Richard Fleischer (1916-2006)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

O'Malley
Monteur
Messages : 4579
Inscription : 20 mai 03, 16:41

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par O'Malley »

Don Angelo est mort (1973)

Un Fleischer très faible, à cause de son scénario peu crédible et très mal écrit mais aussi à cause d'une mise en scène routinière, très souvent digne d'une série TV Universal de l'époque et seulement parcourue de quelques fulgurances...dont une première séquence rythmée par une très belle partition expérimentale de Jerry Goldsmith et qui promettait beaucoup.
Hélas, les personnages sont tous plus bêtes les uns que les autres, tombant chacun piteusement des les pièges (grossiers) des autres et s'entrainant dans une série de fusillades et guet-apens qui finissent par scander paresseusement le film jusqu'au dénouement final.
Le tout est finalement assez simplet et les personnages ont peu d'épaisseur, mis à part celui interprété par Frederic Forrest, dont le développement est intéressant bien que trop schématique. Anthony Quinn ne fait que passer et seuls Frederic Forrest et surtout Robert Forster tirent leur épingle du jeu.
Déception.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13984
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Alexandre Angel »

O'Malley a écrit :Don Angelo est mort (1973)

Un Fleischer très faible, à cause de son scénario peu crédible et très mal écrit mais aussi à cause d'une mise en scène routinière, très souvent digne d'une série TV Universal de l'époque et seulement parcourue de quelques fulgurances...dont une première séquence rythmée par une très belle partition expérimentale de Jerry Goldsmith et qui promettait beaucoup.
Hélas, les personnages sont tous plus bêtes les uns que les autres, tombant chacun piteusement des les pièges (grossiers) des autres et s'entrainant dans une série de fusillades et guet-apens qui finissent par scander paresseusement le film jusqu'au dénouement final.
Le tout est finalement assez simplet et les personnages ont peu d'épaisseur, mis à part celui interprété par Frederic Forrest, dont le développement est intéressant bien que trop schématique. Anthony Quinn ne fait que passer et seuls Frederic Forrest et surtout Robert Forster tirent leur épingle du jeu.
Déception.
D'accord : je comprends sa mauvaise réputation.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18363
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Kevin95 »

THE NEW CENTURIONS (1972) révision

Après avoir dompté l'ours mal léché George C. Scott sur The Last Run, Richard Fleischer remet le couvert avec le comédien pour l'adaptation d'un bouquin écrit par un fameux (pour les américains) ex-flic sur la vie quotidienne des policiers en patrouille de Los Angeles. Le réalisateur avait toutes les cartes en main pour ciseler un polar suintant la violence de l'époque, jouer sur le flippe de ces flics, leurs débordements, l'oppression que le métier comme leur terrain de jeu génèrent. Fleischer utile toutes ces cartes plus une, presque inattendue, celle de la mélancolie tenace. Comme lorsqu'il s’intéresse à la psyché d'un tueur en série (The Boston Strangler) ou à son quotidien (10 Rillington Place), Fleischer filme la tristesse en action, la mort au travail. Les flics ne sont ni sublimés, ni condamnés, juste filmés avec sympathie et compréhension, même lorsque la ligne jaune manque d'être franchie. Polar mais pas trop, drame sans pathos, The New Centurions voit le paysage de L.A. comme une terre désolée, faite de paumés, de salopards, mais aussi comme un spectacle parfois amusant, touchant (voir les prostituées qui se servent d'un camion de police comme d'un mini bar ou ce gros bras qui se marre de la feinte d'un flic). Ça pue l'humain à plein nez, ça renifle le chef d’œuvre.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99488
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :THE NEW CENTURIONS (1972) révision

. Ça pue l'humain à plein nez, ça renifle le chef d’œuvre.
8)
Avatar de l’utilisateur
Thaddeus
Ewok on the wild side
Messages : 6143
Inscription : 16 févr. 07, 22:49
Localisation : 1612 Havenhurst

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Thaddeus »

