Thaddeus a écrit : Comme la Delphine du Rayon Vert avant elle, comme plus tard la Félicie de Conte d’Hiver, Blanche, en trouvant son bonheur, nous offre le notre.
Oh que oui ! Excellent texte sur l'un des Rohmer qui m'est le plus attachant. Et oui Miss Caulet est choupinette
Je viens d'entamer les contes moraux et j'ai hâte d'en arriver à cet opus. En plus tu auras déjà tout dit
Thaddeus a écrit :Les allergiques aux homéopathiques badinages rohmériens ont déjà pris leurs jambes à leur cou, se facepalment avec la plus grande affliction et se demandent comment on peut humainement supporter deux minutes de niaiseries aussi tartes, mâtinées d’un intellectualisme aussi vermoulu, sur un canevas digne de la pire sitcom pour midinettes. Effectivement, inutile pour eux d’aller plus loin.
D'après Antoine De Baecque et Noël Herpe dans leur passionnant ouvrage sur le cinéaste, c'aurait été le tournage de Rohmer le moins harmonieux, le plus orageux, Sophie Renoir et Emmanuel Chaulet ne s'étant pas entendues, le budget plus important que d'habitude l'ayant plus gêné qu'autre chose. Les deux auteurs sont même assez sévère à l'encontre de cet opus qui pour moi représente au contraire l'une de ses plus belles réussites, n'ayant jamais ressenti l'animosité des deux actrices sur le plateau.
Un film solaire que ce marivaudage finalement assez banal mais tellement juste dont le final euphorique m'a fait plaisir pour tous les protagonistes que l'on a appris à grandement apprécier au fur et à mesure de l'avancée du film alors qu'au départ ils auraient eu tendance à nous agacer. Il réside d'ailleurs en partie là le génie de Rohmer ; réussir à nous rendre proches de protagonistes qui au départ auraient aussi bien pu nous faire décrocher. Autre immense talent de Rohmer, son choix de décors, son sens de l'espace et de la topographie : à la fin du film, on croit presque connaitre cette région de Cergy Pontoise, St Christophe et on aurait presque envie d'y vivre !
Quant aux interprètes, ils m'ont enchanté et notamment la ravissante Emmanuelle Chaulet (peut-être la plus belle actrice de la filmographie rohmerienne) et François-Eric Gendron que j'ai trouvé ici formidable et dont je regrette qu'il ne se soit pas fait octroyer plus de temps à l'écran. Eric Viellard, Sophie Renoir et Anne-Laure Meury complètent une très bonne distribution. Pas toujours forcément juste mais leur maladresse participe à ce "réalisme rohmérien" si particulier, pour tout dire unique.
Bref, je ne m'en lasse pas et notamment de cette longue séquence dominicale et 'campagnarde' entre Emmanuel Chaulet et Eric Viellard avec les pleurs du personnage féminin alors que son cœur chavire. Magnifique !
Bon maintenant je m'en vais relire les textes de Demi-Lune et Thaddeus.