Que dire ?
Si ce n'est l'effarement qui m'a frappé devant cet énorme, indigeste et superfiel amoncellement d'images, toutes léchées dans leur "glauquitude", qui n'est jamais parvenu à me toucher, ne serait-ce qu'une seule seconde.
Gans continue de vouloir faire des films maniéristes avec le plus grand sérieux du monde, à partir de scénarii qu'il n'arrive pas à mes yeux à rendre intéressants, émouvants n'en parlons même pas. Du coup le film s'éternise et s'évertue à donner sens à une histoire aux relents anti-fanatisme religieux aussi larvée que déjà vue.
Aucune implication, aucune émotion, des personnages à la serpe, une volonté aussi d'en mettre plein la vue. Alors, certes certains plans sont réussis, techniquement ils sont pas mal, je pense à la première attaque de Pyramide Head, protagoniste qui aurait pu faire monter la pression d'ailleurs mais qui laisse après deux séquences le trouillomètre à zéro. Quand il balaye la pièce confinée dans laquelle se trouve Rose et la flic on sent que ça pourrait aller plus loin, et c'est bien fichu.
Mais pour le reste : personnages grotesques, scène bis dans l'esprit mais ratées dans leur exécution, tout en lorgnant du côté de Giger ou du groupe Tool
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- La scène de l'attaque des femmes attirées par la lumière avec des têtes masquées.
absence de rythme, esthétique poussive, éclairage agressif.
Le son fait ses gros booms avec des chutes de grave qui réveillent le caisson. Et après ?
La fin, avec le bûcher dévie dans le délire baroque, enfin, je suppose qu'il voulait que ça "sonne" ainsi, mais perso, j'ai trouvé que c'était surtout d'un mauvais goût absolu. Seul truc qui m'a paru tenir à peu près la route dans cette histoire à dormir debout qui emprunte aussi à certains films de fantômes japonais ( la petite fille et ses cheveux longs gras avec les grincements sonores qui vont avec) le rôle de la flic, bien
butch dans l'esprit. C'aurait pu être davantage développé, ces rapports ambigües entre elle et Rose.
Ennui total pour un ratage que je porte plus sur les épaules de Gans lui-même que sur le jeu, à la base plus angoissant pour ce qu'ai pu jouer dessus, que le film en entier qui filme un noir un peu gris, des tôles froissées, des cendres tombant du ciel, etc.
La méchante est un sosie de celle de
Johnny Guitar avec des airs de Katharine Hepburn.
Gans ne semble pas avoir eu de limites et ça se sent : on sent le film partir en live, et ne plus pouvoir revenir en arrière. Sauf qu'il est trop tard pour être crédible.
Je ne vois presque rien à sauver, même pas la gamine, à baffer.
Triste.
2.5/10