Classiques français en DVD

[Commissaire Juve]

Le Beau Voyage (1947)

Oui, je l'ai vu et j'ai vraiment bien aimé. Après une première partie très sombre qui se passe à Anvers (style Dédé d'Anvers), on se retrouve sur un paquebot où une idylle se noue dans le style de Love Affair de McCarey. J'ai trouvé Renée St-Cyr très bien ainsi que Pierre Richard-Willm dont c'est le dernier film.

re-Merci.

Tiens ! j'y pense...

Quatre mois plus tard : je l'ai donc acheté et vu...

Techniquement : plutôt bien. Pendant le générique, j'ai carrément pensé "Tiens, c'est une copie restaurée ?", mais... non, non, c'est bien du "à la demande". Mais dans un état satisfaisant.

Artistiquement : je suis bon public, mais -- honnêtement -- j'ai trouvé certains passages très "Nous Deux" ou "Confidences" (sans avoir jamais feuilleté ni l'un ni l'autre). Et puis, je pense que Renée St-Cyr n'avait pas l'âge du rôle. Ça passe ric-rac, mais à mon avis Odette Joyeux aurait fait davantage illusion. Cela dit, comme je le dis en intro, je suis "bon public" et je me suis laissé prendre par la main.

PS : Jeanne Marken a un petit rôle dans le film. Coïncidence "amusante" j'ai revu Dédé d'Anvers il y a quelques jours, film où -- comme vous êtes censés le savoir -- Jeanne Marken tient aussi un rôle. Ainsi que dans un tas d'autres films que j'ai revus dernièrement. C'était "madame Je-suis-partout" ! SAUF dans Le Pays sans étoile (1946) où elle est au générique et où elle a été apparemment coupée au montage !

[Commissaire Juve]

Le Voyageur sans bagage (février 1944)



Découvert tout à l'heure.

Techniquement : image et son "d'époque" ( ). Dans le premier quart d'heure (grosso modo), les hautes lumières sont assez malmenées, puis ça se calme. Le reste est tout à fait convenable pour du "pas restauré".

Artistiquement : j'étais tombé sur un "résumé" très court qui était un vrai résumé ( ). Je connaissais donc la fin et la séance a été en partie gâchée. Au début, j'ai trouvé qu'on vendait la mèche un peu vite (à un moment, on se demande ce que l'amnésique va bien pouvoir découvrir encore), mais, au bout du bout, j'ai passé un moment sympa. Mention spéciale aux séquences avec Blanchette Brunoy (en revanche : la voix de crécelle de Marguerite Deval -- dont le rôle aurait pu être tenu par Jane Marken -- est vite pénible).

Incidemment : le texte de présentation sur la jaquette est une "mise en bouche" et ne spoile pas.

[Rick Blaine]

Je connaissais donc la fin et la séance a été en partie gâchée. Au début, j'ai trouvé qu'on vendait la mèche un peu vite (à un moment, on se demande ce que l'amnésique va bien pouvoir découvrir encore),

Parce que ce n'est pas un film qui repose sur le suspense, c'est plutôt un film qui travaille la trajectoire morale du personnage qui cherche à effacer un passé qu'il est en train de se découvrir. On peut connaitre la conclusion dès le départ, ça ne change pas grand chose je trouve.
Après, le film n'est pas toujours finaud dans cette démarche. Mais ça reste plaisant à regarder.

[Commissaire Juve]

4 ans plus tard !

J'ai revu Ma femme, mon gosse et moi (1957) hier...

Enfin : j'aurai une pensée pour Gabrielle Fontan (qui joue la bonne)... elle avait 84 balais ! Et elle est décédée deux ans et seize films plus tard. C'est peu de dire qu'elle n'aura pas coûté beaucoup d'argent à la caisse de retraite ! (incidemment : plusieurs pages Internet donnent une date de naissance en 1873... mais chez moi, j'ai un vieux Quid qui donne une naissance en 1880... 77 ans donc).

En fait, Gabrielle Fontan est née le 16 avril 1873 à Bordeaux.

