Faux semblants (David Cronenberg - 1988)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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kayman
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Message par kayman »

MJ a écrit :Les deux me font le même effet: vite la télécommande.
Dernière fois que j'avais vécut ça: la scène de hurlements de Fanny et Alexandre.
La télécommande pour....avancer, faire pause pour mieux voir, ou revenir en arrière et recommencer ?
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

MJ a écrit :
Colqhoun a écrit :C'est surtout tout cet épisode drug-addict qui m'a un peu ennuyé.
Qui est pourtant d'une logique imparable: Bev se désolidarise, donc sépare de son frère. Il tente de compenser ce vide existentiel par quelque chose, les produits illicites en l'occurence.
C'est bien ce qui me gêne. On nous dresse une relation complexe et tordue avec le personnage de Geneviève Bujold et alors que je m'attendais à ce que cette relation prenne plus d'importance au moment où les choses vont mal, c'est tout l'inverse qui se produit et le personnage de Bujold finit par ne plus servir à grand chose (elle est déclencheur du traumatisme du film, mais n'aménera pas grand chose de plus).
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MJ
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Message par MJ »

kayman a écrit :La télécommande pour....avancer, faire pause pour mieux voir, ou revenir en arrière et recommencer ?
Baisser le son, se donner l'illusion de maîtriser les choses, faire pause avant de se ressaisir.
Et c'est quelque chose que j'évite au maximum mais là... j'ai dû virer au livide en l'espace de quelques secondes.
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Flol
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Message par Flol »

Il faudrait peut-être que je me le prenne en dvd.
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MJ
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Message par MJ »

Colqhoun a écrit :C'est bien ce qui me gêne. On nous dresse une relation complexe et tordue avec le personnage de Geneviève Bujold et alors que je m'attendais à ce que cette relation prenne plus d'importance au moment où les choses vont mal, c'est tout l'inverse qui se produit et le personnage de Bujold finit par ne plus servir à grand chose (elle est déclencheur du traumatisme du film, mais n'aménera pas grand chose de plus).
Il y a pour moi deux façons de voir le film.

Première: Bev et Elliott forment une symbiose parfaite, ou du moins une symbiose (car on pourrait la penser branlante). Et là Claire arrive, détruit tout, crée des frustrations, des jalousies, active les rancoeurs, disparaît et laisse les jumeaux "s'entretuer", etc, etc...

Deuxième: Beverly est dès le début séparé de son frère Elliot qui est pourtant sa moitié. A partir du moment où Elliot ramasse les applaudissements et Bev reste au bureau, leur "couple" est finit. Elliot tentera donc ensuite de combler ce vide par le travail acharné, foireux, une femme, foireux aussi, et la drog addict qui semble tant te gêner, foireux aussi. Seulement Elliot a tout autant besoin de Beverly que vice-versa et donc ils ne peuvent que suivre le même sillon, à la vie, à la mort,

A vrai dire je ne sais pas vraiment laquelle de ces deux visions je partage le plus...
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Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

Faux semblants est un film qui heurte durablement dans son angoisse sourde et sa tristesse est inconsolable. La mise en scène de Cronenberg souligne l'épure, la délicatesse et offre une sensibilité calme tout simplement bouleversante. Les ressentis des personnages atteignent une justesse rare tant l'intime est fouillé sans complaisance. La beauté des relations sonne parfois comme une évidence (les face à face Beverly/Claire) avant que la peur et l'auto-destruction ne détruisent l'expression du corps.
Il y a quelque chose d'inéluctable dans le parcours des frères Mantle, un déterminisme biologique qui scelle l'impossibilité d'un équilibre. Cronenberg accepte avec douleur ce fait, ce qui rend le film si poignant et douloureux, mais pourtant il veut aller au-delà. Beverly et Elliott ne peuvent assumer cette séparation sans mourir et derrière il y a la peur, la souffrance, le vide. On dépasse le particulier pour toucher à notre condition, avec la conscience d'une possible désagrégation corporelle et l'incapacité d'assumer l'émotion. Il y a l'évocation de la fracture entre chair et esprit, l'opposition être social (Elliott)/être affectif (Bev), la perception d'un miroir déformant et asséché.
Irons est évidemment grandiose dans sa subtilité de jeu, qui fait naître une intensité psychologique extrêment forte. C'est bien sûr la tétanisante scène de danse, mais aussi la réaction simultanée des frères quand Claire leur crache au visage...l'un est blasé et moqueur, l'autre simplement dévasté. A ce moment la crise est déjà définitive.
Bujold compose une femme brisée mais digne, elle veut gérer sa carrière malgré sa détresse et sa solitude, mais ne peut agir pour Beverly. Le personnage certes sort à un moment donné du film, mais il reste toujours un fil conducteur....le constat d'un échec sans doute (le dernier coup de téléphone) mais aussi une force de vie qui tient par elle-même.
Faux semblants densifie ses thématiques à travers l'horreur psychologique qui naît de la gynécologie. Les frères n'ont pu percevoir le corps féminin en dehors d'une mécanique. Les instruments traumatisants radicalisent un effroi. Cette quête malsaine de maîtrise fascine et répugne, trouve logiquement sa source dans la toute première scène. Le lien physique noue une panique qui a contaminé l'être.
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Tu me donnes envie de revoir ce qui reste à mes yeux comme l'une des toutes meilleures réussites de Cronenberg !
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Anorya
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Message par Anorya »

