Je n'ai pas aimé du tout.
Le film fonctionne pour moi par bribes et pas dans son entier, carrément lourd sur la longueur. Quelques beaux plans, celui du bras tendu vers la petite fille suivant la chute de son oncle, puis le plan suivant qui montre au ralenti qu'il vient de la perdre de vue, l'immobilisme de la même petite qui a tenté de s'accrocher à la corde qu'elle avait réussie à nouer avec de vieilles affaires. Deux secondes plus tard, un léger mouvement de caméra montre que la créature l'a chopé par sa tentacule.
Je n'ai pas accroché au reste, trouvant le temps souvent long et pourtant je n'avais pas d'à priori en ne me positionnant pas comme un spectateur de film de monstre avec beaucoup d'action, je m'attendais à ce qu'il y ait de la psychologique, une description des rapports entre les membres de la famille, avec l'expression d'une angoisse forte dûe à l'absence et à la culpabilité. Mais là encore je trouve la patte peu finaude, à force d'étirer les dialogues portant souvent la faute sur un tiers, avec une virulence dans le propos qui m'a déconcertée puis franchement agacée. Les changements de tons n'y changent rien d'autant que l'histoire m'a au final peu passionnée tant je trouve que les saillies viennent souvent gâcher les bonnes intentions de mise en scène et une certaine virtuosité (plans-séquences assez discrets, cadrages pensés, etc.) Ce regard porté sur l'occident avec une partie politique à dormir debout et un message écolo confondant de naïveté, les américains responsables de tous les maux même sur le ton de la fable (puisque c'en est une) appuyée par une forme d'antiamericanisme primaire m' a intrigué, m'a lassé puis a fini par me taper plus sur le système qu'autre chose, d'autant plus quand il se cache derrière la critique d'un système national pourri de l'intérieur. La police et les scientifiques sont décrits comme des débiles ou des fous. Super original comme traitement, et ce alors que le fond demande un traitement rigoureux plutôt que des blagues potaches ou une interminable scène de torture médicale. La caricature du scientifique avec le strabisme et le discours manipulateur très peu pour moi.
Pour le reste, enfin reprenons dès la séquence d'ouverture, les fameuses vingt minutes qui déchirent grave leur race apparemment avec la chasse des passants sur le parvis. C'est pas mal fait, mais la comparaison avec
La Guerre des Mondes s'il devait y en avoir une tournerait largement en faveur de ce dernier tant l'attaque des extraterrestres m'avait tétanisé par la force et l'impact de la mise en scène. Ici, pas une once de décharge d'adrénaline, quelques plans sympas mais pas véritablement de peur ou de suspens, j'ai senti cela comme un exercice de style à part entière essayant d'en jeter le plus possible. Et une démo pour des cgi qui fonctionnent une fois sur deux. La seule bonne idée c'est vraiment le ralenti sur la fille qui se fait enlever. Là on sent que quelque chose se passe, le reste du temps ça se résume à des cris poussifs et à des personnages en plastique balancés contre un mur. Globalement j'ai trouvé l'incrustation pas terrible et la créature dans la plupart de ses apparitions pas fameuse voire ratée, sauf lors des plans dans le tunnel, où la texture est plus réaliste. J'ai trouvé aussi la photo médiocre avec un gout certain que je ne partage pas pour le sombre, l'obscurité et les couleurs désaturées. Je pense qu'en le regardant en salle je serai soit sorti soit je me serais endormi.
The Host est donc à mes yeux extrêmement bancal et bavard, l'ensemble m'a paru sonner terriblement faux dans l'intimité comme dans les morceaux dits de bravoure sauf le dernier quand la fille est récupérée dans la bouche ainsi que le petit garçon. On vocifère beaucoup aussi dans ce film, comme dans
Old Boy. Tout cela me passe au dessus de la tête. Le score m'a aussi paru surligner ce qui n'avait pas besoin de l'être, tout comme les gros plans sur le portrait de la petite fille suivie de l'hystérie collective au début dans le gymnase. Cela dit bien joué pour la poudre aux yeux.
Un film que j'aurai oublié demain.
3/10