Tout à l'heure, sur l'état civil numérisé de Bordeaux, j'ai fini par trouver son acte de naissance.
Le hic, c'est que j'ai d'abord cherché à Fontan... Je me suis tapé toutes les sections (il y en a
trois) sans rien trouver. Puis, une petite lumière s'est allumée dans un coin de ma cervelle
et j'ai vérifié si le patronyme "Fontan" n'était pas un pseudonyme ! Bingo !

Ah mince ! Moi qui pensais qu'elle était peut-être apparentée à une de mes ancêtres s'appelant
Fontan ! Désillusion.

[Jeremy Fox]

Il reste un exemplaire de "Chère inconnue" sur Amazon. Mais c'est du LCJ... les masters peuvent être "médiocres" (non compatibles 16.9e en particulier).

Et bien non seulement le format est respecté, compatible 16/9 et en plus le master n'est pas mal du tout.

[Joshua Baskin]

Il reste un exemplaire de "Chère inconnue" sur Amazon. Mais c'est du LCJ... les masters peuvent être "médiocres" (non compatibles 16.9e en particulier).

Et bien non seulement le format est respecté, compatible 16/9 et en plus le master n'est pas mal du tout.

Et en bonus, c'est un super film.

[Commissaire Juve]

Ah, mais j'ai failli oublier...

Au petit bonheur (1946)... chez Tamasa



Techniquement parlant : l'image est bien. En dehors de quelques problèmes de mise au point d'époque, elle passe bien en upscalé 4K (chez moi en tout cas). Côté son, en revanche, c'est pas génial ! Là, une piste de sous-titres (discrets, à la Gaumont) aurait bien fait l'affaire.

Artistiquement parlant : bon ben... Ann Harding avait raison ; c'est du gros rouge qui tache. Une mélange de screwball comedy et de vaudeville au ras des pâquerettes. Les comédiens en font des caisses (Danielle Darrieux est en mode hystérique ; François Périer est en mode "okaaay ! Diiingue !" comme un Christian Clavier des années 40) et, malgré toute la sympathie qu'on peut avoir pour eux, ils font peine à voir. Et "à entendre" ! A un moment, on a toute une série de "poil au...", mais c'est tellement écrit avec les pieds qu'une réplique du genre :

-- Je ne supporterai pas cet affront !

A droit à la réponse :

-- Poil au front !

Enfin, comme on sort de la période de l'Occupation (période pendant laquelle Danielle Darrieux a fait quelques "hits"), DD a droit à une chanson, mais, là aussi, la partition n'est pas fantastique.

Incidentally : j'ai trouvé Paulette Dubost (35 / 36 ans) étonnamment pimpante.

Pour complétistes seulement.

[Commissaire Juve]

Les Suspects (1974)... chez Gaumont



Techniquement : image ok. Pas restaurée, mais tout à fait ok (c'est bien simple,
après avoir visionné le BLU Rimini du "Quatrième protocole", j'ai même trouvé
l'image plus "nette" ! ... sans aucun filtre, hein... ils sont tous désactivés,
et sur la platine et sur l'écran).

Artistiquement : j'avais dû le voir une fois à la télé (sur FR3, le 17 février 1986 ?
pas sûr). Quoi qu'il en soit, je me suis évidemment laissé prendre par l'enquête,
jusqu'au moment où j'ai dit "Tu vas voir que c'est..." Et j'avais vu juste (le scénar emploie
une recette à la Agatha Christie). Sinon, j'ai trouvé ce petit "Back to the milieu des 70's"
plutôt sympa (à l'époque, j'étais à l'école primaire). On est plus près du téléfilm que
du grand et beau film de cinéma, mais on s'amuse à revoir toute une bande
de comédiens connus. On a même des caméos de Jugnot (qui a droit à quelques répliques),
Clavier (qu'on aperçoit à peine) et Lhermitte (idem).

D'un point de vue "politiquement correct", j'ai trouvé que la façon de montrer
le personnage de Candice était un peu "too much" et qu'il y avait peut-être
matière à faire hurler les néo-féministes (la caméra nous la montre comme
une "Marie-couche-toi-là" ou "Mince ! tout le camp se l'est faite" ou "elle s'est fait tordre
le cou, mais elle l'a bien cherché, non ?") . Et il faut dire ce qui est : en dehors de
Marie-Hélène Breillat (toute jeune, toute pimpante), c'est un film d'hommes ;
d'hommes qui parlent d'une femme morte. Mais, j'ai peut-être réagi en homme, justement.

