blaisdell a écrit :Sinon à titre personnel j'ai eu beaucoup de plaisir à revoir ces deux Frankenstein.
Le Retour est excellent. Je le préfère presque à La revanche même si on peur être dérouté par la noirceur de Peter Cushing dans cette épisode.
Et j'aime aussi beaucoup Frankenstein et le monstre de l'enfer qui est la fois une épure attachante et un film qui va assez loin dans le gore.
Sauf erreur, Nicolas Stanzick parle de "matérialisme fantastique" pour décrire les productions Hammer: c'est du fantastique, mais fait avec pléthore de détails cliniques (et parfois gores). C'est particulièrement vrai pour le cycle Frankenstein, étant donné le sujet. Je trouve d'ailleurs celui-ci particulièrement consistant, contrairement au cycle Dracula, qui atteint certes des sommets mais par intermittence.
Sinon, niveau fond de tiroir, me suis revu deux kitscheries Hammer:
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The Viking Queen, de Don Chaffey: je le réévalue un peu après la 1ère vision; c'est du péplum made in UK, doté d'un très gros budget pour la Hammer (près du double d'un film comme Dracula). N'empêche, c'est assez fauché par moment, même si le film a été tourné en extérieur en Irlande. Mais il y a toujours cette qualité d'écriture, de dialogues, qui rehausse le tout.
Le plot: avant de mourir, le vieux roi Priam de la tribu des Iceni, en Grande-Bretagne, transmet sa couronne à sa fille Salina (Carita, dont le studio voulait faire une nouvelle Ursula Andress), pour qu'elle applique la "pax romana". Elle est d'ailleurs sous le charme du gouverneur de la région, Justinian (Don Murray). Mais son entourage, druides en tête, ne l'entendent pas de cette oreille, et veulent lutter contre la romanisation.
Le film s'inspire du personnage historique de Boudica, qui mena la révolte contre les Romains en 60 après J.-C. Par contre, pourquoi le film s'appelle-t-il
Viking Queen? C'est un peu mystère...
Si ce n'est que ça annonce la tournure de cinéma exploitation qu'il prend en cours de route, quand Salina est fouettée en public et sa soeur violée (s'inspirant de l'histoire de Boudica).
Bon, bref, un bon petit plot, un casting correct, et ce petit savoir-faire Hammer qui fait la différence. Pas une référence, mais un péplum sympatoche et pas bégueule.
Je n'en dirais pas autant de
Slave Girls, aka
Prehistoric Women: c'est signé Michael Carreras (plus connu pour sa casquette de producteur, mais néanmoins auteur du très réussi
Lost Continent). Le plot fleure bon l'exploitation: dans une contrée reculée d'Afrique, vit une communauté d'amazones dirigée d'une main de fer par Kari (Martine Beswick). Les brunes (on dirait du Lio) règnent sur les blondes, réduites en esclavage et livrées en sacrifice à une idole sanguinaire...
Ok, admettons-le, c'est assez marrant, mais dieu que c'est kitsch (la scène du rhinocéros blanc est un sommet de la série B fauchée). Surtout, et c'est ce qui est le plus gênant, le scénario est vraiment con, truffé de failles, et un peu abscons aussi. Pas sûr que je garde, ça.