Image


L’assassin sans visage
Un serial killer – sans doute l’un des premiers du cinéma américain – terrorise une ville anonyme, trahissant par ses notes le fondamentalisme puritain qui l’anime. Pour le coincer, les enquêteurs mettent un point une effigie, un mannequin sans expression, un inquiétant golem qui va jusqu’à s’animer dans un moment frappant mais totalement invraisemblable. S’il dénonce par ailleurs la malfaisance de la presse à sensation, en arguant que la sobriété du procès verbal est toujours préférable aux complaisances de ces feuilles de chou, le film trouve son principal intérêt dans l’exploitation de cette idée visuelle qui file plutôt habilement la métaphore de toute mise en scène. Pour le reste, on est en droit de le trouver paresseux, défaillant à de nombreux niveaux et dramatiquement assez peu palpitant. 3/6

L’énigme du Chicago Express
Ce film noir compressé, à côté duquel bien des huis-clos ferroviaires paraissent lents et mollassons, est bâti sur un scénario qui semble s’être lancé le défi de concentrer le maximum de péripéties et de retournements en un minimum de temps. Témoignant d’un souci constant de la tension et de l’invention dans le plan, Fleischer le fait tenir en à peine plus d’une heure, associe l’exiguïté du décor à la vitesse de l’action, opère par contraction et densification à l’intérieur de l’image – couches visuelles superposées, espaces emboîtés. Sans jamais perdre le nerf du récit, il procède d’une incertitude entre bien et mal, favorise la confusion entre bons et méchants, et joue des manifestations trompeuses d’une vérité qui paraît dans la brusquerie avec laquelle les humains exécutent ce à quoi ils sont déterminés. 4/6

20.000 lieues sous les mers
Emploi judicieux du Cinémascope, décors inventifs, effets spéciaux très soignés avec un combat titanesque contre un calmar géant comme clou du spectacle : en se lançant dans cette adaptation du merveilleux roman de Jules Verne, les studios Disney ont témoigné d’une véritable exigence. La poésie n’en est pas absente, de l’inhumation sous-marine aux grondements de l’orgue faisant résonner l’intérieur modern style du Nautilus, en passant par le hublot en forme d’iris ou de diaphragme photographique qui s’ouvre sur les profondeurs. Quant à James Mason, il compose un Nemo pathétique, misanthrope, pacifiste, maître de l’énergie nucléaire préférant détruire son arme plutôt que d’en révéler les secrets aux hommes. Le message est clair pour l’époque, et ajoute la pertinence au charme de l’ensemble. 4/6

Les inconnus dans la ville
Où le réalisateur applique à la lettre l’un des axiomes cachés du cinéma policier : les criminels courent les rues. Ici le trio de malfrats se mêle à une communauté provinciale avant d’en braquer la banque, et le suspense se double d’une brutale coupe socio-psychologique dans l’épaisseur de la petite ville. On y observe des braves gens qui ont tous quelque chose à se reprocher. Un entrelacs quasi faulknerien de frustrations, de névroses et de secrets honteux y affleure sous des dehors placides. Les outsiders agissent comme des catalyseurs, tendant un miroir où chacun peut se reconnaître, et la marge est si étroite que les violents sont neutralisés par les deux citoyens les plus pacifiques. Sans doute un peu trop tributaire de ses intentions, cette tentative hybride n’en demeure pas moins assez captivante. 4/6

La fille sur la balançoire
D’un fait divers criminel qui défraya la chronique au début du XXème siècle, Fleischer tire un film aussi peu réductible à l’étiquetage générique (il n’a pas le pathétique du mélo) que représentatif de son temps : la thématique de la cruauté du spectacle et de la femme offerte en pâture au public invite ainsi au parallèle avec Lola Montès. Sa facture ouvragée exsude le capiteux parfum de la déviance, suggère le gouffre possible de l’inconscient, accuse tantôt l’étouffement de l’espace bourgeois, tantôt la blessure vive de l’obsession, par le biais d’une palette raffinée qui alterne le sombre (noir, gris perle, ocre et brun), l’ambre violet du music-hall ou le rouge vif de la passion. Images troublantes ne cessant de saper tout académisme pour mieux exprimer l’interdit, sa transgression, son vertige et son issue tragique. 4/6

Les Vikings
Si cette spectaculaire épopée vieillit bien, c’est parce qu’à la manière des bois et des vins elle travaille en quelque sorte sur elle-même : bien qu’elle relève du classicisme hollywoodien à une époque déterminée, elle filtre et dépose avec le temps ses propres défauts – quoique visible, la lie ne trouble pas la dégustation. Dans un Moyen-âge élastique où les traits de paganisme nordique et de cruauté (au sein des deux camps) comptent moins que les ripailles et les exploits sportifs, Fleischer adopte une respiration large et contemplative, scandée de contractions, assume un style opératique dont la théâtralité tragique se métamorphose en une sorte de nécessité vitale. La beauté baroque et picturale des plans, la violence des compositions, le souffle âpre du récit en rehaussent encore la sève légendaire. 4/6