EDIT (le lendemain) :

la caméra nous la montre comme une "Marie-couche-toi-là"

Cela dit, à la lumière du dénouement, on peut se dire que...

Spoiler (cliquez pour afficher)

... c'est une façon parmi d'autres de brouiller les pistes.

[Commissaire Juve]

Au-delà de la peur (1975)... chez Gaumont



Techniquement : c'est tout à fait ok. Raisonnablement daté.

Artistiquement : le film commence par plusieurs scènes de braquages
qui cassent tout de suite l'ambiance (coups de feu à gogo, dents serrées,
comédiens qui tirent ou qui meurent à la façon de gamins dans une cour de récré ;
c'est pas terrible... depuis, on a fait beaucoup de progrès dans la façon de jouer
et de mettre en scène ce genre de choses). Après, si l'on revient dans le film,
c'est sans doute grâce au jeu angoissée de Michel Bouquet (qui passe son temps
à flipper pour sa famille prise en otage) et par l'envie de savoir comment
tout ça va finir. Sinon, Michel Constantin, qui est un peu là en touriste,
est la preuve que l'homme de Neandertal n'avait pas tout à fait disparu
(physiquement parlant). Michel Creton est assez mauvais. Jean-Pierre Darras
donne envie de distribuer des baffes. Enfin, il y a une séquence de filature
avec des voitures qui pourrait faire penser à la filature de Delon dans
Le Samouraï, mais qui -- tout bien pesé -- est assez invraisemblable.
Bref : ça se regarde, mais c'est comme Les Suspects (voir ci-dessus),
on est plus près du téléfilm que d'un beau film de cinéma.

[Commissaire Juve]

Secrets d'alcôve (1954)... chez Gaumont



Découvert hier.

Techniquement : surprenant. Une fois passé le générique et les premières minutes
de brouillard, on a un master à l'image étonnamment propre. C'est bien simple,
j'ai fini par me dire que le film avait été restauré ou que la copie n'avait pas beaucoup
servi ! La seule image un peu abîmée apparaît -- un quart de seconde -- au changement
de couche. Pour le son, c'est ok. De toute façon, il y a des sous-titres.

Artistiquement : quatre sketches signés Decoin, Gianni Franciolini, Ralph Habib
et Jean Delannoy. Le Decoin est anodin, un poil agaçant par moments, mais suffisamment
court pour se laisser regarder. Le Franciolini (en français et en américain) aurait peut-être été
sympa s'il avait été moins long (15, 20 minutes de moins ?... j'ai oublié sa durée).
Il m'a donné l'impression de devoir manger un millefeuille un peu trop gros.
Impression oubliée grâce au Habib, beaucoup plus léger, avec une chanson de Mouloudji
pour se calmer et une Françoise Arnoul toute belle et bien coiffée (1954 oblige).
Enfin, le Delannoy est marrant. Martine Carol y est très belle aussi.
Et puis on a Bernard Blier, François Périer et Paul Demange qui assurent pépère.
C'est un film à sketches comme on en a tourné des tas. Ce n'est pas un cru exceptionnel,
mais il n'y a pas de quoi crier "Remboursez !" (comme pour Vacances portugaises, 1963).

[Commissaire Juve]

Le vent se lève (1959)... chez Gaumont



Techniquement : vu il y a deux jours... Pas mal du tout (litote). Copie
étonnamment propre (j'ai même pensé : "Tiens ! il a été restauré") et bonne
définition (même si, en cours de visionnage, j'ai eu envie d'activer la "puce Reon" de
ma platine pour lui donner un coup de pouce supplémentaire).

Artistiquement : c'était probablement une découverte et j'ai trouvé
ça "potable". Pas de quoi grimper aux rideaux, mais assez distrayant.
Pour ce qui me concerne, ça a surtout été l'occasion de voir Raymond Loyer
en action (au début, on voit aussi Claire -- Scarlett* -- Guibert dans un
petit rôle).

