Re: Sammo Hung
Publié : 22 nov. 13, 11:31
Pantyhose Hero (1990)
Deux policiers indisciplinés se voient confiés une enquête sur un double meurtre dans le milieu homosexuel
En changeant de décénnie, le cinéma de Sammo Hung commence à perdre de son succès. Le génial Pedicab Driver n'ayant pas trouvé son public, Sammo doit revenir à des formules plus commerciales, moins ambitieuses (et onéreuses) et donc moins personnelles. Y compris dans l'humour doucement burlesque des Lucky Stars. Désormais, il faut du rire plus gras et il est peu étonnant donc de le voir s'attaquer à une sorte de Cruising mais plus proche de la cage aux folles pour sa tonalité.
Vu la passion du public HK pour le rire qui tache, je m’attendais à un humour bien plus homophobe et finalement, ce n’est pas si pire que ça. Les gags reposent plus sur le duo de policiers et leurs visions de la communauté gay que sur les gays eux-mêmes. Après bien-sûr, on n’échappe pas à un certain nombre de stéréotypes plus ou moins lourd.
On sent de toute façon que Sammo est moins à l’aise dans ses moments que lors des passages loufoques au début du film.
La première scène où il apparait avec son partenaire Alan Tam est d’ailleurs excellente. On les voit installer des dizaines de pancartes en cartons à leurs effigies pour faire croire à des mafieux qu’ils sont cernés par des policiers
Ca lance d’ailleurs une scène d’action énorme, typique du style Sammo Hung. Découpage ultra précis, montage nerveux et lisible, chorégraphie inventive, chutes douloureuses, excellente utilisation du décor et mobilier, photographie soignée, gags funs (la jambe en bois ) et violence stupéfiante (tronçonneuse à la clé !! ). Du grand art.
Comme on s’en doute, les scènes d’actions resteront en retrait durant le reste du film. On trouve 2-3 combats très courts mais tout autant virtuoses. Le premier se déroule à la sortie d’une boite de nuit contre des loubards et se termine par une cascade de malade où Sammo (ou sa doublure) se fait percuter par une voiture de manière vraiment brutale (faut le voir pour le croire ). Le second dans un restaurant est assez fulgurant mais frustrant. Et le troisième contre le tueur qui renoue avec la violence sèche et précise du début.
Le final se fait attendre car le film commence à s’enliser entre l’enquête qui n’avance pas, l’humour moins efficace que la première partie (le thé salé, les cours pour passer pour un homosexuel, le moustique) et une sous-intrigue sentimentale bien trop envahissante même si la séquence où Sammo comprend que son ami l’a trahi témoigne d’une joli sensibilité et d’une interprétation plus subtile.
Bref l’approche du final vient nous délivrer et l’attente ne sera pas vaine car il est assez dément. C’est du niveau du début en encore plus long et plus intense. Les chorégraphies sont fabuleuses, toujours aussi rapide et d’une maitrise technique et formelle impressionnante qui confirme que Sammo Hung est un très grand réalisateur dans ce registre. A part quelque ralentis rajoutés en post prod, c’est carré de chez carré et anthologique du début à la fin avec quelques enchainement bluffants (les gros rouleaux en bois, les barres métalliques !) et des coups/chutes qui font vraiment mal.
Bref, pas loin de 10 minutes de pur bonheur.
J’ai réussi à mettre la main sur le VCD HK qui se fait très très rare mais qui est malheureusement recadrée en 1.33. Ca se sent vraiment à plusieurs moments (ne serait-ce que parce que certains sous-titres sont incomplets). Mieux vaut essayer de voir le laserdisc qui est lui au bon format et d’une meilleure qualité d’image. Vu qu’on est pas près de l’avoir en DVD/blu-ray (y compris en import), je vous conseil donc de le regarder sur youtube où il se trouve en entier et en 1.85
Allez, je vous met le car fight avec la cascade de psychopate à la fin
Deux policiers indisciplinés se voient confiés une enquête sur un double meurtre dans le milieu homosexuel
En changeant de décénnie, le cinéma de Sammo Hung commence à perdre de son succès. Le génial Pedicab Driver n'ayant pas trouvé son public, Sammo doit revenir à des formules plus commerciales, moins ambitieuses (et onéreuses) et donc moins personnelles. Y compris dans l'humour doucement burlesque des Lucky Stars. Désormais, il faut du rire plus gras et il est peu étonnant donc de le voir s'attaquer à une sorte de Cruising mais plus proche de la cage aux folles pour sa tonalité.
Vu la passion du public HK pour le rire qui tache, je m’attendais à un humour bien plus homophobe et finalement, ce n’est pas si pire que ça. Les gags reposent plus sur le duo de policiers et leurs visions de la communauté gay que sur les gays eux-mêmes. Après bien-sûr, on n’échappe pas à un certain nombre de stéréotypes plus ou moins lourd.
On sent de toute façon que Sammo est moins à l’aise dans ses moments que lors des passages loufoques au début du film.
La première scène où il apparait avec son partenaire Alan Tam est d’ailleurs excellente. On les voit installer des dizaines de pancartes en cartons à leurs effigies pour faire croire à des mafieux qu’ils sont cernés par des policiers
Ca lance d’ailleurs une scène d’action énorme, typique du style Sammo Hung. Découpage ultra précis, montage nerveux et lisible, chorégraphie inventive, chutes douloureuses, excellente utilisation du décor et mobilier, photographie soignée, gags funs (la jambe en bois ) et violence stupéfiante (tronçonneuse à la clé !! ). Du grand art.
Comme on s’en doute, les scènes d’actions resteront en retrait durant le reste du film. On trouve 2-3 combats très courts mais tout autant virtuoses. Le premier se déroule à la sortie d’une boite de nuit contre des loubards et se termine par une cascade de malade où Sammo (ou sa doublure) se fait percuter par une voiture de manière vraiment brutale (faut le voir pour le croire ). Le second dans un restaurant est assez fulgurant mais frustrant. Et le troisième contre le tueur qui renoue avec la violence sèche et précise du début.
Le final se fait attendre car le film commence à s’enliser entre l’enquête qui n’avance pas, l’humour moins efficace que la première partie (le thé salé, les cours pour passer pour un homosexuel, le moustique) et une sous-intrigue sentimentale bien trop envahissante même si la séquence où Sammo comprend que son ami l’a trahi témoigne d’une joli sensibilité et d’une interprétation plus subtile.
Bref l’approche du final vient nous délivrer et l’attente ne sera pas vaine car il est assez dément. C’est du niveau du début en encore plus long et plus intense. Les chorégraphies sont fabuleuses, toujours aussi rapide et d’une maitrise technique et formelle impressionnante qui confirme que Sammo Hung est un très grand réalisateur dans ce registre. A part quelque ralentis rajoutés en post prod, c’est carré de chez carré et anthologique du début à la fin avec quelques enchainement bluffants (les gros rouleaux en bois, les barres métalliques !) et des coups/chutes qui font vraiment mal.
Bref, pas loin de 10 minutes de pur bonheur.
J’ai réussi à mettre la main sur le VCD HK qui se fait très très rare mais qui est malheureusement recadrée en 1.33. Ca se sent vraiment à plusieurs moments (ne serait-ce que parce que certains sous-titres sont incomplets). Mieux vaut essayer de voir le laserdisc qui est lui au bon format et d’une meilleure qualité d’image. Vu qu’on est pas près de l’avoir en DVD/blu-ray (y compris en import), je vous conseil donc de le regarder sur youtube où il se trouve en entier et en 1.85
Allez, je vous met le car fight avec la cascade de psychopate à la fin