Le génie du mal
S’inspirant de l’affaire Leopold-Loeb (déjà à l’origine de La Corde d’Hitchcock), Fleischer étudie le cas de deux fils de bonne famille s’arrogeant le droit de vie ou de mort sur les individus ordinaires et dont les justifications intellectuelles masquent des troubles mentaux. Le plaidoyer contre la peine capitale a l’audace de se fonder sur des coupables qui ne sauraient susciter la sympathie : l’exécution légale inspire à l’auteur le même dégoût que le meurtre prémédité. Mais si ne manquent ni trouvailles ni moments percutants, si la poigne est ferme dans la composition de l’image et la conduite du récit, le film reste d’abord celui d’un artisan consciencieux, qui doit beaucoup à une interprétation dominée dans le dernier acte par le déchaînement de sobriété cabotine d’un pachyderme débraillé nommé Orson. 4/6

Le voyage fantastique
Règle fondamentale de la science-fiction : aborder le postulat le plus invraisemblable avec une crédibilité à toute épreuve qui flattera la sacro-sainte logique et assurera l’implication sans contrepartie du spectateur. Fleischer a tout compris, qui ne perd pas une seconde en digression inutile et assure une dramaturgie remarquable à cette aventure aussi fascinante que les grands romans de Jules Verne. Son secret est de combiner la rigueur d’un suspense en temps réel dont il impossible de décrocher, et où chaque étape est conçue comme un morceau de bravoure, à la fantaisie visuelle du monde de l’infiniment petit, exploré avec une invention plastique, une poésie surréelle qui frisent par instants le psychédélisme. Un demi-siècle plus tard, cet excellent divertissement tient formidablement la route. 5/6

L’étrangleur de Boston
Un tissu arraché. Un visage révulsé. Un mal proliférant qui gagne l’écran sur lequel, grâce au split-screen, les images se multiplient comme les métastases d’un cancer généralisé. D’où les flashes rétrospectifs, véritables électrochocs et bouffées de désir par lesquels l’assassin s’épouvante des crimes qu’il a commis. Fleischer prouve combien celui-ci est à la fois loin et proche de nous : un frère qui est aussi un double, une menace. Diagnostiquant rouages et contradictions d’un système pris en étau entre la hargne de l’opinion publique et la bassesse des milieux politiques qui pèsent de toute leur hypocrisie pour faire triompher l’ordre moral, il livre une œuvre remarquable de modernité, au croisement du film policier, de l’analyse psychologique, de l’étude de mœurs et du portrait sans fard de la société américaine. 5/6

L’étrangleur de la place Rillington
Après l’étrangleur de Boston, celui de la place Rillington, qui sévit à Londres à la fin des années 40. Mais le cinéaste ne se répète pas : le suspense dramatique (vagues de meurtres et enquête) et le cas pathologique (dédoublement de la personnalité) sont ici gommés pour mieux dépeindre un univers sordide et déprimant, éclairer la prise de pouvoir d’un assassin sur des êtres démunis, et analyser le mécanisme d’une erreur judiciaire vécue du côté du vrai coupable et de la victime. Fuyant la thèse comme le mélo de prétoire, le film fait émaner l’insidieuse banalité du mal en juxtaposant le monstrueux et le familier, et naître l’horreur de l’observation entomologique d’une petite bourgeoisie vivotant dans un purgatoire glauque, travaillée par des pulsions inavouables, et où le crime lui-même est dûment ritualisé. 4/6

Les flics ne dorment pas la nuit
La principale valeur du film, qui participe de la vague sécuritaire de l’époque, est d’anticiper quelques traits modernes qui domineront ensuite des productions plus célèbres : choix de lieux réels, féconds en drames urbains et en crimes, présentation variée et honnête de ceux qui les habitent, refus du pittoresque et du sordide. Et si l’absence d’argument politique entraîne une démonstration sous forme d’apologie un peu binaire, susceptible d’indisposer les esprits portés à la contestation, la passion exclusive des flics pour leur métier, clairement désignée comme une pulsion de mort, ne va pas sans une certaine ambigüité, tout comme le parallèle entre Rome et l’Amérique sans mélancolie crépusculaire : la tâche des "nouveaux centurions" fouillant les poubelles de L.A. s’avère aussi vaine que celle des Danaïdes. 4/6

