Première réalisation de Monsieur Stallone, deux ans après l'immense succès public et critique de
Rocky, réussi à rameuter du beau monde dans son équipe, notamment
Armand Assante qui fait ses premiers pas au cinéma, son fidèle collaborateur et ami
Joe Spinell,
Kevin Conway,
Anne Archer et même
Tom Waits pour un petit rôle.
Côté techinique, Sly fait appel à un très grand chef op,
Laszlo Kovacs, qui travailla sur
Easy Rider,
New York, New York de Scorsese et
Ghostbusters de
Ivan Reitman.
Bill Conti compose un score discret mais emprunt d'une tristesse rappelant son travail deux ans plus tôt sur Rocky.
La Taverne de l'enfer, de son titre français, est un très bon film noir sur l'univers des quartiers défavorisés du New York des années 40.
Il faut noter que c'est le premier film réalisé par Sly avec son récent
Expendables qui n'est pas issu d'une suite comme les Rockys, Rambos ou encore la séquelle de
la Fièvre du samedi soir de
Badham.
L'optimisme du premier Rocky disparaît totalement au profit d'une ambiance sombre et mélancolique.
Il est question de trois frères rêvant de sortir de la misère des ghetto aspirant au Rêve américain, trouvant une échappatoire en organisant des matchs de catch.
Nous sommes en territoire connu, histoire de ne pas laisser sur le carreau les spectateurs qui ont apprécié le premier opus de l'étalon Italien. Pourtant, c'est un film radicalement différent que nous propose Sly. En effet, Il fait preuve d'un humour très noir par moment et aussi d'une dureté assez surprenante,
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Le suicide de "Big Glory".
Bien sûr, il y a beaucoup de maladresses dans la réalisation mais tout cela reste foncièrement honnête et bien interprété car
stallone a vraiment un sens profond des relations humaines et touche le spectateur par sa simplicité.
Oeuvre très personnelle et profondément juste au demeurant faisant écho au passé de Sly,
Paradise Alley aurait donné, s'il avait été un succès, une tout autre tournure à la carrière de l'acteur, mais malheureusement les flops
F.I.S.T, de
Norman Jewison et un peu plus tard
Nighthawks de
Bruce Malmuth vont bouleverser sa conception des choses.
Il s'est fourvoyé dans sa boulémie créative, n'arrivant pas à faire la distinction entre l'attente du public et ses propres désirs, piétinant sur une carrière destinée à atteindre les sommets en tant qu'acteur et réal.
Le dvd quant à lui est plus qu'honnête en ce qui concerne l'image et le son, et fait honneur au boulot du directeur de photographie, malgré un commentaire audio absent qui aurait largement eu sa place comme bonus.
7,5/10