Watkinssien a écrit :Tu me donnes envie de revoir ce qui reste à mes yeux comme l'une des toutes meilleures réussites de Cronenberg !
Vas-y ! ;)
C'est mon Cronenberg préféré. Chef d'oeuvre pour moi.
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gnome
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Message par gnome »

Anorya a écrit :Chef d'oeuvre pour moi.
Et pour moi...
Un traumatisme lors de sa vision en salle... :shock:
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Demi-Lune
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Re: Faux semblants (David Cronenberg)

Message par Demi-Lune »

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Faux-Semblants.
Pour une fois que la traduction française enrichit considérablement le titre original. Tout est dans ce titre vertigineux, absolument génial.

SPOILERS. Absolument génial, le film l'est aussi. C'est l'une des œuvres les plus épurées et les plus froides de Cronenberg, et incontestablement celle qui marque un tournant dans une filmographie qui était jusqu'alors toute orientée sur les dégradations organiques extériorisées de l'être humain. Si le versant psychologique ou même psychique était déjà particulièrement prégnant dans des films tels que The Brood, Scanners ou Dead Zone (où les manifestations physiques découlent directement de stimuli psychiques), je crois que c'est avec Faux-Semblants que s'ouvre définitivement la seconde phase de la carrière du Canadien, cette fois-ci plus axée sur les dérèglements intérieurs du corps et de l'être humain, sur ce qui fonde une identité, qu'elle soit génétique (c'est le cas ici), ou purement nominative (A History of violence). Avec cette histoire de frères jumeaux (incarnés par un incroyable Jeremy Irons, sur la foi de trucages optiques très convaincants), Cronenberg tricote encore une fois un de ces récits incroyablement inventifs et dérangeants dont il a le secret, et démontre, si besoin en était encore, qu'il est l'un des auteurs les plus essentiels du cinéma de ces trente dernières années. Un même corps, un même visage : le même Irons prête ses traits, ses gestes, ses attitudes, à deux personnages que l'on croit identiques mais dont la personnalité dissemblable va apparaître de plus en plus nettement, avec les rebondissements du scénario, mais aussi avec l'interprétation d'Irons, qui affine les nuances qui déterminent chacun des jumeaux, avant finalement de se dédoubler, purement et simplement. De dédoublement, de différence, d'identité, c'est bien de cela dont il est question. Indifférenciables au point qu'ils partagent imperturbablement leur existence, les femmes, leur boulot, leur appartement, les frères Mantle ne sont qu'un, ils sont en symbiose aussi bien corporelle que comportementale, le très sûr de lui Elliott permettant au plus faible Beverly d'avoir une vie sexuelle tandis que le faible Beverly ("c'est un prénom de fille") s'occupe des affaires courantes qui ennuient Elliott. Même leurs prénoms forment une identité indéfinissable : ils s'appellent entre eux "Bev" et "Ely", qui, mis bout à bout, donnent phonétiquement le prénom de l'un.

