Page 7 sur 11

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 24 juin 11, 17:01
par Ann Harding
Chouette, Jewel Robbery a d'autres adeptes. :D

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 24 juin 11, 17:05
par Cathy
Au départ, j'ai cru que je n'allais pas aimer, et toutes les scènes entre William Powell et Kay Francis sont absolument délicieuses. Je dois avouer avoir totalement découvert Kay Francis qui m'a semblé très moderne dans son jeu alors que William Powell est dans son registre habituel de gentleman canaille, mais c'est toujours un délice ! La grande scène entre les deux est une pure merveille de comédie et de tendresse réunies !

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 30 août 11, 15:01
par Ann Harding
Image
From Headquarters (1933, William Dieterle) avec George Brent, Eugene Pallette, Margaret Lindsay et Henry O'Neill

Un play boy de Park Avenue, Gordon Bates (Kenneth Thomson) a été assassiné. Au quartier général de la police criminelle, le lieutenant Stevens (G. Brent) et le Sergent Boggs (E. Pallette) enquêtent avec l'aide de la police scientifique. De nombreux suspects se font jour car Bates était un satyre, un maître-chanteur et un drogué...

Au début des années 30, William Dieterle a réalisé une série de films remarquables pour la Warner. Ce sont des films rapides, rythmés et superbement mis en scène. Celui-ci en est un très bel exemple. Il utilise l'unité de lieu, de temps et d'action avec un sens visuel remarquable. Nous suivons en temps réel une enquête sur un meurtre. Au sein du commissariat, nous assistons aux conférences entre les différents policiers, aux travaux de la police scientifique de l'époque et aux interrogatoires. En voyant ce film de 64 min au format compact et sans bavure, je n'ai pu m'empêcher de penser aux séries télévisées contemporaines qui ont une structure similaire. Les scènes sont courtes et efficaces avec de délicieux bons mots qui donnent à un ensemble croustillant à souhait. Dieterle utilise la caméra subjective avec fluidité pour tous les interrogatoires où nous voyons la scène telle que la raconte le suspect. La faune des commissariats américains est aussi superbement croquée. On y rencontre des reporters sans scrupules qui fabriquent leur papier sans se déplacer (où qui dorment sur place!) et un type qui accoste tous les suspects et leur propose de l'argent pour payer leur caution. Les policiers scientifiques sont absolument formidables d'humour, testant sans relâche empreintes digitales, groupes sanguins et balistique. Finalement, les policiers avaient déjà à leur disposition des armes scientifiques non négligeables dans les années 30. Comme toujours, la liste des suspects est longue: petite amie, valet, maître-chanteur, pourvoyeuse de drogue, etc. Nous découvrons que la victime était un individu particulièrement détestable. Puis, les événements s'enchaînent et un autre témoin gênant est assassiné dans le commissariat. La fin est également intéressante car le vrai meurtrier partira sans être inquiété par la police, laissant un autre endosser le crime qu'il a commis. La distribution ne contient aucune grande star. George Brent est comme toujours assez fade, mais Margaret Lindsay a du tonus et tous les seconds rôles, en commançant par Eugene Pallette, en sergent pas fûté, sont absolument réjouissants. Une vraie petite perle criminelle.
Le film est maintenant disponible en Warner Archive dans une très belle copie.

Image

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 30 août 11, 15:11
par Rick Blaine
Il y a de forte chance pour que ça me plaise ce film. Je wishlist! :D

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 30 août 11, 15:15
par Ann Harding
Je crois bien qu'il te plaira. :wink:

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 16 sept. 11, 08:47
par Rick Blaine
Ann Harding a écrit : From Headquarters (1933, William Dieterle) avec George Brent, Eugene Pallette, Margaret Lindsay et Henry O'Neill

Vu et beaucoup apprécié!! Je te rejoint complétement sur ton avis, un film rythmé, passionnant et souvent assez drôle. Je regrette aussi un peu George Brent qui est décidément peu charismatique, mais c'est largement compensé par le reste du casting, notamment Eugene Pallette que j'adore.
C'était encore une bonne pioche, merci! :D

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 16 sept. 11, 13:05
par Ann Harding
Chouette alors! :) Ne manque pas The Last Flight (1931) qui va bientôt passer au Cinéma de minuit. C'est un des plus grands films de Dieterle. 8)

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 16 sept. 11, 13:14
par Rick Blaine
Ann Harding a écrit :Ne manque pas The Last Flight (1931) qui va bientôt passer au Cinéma de minuit. C'est un des plus grands films de Dieterle. 8)
Je l'ai en Archive aussi, depuis un moment d'ailleurs mais je l'avais laissé de côté. Jusqu'ici, je n'avais vu de lui que l'agréable mais très académique La Vie d'Émile Zola . Je vais le regarder rapidement, et avec pas mal d'attentes.

Pour rester dans ce qui est sorti en DVD de la même époque il y a aussi Fog Over Frisco que je n'ai pas et qui a l'air pas mal, ça vaut le coup?

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 16 sept. 11, 14:53
par Ann Harding
Rick Blaine a écrit :
Ann Harding a écrit :Ne manque pas The Last Flight (1931) qui va bientôt passer au Cinéma de minuit. C'est un des plus grands films de Dieterle. 8)
Je l'ai en Archive aussi, depuis un moment d'ailleurs mais je l'avais laissé de côté. Jusqu'ici, je n'avais vu de lui que l'agréable mais très académique La Vie d'Émile Zola . Je vais le regarder rapidement, et avec pas mal d'attentes.

