Voix off : j'aimerai vos avis
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Surtout, je ne vois pas comment on peut les qualifier de super cinématographiques vu qu'ils s'eloignent du cinéma vers la littératureStrum a écrit :Certes. Ce que je te reprochais, c'était de dire que la voix off était par essence et objectivement un outil non cinématographique. Que tu n'aimes pas trop les films "tendant vers la littérature", c'est autre chose.
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Je ne suis pas sur de bien comprendre ce que tu entends par littéraire. Pour moi, un texte lu sort forcément du littéraire (rien que la lecture nous place dans le théâtre, par le jeu du lecteur, son rythme d'élocution, son accent, sa voix chaude ou glaciale, masculine ou féminine...). Il y a déja une première étape d'interprétation qui déplace le sens de l'écrit.
Mais alors, lorsqu'on l'ajoute une image à ce texte lu, ça rajoute encore une couche d'interprétation (par exemple, la jetée de Marker).
Si elle bouge et qu'elle est montée, et qu'on rajoute une bande sonore et d'éventuelles pistes musicales, que le tout est monté alors là, pour moi, on est quand même vraiment vraiment loin du texte, mais complètement dans le cinéma.
Mais alors, lorsqu'on l'ajoute une image à ce texte lu, ça rajoute encore une couche d'interprétation (par exemple, la jetée de Marker).
Si elle bouge et qu'elle est montée, et qu'on rajoute une bande sonore et d'éventuelles pistes musicales, que le tout est monté alors là, pour moi, on est quand même vraiment vraiment loin du texte, mais complètement dans le cinéma.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Nikitaaaaaaaaaaaaaaaa stoooooooooop !!!!!
Il s'agit bien d'un "outil cinématographique" pour moi aussi. La volonté d'utiliser la voix off pour tendre vers un effet littéraire n'est que l'un de ses divers usages. Et puis s'il faut pinailler, le traitement de la lumière fait tendre le film vers la peinture ou la photo, le traitement du son vers l'expérience musicale, la direction d'acteurs vers le théatre, etc... On n'est pas rendu ! Il faut se rappeler que le cinéma puise dans tous les arts existants avant de trouver sa spécificité. Et donc ce n'est pas la seule existence d'une voix off qui importe mais son utilisation et sa correspondance avec les images et le son (musique, bruitages). Dans ce sens, elle est bien un outil cinématographique au même titre qu'un zoom ou qu'un effet de montage.
Il s'agit bien d'un "outil cinématographique" pour moi aussi. La volonté d'utiliser la voix off pour tendre vers un effet littéraire n'est que l'un de ses divers usages. Et puis s'il faut pinailler, le traitement de la lumière fait tendre le film vers la peinture ou la photo, le traitement du son vers l'expérience musicale, la direction d'acteurs vers le théatre, etc... On n'est pas rendu ! Il faut se rappeler que le cinéma puise dans tous les arts existants avant de trouver sa spécificité. Et donc ce n'est pas la seule existence d'une voix off qui importe mais son utilisation et sa correspondance avec les images et le son (musique, bruitages). Dans ce sens, elle est bien un outil cinématographique au même titre qu'un zoom ou qu'un effet de montage.
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à peu près d'accord avec Roy
la voix off n'est pas intrinsèquement cinématographique, la voix tout court non plus d'ailleurs et il suffit qu'un film comporte trop de dialogues pour verser dans le roman ou le théâtre
on retombe alors dans le débat: le cinéma devait-il rester muet puisque les cimes proprement cinématographiques gravies durant cette période n'ont pas été dépassées?
pourtant les cinéastes ont su exceller à s'approprier ce qui n'est pas complètement du cinéma pour en faire, ce par un travail d'intégration (faire en sorte par exemple que la voix ne soit pas un élément plaqué sur l'image mais au contraire nourrisse celle-ci)
chaque élément perd ainsi sa nature individuelle (qui n'est pas cinématographique) mais les éléments pris dans leur ensemble forment un tout cinématographique
cf. le plus sublime plan de Barry lyndon (la diligence), qui semble comme naître littéralement de la voix off comme par un enchantement
la voix off n'est pas intrinsèquement cinématographique, la voix tout court non plus d'ailleurs et il suffit qu'un film comporte trop de dialogues pour verser dans le roman ou le théâtre
on retombe alors dans le débat: le cinéma devait-il rester muet puisque les cimes proprement cinématographiques gravies durant cette période n'ont pas été dépassées?
pourtant les cinéastes ont su exceller à s'approprier ce qui n'est pas complètement du cinéma pour en faire, ce par un travail d'intégration (faire en sorte par exemple que la voix ne soit pas un élément plaqué sur l'image mais au contraire nourrisse celle-ci)
chaque élément perd ainsi sa nature individuelle (qui n'est pas cinématographique) mais les éléments pris dans leur ensemble forment un tout cinématographique
cf. le plus sublime plan de Barry lyndon (la diligence), qui semble comme naître littéralement de la voix off comme par un enchantement
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rhôôô, tout ça pour contredire Nikita!Alex Blackwell a écrit :à peu près d'accord avec Roy
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Strum a dit que dans cette hypothèse le film tendait vers la littérature et il voyait ça comme un bon point, moi pas et, surtout, désolé Roy, je n'arrive pas à admettre qu'un film serait particulièrement réussi lorsqu'il tend à devenir littératurecinephage a écrit :(...)
