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Publié : 6 avr. 06, 21:03
par AlexRow
Holly Golightly a écrit :il doit être à la librairie du Louvre...
...tout comme le catalogue de l'expo à laquelle j'ai participé cet été. Ca m'a fait bizarre de le voir tant mis en évidence...
C'est lequel ?

Publié : 6 avr. 06, 21:13
par Holly Golightly
AlexRow a écrit :C'est lequel ?
Paolo Farinati, 1524-1606. Dipinti, incisioni e disegni per l'architettura.

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C'était une très belle expo (j'ai réussi à aller la voir en janvier), mais tout de même assez petite, et sur un artiste dit secondaire même si très intéressant. J'ai donc été assez surprise de le voir "en évidence", en 6 exemplaires. Très joli catalogue d'ailleurs. Je n'ai pas regardé combien il coûtait. En Italie, il n'était pas trop cher, 32 € je crois. On me l'a offert, il est là sur mon étagère, un bien joli souvenir. J'ai hâte de pouvoir aller voir l'autre expo sur laquelle j'ai bossé et qui promet d'être fabuleuse (Mantegna !).

Edit : expo du Museo Castelvecchio de Vérone.

Publié : 6 avr. 06, 21:15
par AlexRow
J'ai quelques reproductions des dessins de Farinati conservés au Cabinet des arts graphiques du Louvre. J'aime beaucoup. Et Mantegna, là c'est carrément un sommet indépassable :o. Le nombre de fois où j'ai vu son Christ mort cité au cinéma prouve que son influence est éternelle.

Publié : 6 avr. 06, 21:24
par ed
AlexRow a écrit :Le nombre de fois où j'ai vu son Christ mort cité au cinéma prouve que son influence est éternelle.
Son Christ qui fait d'ailleurs du 24 de pointure (j'adore ce tableau, mais la triche sur la perspective est trop manifeste)

Publié : 6 avr. 06, 21:28
par Holly Golightly
AlexRow a écrit :J'ai quelques reproductions des dessins de Farinati conservés au Cabinet des arts graphiques du Louvre. J'aime beaucoup. Et Mantegna, là c'est carrément un sommet indépassable :o. Le nombre de fois où j'ai vu son Christ mort cité au cinéma prouve que son influence est éternelle.
Il y avait justement 20 dessins du Louvre prêtés pour l'occasion, et c'est moi en tant que petite française qui était chargée de m'occuper des relations avec ce musée ("avec ta maison", comme ils me disaient) ainsi qu'avec la RMN. Farinati n'est pas un très grand peintre, il est même un piètre coloriste. En revanche, ses dessins sont magnifiques. Avoir eu l'autorisation de les manipuler tout l'été, travailler chaque jour face à ses tableaux qui étaient accrochés dans notre bureau pour cause de travaux dans les salles... C'est une expérience inoubliable.
Quant à Mantegna, il me fascine. J'ai pu profiter de mon séjour véronais pour aller voir la Pala di San Zeno, et c'est vrai que c'est à tomber à la renverse. Je vais voir deux ou trois fois par an la chapelle des Eremitani, et c'est toujours un déchirement. On devine un peu quelle merveille ça a du être avant le bombardement.
En tout cas, si tu aimes Mantegna, je ne peux que t'inviter à aller faire un tour en Italie à partir de septembre (jusque janvier). Pour son 500e anniversaire, les 3 grandes villes où il a travaillé organisent des expositions simultanées : Mantoue, bien sûr ; Padoue ; et Vérone. Et pour avoir travaillé sur celle de Vérone, je pense que ça va être micidiale comme disent les Italiens. J'ai hâte ! :D

Publié : 6 avr. 06, 21:28
par Holly Golightly
ed a écrit :(j'adore ce tableau, mais la triche sur la perspective est trop manifeste)
On appelle ça un raccourci, pas une triche ! :o

Publié : 6 avr. 06, 21:32
par AlexRow
Holly Golightly a écrit :
ed a écrit :(j'adore ce tableau, mais la triche sur la perspective est trop manifeste)
On appelle ça un raccourci, pas une triche ! :o
Oui, un raccourci particulièrement vigoureux et expressif, caractéristique de son style âpre. Merci pour les tuyaux Holly... une visite italienne d'automne pourraît être une très bonne idée :wink:

Publié : 7 avr. 06, 11:04
par Colqhoun
Vous parlez de cette oeuvre:

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?

Je pinaille un peu mais de où vient cette tradition de mettre les trou dans les pieds plutôt que dans les chevilles, puisque selon toute logique physique, c'est là qu'ils auraient du se trouver ?