Pour rester dans ce qui est sorti en DVD de la même époque il y a aussi Fog Over Frisco que je n'ai pas et qui a l'air pas mal, ça vaut le coup?
Fog Over Frisco est très sympa avec une intrigue criminelle rondement menée. Bette Davis y est une créature dévoyée. C'est très sympa. mais The Last Flight, lui, est un chef d'oeuvre. Les films plus tardifs de Dieterle sont nettement moins bons...

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 16 sept. 11, 15:09
par Rick Blaine
Merci.

Je vais regarder The Last Flight dans les plus brefs délais. :D

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 17 sept. 11, 12:50
par Rick Blaine
Sitôt dit, sitôt vu!

The Last Flight et un très beau film, traitant de la difficulté pour des hommes traumatisés par la guerre de vivre normalement. Nous suivons donc quatre pilotes de la première guerre mondial, blessés et traumatisés, préparés à affronter la mort, mais pas la vie comme le dit le médecin en début de film, qui errent, après l'armistice, dans Paris puis dans Lisbonne. Ils se heurtent à une société qui ne les comprends pas et à laquelle ils ne savent plus s'intégrer et tentent vainement de redonner un sens à leur vie.
J'ai mis quelques minutes à rentrer dans le film qui prends son temps pour démarrer et à comprendre ces personnages (la distribution est magnifique, mais il me faut toujours un petit temps pour suivre des interprètes que je connais peu ou pas), mais la suite est très belle. Un film poétique dur, mais habilement aéré par de beaux moments de drôleries. Dieterle suit sans la moindre sensiblerie ces personnages perdus, qui font semblant de vivre et sont presque convaincu d'être mort. Le final du film est d'ailleurs un modèle de retenue qui transmet une belle émotion sans jamais sombrer dans le pathos. Rythmé et émouvant, The Last Flight est une franche réussite.

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 17 sept. 11, 15:05
par Ann Harding
L'ironie et l'humour décalé des dialogues sont aussi un des facteurs de la réussite du film. Pour les acteurs, il y a Richard Barthelmess, un vétéran du cinéma muet de l'époque de Griffith, David Manners qui a fait une carrière fugitive mais intelligente, dans les années 30 (il est dans The Miracle Woman de Capra avec B. Stanwyck). J'ai aussi un faible pour Helen Chandler avec sa voix rauque. Elle n'a fait que peu de films, mais on la remarque toujours dedans.
Il va falloir que je le revois vite!

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 17 sept. 11, 15:57
par Rick Blaine
Je me souvenais de David Manners dans The Black Cat, où je l'avais bien aimé. J'avais aussi vu Helen Chandler dans Dracula (comme Manners d'ailleurs), mais elle ne m'avait pas vraiment marqué, ici elle est vraiment très bien. Par contre je n'avais jamais vu Barthelmess, et je l'ai trouvé très convainquant.

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 26 sept. 11, 18:23
par AtCloseRange
Enfin vu La vie d'Emile Zola.

Dans le genre biopic, beaucoup moins réussi que son Pasteur. Muni fait son numéro que j'aime bien mais tout ça me semble traité un peu par-dessus la jambe. Le film se concentre essentiellement sur l'affaire Dreyfus, affaire que je connais assezpeu mais le traitement est ici peu subtil et caricatural (difficile de croire à cette parodie de procès - même si la réalité est parfois plus incroyable que la fiction). C'est sans doute le lot pour un biopic de cette époque mais ça amoindrit l'impact du film et des 2 discours de Zola.

Re: William Dieterle (1893-1972)

Publié : 10 oct. 11, 21:01
par Federico
The last flight (1931)

Quelle merveille et quelle classe !!!

Helen Chandler a un charme désarmant, bouleversant. Comme un mix de Miriam Hopkins, Carole Lombard et de la Marlene de Angel. Son entrée en scène est inoubliable. L'oeil - de myope - flapi avec, dans sa coupe de champ', le dentier d'un type qui le lui a confié pour aller en boxer un autre (on peut imaginer que l'homme en question - dont on verra jaillir que le poing - a pu perdre ses chicots dans les tranchées où régnait le scorbut). Les dialogues fusent et font mouche à chaque fois avec un nonsense éclatant. Si ils ne carburaient pas aux bulles et au Picon-citron, on jureraient qu'ils ont fait tourner des spliffs. :wink:

Ultime preuve de la finesse du propos, Dieterle et son scénariste ont évité l'émotion brute des cassés de la guerre revenus démembrés, aveugles ou défigurés. Ceux qu'ils nous brossent n'ont que des blessures physiques, certes gênantes mais relativement superficielles (des mains brûlées restées malhabiles, un oeil mal soigné affublé d'un tic...). Ce qui renforce la sensation de blessures psychologiques, invisibles mais indélébiles.

Ils passent leur temps à boire et tous les apéros parisiens sont passés en revue. Ce qui du servir autant de dérivatif que de tentation pour les spectateurs américains alors sous le régime de la Prohibition.

J'ai été (légèrement) moins enthousiasmé par la seconde partie, un peu gêné par le gandin à bacchantes qui tape l'incrust' mais par bonheur ne parviendra jamais à rompre l'harmonie entre les cinq personnages centraux.

Vraiment une superbe découverte. Merci M'sieur Brion !!

Image