Trois Couleurs: Bleu-Blanc-Rouge (Krzysztof Kieslowski - 1993)
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Re: Trois Couleurs: Bleu-Blanc-Rouge (K. Kieslowski, 1993-94
Pratiquement vingt ans que Kieslowski est mort, mais découvrir ou replonger dans son cinéma proprement transcendantal suffit à rappeler quel cinéaste majeur nous avons perdu. Il est l'un de ces quelques artistes qui parviennent à atteindre par leur mise en images quelque chose de l'ordre du métaphysique divin - excusez du peu. C'est le constat auquel on arrive nécessairement au sortir de Trois couleurs: Rouge, œuvre aussi accessible que mystérieuse, aussi limpide qu'obsédante, vrai grand film qui aura clos trop vite la carrière de son auteur. Difficile de ne pas succomber au vertige qui émane de ce jeu de l'amour et du hasard, malicieux et en même temps grave, presque dérangeant dans ses intuitions formelles et narratives qui entrouvrent la quotidienneté au sublime. Avec une Irène Jacob qui redevient sous ses yeux la plus belle femme du monde, Kieslowski renoue avec la plénitude labyrinthique et quasi surnaturelle de La double vie de Véronique et orchestre un film captivant, faussement simple, tout autant chaleureux que tendu comme un arc - un film où les travellings provoquent l'inquiétude, où les silences laissent le souffle coupé, où les angles morts par récurrence laissent humble sur les voies impénétrables du destin. Les scènes de duels mentaux entre Irène Jacob et Jean-Louis Trintignant sont absolument incroyables, celle du théâtre possède à sa façon un suspense insoutenable. Quant au dernier plan, peu de cinéastes peuvent se targuer d'être partis sur une profession de foi aussi pénétrante.
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Re: Trois Couleurs: Bleu-Blanc-Rouge (K. Kieslowski, 1993-94)
J’avais adoré Blanc que j’avais vu en salle à sa sortie (la beauté hallucinante et quelque peu castratrice de Julie Delpy m’avait sidéré) mais j’ai eu beaucoup plus de mal avec Rouge. Un film qui n’est ni très accessible ni limpide, et encore moins « faussement simple ».Mosin-Nagant a écrit : ↑7 avr. 21, 17:04J'ai commencé mais j'ai du interrompre le visionnage. Je ne me prononce pas encore, du coup.
Et toi?
En revanche, c’est une démonstration de maîtrise technique. Esthétiquement le film est somptueux (le
plus beau de la trilogie peut-être) grâce à un travail sur les couleurs et en particulier évidemment le rouge omniprésent et des travellings surprenants et parfois envoûtants.
Mais le scénario brumeux accumule les situations quelque-peu loufoques et les dialogues affétés. On reste à distance des personnages. Aucune émotion n’émerge pour ma part en dépit d’un beau duo d’acteurs (Irene Jacob est très attachante). Tout le contraire de Blanc, esthétiquement (volontairement) un peu fade (la Pologne, le blanc..) mais au scénario déchirant.
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Re: Trois Couleurs: Bleu-Blanc-Rouge (Krzysztof Kieslowski - 1993)
J'avais vu les 3 au cinéma (mon père étant un fan acharné de Kieslowski, il m'a fait découvrir ce cinéaste très jeune).
Le premier a été un gros choc sensitif et émotionnel. J'en étais sorti lessivé (comme après Little Odessa).
Je suis resté totalement hermétique au deuxième, que je n'ai pas compris et que je n'ai jamais osé revoir (mais Delpy et certains plans m'avaient marqué).
Et j'étais tombé totalement amoureux du troisième. Gros choc technique (maestria visuelle notamment) et érotique... dans mon souvenir, en tout cas.
Il faudrait que je revoie Blanc, quand même. Un jour.
Le premier a été un gros choc sensitif et émotionnel. J'en étais sorti lessivé (comme après Little Odessa).
Je suis resté totalement hermétique au deuxième, que je n'ai pas compris et que je n'ai jamais osé revoir (mais Delpy et certains plans m'avaient marqué).
Et j'étais tombé totalement amoureux du troisième. Gros choc technique (maestria visuelle notamment) et érotique... dans mon souvenir, en tout cas.
Il faudrait que je revoie Blanc, quand même. Un jour.
- Supfiction
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Re: Trois Couleurs: Bleu-Blanc-Rouge (Krzysztof Kieslowski - 1993)
Érotique ?
C’est Irene Jacob en mini jupe à talons qui t’a fait de l’effet ?
C’est Irene Jacob en mini jupe à talons qui t’a fait de l’effet ?
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Re: Trois Couleurs: Bleu-Blanc-Rouge (Krzysztof Kieslowski - 1993)
Très probablement. J'étais jeune et impressionnable. Un décolleté plongeant dans le catalogue de La Redoute suffisait à me rendre tout chose, vois tuSupfiction a écrit : ↑7 avr. 21, 23:37Érotique ?
C’est Irene Jacob en mini jupe à talons qui t’a fait de l’effet ?
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Re: Trois Couleurs: Bleu-Blanc-Rouge (Krzysztof Kieslowski - 1993)
Pas encore vu le film (ce sera fait tout bientôt), mais me concernant, "Irène Jacob en mini jupe et talons" est synonyme de "érotique".Supfiction a écrit : ↑7 avr. 21, 23:37 Érotique ?
C’est Irene Jacob en mini jupe à talons qui t’a fait de l’effet ?
Et j'ai du coup encore plus envie de voir ce film.
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Re: Trois Couleurs: Bleu-Blanc-Rouge (Krzysztof Kieslowski - 1993)
Si on prend une définition stricte de l’érotisme, oui. Sinon je parlerais davantage de sensualité.
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Re: Trois Couleurs: Bleu-Blanc-Rouge (Krzysztof Kieslowski - 1993)
Oui, je te l'accorde alors.
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Re: Trois Couleurs: Bleu-Blanc-Rouge (Krzysztof Kieslowski - 1993)
Mais surtout, c’est un beau personnage lumineux et profondément gentil (le moment où elle dit à Trintignant « on ne peut avoir que de la pitié pour vous » est terrible). Le grand écart avec Julie Delpy dans Blanc qui incarne la parfaite garce. On peut facilement tomber amoureux des deux pour des raisons opposées.