Publié : 16 oct. 03, 20:12
Presque rien à voir, mais j'adore les titres des films de Bunuel, surtout : Cet obscur objet de désir
voilà
voilà
Non...John Constantine a écrit :Belle de Jour: Bunuel, Deneuve, Piccoli, J-C Carrière... un film que j'ai souvent raté à la tv, vu quelques bouts... mais j'ai fait mes devoirs, et je suis resté scotché devant le dvd. Un film où les fantasmes et la réalité sont mis sur le même plan, avec une photo lumineuse mettant en valeur une Deneuve nue dont on ne voit que la cambrure et le dos, mais le plus beau dos, le plus érotique de l'histoire du cinoche français. Exploration des fantasmes féminins - bon par des hommes quand même, mais apparemment bien documentés - des frustrations bourgeoises - le film aurait pu s'appeler "le charme discret de la bourgeoisie"- film surréaliste, fétichiste [bcp de plans de jambes] mais aussi comédie très particulière [le fantasme du médecin maso, la chaussette trouée de Marcel], en bref un film dans lequel vous pouvez tout projeter, comme cette fin complètement irréelle mais en même temps étrangement logique...
PS: interview de JC Carrière dans le dvd, qui donne des pistes au film et explique sa construction avec l'intelligence et la simplicité qui lui est propre
8/10
Un film avec un pouvoir de fascination indéniable, intoxicant. Etes-vous tombé aussi sous le charme?
Roy Neary a écrit :Alors Philip, tu es dans ta période "je dégomme les grands classiques" ?
Meuh non. Ces préférences relèvent du jardin secret de chacun et sont par principe indiscutables.Ronan a écrit : Puis, Deneuve me fascine peu, ceci expliquant peut-être...
(...)
Puis bon, mes indifférences absolues ont de quoi choquer plus d'un cinéphile
1. Il est fort probable que Carrière ignore jusqu'au nom de Suzuki. Qui, en Europe, avait pu voir les films de Suzuki à l'époque? Personne, je pense.Ronan a écrit :Et que penser du discours "bonistique" de Carrière, insistant lourdement sur le réalisme de l'"étude de cas", sur l'inovation que pouvait constituer ce film, quand en le voyant j'avais en tête l'antérieur "La Barrière de Chair", de Suzuki (...)
Peut-être est ce ceci, qui m'aura déçu, un film trop sobre par rapport à ce que j'en attendais, auquel cas une revision pourrais me faire changer d'avis.
Entièrement d'accord sur le Chabrol : mise en scène magistrale sur un scénario beaucoup trop immédiatement lisible dont les intentions se voient comme le nez au milieu de la figure, loin des grandes réussites chabroliennes. Mais c'est pour moi tout le contraire dans Belle de jour, qui ne démontre rien, et dont l'énigme se dérobe jusqu'au bout. Que s'est-il passé réellement au juste ? Nous n'en saurons rien ; et le happy end paradoxal (le mari miraculeusement guéri) ne fait qu'ajouter au mystère.Ronan a écrit : Peut être aussi faut il chercher du coté du coscénariste, décidemment trop satisfait de son boulot...Ca m'a fait penser un peu au dernier Chabrol, brillant stylistiquement mais au scénario vraiment trop démonstratif (et, dans les deux cas, le sous texte psychanalitique du genre qui m'épuise : immanquable)
A part le mélange fantasmes-réalité et fantasmes déviants tapis sous une apparence banale, je ne vois pas beaucoup de points communs avec LynchRoy Neary a écrit : Cela m'étonne un peu que, en bon amateur de David Lynch, tu n'aies pas aimé un film comme Belle de jour
Et bien c'est déjà ça et ça fait quand même pas mal, non ?!!Philip Marlowe a écrit :A part le mélange fantasmes-réalité et fantasmes déviants tapis sous une apparence banale, je ne vois pas beaucoup de points communs avec Lynch
Roy Neary a écrit :Et bien c'est déjà ça et ça fait quand même pas mal, non ?!!Philip Marlowe a écrit :A part le mélange fantasmes-réalité et fantasmes déviants tapis sous une apparence banale, je ne vois pas beaucoup de points communs avec Lynch
D'ailleurs ces fantasmes sont aussi froids que le vernis qui les recouvre j'ai trouvéRoy Neary a écrit : Bunuel explore le feu des fantasmes tapi derrière le vernis froid et calculateur des comportement sociaux.
Et merci à toi d'avoir retranscrit avec autant d'enthousiasme ton plaisir à découvrir les deux filmsJordan White a écrit :Mais j'ai beaucoup aimé ses moments de fantaisie et l'interprétation de Deneuve. Je comprends désormais d'autant plus la logique de Belle toujours de Manoel de Oliveira, son atmosphère et ses dialogues finaux en écho à ceux très poétiques de Belle de jour. Merci à toi Phnom&Penh pour le DVD.
Phnom&Penh a écrit : Je ne sais pas quels Buñuel tu connais ou pas mais je pense que la plupart de ses films ont tout pour te plaire. Les Oliveira, ça dépend des films, il épouse des sujets et formes de mise en scène souvent très différents, c'est un formaliste et un littéraire compliqué, on peut beaucoup aimer certains films et en rejeter d'autres.