Les films d'horreur
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Re: Les films d'horreur
Mais non, c'est le 2 le chef d'oeuvre justement !
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Re: Les films d'horreur
On pourrait dire que le 2e est plus expérimental dans son concept là où le 1er est plus bassement 1er degré. Sauf que ça ne rend pas le film meilleur pour autant, bien au contraire, le lançant dans un sillon nécessitant que le film ait quelque chose d’intéressant à raconter, sur son perso principal, sur le public, sur lui-même, que sais-je encore. Sauf que comme ce n’est pas le cas, le film donne juste l’impression de voir vastement plus profond qu’il ne l’est.
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Re: Les films d'horreur
Et le coup du bébé à peine sorti du ventre de sa mère, et qui finit écrasé sur la pédale d'accélérateur, là je suis désolé : mais c'est un non négatif chez moi.
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Re: Les films d'horreur
Tout le film pue la dérive 1000% exploitation (un peu comme ce que la franchise Saw a fait passé le 1er film) qui veut ajouter une couche de meta trop sérieusement papal pour justifier d'appuyer toujours plus toujours plus fort sur toujours plus de boutons. Six a sûrement se croire très malin et attractif en disant qu'à côté du 2e, le 1er film allait ressembler à Mon petit poney, sauf que ça fait pas un bon film pour autant. Personnellement, je trouve même ça assez paresseux, comme si hop, on balance du méta (ça fait malin) et du gore (ça fait rythmé) et tadam. Non, c'est plus compliqué que ça, et quand tout le film finit par se résumer à être globalement dégueulasse, ça finit par simplement me laisser sur un encéphalogramme plat.
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Re: Les films d'horreur
Vu tout à l'heure en blu-ray chez Noz :

Circus Games
Pas pris parce que jamais entendu parler et méfiant. Il y en avait plusieurs exemplaires en rayon, dois-je retourner immédiatement chez Noz en prendre un ou ai-je eu raison de m'abstenir ?
Un début de réponse se cache dans la bande-annonce, je crois...

Circus Games
Pas pris parce que jamais entendu parler et méfiant. Il y en avait plusieurs exemplaires en rayon, dois-je retourner immédiatement chez Noz en prendre un ou ai-je eu raison de m'abstenir ?
Un début de réponse se cache dans la bande-annonce, je crois...
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" On n'a pas vu le même film... "
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Re: Les films d'horreur
Pas vu. 
Sinon, il est dispo sur Prime Video (évidemment) et en VF only (évidemment).

Sinon, il est dispo sur Prime Video (évidemment) et en VF only (évidemment).
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- Assistant(e) machine à café
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Re: Les films d'horreur
Gros navet, même pas rigolo, si on se réfère aux critiques.
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Re: Topic films d'horreur
Faut pas pousser Anne Hidalgo dans la Seine non plus. En fait, Ti west c'est le cinéaste qui s'améliore de film en film mais celui-ci date de 2011. Ce qui est très séduisant dans ce The innkeepers, c'est le duo sympa du loser et de la blonde avec barrette. Il y a un côté cool à trainer avec eux dans l'hôtel et on ne s'ennuie pas. En fait, Ti west montre qu'il est bon pour la mise en place. Mais le problème c'est que quand il lâche la partie horreur/fantastique (à 20 minutes de la fin!!!), il le fait n'importe comment. Et le cinéaste a vraiment digéré ses références dans X pour aller au-delà et atteindre quelques chose de grand, mais là non. Ca rend hommage aux classiques du genre en 20 minutes (c'est donc chiche niveau frissons), les films de maison hantée en noir et blanc de la grande époque mais ça le fait mal. Et ça apporte rien de nouveau, ça ne modernise rien sur le fond.
C'est con car il y a un bon mood dans la mise en place avec le duo d'antihéros mais ça ne permet pas au film de tenir la distance.
Bref, j'ai trouvé ça moyen. Un film d'horreur qui pêche par sa partie "horreur", c'est jamais bon. Je lui préfère dans la même époque The house of the devil.
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Re: Les films d'horreur
M'étant lancé dans un mois 100% films d'horreur because Halloween (parfois j'ai l'impression d'être un newbie cinéphile de 12 ans et demi) j'ai eu envie de me refaire le premier opus de Saw, que je n'avais pas revu depuis sa découverte en salle à l'époque.