Soleil vert
À l’inverse de Solaris ou de Zardoz, qui lui sont contemporains, cette anti-utopie dénuée de stylisation psychédélique dépeint un avenir aussi inquiétant que plausible. Monde de chaleur étouffante, de pollution jaunâtre, d‘apocalypse écologique, de nourriture synthétique, de surpopulation et de pauvreté, de rationnement et d’esclavage, qui est aussi celui de la cryptocratie organisée où les firmes géantes dictent leur comportement à tous les hommes, jusqu’aux plus hauts placés. Conscient des courants allégoriques qui parcourent l’entreprise, Fleischer réduit au minimum le jeu des idées et le goût pour l’aventure, privilégie l’expression d’une SF maîtresse d’elle-même, libérée de ses signifiants spécifiques, de son intellectualisme primaire, et dont la clarté sèche, sans aménité, dénote bien la modernité. 4/6

Mandingo
Il est des films qui, pour restituer l’horreur d’une situation révoltante, enracinée dans l’insoutenable, s’adonnent au principe radical de la douche écossaise. Le plus saisissant avec cette adaptation du roman de Kyle Onstott n’est pas qu’elle applique une telle méthode, mais bien qu’elle préserve un espace d’ambigüité propre à faire valser toutes les attentes et toutes les certitudes. Jamais sans doute auparavant le cinéma n’avait fait du sudisme et de l’abomination de l’esclavage l’objet d’une peinture aussi vraie, aussi éprouvante, aussi démythifiée, ni traité la question noire avec autant d’implacable âpreté. Plan après plan, scène après scène, se déroule la tragédie d’un mal socio-systémique dont nul ne sort indemne – et surtout pas le spectateur, qu’aucun adoucissement émotionnel ne vient satisfaire ni apaiser. 5/6
Top 10 Année 1975


Mon top :

1. Mandingo (1975)
2. Le voyage fantastique (1966)
3. L’étrangleur de Boston (1968)
4. Soleil vert (1973)
5. L’énigme du Chicago Express (1952)

Réalisateur populaire des années 50-60, Fleischer n’est ni un auteur consacré ni un petit maître, et a toujours souffert d’un statut ambigu – quand il n’a pas été tout simplement oublié. Sa carrière manie la sobriété et l’intelligence, la recherche et l’efficacité, avec un sens de l’équilibre et une maîtrise technique que bien des cinéastes peuvent lui envier.
Dernière modification par Thaddeus le 5 mars 23, 12:23, modifié 6 fois.
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17063
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Watkinssien »

Hâte de découvrir ton avis sur Soleil vert.
Image

Mother, I miss you :(
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99488
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Jeremy Fox »

Watkinssien a écrit :Hâte de découvrir ton avis sur Soleil vert.
Et moi sur mes deux chouchous, à savoir The New Centurions (Les Flics ne dorment pas la nuit) et Duel dans la boue (These Thousands Hills).
Avatar de l’utilisateur
Thaddeus
Ewok on the wild side
Messages : 6143
Inscription : 16 févr. 07, 22:49
Localisation : 1612 Havenhurst

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Thaddeus »

Soleil Vert, Les Flics ne dorment pas la nuit : deux films des années 70. Ne serait-ce pas la période la plus stimulante du bonhomme, finalement ?
J'aimerais voir Le Génie du mal, également.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13984
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Alexandre Angel »

Thaddeus a écrit :Soleil Vert, Les Flics ne dorment pas la nuit : deux films des années 70. Ne serait-ce pas la période la plus stimulante du bonhomme, finalement ?
....et l'impressionnant Mandingo qui mériterait une belle édition genre Wild Side!
J'aime vraiment bien également Les Complices de la dernière chance, commencé par John Huston.
Et pour les années 50, j'aimerais beaucoup que soit édité La Fille sur la balançoire, qui est remarquable.
Je pense que tu as vu l'essentiel même si il te manque encore quelques titres importants (on peut ajouter également Barabbas et Le Temps de la colère).
Quant à moi, il me faut découvrir Armored Car Robbery et surtout Child of Divorce, son tout premier film que d'aucuns considèrent comme un chef d'œuvre.
Je crois qu'entre tes titres et ceux que nous avons ajoutés, on a l'incontournable de la filmo.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17063
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Watkinssien »