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Mais sous cette apparence d'uniformité identique, se cache une faille, dont le personnage de Bujold (ironiquement Claire est actrice, donc capable d'endosser n'importe quelle identité) va être le révélateur. En ignorant l'existence d'un jumeau, Claire ouvre son cœur à un homme qu'elle pense unique, ce qui semble être une première parmi les conquêtes des Mantle. La supercherie dévoilée, elle conserve son affection pour Beverly mais pas pour Elliott. En instaurant une grille de lecture préférentielle, Claire scinde ce qui se voulait jusqu'ici être une entité symbiotique (cela s'illustrera d'ailleurs visuellement lors du cauchemar de Beverly), dans le même temps qu'elle révèle cet espèce d'ascendant qu'a toujours exercé Elliott sur Beverly. Et par voie de conséquence, cet ascendant implique donc bien une différence entre les deux jumeaux (différence qui trouve son prolongement dans le fait que Beverly s'attache à Claire, contre l'opinion de son frère jumeau), qui vivaient jusque là dans un parfait équilibre de Siamois métaphoriques, liés viscéralement l'un à l'autre, sans qu'aucun des deux ne prenne le dessus. Les Mantle sont donc bien des faux-semblants. Mais le titre français est étourdissant en ce que le film appuie parfois sur la première idée (faux) parfois sur la seconde (semblants), mais toujours sur l'ensemble. Je m'explique. Comme le mot français est lié par un tiret, les Mantle, malgré la différence créée par l'amour de Claire, restent également liés (par cet espèce de cordon ombilical qu'arrache Claire). Ils sont dépendants. L'un explique l'autre, l'un complète l'autre, l'un compense l'autre. Claire se fait le révélateur d'un caractère différent pour les deux frères, mais dans le même temps, ils restent frères, porteurs d'un même patrimoine génétique. Cet élément génétique m'amène d'ailleurs à une relative digression : l'amour de Claire, on peut le voir comme l'amour d'une mère. Tout le film baigne dans l'angoisse (psychologique ou organique) de la maternité, de la procréation, et la singularité utérine de Claire, qui conditionne au départ l'intérêt des Mantle, pourrait se lire comme le refuge oedipien de frères dont il faut remarquer l'absence parentale (ils sont nés, ils existent, mais qui les a engendrés ? on dirait qu'ils débarquent de nulle part, qu'ils se sont faits tout seuls). C'est ainsi Claire qui arrache le cordon ombilical onirique, qui sépare au figuré les deux frères, qui crée une jalousie comme une mère gâtant plus l'un de ses fils que l'autre.

Toujours est-il que ce sous-texte maternel est une composante de cette interrogation cronenbergienne de fond qui est la fraternité. Claire peut foutre le bordel chez les Mantle, les Mantle n'en demeureront pas moins des jumeaux. Ainsi, lorsque l'un tente de s'émanciper de l'autre en tombant dans le piège de la drogue, l'autre ne tardera pas à le suivre. Parce que les Mantle restent interdépendants, qu'ils doivent se contrebalancer mutuellement pour que n'implose pas l'équilibre identitaire qu'ils tentent désespérément de conserver. Une scène glaçante l'illustre : cette danse à trois où la femme, prise en sandwich, n'est plus un stimulus érotique pour les deux frères, mais un interface presque translucide qui unit les deux frères en un étrange corps difforme ; sauf que Beverly, toujours lui, refuse cette fusion identitaire. Faux-Semblants, malgré son austérité, se révèle par conséquent un film bouleversant sur l'amour fraternel, cette conscience aigüe d'appartenir à la même chair, au même sang. Mais dans le cas des frères Mantle, ces jumeaux (im)parfaits, l'amour fraternel est aussi l'amour de soi, l'amour narcissique. Si l'un ne peut tolérer les errements de l'autre, c'est parce qu'il lui renvoie sa propre image. Ce qui conduit fatalement à une impasse, puisque l'expérience de l'amour vrai a, de fait, instauré un déséquilibre dans cette mécanique bien huilée. Les Mantle ne peuvent donc que se séparer métaphoriquement sur leur propre consentement. Mais comme pour les frères siamois évoqués dans le film, cette séparation signifie la mort du corps fusionnel des jumeaux, puisque l'un ne peut exister sans l'autre. Privé de son frère Elliott, Beverly ne peut donc qu'être incapable de dire qui il est au téléphone, et s'éteindre aux pieds du cadavre de son frère, dans une Pietà saisissante où, depuis longtemps, règne à nouveau une sérénité symbiotique entre les faux-semblants.

Faux-Semblants est pour moi un chef-d'oeuvre d'intelligence. Mais c'est aussi l'un des films les plus dérangeants de Cronenberg. Ici, peu d'horreur organique, mais un gros malaise tenace, une sorte de tabou indicible pesant sur ces jumeaux. C'est une œuvre très lente, mais vertigineuse, et si ma préférence va nettement à des Cronenberg tels que Vidéodrome, La Mouche ou Scanners, cette œuvre se situe dans les sommets de sa filmographie.
Dernière modification par Demi-Lune le 29 juil. 11, 18:37, modifié 1 fois.
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Re: Faux semblants (David Cronenberg)

Message par bronski »

Je lirai ton texte à tête reposée. Juste pour dire que Faux Semblants et Le festin Nu représentent pour moi la quintessence du cinéma de Cronenberg, et sont ses deux chefs-d'œuvre.