J'avais déjà trouvé ça laid et ringard en 2004, et en 2023 il en reste quoi alors ? Eh bien un truc encore plus laid et encore plus ringard.

(moi en train d'hésiter entre m'arracher les yeux ou me trancher la gorge pour ne plus avoir à subir cette grosse merde)
Tous les défauts des épisodes suivants sont en fait déjà présents dans cet opus originel, que ce soit la mise en scène bourrée d'effets de style ridicules (les ralentis saccadés, les accélérations grotesques*, la caméra qui tournoie), la photo moche, l'écriture portenawak (les flashbacks dans des flashbacks dans des flashbacks...), les comédiens aux fraises (les interactions entre Cary Elwes et Leigh Whannel, c'est compliqué), la révélation finale qui n'a strictement aucun sens quand on y réfléchit 3 secondes...bref il n'y a absolument rien qui va.
Comment cette espèce d'étron a pu à la fois devenir un phénomène de société, et lancer la carrière d'un James Wan qui semblait alors faire volontairement n'importe quoi juste histoire de se faire remarquer ?
Encore une énigme dont je ne trouverais probablement jamais la clé...
*ah ah ah non mais la course-poursuite finale en bagnoles, c'est pas possible, c'est du Benny Hill !
J'avais déjà trouvé ça laid et ringard en 2004, et en 2023 il en reste quoi alors ? Eh bien un truc encore plus laid et encore plus ringard.

(moi en train d'hésiter entre m'arracher les yeux ou me trancher la gorge pour ne plus avoir à subir cette grosse merde)
Tous les défauts des épisodes suivants sont en fait déjà présents dans cet opus originel, que ce soit la mise en scène bourrée d'effets de style ridicules (les ralentis saccadés, les accélérations grotesques*, la caméra qui tournoie), la photo moche, l'écriture portenawak (les flashbacks dans des flashbacks dans des flashbacks...), les comédiens aux fraises (les interactions entre Cary Elwes et Leigh Whannel, c'est compliqué), la révélation finale qui n'a strictement aucun sens quand on y réfléchit 3 secondes...bref il n'y a absolument rien qui va.
Comment cette espèce d'étron a pu à la fois devenir un phénomène de société, et lancer la carrière d'un James Wan qui semblait alors faire volontairement n'importe quoi juste histoire de se faire remarquer ?
Encore une énigme dont je ne trouverais probablement jamais la clé...
*ah ah ah non mais la course-poursuite finale en bagnoles, c'est pas possible, c'est du Benny Hill !
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- Mouais
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Re: Les films d'horreur
Trop Saw ?
Vivement recommandé par les classikiens, j'ai donc regardé ce Banishing: la demeure du mal.
Les dix premières minutes font illusions, avec une belle photographie et une ambiance qui semble réussie. Las, Smith (surement un nom d'emprunt) foire tout et on se demande bien ce qu'il avait derrière la tête, on a vu 100 fois ce genre de film, faut être un minimum audacieux et ingénieux pour sorti du lot,dans un genre très difficile, souvent trop codifié.
Ici tout est linéaire, sans enjeu, la seule chose qui fait peur, c'est l'ennui.
Jessica Brown Findlay ressemble étrangement à Kate Siegel, qui n'ai pas la fille de Don.
Sinon vu Le tueur de l'autoroute, malgré ses incohérences, j'ai bien aimé, toujours preneur de ce genre d'histoire d'harcèlement "routier", toute proportion gardée (évidemment on en est loin) ,entre Duel et Hitcher.
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Re: Les films d'horreur
Dead Shadows de David Cholewa
Alors comment dire, c'est globalement très amateur, plein de choses ne vont pas : le scénario est truffé de trous, les effets spéciaux sont dégueulasses, la mise en scène est inexistante, les bruitages sont franchement ratés et les acteurs, sauf le rôle principal, sont à côté de la plaque (mention spéciale au père de famille avec la lunette astronomique, qui m'a bien fait rigoler). On sent que le mec derrière tout ça a voulu replacer tout ce qu'il aime au ciné (il suffit de voir les figurines ou affiches de films qui pullulent dans la chambre du héros : Spielberg, New York 1997 ou The Thing de Carpenter, Inception...), mais il n'a pas le talent de ses ambitions malheureusement. C'est pas nul (j'ai déjà vu bien pire) mais j'avais hâte que ça se termine, malgré sa faible durée (01h10).
