Ikebukuro a écrit : ↑19 août 20, 10:14
Nous n'avons pas du tout vu le même film; était-ce bien la même édition DVD car je ne me souviens pas de pb de son.
En tout cas j'ai adoré ce film, les acteurs y sont excellents, l'ancien monde dont tu parles très bien dépeint, Fresney y est impérial en chef de famille, comte et maire... un de ses meilleurs rôles.
J'ai aussi vu le même DVD il y a quelques mois, et je suis d'accord, c'est un beau film et le DVD m'a paru correct, son et image, même si pas extraordinaire de qualité.
Tant qu'au sujet, il dépeint très bien un monde d'autrefois, mais qui n'a pas disparu.
C'est le monde qu'on trouve dans Histoire contemporaine d'Anatole France. Le seul livre de France que je recommanderais: il écrivait très bien, mais sa littérature a vraiment pris des rides, plus que
Les aristocrates. Mais Histoire contemporaine est un très beau roman qui se lit toujours avec grand plaisir. Ou dans Le tour du malheur de Kessel (pas le héros du livre, Richard Dalleau, qui est un autoportrait de Kessel, mais celui de son ami, le marquis de La Tersée). Et évidemment, dans Au plaisir de Dieu de Jean d'Ormesson (à nouveau le seul livre que je recommanderai de son auteur, mais cette fois parce que sa littérature aurait mérité quelques unes des rides qu'il avait sur la figure
). Qui sait, sur ce sujet, la littérature parlera peut-être plus à Yap que ce film.
S'imaginer que ce monde là a disparu, n'a plus de pouvoir (ah, la cooptation en France, vaste sujet
), c'est ne pas le connaître. A défaut de pouvoir jamais t'y faire mettre les pieds, je te filerai un exemplaire récent de la revue du Jockey. Tu découvriras qu'il y a des marquis de Maubrun, un peu désargentés mais quasiment membres d'honneur, des gens très influents, et qu'on y discute encore comme dans le film. Mais sans tes huit quartiers, même très fortuné, tu peux rêver à la porte
Pour revenir au cinéma et à Pierre Fresnay, des Capitaine de Boëldieu, ça existe encore. Je pourrai t'en présenter, mais l'ennui:
Yaplusdsaumon a écrit : satire bancale et très éventée d'un petit monde dont on a sans doute perdu le mode d'emploi depuis la sortie du film. La mise en scène sent très fort l'adaptation et les acteurs parlent vite et souvent pas assez fort, faisant ainsi tomber à plat les répliques cyniques (mais quelque peu dépassées) de Roland Laudenbach.
C'est que le mode d'emploi existe toujours, et qu'il n'est pas évident à maîtriser
C'est bien le talent de Gabin (et bien sûr de Renoir) que sa relation avec Boëldieu soit crédible. Et le talent et la classe de Fresnay de savoir jouer aussi merveilleusement et très crédiblement un Marius qu'un Boëldieu ou un Maubrun.
D'ailleurs, de Renoir encore, j'aime beaucoup Dalio et
La règle du jeu, mais son Robert de La Chesnaye, bien que crédible, sent encore un peu la roture. Avec Fresnay, aucune fausse note.
Et pour finir, Laudenbach n'a pas grande importance. C'est surtout une réalisation et un scénario de Denys de La Pattellière, qui connaissait le mode d'emploi