* elle n'a doublé Vivien Leigh que trois fois (contre 12 fois pour Doris Day), mais... quand
j'entends sa voix, je pense d'abord aux "Taratata !" de Scarlett.

[Commissaire Juve]

Fabiola 1 & 2 (1949)... chez Gaumont



Techniquement : j'avoue avoir été surpris. Pour du "livré dans son jus"
(c'est le principe), la première partie est étonnamment propre ; au point
que j'ai commencé par me dire que la copie était restaurée. Mais ce n'est
pas aussi simple que ça... Quoi qu'il en soit, c'est plutôt OK (surtout pour
du 1949). S'il y a des trucs qui font tiquer, il faut surtout les chercher
du côté de la luminosité de l'image (pas mal de séquences nocturnes avec
une image plus ou moins sombre ou plus ou moins débouchée) et d'un certain
nombre de flous d'époque (de ce point de vue, la seconde partie est moins
bonne que la première). Enfin : il y a la question de la durée... selon
la IMDb, c'est 164 minutes (grosso modo ce que proposent les deux DVD).
Selon la Cinémathèque, c'est 183 minutes. ET... de fait... dans la deuxième
partie, on a souvent l'impression que le film a été charcuté ! (surtout que
la 2e partie commence par un résumé de la 1ère partie de SEPT minutes !)

Mystère.

Artistiquement : c'était quatre ans après le César & Cléopâtre
de Gabriel Pascal (en couleur, avec Vivien Leigh) et quatre ans avant
le Jules César de Mankiewicz... je m'attendais à un péplum
estampillé "Ménilmuche" (au début, on entend un "grouille-toi !" qui
met bien dans l'ambiance ), mais j'ai trouvé ça convaincant !
Henri Vidal a tout à fait la tête -- et les pectoraux -- de l'emploi (mais
ce n'était pas un champion de baston), Michèle Morgan a la classe,
Michel Simon est tout à fait crédible, idem pour Louis Salou.
Mes regrets : le 1.33 (le cadre est quand même étriqué pour ce genre
de spectacle) et les trop nombreuses scènes nocturnes. Enfin : les histoires
de pov' chrétiens persécutés* par les méchants païens... oué...! Il y a
longtemps que j'ai fermé mes livres d'Histoire et je ne me prononcerai pas
sur l'attitude globale de l'empereur Constantin Ier à l'égard des païens
(l'histoire se termine sur sa victoire sur Maxence en 312), mais je n'ai pas
oublié ce jour où -- à la fac -- une prof d'Histoire ancienne nous avait dit
que les empereurs chrétiens s'étaient montrés bien plus persécuteurs que
leurs prédécesseurs !

* à replacer dans le contexte de l'immédiat après-guerre (1949, hein !).

[Rick Blaine]

Ca m'a intrigué du coup je me le suis procuré.
J'ai vu la première partie, c'est vrai que techniquement c'est pas mal.
Artistiquement, je trouve que ce sont justement les cadrages qui font la qualité du film, Blasetti fait de belles images. Pour le reste, convaincu par Simon et Morgan, moins par Vidal, et moins par un récit que je trouve tout de même très bavard. On verra pour la seconde partie.
En tout cas merci, je n'avais jamais fait gaffe à cette sortie et un petit peplum, c'est toujours bon à prendre.

[Commissaire Juve]

Ca m'a intrigué du coup je me le suis procuré.

Wow ! Et tu l'as déjà reçu ! Rapide !

Sinon, c'est vrai que c'est bavard.
Pour la 2e époque, on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il manque des trucs.

PS : cela dit, le (superbe) Cléopâtre de Mankiewicz est très très bavard aussi.

[Rick Blaine]

Ca m'a intrigué du coup je me le suis procuré.

Wow ! Et tu l'as déjà reçu ! Rapide !

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Sinon, c'est vrai que c'est bavard.
Pour la 2e époque, on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il manque des trucs.

PS : cela dit, le (superbe) Cléopâtre de Mankiewicz est très très bavard aussi.

Oui mais Mankiewicz est le roi du bavardage, il transforme ça en art.