2/10
4 mois après, c'est enfin regardé, et en blu-ray finalement (#jemerappellemêmepluscequej'achète).
Alors comment dire, c'est globalement très amateur, plein de choses ne vont pas : le scénario est truffé de trous, les effets spéciaux sont dégueulasses, la mise en scène est inexistante, les bruitages sont franchement ratés et les acteurs, sauf le rôle principal, sont à côté de la plaque (mention spéciale au père de famille avec la lunette astronomique, qui m'a bien fait rigoler). On sent que le mec derrière tout ça a voulu replacer tout ce qu'il aime au ciné (il suffit de voir les figurines ou affiches de films qui pullulent dans la chambre du héros : Spielberg, New York 1997 ou The Thing de Carpenter, Inception...), mais il n'a pas le talent de ses ambitions malheureusement. C'est pas nul (j'ai déjà vu bien pire) mais j'avais hâte que ça se termine, malgré sa faible durée (01h10).
2/10
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Re: Les films d'horreur
Alors c'est marrant, parce que j'ai vu hier soir un film qui pourrait avoir droit au même type de critique...sauf que c'est autrement plus réussi, malgré de gros défauts en commun :

Achoura (Talal Selhami - 2018)
Je partais avec un a priori positif, parce que j'aime bien Talal Selhami. Pas forcément en tant que réalisateur, n'ayant rien vu de lui avant Achoura, mais en tant que membre de feu le podcast du Pifffcast. J'aimais bien ses références, ses avis, son univers, donc c'est avec une certaine excitation que je m'apprêtais à découvrir son deuxième film.
Et ce qui saute immédiatement aux yeux et aux oreilles, c'est à quel point Selhami n'a pas peur de ses références au moment de les injecter dans son film. Avec ces grands mouvements d'appareils, ces clins d'œil multiples à Spielberg, Shyamalan, Del Toro, Stephen King ou bien encore Bayona (le générique de début est assez fou à ce niveau-là) et cette partition symphonique hyper mélodique qui ne s'excuse jamais d'être là, c'est bien simple : j'ai eu l'impression d'être face à un film américain ou espagnol. En tout cas, pas le genre de films que l'on a l'habitude de voir produit en France (et encore moins au Maroc).
Donc de bonnes vibes américaines et espagnoles. Du moins dans les intentions, toutes extrêmement louables, à vouloir exploiter un folklore local méconnu et d'en faire un récit ample et choral sur plusieurs décennies, featuring une créature au design aussi original que flippant.
Le problème, c'est qu'il n'a pas totalement les moyens de ses ambitions : plus d'une fois, j'ai failli en chialer de gêne tellement les effets visuels étaient ratés, notamment des fonds verts particulièrement dégueulasses. Et puis de sombres souvenirs datant de ma découverte du Loup-Garou de Paris et ses lycanthropes en CGI foireux me sont soudainement revenus en mémoire...ce que je ne souhaite vraiment à personne.
Mais il faut bien parler également du point le plus gênant du film, celui qui m'a fait me tendre sur mon canapé régulièrement tellement la gêne me saisissait : l'interprétation des gamins, absolument cataclysmique dès qu'ils apparaissent à l'écran. Toutes les séquences de flashbacks en deviennent presque douloureuses à regarder (les jeunes diraient que c'est "trop cringe"), tant ils sont tous à côté de la plaque.
Les pauvres, ce ne sont que des enfants...mais il n'empêche que dans ce domaine, il semblerait que l'on ait jamais le savoir-faire et le sens du casting dont sont capables les anglo-saxons et les espagnols.
Alors même si c'est très compliqué par moments, j'ai envie de retenir l'ambition de Selhami, son amour évident pour un certain cinéma de genre, et surtout sa volonté d'adopter un style ample et extrêmement cinématographique qui fait clairement défaut à une très grande partie de la production d'horreur.

