Elia Kazan (1909-2003)
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Un tramway nommé désir (Kazan, 1951)
Pas très très emballé, le film tire trop de son origine théatrale, et cela se ressent parfois dans la mise en scène, bien trop "sage" et peu mobile, ainsi que dans le nombre de décors utilisés.
Le jeu des acteurs est néanmoins de qualité, porté par la qualité de l'interprétation de Brando, vraiment remarquable, et qui, à mon avis, sauve le film à lui tout seul.
Pas très très emballé, le film tire trop de son origine théatrale, et cela se ressent parfois dans la mise en scène, bien trop "sage" et peu mobile, ainsi que dans le nombre de décors utilisés.
Le jeu des acteurs est néanmoins de qualité, porté par la qualité de l'interprétation de Brando, vraiment remarquable, et qui, à mon avis, sauve le film à lui tout seul.
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Attention, chef d'oeuvre et Brando est plus que remarquable, il y est extraordinaire. C'est vraiment LE film où il invente une autre façon de jouer.Boubakar a écrit :Un tramway nommé désir (Kazan, 1951)
Pas très très emballé, le film tire trop de son origine théatrale, et cela se ressent parfois dans la mise en scène, bien trop "sage" et peu mobile, ainsi que dans le nombre de décors utilisés.
Le jeu des acteurs est néanmoins de qualité, porté par la qualité de l'interprétation de Brando, vraiment remarquable, et qui, à mon avis, sauve le film à lui tout seul.
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Complètement d'accord : 56 ans après, le jeu de Brando est toujours aussi moderne, c'est sûr.AtCloseRange a écrit :Attention, chef d'oeuvre et Brando est plus que remarquable, il y est extraordinaire. C'est vraiment LE film où il invente une autre façon de jouer.Boubakar a écrit :Un tramway nommé désir (Kazan, 1951)
Pas très très emballé, le film tire trop de son origine théatrale, et cela se ressent parfois dans la mise en scène, bien trop "sage" et peu mobile, ainsi que dans le nombre de décors utilisés.
Le jeu des acteurs est néanmoins de qualité, porté par la qualité de l'interprétation de Brando, vraiment remarquable, et qui, à mon avis, sauve le film à lui tout seul.
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Gentleman's agreement / Le mur invisible
Elia Kazan (1947) :
Un film qui aborde le problème de l'antisémitisme de manière originale : selon le point de vue d'un journaliste qui, dans le but de rédiger une série d'articles, prétend être juif afin d'observer et de noter les réactions de son entourage. Gregory Peck est très convaiquant, et semble particulièrement à l'aise dans les scènes qui l'opposent au jeune garçon qui interprète son fils. Le personnage de la mère est également très réussie, en exprimant un mélange de douceur et de fermeté tout à fait caractéristique d'une femme que l'on devine méritante et optimiste derrière son masque d'impassibilité. Dorothy McGuire est par contre un ton en-dessous. J'ignore si c'est son personnage ou au contraire son interprétation, mais l'actrice est plutôt énervante. Cela dépend néanmoins des moments, car la jeune femme parvient de temps en temps à devenir sensible et émouvante. Les malentendus entre les personnages de Peck et McGuire à propos de la manoeuvre du journaliste, ainsi que les querelles d'amoureux qui en découlent, aurait probablement gagné à être moins redondantes, car elles produisent à la longue un léger effet de lassitude. Le film n'a qu'un parti pris, celui de la lutte contre les injustices et les brimades que frappent une partie de la population américaine du simple fait de sa religion. En dépit de quelques raccourcis un peu faciles, comme par exemple au sujet de l'héroïne, qui comprend bien trop soudainement combien il importe de réagir, et non de garder le silence en présence de personnes racistes (chose dont elle n'avait pas conscience dans le quart d'heure précédent, mais bon on est dans un film...), "Le mur invisible" n'en reste pas moins courageux et honnête dans le thème abordé, et détient de plus une mise en scène claire et précise, le tout dans un très beau noir et blanc (l'image du dvd Fox m'a tout de suite parue être d'une excellente qualité). 8/10
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Mon top 10 Elia Kazan :
1 - On The Waterfront (1954)
2 - America, America (1963)
3 - The Arrangement (1969)
4 - John Steinbeck's East Of Eden (1955)
5 - A Face In The Crowd (1957)
6 - Wild River (1960)
7 - Baby Doll (1956)
8 - A Streetcar Named Desire (1951)
9 - Splendor In The Grass (1961)
10 - Viva Zapata! (1952)
Bonus: Panic In The Streets (1950)
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4 - John Steinbeck's East Of Eden (1955)
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6 - Wild River (1960)
7 - Baby Doll (1956)
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Mais quel bouquin!Commissaire Juve a écrit :La couv de l'Arrangement... quelle horreur !!!
