse (les vues sur la mer disparaissant sous la brume), déploie l’apparition saisissante des marins spectraux dans des cadrages parfait (l’ombre d’un fantôme se dessinant dans la vitre d’une voiture lors d’une fuite) et enfin révèle l’horreur dans toute sa majesté notamment lors de l’ultime confrontation avec le père Malone (Hal Holbrook) à l’église. Le réalisateur excelle à façonner des tableaux entêtants, à véritablement construire son mécanisme de peur avec patience lors de la lente progression finale de la brume qui finit par faire des ruelles anodines une prison à ciel ouvert pour les personnages.
La gestion de la brume notamment la façon d’orienter sa direction fut apparemment un gros problème durant le tournage, ce qui ajouté à un budget modeste empêche l’aboutissement de certaines situations dantesques pourtant idéalement amorcées (qu’advient-il au groupe de personne venu assister à la célébration du centenaire ?). A la place Carpenter se replie sur sa figure fétiche du huis-clos et du siège dans l’urgence, un pied dans ses réussites récentes (Assaut et Halloween) et l’autre annonçant les réussites futures comme Prince des ténèbres (1987) par cette tonalité gothique plus appuyées et une nouvelle fois ce génie pour les images marquantes (les bras des spectres brisant les vitraux de l’église sur une toile de fond embrumée). Enfin, ce refus du happy-end trop évident achève de faire de Fog une véritable leçon de maîtrise pour John Carpenter. 4,5/6
- Demi-Lune
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Re: John Carpenter
Joli texte pour un Carpenter souvent délaissé dans sa grande époque, alors qu'il m'est toujours apparu comme l'un de ses plus achevés sur le plan de la mise en scène et comme l'un des plus obsédants en termes d'atmosphère.
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Re: John Carpenter
délaissé par qui? "Fog" est peut-être moins "iconique" et influent qu'"Halloween" par exemple mais il me semble avoir toujours eu une bonne réputation chez les amateurs de Carpenter et même auprès du grand public '(en France le plus gros succès au box office du réalisateur après "New York 1997") . Visuellement ça reste une de ses plus belles réussites.
- odelay
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Re: John Carpenter
J'ai toujours préféré The Fog à Halloween. Je le trouve très beau visuellement
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Re: John Carpenter
Wahou magnifique les vues des sites aujourd'hui ! Ça a peu changé on identifie bien tous les lieux et c'est d'autant plus impressionnant dans la manière dont Carpenter et ses collaborateurs ont réussi à rendre ça inquiétant.Demi-Lune a écrit :Joli texte pour un Carpenter souvent délaissé dans sa grande époque, alors qu'il m'est toujours apparu comme l'un de ses plus achevés sur le plan de la mise en scène et comme l'un des plus obsédants en termes d'atmosphère.
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- Flol
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Re: John Carpenter
J'adore The Fog (que j'estime moi aussi bien trop sous-estimé globalement), mais reste calme quand même.
- shubby
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Re: John Carpenter
The Fog est beau, sympa, inquiétant ce qu'il faut, mais léger, pas trop secouant quoi. Bonne entame pour enchaîner avec l'excellent Réincarnations de Gary Sherman, qui lui passe bien la seconde voire la troisième vitesse sur un décor + brouillard assez proche.
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