Achoura (Talal Selhami - 2018)
Je partais avec un a priori positif, parce que j'aime bien Talal Selhami. Pas forcément en tant que réalisateur, n'ayant rien vu de lui avant Achoura, mais en tant que membre de feu le podcast du Pifffcast. J'aimais bien ses références, ses avis, son univers, donc c'est avec une certaine excitation que je m'apprêtais à découvrir son deuxième film.
Et ce qui saute immédiatement aux yeux et aux oreilles, c'est à quel point Selhami n'a pas peur de ses références au moment de les injecter dans son film. Avec ces grands mouvements d'appareils, ces clins d'œil multiples à Spielberg, Shyamalan, Del Toro, Stephen King ou bien encore Bayona (le générique de début est assez fou à ce niveau-là) et cette partition symphonique hyper mélodique qui ne s'excuse jamais d'être là, c'est bien simple : j'ai eu l'impression d'être face à un film américain ou espagnol. En tout cas, pas le genre de films que l'on a l'habitude de voir produit en France (et encore moins au Maroc).
Donc de bonnes vibes américaines et espagnoles. Du moins dans les intentions, toutes extrêmement louables, à vouloir exploiter un folklore local méconnu et d'en faire un récit ample et choral sur plusieurs décennies, featuring une créature au design aussi original que flippant.
Le problème, c'est qu'il n'a pas totalement les moyens de ses ambitions : plus d'une fois, j'ai failli en chialer de gêne tellement les effets visuels étaient ratés, notamment des fonds verts particulièrement dégueulasses. Et puis de sombres souvenirs datant de ma découverte du Loup-Garou de Paris et ses lycanthropes en CGI foireux me sont soudainement revenus en mémoire...ce que je ne souhaite vraiment à personne.
Mais il faut bien parler également du point le plus gênant du film, celui qui m'a fait me tendre sur mon canapé régulièrement tellement la gêne me saisissait : l'interprétation des gamins, absolument cataclysmique dès qu'ils apparaissent à l'écran. Toutes les séquences de flashbacks en deviennent presque douloureuses à regarder (les jeunes diraient que c'est "trop cringe"), tant ils sont tous à côté de la plaque.
Les pauvres, ce ne sont que des enfants...mais il n'empêche que dans ce domaine, il semblerait que l'on ait jamais le savoir-faire et le sens du casting dont sont capables les anglo-saxons et les espagnols.
Alors même si c'est très compliqué par moments, j'ai envie de retenir l'ambition de Selhami, son amour évident pour un certain cinéma de genre, et surtout sa volonté d'adopter un style ample et extrêmement cinématographique qui fait clairement défaut à une très grande partie de la production d'horreur.
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Re: Les films d'horreur
Halford te dira que c'est le meilleur film de loup-garou jamais produit.

Perso, j'avais trouvé ce Achoura intéressant à défaut d'être réussi car pas à la hauteur de ses ambitions, mais contrairement au réal de Dead shadows, j'ai bien envie de voir ce que va faire Talal Selhami par la suite.
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Re: Les films d'horreur
Traquée de Brian Duffield (2023)

Brynn Adams, est une jeune femme qui vit seule dans la maison de son enfance. Celle-ci est soudain envahie par des visiteurs extraterrestres.
Traquée est une œuvre qui sur le papier et dans l’imagerie est un immense recyclage du récit d’invasion extraterrestre. Le design des aliens renvoie à l’esthétique humanoïde étrange popularisée depuis les années 50, les phénomènes prévenant leur arrivée (coupures d’électricité…) et les prémices anxiogènes d’une certaine intrusion domestique évoque Rencontre du troisième type (1977), la série X-Files ou Signes de M. Night Shyamalan (2002). La faculté de duplication que l’on découvrira assez tard dans l’histoire ravive à son tour l’influence de L’Invasion des profanateurs de sépultures et ses multiples variations. C’est un bagage que le réalisateur et scénariste Brian Duffield assume et sur lequel il se repose pour proposer une approche relativement originale. Il se déleste de toute allégorie politique plus ou moins prononcée propre au genre, les extraterrestres n’étant pas la manifestation d’une peur extérieure, mais plutôt des démons intimes et du passé de l’héroïne Brynn. Alors certes cela renvoie à Signes évoqué plus haut mais Duffield se montre plus nébuleux que le discours sur la foi explicite de Shyamalan, et joue davantage sur la perte de repère.
