Zelda Zonk a écrit : ↑23 nov. 21, 17:10
Déjà, Fanny et Alexandre, c'est plus de 3 heures, oui, sous cette forme, et yes, chef-d'œuvre pour moi aussi.
J'avais acheté et visionné la version télé chez MK2 il y a quelques années mais il me faudrait rafraîchir ma mémoire sur tout ce qu'il y a en plus par rapport à la version ciné.
Quoiqu'il en soit, j'étais allé le voir à sa sortie en mars 1983 et avait été ébloui. J'avais l'impression que c'était la plus belle chose que j'avais jamais vue sur un écran.
On a connu de sacrés films dans les années 80 et là, c'était sommital (j'en profite pour dire que je viens de revoir Amadeus, dans sa version longue, qui lui, était sorti à l'automne 84. Je n'avais pas revu cette version longue depuis exactement 16 ans. J'ai remis le nez dedans et c'est clairement aussi un des plus beaux films que je connaisse : plus fort encore que dans mon souvenir).
Pour moi, Fanny et Alexandre y gagne bien davantage que Scenes de la vie conjugale (que je viens de revoir en version ciné sur Mycanal en HD par flemme d’aller chercher mon vieux dvd). Cela change fondamentalement le ressenti global de Fanny et Alexandre alors que pour Scènes, c’est « juste » du plus.
Est-ce le debut d’une redécouverte de Bergman ?
En tout cas hier soir on a ouvert le coffret blu-ray acheté à -50% a un blackfriday d’il y a 2 ou 3 ans, pour regarder Le septième sceau.
A part le fait d’avoir bien aimé Le silence dans ma jeunesse, d’un septième sceau qui m’avait laissé de marbre et d’avoir vu L’oeuf du serpent à sa sortie, j’ai aucun souvenir des films du maitre.
A la revoyure, le septième sceau m’a moyennement intéressé. Il faut dire que le sujet de la foi, dieu, la mort, le grand néant, …. c’est pas mon sujet de prédilection
On assiste aux derniers jours d’un groupe de personnages durant la grande peste. Un chevalier et son ecuyer de retour des croisades, une troupe d’artistes ambulants, des villageois.
Le film est d’une grande beauté et d’une belle intensité lorsqu’il convoque les bonheurs de la vie (le déjeuner improvisé autour de fraises et de lait) ou ses horreurs (l’agonie de la sorcière).
Le propos est bien sur assez terrible sur la religion, ses porteurs (le prêtre devenu voleur, l’autre qui arrange la foule) et ses conséquences (la procession des penitents, l’absurdité de la condamnation de la sociére,….) et se termine par la « victoire » de l’ecuyer athée, face à un crevalier qui craque…
Le film me semble néanmoins beaucoup moins intense que les films de Tarkovsky que j’ai pu voir, de Solaris à Stalker en passant Nostalgia ou Andrei Roublev, ou le questionnement sur la foi passent moins pas le discours que par la démarche esthétique.
Ici les gens parlent beaucoup, dissertent,… ce qui donne un côté démonstratif, pédagoguique, parfois lourd. Sorte de récit initiatique dont chaque etape serait bien surlignées. Cela m’a fait sortir régulièrement du film…
Dommage.
Si les thèmes de la foi, de dieu, de la mort du du grand néant ne sont pas ta tasse de thé, je comprends que tu dégustes un peu devant Bergman, qui est un peu le Stradivarius de la métaphysique au cinéma. Le Septième Sceau est un classique tellement commenté qu'on ne voit très bien ce qui pourrait être ajouté à ce qui a déjà été mille fois dit/écrit. On y parle beaucoup certes - mais pas forcément plus que chez Rohmer ou Tarantino. La dimension appuyée que tu déplores se justifie à mon sens par le recours parfaitement assumé à l'allégorie. Je trouve le film admirable, tant dans son esthétique que dans la richesse de son ambiance médiévale (tu évoques Andreï Roublev, qui de toute évidence lui doit beaucoup), la variété de ses atmosphères (la procession des flagellants, la grossière cruauté des scènes d'auberge, la truculence et l'humour de l'écuyer avec le peintre ou le forgeron...). La photo est superbe, palpitante, vivante malgré les oppositions hiératiques des noirs et des blancs. Jamais statiques, personnages et objets apparaissant comme décapés sur l'écran, sans la stylisation picturale d'un Dreyer. Et malgré la gravité du sujet, et plus exactement la solennité de ses implications, les exercices capricieux de Sourires d'une nuit d'été ne sont jamais loin : l'image versatile de la féminité, incarnée par Bibi Andersson et Inga Gill, parcourt cette fresque drue et pourtant clairsemée, à l'image des sous-bois de l'impressionnisme.
Comme souvent, pour ne pas dire toujours, ce que tu dit Thaddeus est vrai.
Le changement de ton par exemple, mais il est assez déconcertant : la mort sciant l’arbre du malheureux acteur, franchement…
La beauté des femmes : certes, évidente, notamment Bibi Anderson qui resemble à une Eve, belle, sensible et charnelle. Elle a la beauté des dieux. Mais autant de si belles femmes dans le film me gène et franchement je ne sais pas pourquoi…
Quoiqu’il en soit, j’ai investi 25 € dans ce coffret et c’est pour le voir a un moment ou a un autre. Donc a suivre