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Le dernier nabab/ The last tycoon (1976)
J'ai vu grâce au dvd zone 2 paru récemment en Allemagne (et qui est prévu en France en mai) ce dernier film de Kazan, longtemps difficile à visionner;
Malgré certaines critiques dithyrambiques, on le considère assez souvent comme le moins bon film de son auteur...
Or qu'ai-je découvert ??
Un film serein mais profondément bouleversant , qui est certainement la plus convaincante transposition à l'écran de Fitzgerald.
Un film qui, allez savoir pourquoi (biographie d'un producteur dans le hollywood des années 30) m'a fait souvent penser au AVIATOR de Scorsese.
Robert De Niro incarne un producteur bourreau de travail, Monroe Stahr piègé par l'amour: c'est sans nul doute une de ses plus belles prestations. Il y est merveilleux de retenu. Rien à voir avec l'acteur grimaçant qui depuis dix ans fait la grimace dans de mauvais films..
Le casting autour de De Niro ne déçoit pas: Robert Mitchum efficace en bras droit-ennemi de Monroe Stahr, Tony Curtis en Robert Taylor sur le déclin, Donald Pleasence en scénariste,John Carradine en vieux guide, Jeanne Moreau en star qui casse-pieds à .. Dana Andrews. Dommage qu'on voit trop peu certains d'ailleurs... et dommage que Ingrid Boulting soit terne dans le rôle de l'amour déçu de Stahr, surtout si l'on pense aux autres actrices du film (Theresa Russell, Jeanne Moreau) sans parler des autres héroïnes des films de Kazan: Lee Remick, Natalie Wood, Patricia Neal...
Et puis le clou du film est l'affrontement tardif et bref mais inoubliable antre Stahr-De Niro et Brimmer, syndicaliste communiste incarné par Jack Nicholson...
Une scène d'anthologie, tout comme celle ou Stah-De Niro explique à Boxley- Donald Pleasence comment on fait un film...
L'un des reproches faits au film est son caractère impersonnel, le film étant au départ destiné à Mike Nichols, pourtant c'est un film de Kazan.. De nombreux moments renvoient à d'autres films du cinéaste.
On voit la marque d'un grand cinéaste par la façon dont il évite de nombreux pièges: l'abus du style "rétro", etc...
Et l'un des moments les plus boulerversants est la fin,
I don't want to lose you
J'ai vu grâce au dvd zone 2 paru récemment en Allemagne (et qui est prévu en France en mai) ce dernier film de Kazan, longtemps difficile à visionner;
Malgré certaines critiques dithyrambiques, on le considère assez souvent comme le moins bon film de son auteur...
Or qu'ai-je découvert ??
Un film serein mais profondément bouleversant , qui est certainement la plus convaincante transposition à l'écran de Fitzgerald.
Un film qui, allez savoir pourquoi (biographie d'un producteur dans le hollywood des années 30) m'a fait souvent penser au AVIATOR de Scorsese.
Robert De Niro incarne un producteur bourreau de travail, Monroe Stahr piègé par l'amour: c'est sans nul doute une de ses plus belles prestations. Il y est merveilleux de retenu. Rien à voir avec l'acteur grimaçant qui depuis dix ans fait la grimace dans de mauvais films..
Le casting autour de De Niro ne déçoit pas: Robert Mitchum efficace en bras droit-ennemi de Monroe Stahr, Tony Curtis en Robert Taylor sur le déclin, Donald Pleasence en scénariste,John Carradine en vieux guide, Jeanne Moreau en star qui casse-pieds à .. Dana Andrews. Dommage qu'on voit trop peu certains d'ailleurs... et dommage que Ingrid Boulting soit terne dans le rôle de l'amour déçu de Stahr, surtout si l'on pense aux autres actrices du film (Theresa Russell, Jeanne Moreau) sans parler des autres héroïnes des films de Kazan: Lee Remick, Natalie Wood, Patricia Neal...