Brynn (Kaitlyn Dever) nous apparaît dès le départ prisonnière du monde de son enfance, par les maquettes façon maison de poupée occupant son salon, par ses attitudes enfantines et une forme d’obsession pour les souvenirs partagés avec/de son amie Maude dans leur relation épistolaire. Il s’agit d’un refuge l’isolant de la communauté qu’elle fuit, mais qui semble tout autant la rejeter pour des raisons que l’on ignore. L’arrivée des extraterrestres met à mal ce cocon qui devient peu à peu un piège redoutable. Duffield a beau revisiter un postulat et des situations bien connues, le brio formel dans la gestion du suspense est redoutable. La découverte progressive de l’apparence des aliens se fait par le travail sur la bande-son, la gestion de la profondeur de champs où, tapie dans l’ombre se dessine soudain une silhouette « autre ». L’introduction légère nous aura inconsciemment fait assimiler la topographie de la maison pour nous préparer au cache-cache angoissant à venir dans un découpage habile, tandis que le montage nous réserve son lot de scènes chocs et d’apparitions subites par de saisissants jumpscare. Il y a une dimension étrange, rêvée et onirique qui fonctionnant autant pour nous faire entrer dans psyché de l’héroïne (et accepter les transitions et ruptures de ton déroutantes) que pour rendre les réactions des aliens imprévisibles. Les règles ne sont jamais claires dans les réactions des créatures faisant preuve d’agressivité soudaine ou marquant des temps d’arrêt inquiétant, leur perception en fait clairement des être autre dans leur vélocité comme leur maladresse dans les multiples cours-poursuites du récit.
Brian Duffield déploie quelques visions puissantes, piochant donc dans l’imagerie de l’invasion alien (les soucoupes volantes surplombant la région dans la nuit) mais aussi presque lovecraftienne comme lorsqu’un alien immense surgit sur le toit de la maison ou dont l’immensité monstrueuse se dessine dans la brume d’une forêt. Malgré cette peur palpable, il apparaît néanmoins que Brynn est toujours celle qui, apeurée, assène le premier coup. Les aliens tout menaçants qu’ils soient paraissent plutôt intrigué par ce qui se révèle de la personnalité de leur proie à travers les objets et photos de la maison. Et quand ils vont enfin la capturer, ces fameuses visions extraterrestres presque clichés ne servent pas une étude anatomique de leur victime, mais psychanalytique. Brynn est rétive à leur emprise car souffrant d’un mal, d’une culpabilité au-delà de la peur que les créatures lui inspirent. Le fameux passé va alors se révéler et d’un seul coup le film convoque, à sa manière une nouvelle fois, une autre approche de l’irruption extraterrestre, celle de Le Jour où la terre s’arrêta (1951), de Le Météore de la nuit (1953), de Rencontres du Troisième type ou de Abyss (1989). Le traitement purement visuel évite toute scories démonstratives puisqu’il n’y a quasiment pas de dialogues du film, l’inventivité de Duffield et la formidable prestation muette de Kaitlyn Dever faisant de l’ensemble une pure expérience sensitive et émotionnelle. D'ailleurs même lorsque les enjeux et le propos deviennent très clairs, le film parvient a garder sa part de mystère et de fascination dans sa dernière scène trouble. Brynn s'est-elle libérée ou abandonnée à ses maux ? Une très belle réussite qui arrive brillamment à faire du neuf avec du vieux. 4,5/6

Brynn Adams, est une jeune femme qui vit seule dans la maison de son enfance. Celle-ci est soudain envahie par des visiteurs extraterrestres.