Tu sembles oublier le départ de ce dialogue de sourds à savoir le premier post de Strum et si je suis daccord pour dire qu'un film peut tendre vers d'autres arts, il ne doit pas, à mon avis personnel à moi, devenir autre choseRoy Neary a écrit :Et puis s'il faut pinailler, le traitement de la lumière fait tendre le film vers la peinture ou la photo, le traitement du son vers l'expérience musicale, la direction d'acteurs vers le théatre, etc... On n'est pas rendu ! Il faut se rappeler que le cinéma puise dans tous les arts existants avant de trouver sa spécificité. Et donc ce n'est pas la seule existence d'une voix off qui importe mais son utilisation et sa correspondance avec les images et le son (musique, bruitages). Dans ce sens, elle est bien un outil cinématographique au même titre qu'un zoom ou qu'un effet de montage.
Bref, un film qui serait tableau ou théâtre .... très peu pour moi - on reproche d'ailleurs parfois à certains metteurs en scène de faire du théâtre filmé, pourquoi ce même reproche ne serait il pas acceptable s'agissant de littérature ?
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Je ne suis pas d'accord du tout. Le niveau artistique des films a certes baissé en raison de problèmes techniques issus de la naissance du cinéma parlant. Mais cela n'a duré que quelques années.Alex Blackwell a écrit :on retombe alors dans le débat: le cinéma devait-il rester muet puisque les cimes proprement cinématographiques gravies durant cette période n'ont pas été dépassées?
C'est en effet un vieux débat, mais je suis désolé de dire que considérer le cinéma muet comme intrinsèquement supérieur au cinéma sonore et que les réussites du second n'ont pas atteint les cîmes du premier est un débat de vieux.
Mais je ne suis pas Alain De...Alex Blackwell a écrit :non, plutôt pour abonder dans le sens de Roy, ce qui n'arrive pratiquement jamais
Sérieusement, il est vrai que nous sommes quasi éternellement en désaccord sauf pour ce film, réalisé par un Quasimodo répondant au nom de Charles et qui aurait pu faire de sa seule réalisation un véritable chef-d'oeuvre s'il n'avait pas sucombé aux attraits maléfiques du son cinématographique.
Je n'ai jamais dit le contraire et ce n'est pas ce type d'arguyment que je réfutais mais celui qui consiste à dire que la voix off n'est pas un outil cinématographique (en te lisant, il semblait qu'elle ne visait qu'à affaiblir la nature cinématographique d'un film).Nikita a écrit :Bref, un film qui serait tableau ou théâtre .... très peu pour moi - on reproche d'ailleurs parfois à certains metteurs en scène de faire du théâtre filmé, pourquoi ce même reproche ne serait il pas acceptable s'agissant de littérature ?
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Roy, nous nous sommes mal compris, j'ai dit: jamais "dépassées", et non jamais "égalées"
Les réussites les plus hautes du muet ont été égalées maintes fois, je voulais simplement dire que le cinéma existait dans toute sa plénitude au muet et n'a pas besoin de son pour vivre
le son est un outil supplémentaire du cinéma, pas un élément indispensable à sa définition, à moins de considérer que le cinéma n'est qu'un agrégat suprêmement agencé d'éléments qui lui sont tous étrangers en soi
sauf erreur, je considère que nous sommes d'accord sur ce point
Les réussites les plus hautes du muet ont été égalées maintes fois, je voulais simplement dire que le cinéma existait dans toute sa plénitude au muet et n'a pas besoin de son pour vivre
le son est un outil supplémentaire du cinéma, pas un élément indispensable à sa définition, à moins de considérer que le cinéma n'est qu'un agrégat suprêmement agencé d'éléments qui lui sont tous étrangers en soi
sauf erreur, je considère que nous sommes d'accord sur ce point
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Je réfutais l'idée qu'elle était bien utilisée lorsqu'on aboutissait à ce réslutatRoy Neary a écrit :Je n'ai jamais dit le contraire et ce n'est pas ce type d'arguyment que je réfutais mais celui qui consiste à dire que la voix off n'est pas un outil cinématographique (en te lisant, il semblait qu'elle ne visait qu'à affaiblir la nature cinématographique d'un film).Nikita a écrit :Bref, un film qui serait tableau ou théâtre .... très peu pour moi - on reproche d'ailleurs parfois à certains metteurs en scène de faire du théâtre filmé, pourquoi ce même reproche ne serait il pas acceptable s'agissant de littérature ?
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Et donc un film qui utilise une voix off, ce serait... de la "littérature filmée"? J'avoue ne pas comprendre.
S'il y a des images, ce n'est plus de la littérature, puisque le spectateur ne peut plus plaquer ses propres images sur le film comme il le fait pour un livre et est obligé d'accepter l'universe visuel du cinéaste, avec ses sons (dialogue, voix-off, bruitage).
S'il y a des images, ce n'est plus de la littérature, puisque le spectateur ne peut plus plaquer ses propres images sur le film comme il le fait pour un livre et est obligé d'accepter l'universe visuel du cinéaste, avec ses sons (dialogue, voix-off, bruitage).
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n'est-ce pas là une évidence?Nikita a écrit :Je réfutais l'idée qu'elle était bien utilisée lorsqu'on aboutissait à ce réslutatRoy Neary a écrit :
Je n'ai jamais dit le contraire et ce n'est pas ce type d'arguyment que je réfutais mais celui qui consiste à dire que la voix off n'est pas un outil cinématographique (en te lisant, il semblait qu'elle ne visait qu'à affaiblir la nature cinématographique d'un film).
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J'ai eu l'impression que lorsqu'un film tendait vers la littérature, ppour moi de la littérature filmée donc, c'était génial - un peu comme certains me rétorquent que tel film, c'est de la BD, il ne faut pas prendre ça autrement, et donc qu'il s'agit d'une réussite - tandis que je pense qu'il s'agit alors d'un défaut et d'une mauvaise utilisation de la voix off
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