Otto Preminger (1905-1986)
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Re: Otto Preminger (1906-1986)
Sainte Jeanne, Saint Joan (1957)
Une évocation de la vie de Jeanne d'Arc adaptée de la pièce de George Bernard Shaw par Graham Greene.
Sainte-Jeanne est un film vraiment spécial, bien qu'inspiré d'une pièce de théâtre, on sent son origine dans la longueur des monologues qui permettent au réalisateur de longs plans séquences, et aussi dans les dialogues où la religion est au centre du procès. Le film est en quelque sorte le rêve de Charles VII, tous les protagonistes des évènements sont morts, Jeanne d'Arc vient d'être sanctifiée, et elle apparaît en rêve au roi. On se demande ce qui s'est passé dans la tête de l'auteur pour rendre le roi aussi crétin et ridicule. Certes Charles VII était lâche, mais ici il est plus proche du débile mental sauf dans sa vieillesse, où il semble s'être assagi. Le film n'offre aucune scène d'action, le siège d'Orléans n'est évoqué que par les dialogues et la traversée de la Loire de Jeanne d'Arc et de ses "hommes". Le film tourné en studio est une suite de scènes qui montrent Jeanne d'Arc et ses voix et sa confrontation continue avec tous les hommes. Elle est d'ailleurs la seule femme du film. On remarque une fois encore les gros plans qui laissent place à un arrière plan riche, notamment dans une scène où Jeanne essaie de convaincre Brunoy et qu'on aperçoit au fond, le roi jouer à la marelle avec sa cour. Jean Seberg crève l'écran pour son premier rôle avec sa coupe de cheveux très rase, elle est émouvante et très juste dans ses interrogations et ses accusations. Richard Widmark fait un numéro extraordinaire également dans Charles VII, même si on peut être choqué par la caractérisation du roi. Richard Todd est plein de charme en Brunoy, John Gielgud, Anton Walbrook complètent admirablement ce casting. Curieusement la pièce n'épargne pas les anglais même s'ils les rachète dans l'ultime pied de nez de la pièce et l'arrivée de cet anglais dans le rêve de Charles VII, anglais qui a donné à Jeanne sur le bucher une croix. On remarque la patte Preminger dans le générique très graphique une fois encore avec ces espèces de flocons qui se terminent sur les fameuses jambes de l'affiche. Sainte Jeanne est un film superbe plastiquement parlant, mais nous sommes quand même un peu trop parfois dans du théâtre filmé, même si c'est du théâtre de haut vol !
Une évocation de la vie de Jeanne d'Arc adaptée de la pièce de George Bernard Shaw par Graham Greene.
Sainte-Jeanne est un film vraiment spécial, bien qu'inspiré d'une pièce de théâtre, on sent son origine dans la longueur des monologues qui permettent au réalisateur de longs plans séquences, et aussi dans les dialogues où la religion est au centre du procès. Le film est en quelque sorte le rêve de Charles VII, tous les protagonistes des évènements sont morts, Jeanne d'Arc vient d'être sanctifiée, et elle apparaît en rêve au roi. On se demande ce qui s'est passé dans la tête de l'auteur pour rendre le roi aussi crétin et ridicule. Certes Charles VII était lâche, mais ici il est plus proche du débile mental sauf dans sa vieillesse, où il semble s'être assagi. Le film n'offre aucune scène d'action, le siège d'Orléans n'est évoqué que par les dialogues et la traversée de la Loire de Jeanne d'Arc et de ses "hommes". Le film tourné en studio est une suite de scènes qui montrent Jeanne d'Arc et ses voix et sa confrontation continue avec tous les hommes. Elle est d'ailleurs la seule femme du film. On remarque une fois encore les gros plans qui laissent place à un arrière plan riche, notamment dans une scène où Jeanne essaie de convaincre Brunoy et qu'on aperçoit au fond, le roi jouer à la marelle avec sa cour. Jean Seberg crève l'écran pour son premier rôle avec sa coupe de cheveux très rase, elle est émouvante et très juste dans ses interrogations et ses accusations. Richard Widmark fait un numéro extraordinaire également dans Charles VII, même si on peut être choqué par la caractérisation du roi. Richard Todd est plein de charme en Brunoy, John Gielgud, Anton Walbrook complètent admirablement ce casting. Curieusement la pièce n'épargne pas les anglais même s'ils les rachète dans l'ultime pied de nez de la pièce et l'arrivée de cet anglais dans le rêve de Charles VII, anglais qui a donné à Jeanne sur le bucher une croix. On remarque la patte Preminger dans le générique très graphique une fois encore avec ces espèces de flocons qui se terminent sur les fameuses jambes de l'affiche. Sainte Jeanne est un film superbe plastiquement parlant, mais nous sommes quand même un peu trop parfois dans du théâtre filmé, même si c'est du théâtre de haut vol !