Et puis le clou du film est l'affrontement tardif et bref mais inoubliable antre Stahr-De Niro et Brimmer, syndicaliste communiste incarné par Jack Nicholson...
Une scène d'anthologie, tout comme celle ou Stah-De Niro explique à Boxley- Donald Pleasence comment on fait un film...
L'un des reproches faits au film est son caractère impersonnel, le film étant au départ destiné à Mike Nichols, pourtant c'est un film de Kazan.. De nombreux moments renvoient à d'autres films du cinéaste.
On voit la marque d'un grand cinéaste par la façon dont il évite de nombreux pièges: l'abus du style "rétro", etc...
Et l'un des moments les plus boulerversants est la fin,
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A mon avis ce n'est pas un très grand Kazan, mais ce n'est pas non plus un mauvais film. Le problème c'est qu'on attend toujours beaucoup d'un homme quand il s'appelle Elia Kazan, Billy Wilder ou Joseph Mankiewicz...blaisdell a écrit :Malgré certaines critiques dithyrambiques, on le considère assez souvent comme le moins bon film de son auteur...
Je suis d'accord avec toi. J'ai toujours trouvé les transpositions sur le grand écran des romans de Francis Scott Fitzgerald assez médiocres: The Great Gatsby (1949) de Elliott Nugent, Tender Is The Night (1962) de Henry King, The Great Gatsby (1974) de Jack Clayton dont le scénario était signé par Francis Ford Coppola, sans parler de la série télé "Tender Is The Night" (1985) de Robert Knights avec Peter Strauss, Mary Steenburgen et Sean Young... De toutes les transpositions, The Last Tycoon (1976), adaptation pas évidente parce que le roman est inachevé (l'auteur est mort en l'écrivant), est la plus intéressante.blaisdell a écrit :Un film serein mais profondément bouleversant , qui est certainement la plus convaincante transposition à l'écran de Fitzgerald.
Sinon même un film (biopic sur les dernères années de Fitzgerald) comme Beloved Infidel* (1959) de Henry King d'après le roman Sheilah Graham (dernière compagne de l'écrivain) est un ratage: Gregory Peck en Francis Scott Fitzgerald, c'était (à mon avis) une erreur de casting... Dommage parce que la photo de Leon Shamroy était superbe.
* Le film existe en zone 2, il est vendu sous le titre Un Matin Comme Les Autres.
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La distribution donne sacrément envie en tout cas.
Top 20 actuel
http://www.shompy.com/someone1600/l10080_frfr.html
Mes dvd
http://someone1600.dvdaf.com/
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America America
Elia Kazan (1963) :
J'ai commencé à regarder ce film pleine de bonne volonté, me disant que c'était là un des chef-d'oeuvre d'Elia Kazan, mais je reste sceptique. Ou plutôt déconcertée. Il y a en effet beaucoup de scènes dont je n'ai pas compris le sens, peut-être à cause d'un manque de connaissances historiques sur l'histoire de la Turquie au début du XXè siècle, des habitudes et des coutumes de ces peuples. De plus, les personnage principaux m'ont davantage agacés qu'autre chose. Je ne suis parvenu à m'intéresser réellement à aucun d'entre eux, pas plus au héros qu'aux autres, et bien que cela ne détermine aucunement en soi la valeur d'un film, j'ai trouvé assez déstabilisant de changer constamment d'avis à leur sujet pendant presque trois heures, et ce jusqu'à la fin de l'histoire. Le réalisateur ne voulait certainement pas montrer de personnages à l'image trop "positive", afin d'illustrer le combat et la volonté de ces immigrants qui n'hésitent devant rien pour gagner la terre promise américaine, mais ça n'a pas pris chez moi. La beauté visuelle du film, et plus encore la musique, très réussis, m'ont néanmoins permis d'échapper à l'ennui et d'adoucir mon jugement, mais déception tout de même. 6/10
Un homme dans la foule
Elia Kazan (1957) :