Traquée est une œuvre qui sur le papier et dans l’imagerie est un immense recyclage du récit d’invasion extraterrestre. Le design des aliens renvoie à l’esthétique humanoïde étrange popularisée depuis les années 50, les phénomènes prévenant leur arrivée (coupures d’électricité…) et les prémices anxiogènes d’une certaine intrusion domestique évoque Rencontre du troisième type (1977), la série X-Files ou Signes de M. Night Shyamalan (2002). La faculté de duplication que l’on découvrira assez tard dans l’histoire ravive à son tour l’influence de L’Invasion des profanateurs de sépultures et ses multiples variations. C’est un bagage que le réalisateur et scénariste Brian Duffield assume et sur lequel il se repose pour proposer une approche relativement originale. Il se déleste de toute allégorie politique plus ou moins prononcée propre au genre, les extraterrestres n’étant pas la manifestation d’une peur extérieure, mais plutôt des démons intimes et du passé de l’héroïne Brynn. Alors certes cela renvoie à Signes évoqué plus haut mais Duffield se montre plus nébuleux que le discours sur la foi explicite de Shyamalan, et joue davantage sur la perte de repère.
Brynn (Kaitlyn Dever) nous apparaît dès le départ prisonnière du monde de son enfance, par les maquettes façon maison de poupée occupant son salon, par ses attitudes enfantines et une forme d’obsession pour les souvenirs partagés avec/de son amie Maude dans leur relation épistolaire. Il s’agit d’un refuge l’isolant de la communauté qu’elle fuit, mais qui semble tout autant la rejeter pour des raisons que l’on ignore. L’arrivée des extraterrestres met à mal ce cocon qui devient peu à peu un piège redoutable. Duffield a beau revisiter un postulat et des situations bien connues, le brio formel dans la gestion du suspense est redoutable. La découverte progressive de l’apparence des aliens se fait par le travail sur la bande-son, la gestion de la profondeur de champs où, tapie dans l’ombre se dessine soudain une silhouette « autre ». L’introduction légère nous aura inconsciemment fait assimiler la topographie de la maison pour nous préparer au cache-cache angoissant à venir dans un découpage habile, tandis que le montage nous réserve son lot de scènes chocs et d’apparitions subites par de saisissants jumpscare. Il y a une dimension étrange, rêvée et onirique qui fonctionnant autant pour nous faire entrer dans psyché de l’héroïne (et accepter les transitions et ruptures de ton déroutantes) que pour rendre les réactions des aliens imprévisibles. Les règles ne sont jamais claires dans les réactions des créatures faisant preuve d’agressivité soudaine ou marquant des temps d’arrêt inquiétant, leur perception en fait clairement des être autre dans leur vélocité comme leur maladresse dans les multiples cours-poursuites du récit.
Brian Duffield déploie quelques visions puissantes, piochant donc dans l’imagerie de l’invasion alien (les soucoupes volantes surplombant la région dans la nuit) mais aussi presque lovecraftienne comme lorsqu’un alien immense surgit sur le toit de la maison ou dont l’immensité monstrueuse se dessine dans la brume d’une forêt. Malgré cette peur palpable, il apparaît néanmoins que Brynn est toujours celle qui, apeurée, assène le premier coup. Les aliens tout menaçants qu’ils soient paraissent plutôt intrigué par ce qui se révèle de la personnalité de leur proie à travers les objets et photos de la maison. Et quand ils vont enfin la capturer, ces fameuses visions extraterrestres presque clichés ne servent pas une étude anatomique de leur victime, mais psychanalytique. Brynn est rétive à leur emprise car souffrant d’un mal, d’une culpabilité au-delà de la peur que les créatures lui inspirent. Le fameux passé va alors se révéler et d’un seul coup le film convoque, à sa manière une nouvelle fois, une autre approche de l’irruption extraterrestre, celle de Le Jour où la terre s’arrêta (1951), de Le Météore de la nuit (1953), de Rencontres du Troisième type ou de Abyss (1989). Le traitement purement visuel évite toute scories démonstratives puisqu’il n’y a quasiment pas de dialogues du film, l’inventivité de Duffield et la formidable prestation muette de Kaitlyn Dever faisant de l’ensemble une pure expérience sensitive et émotionnelle. D'ailleurs même lorsque les enjeux et le propos deviennent très clairs, le film parvient a garder sa part de mystère et de fascination dans sa dernière scène trouble. Brynn s'est-elle libérée ou abandonnée à ses maux ? Une très belle réussite qui arrive brillamment à faire du neuf avec du vieux. 4,5/6