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Re: Otto Preminger (1906-1986)
Bonjour Tristesse
Alors là, je n'ai pas aimé.
Je trouve que Preminger ne s'en sort pas avec ce scénario beaucoup trop petit pour lui (l'histoire du film ne ferait que 10 minutes d'Amber ou du Cardinal).
Il y a aussi des problèmes de casting (Demongeot est assez catastrophique), mais surtout les personnages n'ont quasiment aucun intérêt.
Finalement, je ne sauverai que le générique magnifique de Saul Bass et quelques scènes (la dernière scène de Deborah Kerr, et la scène finale du film), comme par hasard des scènes quasi muettes dans un film qui parle beaucoup trop.
4/10
Alors là, je n'ai pas aimé.
Je trouve que Preminger ne s'en sort pas avec ce scénario beaucoup trop petit pour lui (l'histoire du film ne ferait que 10 minutes d'Amber ou du Cardinal).
Il y a aussi des problèmes de casting (Demongeot est assez catastrophique), mais surtout les personnages n'ont quasiment aucun intérêt.
Finalement, je ne sauverai que le générique magnifique de Saul Bass et quelques scènes (la dernière scène de Deborah Kerr, et la scène finale du film), comme par hasard des scènes quasi muettes dans un film qui parle beaucoup trop.
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Re: Otto Preminger (1906-1986)
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Il faut le voir comme une rareté qui serait tombée dans l'oubli si Preminger ne l'avait pas réalisé. Avouons en même temps que ce n'est pas non plus un film dont on entend parler tous les jours, même s'il est réalisé par l'un des grands d'Hollywood, et quelque part cela rassure car le film mérite quand même sa place très marginale dans l'Histoire du cinéma. Bien qu'il soit ancré dans son époque (le temps de guerre) et que ce simple divertissement remplisse aisément sa fonction auprès du public, on ne retiendra pas grand chose. Il y a bien quelques notes d'humour plutôt réussies qui, au début, font espérer quelque chose d'un peu moins mièvre mais une trame romantique naïve et un peu lourde vient envahir le scénario et ne plus le lâcher. Même la charmante Jeanne Crain ne suffit pas à déplacer les foules.
Une curiosité, donc, pour les complétistes.
Il faut le voir comme une rareté qui serait tombée dans l'oubli si Preminger ne l'avait pas réalisé. Avouons en même temps que ce n'est pas non plus un film dont on entend parler tous les jours, même s'il est réalisé par l'un des grands d'Hollywood, et quelque part cela rassure car le film mérite quand même sa place très marginale dans l'Histoire du cinéma. Bien qu'il soit ancré dans son époque (le temps de guerre) et que ce simple divertissement remplisse aisément sa fonction auprès du public, on ne retiendra pas grand chose. Il y a bien quelques notes d'humour plutôt réussies qui, au début, font espérer quelque chose d'un peu moins mièvre mais une trame romantique naïve et un peu lourde vient envahir le scénario et ne plus le lâcher. Même la charmante Jeanne Crain ne suffit pas à déplacer les foules.
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
Aujourd'hui, mise à jour de la chronique du film Exodus.
En plus de l'analyse, sont traités les deux éditions DVD (l'ancienne MGM et la nouvelle Opening) de même que le Blu-ray Opening.
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
je savais pas que le film était ressorti. Et l'édition a l'air correcte en plus. C'est une chouette nouvelle!Roy Neary a écrit :Aujourd'hui, mise à jour de la chronique du film Exodus.
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
Ample dans son ambition et sa conception, remarquable dans sa réalisation, l'un des tous meilleurs Preminger, avec un scénario formidable (ce qui n'est pas toujours le cas pour les grandes fresques hollywoodiennes). Jolie chronique.Roy Neary a écrit :Aujourd'hui, mise à jour de la chronique du film Exodus.
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
Pour moi au contraire, encore un beau film néanmoins plombé par son scénario, Dalton Trumbo et moi n'étant définitivement, vraiment pas très copains. Le DVD, bien meilleur que le MGM, est quand même décevant par le fait qu'il n'y ait pas eu restauration et que la copie demeure très sale.Strum a écrit :Ample dans son ambition et sa conception, remarquable dans sa réalisation, l'un des tous meilleurs Preminger, avec un scénario formidable (ce qui n'est pas toujours le cas pour les grandes fresques hollywoodiennes). Jolie chronique.Roy Neary a écrit :Aujourd'hui, mise à jour de la chronique du film Exodus.