Décrivant le succès fulgurant d'un vagabond qui, en l'espace de quelques jours, devient une figure incontournable de la télévision et de la publicité, "Un homme dans la foule" séduit et étonne par son thème, toujours d'actualité et traité avec la pertinence et le sérieux nécessaires, même si de larges doses de fantaisie ou d'exagération, qui ne sont d'ailleurs nullement des défauts (dans la découverte de l'homme, les péripéties qu'ils rencontrent ou la résolution finale) sont également bel et bien présentes. Le héros finit par taper un peu sur les nerfs avec sa voix tonitruante et son charme hypocrite, mais on peut saluer Andy Griffith, qui excelle dans l'interprétation de cet homme rusé et opportuniste, quoique foncièrement naïf. J'ai lu que l'acteur n'avait ensuite plus trouvé de rôle au cinéma à sa convenance, mais qu'il s'était illustré dans certaines grandes émissions de télévision en Amérique, comme quoi le rôle était fait pour lui. Patricia Neal impose quant à elle sa sobriété et son élégance, et même si son temps de présence est relativement restreint, la majorité des scènes où elle apparaît comptent parmi les plus importantes, voire même sont capitales aussi bien pour l'histoire que pour la destinée du héros. On retrouve également avec plaisir Walter Matthau, qui échappe cette fois à ses rôles de comiques habituels. Le dernier plan, saisissant. rattrape une fin peut-être un peu trop mélodramatique dans ses effets, pour un film d'une drôlerie acide assez jubilatoire. 8/10
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- Monteur
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Man on a tighrope (1953)
Dans les années 50, le directeur d'un cirque tchecoslavaque, qui n'en peu plus de supporter les brimades des autorités, décide de faire passer le Rideau de Fer à sa troupe...
Ce film est bien entendu une oeuvre de commande d'Elia Kazan, que lui a confié la Fox pour que ce dernier donne une preuve cinématogrpahique à son revirement d'opinion sur le communisme. Kazan ne la portait pas, par ailleurs, trop sur son coeur... On peut s'attendre à une oeuvre consensuelle, d'un anticommunisme primaire et surtout totalement impersonnelle.
Il n'en est rien: on est bien dans l'univers tant visuel que thématique de Kazan: le cinéaste traite tout au long de ce film bien écrit et captivant de ses thèmes fétiches: la délation, la lacheté, la frustation sexuelle, la nymphomanie... A ce titre, la mise en scène de Kazan est inspirée et dégage cette sensualité troublante dont il a le secret... Finalement, on est pas loin d'Un tramway nommé Désir, de Baby Doll ou de Sur les quais...
Les acteurs sont superbement dirigés est dégage un beau potentiel émotionnel, surtout le couple interprété par Fredric March et Gloria Grahame...
Ou comment un immense cinéaste transcende de sa personnalité une commande.
Très bien donc.
Dans les années 50, le directeur d'un cirque tchecoslavaque, qui n'en peu plus de supporter les brimades des autorités, décide de faire passer le Rideau de Fer à sa troupe...
Ce film est bien entendu une oeuvre de commande d'Elia Kazan, que lui a confié la Fox pour que ce dernier donne une preuve cinématogrpahique à son revirement d'opinion sur le communisme. Kazan ne la portait pas, par ailleurs, trop sur son coeur... On peut s'attendre à une oeuvre consensuelle, d'un anticommunisme primaire et surtout totalement impersonnelle.
Il n'en est rien: on est bien dans l'univers tant visuel que thématique de Kazan: le cinéaste traite tout au long de ce film bien écrit et captivant de ses thèmes fétiches: la délation, la lacheté, la frustation sexuelle, la nymphomanie... A ce titre, la mise en scène de Kazan est inspirée et dégage cette sensualité troublante dont il a le secret... Finalement, on est pas loin d'Un tramway nommé Désir, de Baby Doll ou de Sur les quais...
Les acteurs sont superbement dirigés est dégage un beau potentiel émotionnel, surtout le couple interprété par Fredric March et Gloria Grahame...
Ou comment un immense cinéaste transcende de sa personnalité une commande.
Très bien donc.