Publié : 7 avr. 06, 11:25
par Encolpio
Pour Réau:
"Comment le corps du Christs fut-il fixé à la croix ?
Nous savons que dans l’antiquité romaine, les crucifiés étaient assis califourchon sur une cheville de bois (sedile) sorte de « miséricorde » beaucoup moins confortable que la console qui soulageait la fatigue des chanoines debout dans leurs stalles ; cette cheville passant entre les cuisses soutenait le poids du corps, prolongeant ainsi le supplice sous prétexte de le rendre moins inhumain.
Dans l’iconographie chrétienne, cette sellette est remplacée par une planchette posée sous les pieds (suppedaneum). Pour employer la terminologie allemande, le Sitzpflock est transformé en Fusspflock. Ici encore cette dérogation à l’histoire se justifie par des raisons de decorum.

LES CLOUS DES MAINS ET DES PIEDS

Bien qu’il ne soit question des clous que dans le récit johannique de l’apparition du Christ ressuscité à saint Thomas, c’est une tradition universellement reçue que Jésus fut fixé sur la croix non par des cordes, mais par des clous. Toutefois leur nombre n’a jamais été établi ne varietur. Dans les monuments du haut Moyen-âge, le corps du Christ est fixé par quatre clous, depuis le XIIIe siècle avec trois clous seulement, les deux pieds étant ramenés l’un sur l’autre.
A partir de la Contre-Réforme, on n’observe plus aucune règle. Le théologien Molanus (Vermeulen), dans son traité des Saintes Images qui enregistre la doctrine du Concile de Trente, laisse aux artistes toute latitude à cet égard. Guido Reni peint un Christ crucifié avec trois clous (Egl. S. Lorenzo in Lucina. Rome), Simon Vouet revient au chiffre de quatre (Musée de Lyon). Quant au sculpteur Montanez qui s’inspire des Révélations de sainte Brigitte, il croise les pieds du Christ l’un sur l’autre tout en les perçant illogiquement de deux clous.

On s’est demandé si les deux clous des mains ont été enfoncés dans les paumes ou dans les poignets du supplicié. Des anatomistes ont fait observer que le poids du corps aurait inévitablement, déchiré les tissus des paumes incapables de supporter un effort de traction aussi considérable et que par suite les bourreaux avaient dû enfoncer les clous entre les os du carpe plus résistants. Mais si, comme il est probable, le corps en suspension était soutenu par une cheville insérée entre les cuisses, l’objection tombe. En tout cas, les artistes ont toujours placé les plaies du Christ, comme les stigmates de saint François d’Assise, au milieu des paumes."

Publié : 7 avr. 06, 12:01
par AlexRow
Merci Encolpio, c'est un post passionnant :wink:. Au fait, que penses-tu de cet ouvrage que je n'ai pas encore eu le temps de lire ?

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Marie-Christine Sepiere, L'image d'un Dieu souffrant. Aux origines du crucifix, Paris, Cerf, 1994.

Publié : 7 avr. 06, 12:02
par Encolpio
AlexRow a écrit :Merci Encolpio, c'est un post passionnant :wink:. Au fait, que penses-tu de cet ouvrage que je n'ai pas encore eu le temps de lire ?

Image
Marie-Christine Sepiere, L'image d'un Dieu souffrant. Aux origines du crucifix, Paris, Cerf, 1994.
:oops: je ne l'ai pas lu...

Publié : 7 avr. 06, 12:04
par AlexRow
Encolpio a écrit :En tout cas, les artistes ont toujours placé les plaies du Christ, comme les stigmates de saint François d’Assise, au milieu des paumes."
Je rajouterai que c'est même le phénomène des stigmatisés - et particulièrement avec saint François - qui a renforcé l'image dogmatique de plaies du Christ. Une fois admis le miracle de la stigmatisation, revenir sur la représentation des plaies aurait pu équivaloir à un aveu de supercherie.

Publié : 7 avr. 06, 12:04
par AlexRow
Encolpio a écrit : :oops: je ne l'ai pas lu...
Bon, je ferai un compte-rendu :mrgreen:

Publié : 7 avr. 06, 12:09
par Encolpio
AlexRow a écrit :
Encolpio a écrit : :oops: je ne l'ai pas lu...
Bon, je ferai un compte-rendu :mrgreen:
Oui

Publié : 7 avr. 06, 13:08
par Max Schreck
On pouvait également clouer les crucifiés tout en maintenant leur bras attachés au montant de la croix avec des cordes.