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
Je présume que tu reproches au scénario sa division en grands blocs, ou la manière un peu de seconde main dont il traite l'histoire d'amour entre Newman et Eva Marie Saint ? Je trouve pour ma part qu'il a le grand mérite de condenser avec clarté en un minimum de temps un maximum d'éléments historiques et politiques très compliqués à démêler, quitte à devoir élimer les transitions entre chaque bloc et à en simplifier et dramatiser les points d'orgue. A cette aune, je trouve le film assez passionnant. Pour que tout coule sans rupture, il aurait fallu faire un film beaucoup moins ambitieux par son spectre - mais historiquement et politiquement, cela aurait été moins intéressant.Jeremy Fox a écrit :Pour moi au contraire, encore un beau film néanmoins plombé par son scénario, Dalton Trumbo et moi n'étant définitivement, vraiment pas très copains. Le DVD, bien meilleur que le MGM, est quand même décevant par le fait qu'il n'y ait pas eu restauration et que la copie demeure très sale.
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
Faudrait que je le revois mais j'avais été moyennement emballé par ce film. De Preminger je place nettement au-dessus les incontournables Laura, Where the Sidewalk Ends, Sainte Jeanne ou Autopsie d'un meurtre. Il faut que je m'y recolle à la faveur de la sortie blu-ray.
Dernière modification par Père Jules le 19 janv. 12, 16:37, modifié 2 fois.
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
Passionnant historiquement, nous sommes bien d'accord. Mais (et là je parle des scénarios de Trumbo en général, à quelques exceptions cependant, Spartacus en premier lieu), la plupart du temps, il n'arrive pas à me rendre attachant ses personnages et je dois dire que la plupart du temps son écriture m'ennuie tout en lui trouvant un gros manque de finesse. J'ai toujours l'impression qu'il chausse des gros sabots et du coup je décroche en général assez vite.Strum a écrit :Je présume que tu reproches au scénario sa division en grands blocs, ou la manière un peu de seconde main dont il traite l'histoire d'amour entre Newman et Eva Marie Saint ? Je trouve pour ma part qu'il a le grand mérite de condenser avec clarté en un minimum de temps un maximum d'éléments historiques et politiques très compliqués à démêler, quitte à devoir élimer les transitions entre chaque bloc et à en dramatiser les points d'orgue. A cette aune, je trouve le film assez passionnant. Pour que tout coule sans rupture, il aurait fallu faire un film beaucoup moins ambitieux par son spectre - mais historiquement et politiquement, cela aurait été moins intéressant.Jeremy Fox a écrit :Pour moi au contraire, encore un beau film néanmoins plombé par son scénario, Dalton Trumbo et moi n'étant définitivement, vraiment pas très copains. Le DVD, bien meilleur que le MGM, est quand même décevant par le fait qu'il n'y ait pas eu restauration et que la copie demeure très sale.
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
Pas très emballé non plus par cet Exodus à la dernière révision: un de ces "classiques" des diffusions télé à une certaine époque qui ne me semble pas mériter tant d'honneurs. Dans les Preminger de l'époque, Tempête à Washington est d'un tout autre niveau.
Il faudrait que je revoie son Cardinal que j'avais trouvé assez beau formellement.
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
S'agissant des personnages d'Exodus, ce n'est pas faux. Les personnages, à quelques exceptions près (celui de Lee J. Cobb) y sont un peu écrasés par les évènements au sens où ils font parfois figure de représentant type d'un mouvement ou d'une attitude.Jeremy Fox a écrit :Passionnant historiquement, nous sommes bien d'accord. Mais (et là je parle des scénarios de Trumbo en général, à quelques exceptions cependant, Spartacus en premier lieu), la plupart du temps, il n'arrive pas à me rendre attachant ses personnages et je dois dire que la plupart du temps son écriture m'ennuie tout en lui trouvant un gros manque de finesse.