Ce que j'aime aussi beaucoup chez Cronenberg, ce sont les génériques de début toujours soignés et artistiques. Presque une œuvre dans l'œuvre. Pour moi, le générique de début du Festin Nu en particulier est absolument admirable.
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Re: Faux semblants (David Cronenberg)

Message par Anorya »

Comme pour celle du Festin Nu, une magnifique chronique Demi-Lune ! :D
C'est sans doute mon Cronenberg préféré, ou avec le recul, l'un de ceux qui m'ont le plus marqués (ironiquement, je ne l'ai qu'en vhs...). J'ai l'impression, malgré que l'oeuvre ne porte pas sur la chair que, paradoxalement, c'est sans doute son film le plus fort, mais aussi celui où la froideur clinique est poussée aussi loin dans le film sans jamais que ça n'atténue sa qualité, d'où ce vertige progressif ressenti dans la narration (Crash se veut trop froid et clinique et du coup, ne s'apprécie pas forcément sur l'instant, ce qui n'atténue en rien sa force : c'est un film qu'il faut revoir dans le temps pour pleinement l'apprécier. La première fois que je l'avais vu, j'avais détesté, pris d'un profond ennui. Je le revois par hasard 4,5 ans après, je trouve ça cette fois fascinant).
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Re: Faux semblants (David Cronenberg)

Message par Demi-Lune »

Anorya a écrit :Comme pour celle du Festin Nu, une magnifique chronique Demi-Lune ! :D
Merci ! Je m'improvise un petit cycle CroCro, il y aura peut-être d'autres commentaires à venir sur quelques classiques du maître. Si j'ai le temps. :)
C'est sans doute mon Cronenberg préféré, ou avec le recul, l'un de ceux qui m'ont le plus marqués (ironiquement, je ne l'ai qu'en vhs...). J'ai l'impression, malgré que l'oeuvre ne porte pas sur la chair que, paradoxalement, c'est sans doute son film le plus fort, mais aussi celui où la froideur clinique est poussée aussi loin dans le film sans jamais que ça n'atténue sa qualité, d'où ce vertige progressif ressenti dans la narration (Crash se veut trop froid et clinique et du coup, ne s'apprécie pas forcément sur l'instant, ce qui n'atténue en rien sa force : c'est un film qu'il faut revoir dans le temps pour pleinement l'apprécier. La première fois que je l'avais vu, j'avais détesté, pris d'un profond ennui. Je le revois par hasard 4,5 ans après, je trouve ça cette fois fascinant).
Sur la question du film le plus fort de Cronenberg, je serais bien en peine de me prononcer, tant chacun de ses films constituent d'indispensables pièces d'un puzzle d'ensemble dont l'objet serait l'humain, tout simplement. Tous (du moins tous ceux que j'ai vus, il me manque encore ses tous premiers films et M Butterfly et Spider) sont à leur manière d'une grande puissance, qu'elle soit émotionnelle, visuelle, métaphorique, etc. Certains films sont plus réussis que d'autres, mais le tout forme une véritable chaîne cohérente, avec imbrications réciproques. Pour moi, Faux-Semblants n'est qu'un maillon de cette chaîne d'excellence, au même titre que Vidéodrome ou La Mouche. Mais il est vrai que c'est peut-être le Cronenberg le plus froid, le plus dépouillé. C'est également le plus lent. Il y a un peu cette impression qu'il pèse tout le long du film le côté glacé des instruments de chirurgie dont se servent les Mantle. L'adjectif "clinique" résume particulièrement bien les premiers Cronenberg, mais n'a sans doute jamais été plus pertinent que pour qualifier Faux-Semblants. Concernant Crash, je n'ai pas eu, contrairement à toi, besoin de plusieurs visions pour réaliser de quelle étoffe était ce film. Je ne l'ai vu qu'une fois et ça m'avait suffi. C'est, à mon sens, un Cronenberg majeur... mais comme Le Festin nu, mal aimable, car totalement radical dans ce qu'il propose. Avec toujours ce foutu malaise lancinant qui te colle à la peau. Reste que c'était vraiment glauque et glacial, et d'une noirceur décourageante... Vraiment pas le genre de film que tu te mates en boucle. Faut que je le revois, tiens.
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Roy Neary
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Re: Faux semblants (David Cronenberg, 1988)

Message par Roy Neary »

Aujourd'hui the new fles... euh, the new DVDClassik met en ligne sa chronique de Faux-semblants.
Cette passionnante analyse du film a été rédigée par un grand admirateur de Cronenberg et membre du forum depuis ses débuts, à savoir MJ. :D
Le test porte sur les éditions (DVD et Blu-ray) que vient de sortir Opening.
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-Kaonashi-
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Re: Faux semblants (David Cronenberg - 1988)

Message par -Kaonashi- »

Il faudrait que je revois ce film. Je l'avais vu, sur une VHS de vidéo club, il y a une bonne douzaine d'années, et j'avais détesté, rejet total. Peut-être apprécierais-je plus aujourd'hui.
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