Thaddeus a écrit : J'aimerais voir Le Génie du mal, également.
C'est normal, il y a Orson le Magnificent.
Image

Mother, I miss you :(
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24075
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Rick Blaine »

Alexandre Angel a écrit : Et pour les années 50, j'aimerais beaucoup que soit édité La Fille sur la balançoire, qui est remarquable.
Il existe en Z1.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13984
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Alexandre Angel »

Rick Blaine a écrit :Il existe en Z1.
Merci Rick mais je n'arrive pas à bien jauger les éditions disponibles en terme de qualité, elles sont hors de prix et qui plus est (mais là ça va changer cette année qui vient, j'ai décidé ), je ne suis toujours pas dézoné. :oops:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99488
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Jeremy Fox »

Philippe Paul nous parle aujourd'hui de Don Angelo est mort à l'occasion de la sortie du film en Bluray chez Movinside.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13984
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par Alexandre Angel »

Image
J'ai revu, cet après-midi même dans une copie magnifique, Bandido Caballero, que Fleischer réalise en 1956.
Le scénario aussi fuselé que minimaliste d'Earl Fenton sert d'écrin à un Mitchum qui traverse le film avec une nonchalance aussi massive qu'élégante.
Ce moment, situé au début, où il se mêle d'une bataille entre rebelles et regulares est resté fameux. Tout comme ses échanges avec Gilbert Roland, excellent de truculence distinguée.
Un mélange de ludisme froid, analytique, et de dynamisme formel constitue la marque reconnaissable du style fleischerien.
Mais surtout, le film porte à lui tout seul le Cinémascope à son apogée. Dans des extérieurs mexicains somptueusement choisis, nous promenant de luxuriantes garrigues à des plages immaculées et offertes, l'aventure se déploie en lignes obliques, transversales, se laisse aspirer par la profondeur de champ, s'exprime par touches de couleurs, parfois mondrianesques (les carreaux des fenêtres de la chambre d'hôtel).
Richard Fleischer utilise l'espace comme un géomètre, chauffe à blanc les perspectives.
Ici, des cavaliers surgissent dans l'enfilade d'une rue qui dégringole. Là, une vague goulue déferle à l'horizontale derrière une rangée de guerilleros.
Un triomphe qui consacre une grande gagnante : l'aventure.
Que j'aimerais voir cela sur grand écran!
Dernière modification par Alexandre Angel le 9 nov. 18, 18:45, modifié 1 fois.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
El Dadal
Producteur Exécutif
Messages : 7258
Inscription : 13 mars 10, 01:34
Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020

Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Message par El Dadal »

Très étrange sensation que d'avoir enfin découvert Les flics ne dorment pas la nuit. C'est marrant, comme Boukhrief l'explique pour sa personne, on se garde parfois quelques pépites de peur de voir certaines sources de plaisir se tarir. Après des années à prendre la poussière, le dvd a été remplacé par le blu, qui lui-même à attendu quelques années. Et entre temps, la curiosité, l'excitation et les attentes démesurées ont totalement façonné ma vision de ce que le film devait être.
Et bizarrement, c'est à la fois conforme à mes attentes et totalement en-deça. Là où The Last Run est un exceptionnel baroud d'honneur par intermittences épique et intimiste, ces New Centurions ne font que dans le déceptif, la déflation et la mélancolie. Des jeunes recrues qui rêvent d'une époque qu'ils n'ont jamais connue et des vieux qui rêvent de ce que leur vie aurait pu être. Insatisfaction permanente donc. Fleischer met sa mise-en-scène au diapason, et cette froideur documentaire de surface a pour effet d'engloutir l'aspect émotionnel (à quelques scènes près). C'est incarné, mais pas comme le sera un Serpico l'année suivante par exemple.
Egalement à noter un parallèle dans la scène du bébé avec le Tueurs de flics d'Harold Becker, tiré d'un bouquin du même Joseph Wambaugh. Dans les deux cas, une vision glaçante du quotidien qui retourne les tripes.
Répondre