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
Tiens moi c'est l'inverse. Laura m'ennuie à mourir mais j'ai beaucoup aimé Exodus.Père Jules a écrit :De Preminger je place nettement au-dessus les incontournables Laura
Outre le traitement scénaristique focalisé sur les Israéliens et très léger sur les ennemis extérieurs, je pense que son principal défaut est sans doute de souffrir d'une durée trop longue, ainsi que d'une construction en gros morceaux de gâteau un brin pesante. Paradoxalement la première partie du film, justement centrée sur l'épisode de l'Exodus, est celle qui m'a le moins captivé ; beaucoup plus intéressante est la suite en Israël. Mais la mise en scène ample et précise de Preminger prend à bras le corps cette page d'Histoire aussi passionnante que casse-gueule et offre une fresque que je trouve incisive, assez éloignée des canons hollywoodiens. La romance en effet y est accessoire, les personnages ne sont pas glamourisés dans leur combat et leurs valeurs, certaines scènes sont audacieuses (je pense par exemple à cette longue séquence oppressante d'interrogatoire se finissant par les aveux terribles de Sal Mineo quand il était en camp de concentration), le spectaculaire, excepté l'évasion de la prison, y est quasi inexistant. J'ai été également positivement surpris, et marqué, par l'implication particulière de Paul Newman et Eva Marie Saint. Bien qu'ils fussent de grosses stars à cette époque ils semblent intelligemment refuser le jeu de l'iconisation, s'effaçant derrière des personnages pas foncièrement empathiques (pendant une bonne heure, Ari Ben Canaan est très monolithique et plutôt inamical). La qualité de la photographie et la crédibilité de la reconstitution sont également à signaler ; sans que je sache trop pourquoi, j'ai un peu pensé au spectre de David Lean. Bref, compte tenu du contexte de production et de ses limites, j'avais eu le sentiment de voir un beau film sur ce sujet complexe... mes souvenirs commencent à devenir un peu flous dans le détail, mais j'avais trouvé qu'Exodus était relativement pédagogique, en tout cas ambitieux, et évitait assez à mon goût le piège du pro-sionisme militant pour évoquer un vœu plus large, plus consensuel peut-être aussi : celui de la coexistence pacifique au Proche-Orient. Mais à l'époque le message final devait quand même faire son petit effet.
Et la jeune Jill Haworth ne m'avait pas laissé insensible...
- cinephage
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
Très amateur du cinéma de Preminger, je trouve que, si Exodus est un film intéressant, on est quand même loin des meilleurs titres du cinéaste. L'intrigue est effectivement très découpée, à tenter de regrouper des évènements historiques de nature très différente, et d'inégal intérêt. On passe de moments passionnants à des exposés un peu barbants, de séquences romantiques en confessions souterraines, d'évasions spectaculaires en village assiégé. Certes, le film a le mérite de retracer une histoire riche en évènements, mais il y gagne un encombrant coté fourre-tout qui en gêne la lisibilité.Strum a écrit : Ample dans son ambition et sa conception, remarquable dans sa réalisation, l'un des tous meilleurs Preminger, avec un scénario formidable (ce qui n'est pas toujours le cas pour les grandes fresques hollywoodiennes). Jolie chronique.
Comme le signal le texte, la quasi-absence des palestiniens, et l'étrange nazi qu'on voit à leur tête, est tout de même un souci... Mais à mon sens, en embrassant une thématique aussi vaste, Preminger ne peut que renoncer à émouvoir ou atteindre le spectateur. Ni les relations aux enfants, ni l'histoire d'amour, ni la relation fraternelle contrariée, n'ont le temps de se construire sur autre chose que du factuel (cf par exemple le très pesant laïus sur les enfants traumatisés de la shoah, servi par le docteur à Eva Marie Saint, mais dont observera jamais la vérité dans le film, il ne s'agit que d'ajouter du factuel).
Bref, si certaines séquences sont vraiment réussies, le film m'est apparu comme une jolie tentative d'aborder un sujet trop vaste, dans lequel on s'est un peu perdu. La mise en scène en reste élégante, et les comédiens sont très bien. Seul vrai bémol, la musique qui manque vraiment d'ampleur à mon sens, et ne parvient guère à marquer le film sur le plan sonore...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Otto Preminger (1905-1986)
Dans mon souvenir, un film à la fois à la fois spectaculaire et intelligent (comme on en voit trop peu à mon goût de nos jours ?) qui m'avait surpris: en effet contrairement à ce qu'on pourrait croire, la croisière de l'Exodus en elle-même n'est que peu traitée.
La séquence de la prison est un grand moment de mise en scène. Et puis au niveau du fond, il me semble que le personnage incarné par John Derek donnait une image un peu moins manichéenne des Palestiniens que ce que je craignais même si le film est perfectible de ce côté là.
Ceci dit, même si je trouve que Preminger est aussi doué pour les fresques que pour les thrillers intimistes, je préfère les suivantes: TEMPETE A WASHINGTON et LE CARDINAL.
La séquence de la prison est un grand moment de mise en scène. Et puis au niveau du fond, il me semble que le personnage incarné par John Derek donnait une image un peu moins manichéenne des Palestiniens que ce que je craignais même si le film est perfectible de ce côté là.
Ceci dit, même si je trouve que Preminger est aussi doué pour les fresques que pour les thrillers intimistes, je préfère les suivantes: TEMPETE A WASHINGTON et LE CARDINAL.